Netanyahu à Washington pour parler de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza

Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, à droite, et le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, donnent une conférence de presse conjointe à Doha, le 2 février 2025. (AFP)
Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al-Thani, à droite, et le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, donnent une conférence de presse conjointe à Doha, le 2 février 2025. (AFP)
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Publié le Lundi 03 février 2025

Netanyahu à Washington pour parler de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza

  • M. Netanyahu doit s'entretenir lundi à Washington avec Steve Witkoff, envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, qui parlera ensuite dans la semaine avec le Premier ministre du Qatar et de hauts responsables égyptiens, qui assurent la médiation
  • Mardi, le dirigeant israélien discutera avec M. Trump "de la victoire contre le Hamas, (du) retour de tous nos otages et (de) la lutte contre l'axe iranien dans toutes ses dimensions", a-t-il déclaré avant de s'envoler pour les Etats-Unis

WASHINGTON: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit parler lundi à Washington avec son allié américain de la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza, avant d'être reçu mardi par Donald Trump qui a assuré que les discussions "progressent".

M. Netanyahu est arrivé dimanche dans la capitale américaine, où il deviendra le premier dirigeant étranger reçu par M. Trump depuis l'investiture de celui-ci, symbole de l'alliance indéfectible entre les deux pays.

Cette visite coïncide avec la reprise prévue cette semaine des négociations par médiateurs interposés entre Israël et le Hamas sur la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza, censée permettre la libération des derniers otages retenus par le mouvement islamiste palestinien et la fin de la guerre provoquée par celui-ci le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu doit s'entretenir lundi à Washington avec Steve Witkoff, envoyé spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, qui parlera ensuite dans la semaine avec le Premier ministre du Qatar et de hauts responsables égyptiens, qui assurent la médiation aux côtés des Etats-Unis.

Mardi, le dirigeant israélien discutera avec M. Trump "de la victoire contre le Hamas, (du) retour de tous nos otages et (de) la lutte contre l'axe iranien dans toutes ses dimensions", a-t-il déclaré avant de s'envoler pour les Etats-Unis.

Selon les estimations, le Hamas détiendra encore une cinquantaine d'otages, morts ou vivants, au terme des libérations intervenues au cours de la première phase du cessez-le-feu entré en vigueur mi-janvier.

Dimanche soir, Donald Trump a assuré que les discussions sur le Moyen-Orient avec Israël et plusieurs autres pays "progressent". Après M. Netanyahu, il doit recevoir le roi Abdallah II de Jordanie le 11 février.

Autres priorités 

Donald Trump a, depuis son retour à la Maison Blanche, proposé de faire "tout simplement le ménage" à Gaza et de transférer les Palestiniens dans des lieux "plus sûrs" comme l'Egypte ou la Jordanie, suscitant une levée de boucliers sur la scène internationale.

Il a débloqué la livraison à Israël de bombes de 2.000 livres (quelque 900 kilos), que son prédécesseur Joe Biden avait suspendue. Et annulé des sanctions financières contre des colons israéliens, accusés de violences contre des Palestiniens.

"Pour Netanyahu, une relation privilégiée avec la Maison Blanche est un outil essentiel", note Céline Touboul, codirectrice de la Fondation pour la coopération économique (ECF), à Tel-Aviv.

Mais cette "visite de travail" permettra aussi à Benjamin Netanyahu de mesurer le prix de cette relation, face à un chef d'Etat américain friand des logiques transactionnelles du monde des affaires.

Donald Trump entend faire tenir le cessez-le-feu dans le sud du Liban entre Israël et le Hezbollah, comme celui signé, après 15 mois de guerre, avec le Hamas.

Ses conseillers "affirment que la reprise des combats au Moyen-Orient l'empêcherait de s'attaquer à (...) ses priorités les plus urgentes", estime le Soufan Center, think-tank basé à New York.

Notamment la lutte contre l'immigration illégale venue du Mexique et le règlement de la guerre entre Russie et Ukraine.

Coalition anti-Iran 

Au-delà, "Trump veut réorienter sa priorité vers l'Asie-Pacifique", estime David Khalfa, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès à Paris.

"Il estime, comme ses prédécesseurs d'ailleurs, qu'il doit stabiliser la région avant et créer une coalition anti-Iran avec ses partenaires stratégiques". Dont Israël, mais aussi l'Arabie saoudite.

Les discussions porteront donc probablement sur les concessions que Benjamin Netanyahu devra accepter pour relancer la normalisation entre Israël et Ryad.

Celle-ci semblait en bonne voie jusqu'au 7-Octobre. Depuis, Ryad martèle qu'elle ne sera pas possible sans solution durable et viable pour les Palestiniens.

Mais une partie de la coalition gouvernementale israélienne veut reprendre les combats dès la fin de la première phase. A défaut, le ministre d'extrême droite Bezalel Smotrich menace de quitter le gouvernement, ce qui priverait M. Netanyahu de majorité.

"Si Trump lui demande de faire des concessions aux Palestiniens pour obtenir la normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite, Netanyahu devra choisir entre une relation privilégiée avec le président américain ou le maintien de sa coalition", résume Céline Touboul.

Sur le terrain, Israël a mené dimanche une vaste opération militaire à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, marquée par la destruction de nombreux bâtiments, selon l'armée qui a affirmé avoir tué plus de 50 "terroristes" dans ce territoire depuis le 14 janvier.


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.