Le prince héritier saoudien et le président français discutent des relations bilatérales et des développements régionaux

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Publié le Jeudi 16 janvier 2025

Le prince héritier saoudien et le président français discutent des relations bilatérales et des développements régionaux

  • Les deux dirigeants ont salué la perspective trop longtemps différée d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas
  • Le prince héritier d'Arabie saoudite et le président français se sont également réjouis de l’élection du Président Joseph Aoun ainsi que de la nomination du Premier ministre Nawaf Salam qui ouvraient une ère nouvelle pour le Liban

PARIS : Le Président de la République Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, ce mercredi 16 janvier 2025

Les deux dirigeants ont passé en revue les relations et la coopération bilatérales, ainsi que les derniers développements régionaux et internationaux.

Ils ont également salué la perspective trop longtemps différée d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Cet accord devait mettre fin à 15 mois de calvaire pour les otages et leurs familles. Il devait  aussi mettre un terme à 15 mois de souffrance pour tous les civils de Gaza. A cet égard, les deux dirigeants ont indiqué que tous les otages devaient être libérés au plus vite, que les points de passage devaient rouvrir afin de permettre l’acheminement massif d’aide humanitaire dont les Gazaouis avaient un besoin impérieux, et qu’une solution politique fondée sur la solution à deux Etats devait en découler.

Seule une solution politique garantira le retour de la paix et de la sécurité pour tous au Proche-Orient. Le chef de l’Etat français et le Prince héritier ont ainsi discuté de la préparation de la Conférence visant à redonner une dynamique politique à la solution à deux Etats, que l’Arabie Saoudite co-présidera avec la France, dans les prochains mois.  

Les deux dirigeants se sont également réjouis de l’élection du Président Joseph Aoun ainsi que de la nomination du Premier ministre Nawaf Salam, qui ouvraient une ère nouvelle pour le Liban et donnaient un signal important à la communauté internationale pour qu’elle se réengage.

Le chef de l’Etat s’est félicité du travail mené conjointement avec l’Arabie saoudite, notamment par le biais de l’Envoyé personnel Jean-Yves Le Drian, et les autres partenaires du QUINTET pour faciliter la sortie de la crise institutionnelle.

Le Président de la République et le Prince héritier ont indiqué qu’ils apporteraient tout leur soutien aux consultations menées par les nouvelles autorités libanaises en vue de nommer un gouvernement fort, capable de rassembler la diversité du peuple libanais, d’assurer le respect du cessez-le-feu entre Israël et le Liban et de mener les réformes nécessaires à la prospérité, à la stabilité et à la souveraineté du pays.

Dans ce cadre, les deux chefs d’Etat ont marqué leur plein soutien aux Forces armées libanaises et à leur redéploiement au Sud du Litani, conformément à l’accord de cessez-le-feu annoncé par le Président Biden et le Président de la République, le 26 novembre dernier. Les deux chefs d’Etat ont évoqué les prochaines étapes, notamment pour appuyer la reconstruction.

Il a ensuite été question de la situation en Syrie. Dans la suite de la réunion d’Aqaba et de Riyad, les deux chefs d’Etat ont réitéré leur engagement à soutenir une transition politique juste, inclusive et respectueuse des droits de tous les Syriens. Le chef de l’Etat et le Prince héritier ont également rappelé leur engagement dans la lutte contre le terrorisme, dans le plein respect de la souveraineté syrienne, et marqué la nécessité de préserver la Syrie de toute ingérence extérieure. Le Président de la République a confirmé que la prochaine conférence sur le sujet se tiendrait à Paris le 13 février prochain.

Ils sont enfin revenus sur le développement du partenariat stratégique signé lors de la visite d’Etat du Président de la République au Royaume d’Arabie saoudite en décembre dernier, notamment en matière d’intelligence artificielle.


Un proche de Macron pressenti à la tête du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. (AFP)
Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. (AFP)
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  • "Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n'est pas neutre", explique une source au fait des nominations
  • Mais "si c'est un très proche d'Emmanuel Macron qui est nommé président du Conseil constitutionnel, je pense que les Français pourront légitimement s'interroger sur l'indépendance de cette instance"

PARIS: Emmanuel Macron doit proposer lundi soir le nom du successeur de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel. Le favori est l'un de ses proches, l'ex-président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, qui avait été l'un des premiers socialistes à le suivre dès 2016.

L'actuelle présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, doivent également procéder chacun à une nomination, afin de remplacer, outre M. Fabius, deux autres "Sages", qui achèvent leur mandat de neuf ans.

Mais c'est bien le choix présidentiel qui recouvre le plus d'enjeu: la décision d'Emmanuel Macron apparaît comme un premier héritage pour le chef de l'Etat, puisque le futur président du Conseil constitutionnel sera en poste jusqu'en 2034, bien après la fin de son propre bail à l'Elysée.

Cette nomination est d'autant plus politiquement sensible que personne dans la classe politique française n'exclut plus la possibilité de l'accession au pouvoir de Marine Le Pen, la cheffe de file du Rassemblement national (extrême droite - RN) dans les prochaines années.

"Sur le fond, il faut effectivement des gens capables de résister à un changement de régime. Ce n'est pas neutre", explique une source au fait des nominations.

Mais "si c'est un très proche d'Emmanuel Macron qui est nommé président du Conseil constitutionnel, je pense que les Français pourront légitimement s'interroger sur l'indépendance de cette instance", a tonné la députée du RN Edwige Diaz.

Les trois personnalités choisies devront passer le cap de l'audition parlementaire. Mais le candidat de M. Macron devra pour sa part convaincre Assemblée nationale et Sénat.

M. Ferrand, 62 ans, a créé sa société de conseil, après avoir échoué à récupérer son poste de député du Finistère (ouest) en 2022, et se tient publiquement éloigné de la politique depuis bientôt trois ans.

Il garde néanmoins l'oreille du chef de l'Etat.

"Il a quand même été un peu abîmé par les polémiques", souligne un député, rappelant une affaire judiciaire qui lui avait coûté sa place de ministre dans le premier gouvernement d'Edouard Philippe en juin 2017, et pour laquelle il a obtenu un non-lieu au bénéfice de la prescription.

Mais, selon le président du groupe centriste au Sénat, Hervé Marseille, "je ne vois pas ce qui pourrait s'opposer à ce qu'il soit désigné". Si Marine Le Pen est élue en 2027, le Conseil constitutionnel comme le Sénat seront "des remparts pour que la Constitution soit respectée".


Deux corps découverts sur une plage du Pas-de-Calais, 230 migrants secourus en mer

Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), 41 personnes ayant tenté en vain d'embarquer au niveau des plages de Berck tôt dimanche matin ont été secourues sur la côte par les services de l'Etat.  De nombreuses tentatives de traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais ont eu lieu dimanche. (AFP)
Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), 41 personnes ayant tenté en vain d'embarquer au niveau des plages de Berck tôt dimanche matin ont été secourues sur la côte par les services de l'Etat. De nombreuses tentatives de traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais ont eu lieu dimanche. (AFP)
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  • Dimanche matin, une embarcation de migrants en route vers l'Angleterre s'est dégonflée, entraînant le sauvetage de 57 personnes au large de Gravelines (Nord), dont une inconsciente qui a été hélitreuillée vers l'hôpital de Boulogne-sur-Mer
  • En parallèle, une autre embarcation transportant 38 migrants au large de Boulogne-sur-Mer a demandé de l'aide. Tous ses passagers ont été récupérés par le navire Minck puis débarqués sur la terre ferme

LILLE: Deux corps ont été découverts dimanche sur une plage de Berck (Pas-de-Calais), tandis qu'un total de 230 migrants ont été secourus en mer le même jour dans le détroit entre la France et l'Angleterre, selon les autorités françaises.

A 14H20, "le corps d'un homme a été découvert sur la plage Terminus à Berck", puis vers 16H00, "un second corps a été retrouvé à 300 mètres" du premier, a déclaré à l'AFP la préfecture du Pas-de-Calais.

"Il pourrait s'agir de deux migrants ayant tenté d'embarquer à bord d'un taxi-boat", c'est-à-dire un canot déjà mis à l'eau que les passagers doivent rejoindre à la nage, a ajouté cette même source.

Selon la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar), 41 personnes ayant tenté en vain d'embarquer au niveau des plages de Berck tôt dimanche matin ont été secourues sur la côte par les services de l'Etat.

De nombreuses tentatives de traversées clandestines du détroit du Pas-de-Calais ont eu lieu dimanche.

"Un total de 230 personnes" ont été secourues en mer au cours de la journée, selon un bilan de la Prémar publié en fin de soirée.

Dimanche matin, une embarcation de migrants en route vers l'Angleterre s'est dégonflée, entraînant le sauvetage de 57 personnes au large de Gravelines (Nord), dont une inconsciente qui a été hélitreuillée vers l'hôpital de Boulogne-sur-Mer, et deux autres en état d'hypothermie.

En parallèle, une autre embarcation transportant 38 migrants au large de Boulogne-sur-Mer a demandé de l'aide. Tous ses passagers ont été récupérés par le navire Minck puis débarqués sur la terre ferme.

Sur une autre embarcation, 19 personnes ont été secourues par le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage Abeille Normandie. Quarante personnes à bord de l'esquif ont préféré poursuivre leur périple vers les côtes britanniques, selon la Prémar.

Une autre intervention a suivi pour récupérer 42 personnes à bord d'une embarcation partie de Malo-les-Bains, près de Dunkerque (Nord). Parmi elles, deux blessés qui ont été évacués par hélicoptère pour être hospitalisés à Boulogne-sur-Mer.

Vers 20H00, le patrouilleur des Affaires maritimes Jeanne Barret a également secouru 33 personnes sur une embarcation qui était partie tôt dans la matinée depuis le secteur de la baie de Somme, a ajouté la Prémar.

Au moins 77 migrants sont morts en 2024 en tentant de rejoindre l'Angleterre à bord d'embarcations de fortune ("small boats"), un record depuis le début de ce phénomène en 2018, selon la préfecture du Pas-de-Calais.

 


L'UE «répliquera» aux menaces de droits de douane US sur l'acier, assure Paris

"Nous répliquerons à nouveau", comme l'Union européenne l'avait déjà fait en 2018 lors d'une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1. (AFP)
"Nous répliquerons à nouveau", comme l'Union européenne l'avait déjà fait en 2018 lors d'une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1. (AFP)
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  • Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l'acier et l'aluminium afin de protéger l'industrie américaine
  • Environ 25% des exportations européennes d'acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, "toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen"

PARIS: L'Union européenne "répliquera" aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les importations d'acier et d'aluminium, comme elle l'avait fait lors de mesures similaires en 2018 de la part du président américain, a affirmé lundi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"Nous répliquerons à nouveau", comme l'Union européenne l'avait déjà fait en 2018 lors d'une décision similaire de M. Trump prise lors de son premier mandat, a assuré M. Barrot sur TF1.

"Il n'y a aucune hésitation quand il s'agit de défendre nos intérêts", a poursuivi le ministre. M. Barrot a ajouté que la Commission européenne avait un mandat pour agir en ce sens, et "qu'elle (avait) assuré" les pays membres qu'elle allait le mettre à exécution sans tarder. Le ministre français n'a pas donné de détails sur les mesures de rétorsion envisagées.

Donald Trump a déclaré dimanche qu'il "(annoncerait) des droits de douane sur l'acier lundi", que "tout l'acier arrivant aux Etats-Unis aura 25% de droits de douane", et que le même sort serait réservé à l'aluminium importé.

Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l'acier et l'aluminium afin de protéger l'industrie américaine qu'il estimait être confrontée à une concurrence déloyale en provenance de pays asiatiques et européens.

Environ 25% des exportations européennes d'acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, "toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen", avait-il prévenu dans une note récente.

L'industrie de l'acier est déjà soumise à une forte concurrence internationale ainsi qu'au recul de la demande de la part du secteur automobile, l'un de ses gros clients.