Comment l'Arabie saoudite préserve ses précieuses ressources en eau douce

Le barrage du roi Fahd, situé dans le gouvernorat de Bicha, dans la province d'Asir, est l'un des plus grands barrages en béton du Moyen-Orient. L'Arabie saoudite augmente la quantité d'eau de pluie recueillie grâce à de nouveaux barrages et gère efficacement les barrages existants afin de fournir de l'eau à l'agriculture. (SPA)
Le barrage du roi Fahd, situé dans le gouvernorat de Bicha, dans la province d'Asir, est l'un des plus grands barrages en béton du Moyen-Orient. L'Arabie saoudite augmente la quantité d'eau de pluie recueillie grâce à de nouveaux barrages et gère efficacement les barrages existants afin de fournir de l'eau à l'agriculture. (SPA)
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Publié le Samedi 01 février 2025

Comment l'Arabie saoudite préserve ses précieuses ressources en eau douce

  • La Vision 2030 donne la priorité à la gestion durable de l'eau grâce à des programmes de conservation, à l'irrigation avancée et à des initiatives de sensibilisation du public
  • La société américaine Ecolab s'associe à des entreprises saoudiennes telles qu'Aramco pour développer des technologies d'économie d'eau et améliorer la gestion des ressources

RIYAD : La pénurie d'eau constitue un enjeu majeur en Arabie saoudite, qui a un impact significatif sur le développement socio-économique du pays ainsi que sur la durabilité de son environnement.

Le Royaume, qui est l'une des régions les plus chaudes et les plus sèches du monde, est confronté à de nombreux défis en raison de ses sources naturelles d'eau douce limitées et de ses taux d'évaporation élevés.

Ces dures réalités ont contraint le pays à s'appuyer sur des eaux souterraines limitées et sur des usines de dessalement, qui assurent 75% de l'approvisionnement en eau du pays.
Cependant, la nature du processus de dessalement soulève des inquiétudes quant à la durabilité environnementale et aux émissions de carbone, en raison de la quantité d'énergie utilisée par ces technologies.

En outre, l'extraction excessive des eaux souterraines à des fins agricoles et domestiques pourrait épuiser les aquifères naturels et détériorer la qualité de l'eau.

Cette prise de conscience a poussé les responsables à explorer des solutions pour développer le secteur de l'eau afin de répondre aux besoins de la population croissante du Royaume.
Le programme de réforme Vision 2030 de l'Arabie saoudite met l'accent sur le développement vert, et les sources d'eau durables sont un aspect essentiel du plan.

Pour atteindre cet objectif, le Royaume collabore avec des entreprises étrangères, dont la société américaine Ecolab, afin d'atténuer la gravité des pertes d'eau.

Christophe Beck, président-directeur général d'Ecolab, a présenté quelques-unes des stratégies de l'entreprise pour préserver l'eau tout en réduisant la consommation d'énergie.

"En 2024, nous avons contribué à préserver suffisamment d'eau pour 800 millions de personnes, et nous sommes sur le point d'en préserver un milliard d'ici à 2030", a déclaré M. Beck à Arab News.

« Nous avons développé nos capacités dans le monde entier grâce à la science dont nous disposons. Nous avons 3 000 personnes dans la recherche et le développement et la technologie numérique », a-t-il affirmé. 

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Ecolab emploie environ 3 000 personnes dans les domaines de la recherche et du développement et de la technologie numérique pour mener à bien ses activités dans 40 secteurs différents à travers 172 pays. (Photo fournie)

Ecolab opère dans 40 secteurs différents à travers 172 pays, en gérant l'approvisionnement en eau, en luttant contre les polluants potentiels et les infections, et en se concentrant sur la protection des ressources humaines et naturelles.

L'entreprise est présente en Arabie saoudite depuis 47 ans et collabore avec des entreprises locales telles que Saudi Aramco, SABIC et Almarai.

« Ce pays regorge de nombreuses ressources naturelles et est animé d'une grande ambition », a-t-il affirmé. « Mais il manque une chose : l'eau. Il n'y a pas de lacs, pas de rivières, mais il y a beaucoup de mer autour de nous. Cependant, il ne s'agit pas d'eau douce. C'est un grand défi », a déclaré M. Beck.

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Dans les oasis d'al-Ahsa, dans la province orientale de l'Arabie saoudite, des scientifiques ont découvert que des techniques agricoles traditionnelles remontant à plusieurs siècles ont permis de préserver l'un des joyaux verts de la région. (Photo fournie)

La nécessité de préserver l'eau douce a conduit le Royaume à mettre en place des programmes de conservation de l'eau, à promouvoir des technologies d'irrigation efficaces et à sensibiliser le public à l'utilisation de l'eau.

En outre, la National Water Co. a mené à bien plusieurs opérations visant à garantir un accès facile à l'eau douce pour tous, partout en Arabie saoudite, y compris dans les zones rurales.

La NWC a distribué plus de 3,7 milliards de mètres cubes d'eau au cours de l'année écoulée dans diverses régions du Royaume et a traité plus de 2,1 milliards de mètres cubes d'eaux usées au cours de la même année.

LE SAVIEZ-VOUS ?

- Ecolab est présent dans 172 pays, dont Singapour, l'Arabie saoudite, la Corée du Sud et Taïwan.

- 10 % des espèces animales dépendent des écosystèmes d'eau douce, selon Conservation de la nature Canada.

- Les deux tiers de la population mondiale connaissent des pénuries d'eau au moins une fois par an, selon le WWF.

Toutefois, pour assurer la sécurité de l'eau, il faudra adopter une approche globale intégrant la technologie, les médias et l'engagement des communautés.

"La prise de conscience est utile, tout comme le fait de savoir que personne ne peut résoudre le problème tout seul", a déclaré M. Beck.

« Quand je pense à l'Arabie saoudite, je me dis que nous avons tout ce qu'il faut. Les ressources naturelles, les industries, les moyens et l'ambition. Mais nous n'avons pas d'eau, et nous avons trop peu d'experts en eau qui savent comment réutiliser ou recycler l'eau pour alimenter les futures industries du Royaume », a-t-il expliqué. 

« Ce que j'espère accomplir en Arabie saoudite, et encore une fois, nous sommes ici depuis 47 ans, c'est vraiment penser à long terme, pour faire de l'Arabie saoudite l'exemple d'un pays qui peut se développer sans utiliser plus d'eau en même temps », a affirmé M. Beck. 

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Vue générale de l'usine de dessalement d'eau de Ras al-Khair, propriété de la société Saline Water Conversion Corporation (« SWCC »)  du gouvernement saoudien, le long de la côte du Golfe, dans l'est de l'Arabie saoudite. (AFP)

« Et si l'Arabie saoudite peut le faire, de nombreux pays de la région peuvent le faire, ainsi que le monde entier », a-t-il conclu. 

Il est essentiel de remédier à la pénurie d'eau pour garantir la viabilité à long terme de l'économie saoudienne et la qualité de vie en général.

Sans une action significative et immédiate, les défis liés à la pénurie d'eau, à la chaleur croissante et à la sécheresse dans le monde entier vont probablement s'intensifier non seulement pour l'Arabie saoudite, mais aussi pour plusieurs autres pays de la région dans les années à venir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Veolia redéfinit la gestion des déchets dangereux : une stratégie mondiale au service de la durabilité

Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
Veolia adapte sa stratégie déchets dangereux aux spécificités régionales, avec des investissements ciblés en Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient et Asie-Pacifique, alliant innovation, acquisitions et développement d’infrastructures. (Photo: fournie)
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  • Veolia prévoit d’augmenter de 50 % sa capacité de traitement des déchets dangereux d’ici 2030, dans le cadre de son programme stratégique GreenUp
  • La nouvelle technologie Drop® permet la destruction de PFAS ciblés jusqu’à 99,9999 %, marquant une avancée majeure dans la lutte contre les « polluants éternels »

Courrières, France: Alors que les déchets dangereux deviennent un enjeu stratégique pour l’industrie mondiale, le géant des services environnementaux Veolia prend les devants avec une feuille de route audacieuse. Lors de sa conférence “Deep Dive Waste to Value” organisée à Courrières, dans le nord de la France, l’entreprise a dévoilé sa stratégie pour accroître de 50 % d’ici 2030 ses capacités de traitement des déchets dangereux — un pilier essentiel de son plan GreenUp, conçu pour accélérer le développement d’infrastructures durables à l’échelle mondiale.

L’événement a marqué un repositionnement stratégique : dans une ère de régulation renforcée, de transformations industrielles et de préoccupations sanitaires liées aux polluants chimiques, les déchets dangereux ne sont plus une passivité à gérer, mais bien une ressource à valoriser, un risque à neutraliser, et un défi mondial nécessitant des solutions évolutives et scientifiquement validées.

Des dirigeants de Veolia, venus d’Europe, d’Amérique du Nord, du Moyen-Orient et de la région Australie–Nouvelle-Zélande, ont dévoilé les contours de ce nouveau positionnement : d’une part, des technologies de destruction des PFAS, d’autre part, des acquisitions ciblées à l’international. Ensemble, ils ont tracé la voie d’un futur axé sur l’innovation, les investissements d’infrastructure et des solutions régionales adaptées aux besoins industriels.

Des pots de peinture aux molécules PFAS : l’étendue des déchets dangereux

Les déchets dangereux ne se limitent pas aux industries : ils comprennent aussi des produits ménagers courants — pots de peinture inutilisés, pesticides périmés, solvants.

Ainsi, la transition vers l’économie circulaire commence au niveau individuel. Un rappel que le changement durable dépend à la fois de l'infrastructure systémique et des choix quotidiens.

À grande échelle, Veolia vise à porter ses capacités de traitement des déchets dangereux à 530 000 tonnes supplémentaires, à éliminer plus de 9 millions de tonnes de polluants par an, et à accroître de 50 % le chiffre d’affaires de ce segment d’ici 2030.

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Estelle Brachlianoff et des dirigeants de Veolia lors de la conférence “Deep Dive Waste to Value” à Courrières - France. (Photo: fournie)

Selon Estelle Brachlianoff, directrice Générale de Veolia, « Le traitement des déchets dangereux devient un goulet d’étranglement stratégique pour de nombreuses industries. C’est aussi un enjeu essentiel pour la santé humaine et la sécurité environnementale. »

Stratégie macro et micro : un duo indispensable

Brachlianoff a insisté sur cette double approche : « Nous avons besoin de coopération internationale, mais aussi de changement au niveau des ménages. Un impact durable exige les deux. » Trois forces façonnent cette dynamique : la dépollution sanitaire, la restructuration industrielle, et la résilience des chaînes d’approvisionnement. « Les déchets ne sont plus des déchets — c’est une ressource inexploitable », a-t-elle ajouté.

Veolia traite aujourd’hui plus de 8,7 millions de tonnes de déchets dangereux par an et a enregistré 4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024 sur ce segment. Son offre mobilise des technologies de pointe telles que la séparation des métaux stratégiques, le recyclage des batteries, et le traitement thermique via son réseau propriétaire de laboratoires et d’incinérateurs.

Courrières : le laboratoire du progrès

Le site de Courrières, l’un des plus avancés de Veolia, traite environ 140 000 tonnes de déchets dangereux par an. Chaque lot subit entre 10 et 20 tests, suivi d’un tri selon la famille de déchets, puis d’un traitement par incinération ou process chimique — un cycle complet pouvant durer de 10 à 45 minutes.

Le niveau de complexité et d’investissement requis rend ces infrastructures dépendantes du volume local. En cas de volume insuffisant, les déchets sont transférés vers d’autres installations en Europe ou ailleurs.

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(Photo: fournie)

Défi PFAS : la technologie Drop®

Veolia a annoncé la mise en service de Drop®, sa nouvelle technologie brevetée de destruction des PFAS — ces substances perfluoroalkylées persistantes, aussi surnommées « produits chimiques éternels ». Développée en interne, Drop® est désormais déployée sur 20 lignes d’incinération européennes.

Fonctionnant à plus de 900 °C dans un procédé catalytique, Drop® garantit un taux de destruction (DRE) pouvant atteindre 99,9999 % pour les PFAS – polymériques et non polymériques (PFOA, PFOS, PFHxS). De plus, cette méthode réduit fortement la corrosion et l’encrassement dans les brûleurs, renforçant ainsi la fiabilité à long terme.

« C’est une innovation disruptive capable d’éliminer les PFAS ciblés tout en préservant l’intégrité des installations industrielles », explique Catherine Ricou, directrice, déchets dangereux Europe. « Nous sommes fiers de poser une référence européenne dans le traitement des PFAS. »

Des marchés mondiaux aux réponses locales

En Europe, Catherine Ricou met en avant quatre piliers : réseau, diversité des équipements, proximité client et innovation, appuyés par 20 sites en activité et une croissance ciblée de 10 % par an de l’EBITDA sur les déchets dangereux.

En Amérique du Nord, Bob Cappadona, directeur, services et solutions environnementaux, souligne des acquisitions récentes dans le Massachusetts et la Californie, ainsi que la mise en service d’une des plus grandes usines de traitement des PFAS aux États-Unis, dans le Delaware.

Au Moyen-Orient, Helder Daravano, directeur, MAGMA, précise que la région croît deux fois plus vite qu’en Europe, malgré un marché quatre fois plus petit, grâce à des installations stratégiques en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

En Australie/Nouvelle-Zélande, Matt Ead, directeur, services nationaux de remédiation, décrit la transition du simple enfouissement vers des procédés de prétraitement, soutenue par des opérations de fusion-acquisition et des stratégies adaptées au marché local.


L'Arabie saoudite propose aux entreprises canadiennes un potentiel de 2,5 milliards de dollars dans le secteur minier

Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
Les intervenants ont souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume. SPA
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  • Des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises.
  • Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien.

DJEDDAH : Les entreprises canadiennes se sont vu présenter les possibilités d'exploration dans le secteur minier de l'Arabie saoudite lors d'une table ronde à Vancouver.

Selon l'agence de presse saoudienne, des représentants du ministère de l'industrie et des ressources minérales du Royaume ont présenté des options d'investissement aux représentants de 25 entreprises, en soulignant les objectifs de la stratégie minière globale du gouvernement.

Les intervenants ont également souligné les avantages compétitifs de l'environnement d'investissement du Royaume et ses efforts continus pour développer le secteur minier, maximisant ainsi sa contribution à la diversification économique.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le ministère de l'industrie et des ressources minérales pour attirer des investissements de qualité dans le secteur minier saoudien, dont les richesses minérales sont estimées à environ 9 300 milliards de SR (2 480 milliards de dollars).

Cet effort comprend également le Future Minerals Forum, lancé en 2022 en tant que conférence internationale annuelle où les leaders mondiaux de l'industrie minière collaborent, partagent leurs connaissances et s'attaquent aux principaux défis et opportunités de l'industrie.

La réunion de Vancouver est l'une des nombreuses réunions prévues avant la cinquième édition du Forum des minéraux du futur du Royaume en janvier. Selon SPA, "les participants à la table ronde ont réaffirmé le rôle vital du FMF pour façonner l'avenir du secteur minier mondial et développer des solutions efficaces à ses défis dans le cadre des changements en cours dans les paysages énergétiques et industriels".

Le rapport ajoute que le ministère a également organisé un séminaire avec des investisseurs à Toronto, où il a également présenté des opportunités d'investissement prometteuses dans le secteur minier du Royaume.

Ces réunions s'inscrivent dans la dynamique des engagements de haut niveau entre le Canada et l'Arabie saoudite, dont le ministre de l'industrie, Bandar bin Ibrahim Alkhorayef, qui a conduit une délégation à Ottawa et à Toronto en octobre afin de faire progresser la coopération bilatérale après le rétablissement des liens diplomatiques en mai 2023.

La visite a également mis en évidence l'intérêt de l'Arabie saoudite pour l'expertise du Canada en matière de technologies financières numériques, de levés géologiques et de développement des capacités humaines, s'alignant sur les efforts du Royaume pour construire un secteur minier basé sur le savoir et axé sur l'innovation dans le cadre de la Vision 2030.

En 2023, les exportations non pétrolières du Royaume vers le Canada s'élevaient à 140 millions de SR, principalement composées de métaux de base et de produits végétaux. En revanche, les importations non pétrolières en provenance du Canada ont atteint 2,89 milliards de SR, notamment des locomotives, des produits pharmaceutiques, du matériel d'optique et d'imagerie et des appareils électriques. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Droits de douane : Éric Lombard affirme croire en la possibilité d'un accord avec Washington

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Éric Lombard, s'exprime lors d'une conférence de presse avant une réunion avec le deuxième comité d'alerte budgétaire à Paris, le 26 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
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  • Le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.
  • "À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien.

PARIS : Face à la menace de nouveaux droits de douane brandie par l'administration Trump, le ministre de l'Économie Éric Lombard se montre optimiste quant à la possibilité d’un accord, notamment via des discussions sur les importations d’énergie américaine en Europe.

"À l'expérience des derniers mois, on voit bien que les États-Unis sont dans la transaction", a-t-il déclaré dans un entretien à La Tribune Dimanche, publié en ligne samedi. Alors que les surtaxes douanières doivent théoriquement entrer en vigueur en juillet, il estime : "Je pense que nous allons trouver un deal avec les Américains."

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a fait des droits de douane un pilier de sa politique commerciale. Il a instauré de nouvelles taxes sur de nombreux produits importés, avant de concéder une pause de 90 jours, qui prendra fin le 9 juillet.

Dans les négociations en cours entre l’Union européenne et Washington, des discussions pourraient inclure le secteur énergétique, en particulier le gaz naturel liquéfié (GNL). "L'Europe achète encore du GNL russe. Trois usines de liquéfaction sont en construction dans le golfe du Mexique. Nous pouvons donc augmenter nos importations de gaz américain, ce qui pourrait peser dans les négociations pour éviter une hausse de 10 % des tarifs", a précisé Éric Lombard.

Il a néanmoins plaidé pour une position ferme vis-à-vis des États-Unis : "Les premières mesures de riposte sur 22 milliards d’euros d’importations sont en suspens. Nous travaillons avec la Commission européenne sur un second paquet, bien plus conséquent. L’idéal serait de parvenir à un accord sans devoir enclencher ces représailles."

Interrogé sur les risques économiques liés aux tensions au Moyen-Orient, notamment entre Israël et l’Iran, le ministre a écarté la crainte d’un regain d’inflation. "À 68 dollars le baril, les cours du pétrole restent en ligne avec les prévisions. Je ne vois pas de risque d’un retour de l’inflation énergétique, comme lors de la première année de la guerre en Ukraine", a-t-il estimé.

Enfin, Éric Lombard a défendu un mix énergétique associant nucléaire et renouvelables, dans un contexte de transition écologique. "J’espère que l’on va cesser les rodomontades politiques sur les énergies renouvelables", a-t-il lancé. "Dans le monde décarboné de demain, notre indépendance énergétique reposera sur ces deux sources. Il faut soutenir ces filières, créatrices de dizaines de milliers d’emplois dans nos territoires."