Macron à Beyrouth: participer à l’avènement d’un nouveau Liban

Le président français Emmanuel Macron attend l'arrivée du président angolais Joao Lourenco et de son épouse au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron attend l'arrivée du président angolais Joao Lourenco et de son épouse au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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Publié le Jeudi 16 janvier 2025

Macron à Beyrouth: participer à l’avènement d’un nouveau Liban

  • C’est un menu bien chargé pour une visite éclair d’une seule journée, durant laquelle Macron sera accompagné d’une délégation restreinte
  • Il s’entretiendra avec le président Aoun en tête-à-tête avant un entretien élargi, puis avec Salam

PARIS: Pour sa troisième visite depuis 2020, le président français Emmanuel Macron se rend au Liban ce vendredi 17 janvier le cœur presque léger et mû par le sentiment «de participer à ce qui peut être un nouveau Liban».

Les embûches accumulées depuis plusieurs années et qui ont figé le pays jusqu’à l’asphyxie sont toujours là, mais un espoir nouveau est né et la possibilité de les déjouer ne semble plus hors d’atteinte.

Cet espoir spontanément et largement partagé par la population libanaise est le fruit de l’élection du général Joseph Aoun à la présidence de la République, puis la désignation du juge international Nawaf Salam pour prendre la tête du nouveau gouvernement.

Il s’agit de deux personnalités connues pour leur intégrité, leurs compétences et surtout leur positionnement en dehors des clans et familles politiques, dont les luttes ont miné le Liban et ses institutions.

Ces deux personnalités sont donc porteuses d’un espoir pour les Libanais et pour la communauté internationale qui peut enfin espérer que le pays sera désormais sur les rails de l’action et du renouveau.

C’est d’ailleurs ce que souligne le palais de l’Élysée à la veille de cette visite, en affirmant que le président français est «aujourd’hui heureux que notre engagement auprès du Liban puisse se poursuivre dans des conditions qui nous paraissent favorables», du fait de l’élection de Joseph Aoun et la désignation de Nawaf Salam.

Autre motif de satisfaction pour Paris: dans un contexte régional troublé, le Liban «semble enfin avoir les moyens de se rassembler pour mettre en œuvre ce qui lui semble le plus essentiel».

En parlant du Liban, Macron a souvent indiqué que ce pays est «plus grand que lui-même» et que dans un Moyen-Orient déchiré, «il peut porter un message d'unité et montrer la possibilité d’une vie pluraliste, une pluralité des communautés et des personnes» et il est porteur «d’une valeur symbolique et d’une valeur stratégique particulière».

Il s'agit aussi, indique l’Élysée, de «participer à ce qui peut véritablement être un nouveau Liban»; c'est en tout cas «ce que nous voulons faire et ce qui avait déjà été discuté par le président de la République avec les forces politiques libanaises en 2020», c’est-à-dire aider le Liban «à consolider sa souveraineté, à assurer sa prospérité et à maintenir son unité».

Sur la question de la souveraineté, la France est engagée de longue date dans le soutien à l'armée libanaise et à la Force internationale des Nations unies, la Finul, dans laquelle elle est engagée depuis sa création, en 1970, tout comme elle est impliquée au sein du comité de supervision du cessez-le-feu avec Israël, entré en vigueur en novembre dernier.

Pour l’Élysée, «le respect des frontières, le rétablissement plein et entier de l'autorité libanaise sur l'ensemble du territoire, sont d'autant plus importantes pour nous qu'elles font partie intégrante de la résolution 1701, qui fonde notre engagement dans la Finul et avec les Nations unies en faveur du Liban».

Ces propos vont dans le sens de ce que le président Aoun a suggéré dans son premier discours et de ce que Salam a indiqué après sa désignation, mais suscitent des réticences de taille dans les rangs de deux formations libanaises dont le poids n’est pas négligeable, le Hezbollah et son allié le mouvement Amal.

En dépit de ces réticences, Paris estime «qu’il y a une possibilité que le Hezbollah revienne dans un cadre politique», tout simplement «parce qu'il a moins d'armes et moins de soutien à l'extérieur», surtout depuis l’effondrement du régime de Bachar el-Assad en Syrie.

Cette position n’est pas nouvelle, Macron avait accepté que les représentants du Hezbollah soient inclus dans le dialogue politique qui a eu lieu au sein de la résidence de l’ambassadeur de France à Beyrouth en 2020.

«Renoncer aux armes et entrer pleinement dans le jeu politique» est donc le message que Macron «va réitérer à tous à Beyrouth et pas seulement au Hezbollah», souligne l’Élysée.

Le second thème que Macron discutera avec les responsables libanais est celui qui touche à la prospérité et qui implique des réformes structurelles de l'économie libanaise, qui passe d'abord par un accord avec le Fonds monétaire international et par un soutien international conditionné par la réactivation de l'économie libanaise.

Il s’agit pour l’Élysée «d’un exercice de transparence, d'assainissement et de relance de l'économie libanaise et de restauration de la confiance internationale dans le Liban».

Le troisième thème est celui de l'unité. Il s’agit pour l’Élysée «d’un contrat de gouvernement qui permet de restaurer le fonctionnement institutionnel normal au Liban et de recréer l'unité au bénéfice de tous les Libanais».

Au final, c’est un menu bien chargé pour une visite éclair d’une seule journée, durant laquelle Macron sera accompagné d’une délégation restreinte. Il s’entretiendra avec le président Aoun en tête-à-tête avant un entretien élargi. Il s’entretiendra par la suite avec Salam.

Macron souhaite également s’entretenir avec le président du Parlement Nabih Berri, ainsi que le Premier ministre en exercice Najib Mikati.

Ce sera également pour lui l'occasion de faire un certain nombre de gestes symboliques et d'adresser aux Libanais des messages sur l’engagement de la France à mobiliser la communauté internationale.


Deux corps découverts sur une plage du Pas-de-Calais, 230 migrants secourus en mer

Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), 41 personnes ayant tenté en vain d'embarquer au niveau des plages de Berck tôt dimanche matin ont été secourues sur la côte par les services de l'Etat.  De nombreuses tentatives de traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais ont eu lieu dimanche. (AFP)
Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), 41 personnes ayant tenté en vain d'embarquer au niveau des plages de Berck tôt dimanche matin ont été secourues sur la côte par les services de l'Etat. De nombreuses tentatives de traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais ont eu lieu dimanche. (AFP)
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  • Dimanche matin, une embarcation de migrants en route vers l'Angleterre s'est dégonflée, entraînant le sauvetage de 57 personnes au large de Gravelines (Nord), dont une inconsciente qui a été hélitreuillée vers l'hôpital de Boulogne-sur-Mer
  • En parallèle, une autre embarcation transportant 38 migrants au large de Boulogne-sur-Mer a demandé de l'aide. Tous ses passagers ont été récupérés par le navire Minck puis débarqués sur la terre ferme

LILLE: Deux corps ont été découverts dimanche sur une plage de Berck (Pas-de-Calais), tandis qu'un total de 230 migrants ont été secourus en mer le même jour dans le détroit entre la France et l'Angleterre, selon les autorités françaises.

A 14H20, "le corps d'un homme a été découvert sur la plage Terminus à Berck", puis vers 16H00, "un second corps a été retrouvé à 300 mètres" du premier, a déclaré à l'AFP la préfecture du Pas-de-Calais.

"Il pourrait s'agir de deux migrants ayant tenté d'embarquer à bord d'un taxi-boat", c'est-à-dire un canot déjà mis à l'eau que les passagers doivent rejoindre à la nage, a ajouté cette même source.

Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), 41 personnes ayant tenté en vain d'embarquer au niveau des plages de Berck tôt dimanche matin ont été secourues sur la côte par les services de l'Etat.

De nombreuses tentatives de traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais ont eu lieu dimanche.

"Un total de 230 personnes" ont été secourues en mer au cours de la journée, selon un bilan de la Prémar publié en fin de soirée.

Dimanche matin, une embarcation de migrants en route vers l'Angleterre s'est dégonflée, entraînant le sauvetage de 57 personnes au large de Gravelines (Nord), dont une inconsciente qui a été hélitreuillée vers l'hôpital de Boulogne-sur-Mer, et deux autres en état d'hypothermie.

En parallèle, une autre embarcation transportant 38 migrants au large de Boulogne-sur-Mer a demandé de l'aide. Tous ses passagers ont été récupérés par le navire Minck puis débarqués sur la terre ferme.

Sur une autre embarcation, 19 personnes ont été secourues par le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage Abeille Normandie. Quarante personnes à bord de l'esquif ont préféré poursuivre leur périple vers les côtes britanniques, selon la Prémar.

Une autre intervention a suivi pour récupérer 42 personnes à bord d'une embarcation partie de Malo-les-Bains, près de Dunkerque (Nord). Parmi elles, deux blessés qui ont été évacués par hélicoptère pour être hospitalisés à Boulogne-sur-Mer.

Vers 20H00, le patrouilleur des Affaires maritimes Jeanne Barret a également secouru 33 personnes sur une embarcation qui était partie tôt dans la matinée depuis le secteur de la baie de Somme, a ajouté la Prémar.

Au moins 77 migrants sont morts en 2024 en tentant de rejoindre l'Angleterre à bord d'embarcations de fortune ("small boats"), un record depuis le début de ce phénomène en 2018, selon la préfecture du Pas-de-Calais.

 


L'UE «répliquera» aux menaces de droits de douane US sur l'acier, assure Paris

"Nous répliquerons à nouveau", comme l'Union européenne l'avait déjà fait en 2018 lors d'une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1. (AFP)
"Nous répliquerons à nouveau", comme l'Union européenne l'avait déjà fait en 2018 lors d'une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1. (AFP)
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  • Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l'acier et l'aluminium afin de protéger l'industrie américaine
  • Environ 25% des exportations européennes d'acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, "toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen"

PARIS: L'Union européenne "répliquera" aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les importations d'acier et d'aluminium, comme elle l'avait fait lors de mesures similaires en 2018 de la part du président américain, a affirmé lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"Nous répliquerons à nouveau", comme l'Union européenne l'avait déjà fait en 2018 lors d'une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1.

"Il n'y a aucune hésitation quand il s'agit de défendre nos intérêts", a poursuivi le ministre. M. Barrot a ajouté que la Commission européenne avait un mandat pour agir en ce sens, et "qu'elle (avait) assuré" les pays membres qu'elle allait le mettre à exécution sans tarder. Le ministre français n'a pas donné de détails sur les mesures de rétorsion envisagées.

Donald Trump a déclaré dimanche qu'il "(annoncerait) des droits de douane sur l'acier lundi", que "tout l'acier arrivant aux Etats-Unis aura 25% de droits de douane", et que le même sort serait réservé à l'aluminium importé.

Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l'acier et l'aluminium afin de protéger l'industrie américaine qu'il estimait être confrontée à une concurrence déloyale en provenance de pays asiatiques et européens.

Environ 25% des exportations européennes d'acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, "toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen", avait-il prévenu dans une note récente.

L'industrie de l'acier est déjà soumise à une forte concurrence internationale ainsi qu'au recul de la demande de la part du secteur automobile, l'un de ses gros clients.


Immigration : « Un demi-million d'entrées par an, c'est trop », estime Retailleau

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (G), entouré de la ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (D), s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse après qu'on lui ait présenté une vue d'ensemble du modus operandi utilisé par les réseaux de passeurs lors d'une visite à l'Office de lutte contre le trafic de migrants (Oltim) à Lognes, à l'est de Paris, le 7 février 2025.(Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (G), entouré de la ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (D), s'adresse aux médias lors d'une conférence de presse après qu'on lui ait présenté une vue d'ensemble du modus operandi utilisé par les réseaux de passeurs lors d'une visite à l'Office de lutte contre le trafic de migrants (Oltim) à Lognes, à l'est de Paris, le 7 février 2025.(Photo AFP)
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  • le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a estimé que « un demi-million d’entrées par an, c’est trop » en additionnant le nombre de premiers titres de séjours et celui des demandes d'asile.
  • Selon les chiffres dévoilés cette semaine par le ministère de l'Intérieur, la France a délivré 336 700 premiers titres de séjour l'an dernier, soit une hausse de 1,8 % par rapport à 2023.

PARIS : Dans un entretien à paraître dimanche dans le JDD, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a estimé que « un demi-million d’entrées par an, c’est trop » en additionnant le nombre de premiers titres de séjours et celui des demandes d'asile.

« Un demi-million d’entrées par an, c’est trop. La question migratoire est d’abord une question de nombre. Comme l’a dit le Premier ministre, tout est une question de proportion : dans un village des Pyrénées ou de Vendée, une famille de plus, ce n’est pas un problème. Trente personnes de plus, c’est un bouleversement. Aujourd’hui, nous ne maîtrisons plus les flux », a-t-il commenté dans une interview au JDD.

Selon les chiffres dévoilés cette semaine par le ministère de l'Intérieur, la France a délivré 336 700 premiers titres de séjour l'an dernier, soit une hausse de 1,8 % par rapport à 2023.

Concernant la demande d'asile, le ministère a fait état d'une baisse de 5,5 % du total, avec 157 947 dossiers.

Tenant d'une ligne dure sur l'immigration, M. Retailleau estime que « le sujet migratoire, c’est la capacité à réduire les entrées et à accélérer les sorties. Mais la priorité, ce sont d’abord les entrées ».

« Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des normes juridiques qui entravent notre action et à la réticence de certains États à coopérer sur les expulsions. L’exécution des OQTF ne dépend pas seulement de nous, mais aussi des pays d’origine, qui doivent délivrer des laissez-passer consulaires. Avant même d’accélérer les expulsions, il faut donc réduire les flux migratoires. Cela passe notamment par une politique de visas plus restrictive », a-t-il expliqué.

Le ministre a encouragé les parlementaires à avancer sur des sujets comme la durée de rétention en centres de rétention administrative (CRA), le délit de séjour irrégulier et le pouvoir des préfets, qui devraient être en mesure de suspendre une décision de remise en liberté prise par un juge des libertés lorsqu’elle concerne une personne dangereuse.

« Il faut aussi revoir la question des prestations sociales », a-t-il ajouté.

Concernant le cas de l'influenceur algérien « Doualemn » dont l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) a été annulée et au cœur d'un bras de fer entre Alger et Paris, M. Retailleau a considéré que « l'État de droit a été dévoyé au point que la règle de droit ne protège plus la société française, mais désarme l’État régalien. Quand une règle ne protège plus les Français, il faut la changer. »