L'Arabie saoudite s'engage à adopter une croissance durable dans le secteur du tourisme

Maraya, la plus grande structure en miroir du monde, dans la vallée d'Ashar, au sein du désert d'AlUla. (AFP)
Maraya, la plus grande structure en miroir du monde, dans la vallée d'Ashar, au sein du désert d'AlUla. (AFP)
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Publié le Mardi 21 janvier 2025

L'Arabie saoudite s'engage à adopter une croissance durable dans le secteur du tourisme

  • Ahmad al-Khatib s'exprimait avant le lancement d'un document d'information du WEF sur l'avenir du secteur des voyages et du tourisme
  • Il a mis en avant l'importance des petites et moyennes entreprises pour le secteur, qui représentent 80% de l'industrie touristique mondiale

DAVOS: Le secteur du tourisme en Arabie saoudite, qui a connu un essor remarquable ces dernières années, doit continuer à se développer en mettant l'accent sur les pratiques durables, selon le ministre du Tourisme du pays.

S'exprimant lundi lors d'un point presse auquel Arab News a assisté lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, Ahmed al-Khatib a déclaré qu'il était essentiel que l'industrie du tourisme adopte un programme durable si elle voulait poursuivre sa trajectoire ascendante sans impacter les environnements naturels et les communautés qui y vivent.

Le Royaume travaille avec les principales organisations mondiales, notamment le WEF, UN Tourism et le Conseil mondial du voyage et du tourisme, afin d'atteindre cet objectif, a déclaré le ministre.

M. Al-Khatib s'exprimait avant le lancement d'un document d'information du WEF sur l'avenir du secteur des voyages et du tourisme, ainsi que d'un nouveau livre blanc du ministère du Tourisme sur les investissements dans le secteur, qui met en avant la position de l'Arabie saoudite comme l'une des destinations touristiques à la croissance la plus rapide au monde.

Il a souligné que le Royaume abordait la durabilité sous trois angles principaux: environnemental, économique et social. Il a ajouté que le fait de se concentrer uniquement sur l'environnement ne permettrait pas d'obtenir des résultats satisfaisants.

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Le ministre saoudien du Tourisme, Ahmed al-Khatib, s'est exprimé lundi lors d'un point presse auquel Arab News a assisté, en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos. (SPA)

Il a déclaré: «Les gens voyagent pour découvrir d'autres peuples et d'autres cultures, en plus de profiter de la nature et de l'environnement. Si nous ne protégeons pas l'environnement, présenté par la nature, les gens ne voyageront pas. Nous devons garantir la durabilité dans tous les secteurs – environnemental, économique et social.»

«En 2019, une étude menée en coopération avec le WTTC et Oxford Intelligence pour analyser la durabilité de notre industrie, a révélé que notre secteur contribue à environ 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.»

«Même si ce chiffre n'est pas aussi élevé que ce que l'on craignait au départ, il reste préoccupant. Si nous ne trouvons pas les bons outils pour réduire ces émissions dans le meilleur des cas, ou au moins les maintenir, compte tenu de la croissance très forte et rapide de notre industrie au cours de la prochaine décennie, nous craignons que ce chiffre ne double pour atteindre 15 ou 16% dans le pire des cas.»

Le Royaume a déjà commencé à répondre à ces préoccupations en lançant des campagnes visant à réduire le gaspillage de nourriture et d'eau, en collaboration avec des chaînes hôtelières telles que Hilton et Marriott. En 2023, il a lancé des initiatives telles que le Centre mondial du tourisme durable, qui collabore avec des organisations internationales comme l'ONU et le WTTC afin de promouvoir des pratiques touristiques responsables dans le monde entier.

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La brume couvre le ciel à une altitude de 2 800 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans le parc de Jabal Marir (Mont Marir) à Al-Namas dans la province d'Asir en Arabie saoudite, le 16 août 2022. (AFP)

D'un point de vue économique, M. Al-Khatib a mis en avant l'importance des petites et moyennes entreprises pour le secteur, qui représentent 80% de l'industrie touristique mondiale.

Il est essentiel d'assurer la viabilité de ces PME à mesure que le secteur se développe, notamment grâce à leur potentiel de création d'emplois, a-t-il déclaré. C'est de plus en plus le cas pour les femmes, y compris en Arabie saoudite où, en 2023, 25% des emplois du secteur du tourisme seront occupés par des femmes, a-t-il ajouté.

L'Arabie saoudite continue de mettre l'accent sur le soutien aux PME et aux entrepreneurs, ce qui inclut des initiatives visant à former et à soutenir la prochaine génération de leaders du tourisme, avec 100 000 Saoudiens formés chaque année grâce à un partenariat avec ONU Tourisme, a déclaré M. Al-Khatib.

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Cette photo montre l'ancienne ville de Hegra dans le désert d'AlUla en Arabie saoudite, le 27 janvier 2024. (AFP)

Il a ajouté: «Nous avons financé plus de 1 500 petites entreprises par l'intermédiaire du Fonds saoudien de développement du tourisme au cours des deux dernières années, et nous continuons à rendre le secteur plus attrayant en tant que possibilité commerciale viable pour les entrepreneurs.»

«Je suis très optimiste. Nous voulons continuer à promouvoir le secteur pour qu'il se développe. Nous voulons rendre ce secteur plus important en Arabie saoudite, et nous avons pris la décision d'investir dans le secteur pour l'ouvrir.»

Alors que la valeur de l'industrie mondiale du tourisme devrait atteindre 11 000 milliards de dollars d'ici à 2030 (1 dollar = 0,96 euro), M. Al-Khatib a déclaré que l'Arabie saoudite reconnaissait l'importance de la collaboration entre le gouvernement et le secteur privé, ajoutant: «(Les gouvernements) conçoivent, mais (le secteur privé) met en œuvre, il investit, il prend le risque.»

Et de poursuivre: «Le secteur privé est très important dans notre industrie: il est géré par le secteur privé et nous en reconnaissons l'importance en Arabie saoudite. C'est pourquoi nous avons invité, pour la première fois, le secteur privé à participer aux réunions du G20 qui se sont tenues à Riyad, et depuis lors, il a participé à toutes les réunions.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".