Les partenariats avec le secteur privé sont la clé de la croissance du secteur minier, selon Al-Jadaan

Saudi Finance Minister Mohammed Al-Jadaan speaks on the second day of the Future Minerals Forum in Riyadh.
Saudi Finance Minister Mohammed Al-Jadaan speaks on the second day of the Future Minerals Forum in Riyadh.
Short Url
Publié le Jeudi 16 janvier 2025

Les partenariats avec le secteur privé sont la clé de la croissance du secteur minier, selon Al-Jadaan

  • Le succès du secteur minier en Arabie saoudite dépend de partenariats solides avec le secteur privé, selon le ministre des finances Mohammed Al-Jadaan
  • Le Future Minerals Forum qui se tient du 14 au 16 janvier, s'inscrit dans l'objectif ambitieux de l'Arabie saoudite d'augmenter la contribution du secteur minier au produit intérieur brut

RIYAD : Le succès du secteur minier en Arabie saoudite dépend de partenariats solides avec le secteur privé, selon le ministre des finances Mohammed Al-Jadaan. Compte tenu des investissements importants et de l'expertise requise, le gouvernement ne peut pas à lui seul stimuler la croissance du secteur, a-t-il déclaré.

S'exprimant le deuxième jour du Future Minerals Forum à Riyad, M. Al-Jadaan a souligné la nécessité d'une collaboration entre les secteurs public et privé pour libérer tout le potentiel de l'industrie minière. Le forum, qui se tient du 14 au 16 janvier, s'inscrit dans l'objectif ambitieux de l'Arabie saoudite d'augmenter la contribution du secteur minier au produit intérieur brut du pays de 17 milliards de dollars à 75 milliards de dollars d'ici à 2035.

Il s'inscrit également dans le cadre de la Vision 2030, qui vise à faire de l'exploitation minière un pilier essentiel de l'économie industrielle.

"Il s'agit d'un secteur vraiment très complexe qui nécessite des investissements importants que le gouvernement ne peut pas faire seul. Ce secteur nécessite un savoir-faire important que le gouvernement ne peut pas acquérir seul, et vous devez vous assurer que vous vous associez au secteur privé pour permettre à ce secteur de fonctionner", a déclaré M. Al-Jadaan.

M. Al-Jadaan a également mis en avant trois facteurs clés pour le développement du secteur minier : l'alignement intersectoriel, l'utilisation stratégique des données et un cadre réglementaire compétitif.

"Si vous voulez faire ce qu'il faut dans le secteur minier, ce n'est pas l'exploitation minière seule qui le fera. Vous devrez vous assurer que vous alignez plusieurs secteurs ensemble - l'énergie, l'exploitation minière, la logistique, et peut-être même quelques autres", a-t-il expliqué.

Il a cité le programme national de développement industriel et de logistique comme un exemple réussi de la manière dont des secteurs intégrés peuvent collectivement favoriser le progrès.

En ce qui concerne l'importance des données, M. Al-Jadaan a souligné le rôle fondamental qu'elles jouent dans la construction de l'avenir du secteur. "L'accent a été mis sur la nécessité d'investir très tôt dans les données relatives à l'exploitation minière, y compris les aspects techniques spécifiques et la budgétisation du soutien aux enquêtes dans l'ensemble des secteurs miniers, et de fournir même un soutien aux entreprises qui viennent pour l'exploration", a-t-il déclaré.

Le ministre a également souligné la nécessité d'un environnement réglementaire stable et favorable aux investisseurs. "Il s'agit d'investissements à long terme que les investisseurs doivent réaliser. Vous savez, nous avons besoin de prévisibilité, de confiance dans le cadre réglementaire, et nous devons nous assurer qu'il est favorable aux investisseurs. Ils doivent pouvoir obtenir leurs licences à temps et avec certitude", a-t-il ajouté.

M. Al-Jadaan a également reconnu les défis auxquels sont confrontées les économies émergentes, en particulier celles du Sud, qui possèdent d'abondantes ressources minérales mais manquent souvent de capitaux, d'expertise et d'infrastructures pour les exploiter pleinement. Il a suggéré qu'avec un soutien adéquat, ces nations pourraient tirer parti de leurs richesses minérales non seulement pour la croissance industrielle, mais aussi comme moteur essentiel d'un développement économique plus large.

"Avec la bonne configuration, ils peuvent utiliser ces ressources non seulement pour les industries minières et métallurgiques, mais aussi dans le cadre d'un ensemble de mesures de développement économique", a-t-il déclaré, soulignant qu'un soutien ciblé, tel qu'une logistique et des services subventionnés, pourrait débloquer le potentiel minier de ces pays.

Lors d'une table ronde similaire, le ministre saoudien de l'industrie et des ressources minérales, Bandar Alkhorayef, a souligné le rôle essentiel de l'Afrique dans la transition énergétique mondiale. Il a souligné la disparité entre le vaste potentiel de ressources du continent et sa contribution réelle au marché.

"Aujourd'hui, il faut investir non seulement dans l'extraction, mais aussi dans les infrastructures. Aujourd'hui, nous avons vu de grands actifs en Afrique prendre du retard en raison de problèmes d'infrastructure, et non de problèmes d'exploitation minière", a noté M. Alkhorayef.

Alors que le Forum des minéraux du futur se poursuit, la collaboration entre le secteur privé et le gouvernement reste essentielle pour faire progresser le secteur, non seulement en Arabie saoudite, mais aussi dans l'ensemble du paysage minier mondial.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Short Url
  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Short Url
  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Short Url
  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.