Nissan en voie d'abandonner son projet de fusion avec Honda, en quête d'alliés alternatifs

Nissan avait indiqué mercredi dans une déclaration qu'il prévoyait de "se positionner et de faire une annonce vers la mi-février". Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 13 février. (AFP)
Nissan avait indiqué mercredi dans une déclaration qu'il prévoyait de "se positionner et de faire une annonce vers la mi-février". Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 13 février. (AFP)
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Publié le Jeudi 06 février 2025

Nissan en voie d'abandonner son projet de fusion avec Honda, en quête d'alliés alternatifs

  • "Les dernières conditions imposées par Honda ne sont pas acceptables pour Nissan (...) C'était presque un affront. Il faut l'officialiser, mais dans l'ensemble, c'est fini", a indiqué cette source jeudi à l'AFP
  • "Le conseil d'administration (de Nissan) a donné mardi la direction" et la décision finale "est entre les mains des directeurs exécutifs" des deux constructeurs, a-t-il précisé

TOKYO: Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan est en voie de formaliser l'abandon de son projet de rapprochement avec son compatriote Honda, et pourrait se montrer ouvert à d'autres partenaires, selon une source proche du dossier et la presse financière.

"Les dernières conditions imposées par Honda ne sont pas acceptables pour Nissan (...) C'était presque un affront. Il faut l'officialiser, mais dans l'ensemble, c'est fini", a indiqué cette source jeudi à l'AFP, confirmant des informations de médias japonais.

"Le conseil d'administration (de Nissan) a donné mardi la direction" et la décision finale "est entre les mains des directeurs exécutifs" des deux constructeurs, a-t-il précisé.

Nissan avait indiqué mercredi dans une déclaration qu'il prévoyait de "se positionner et de faire une annonce vers la mi-février". Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 13 février.

D'après l'agence Kyodo, le PDG de Nissan, Makoto Uchida, a rencontré jeudi son homologue de Honda, Toshihiro Mibe, "pour lui signifier l'intention (de son entreprise) de mettre un terme aux pourparlers".

Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre des négociations en vue d'une fusion pouvant donner naissance au troisième constructeur mondial.

La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d'une holding unique. Mais Honda, en position de force, a finalement réclamé de transformer Nissan en simple filiale.

Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie. Le quotidien Nikkei a rapporté mercredi que Nissan préférait mettre un terme au projet, faisant dégringoler l'action du constructeur.

Le français Renault, qui détient quelque 35% du capital de Nissan, s'est dit mercredi déterminé à "défendre les intérêts du groupe et de ses actionnaires".

Complémentarité insuffisante

L'objectif d'une fusion était d'associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, et même d'y associer un troisième constructeur, Mitsubishi, pour négocier le virage stratégique de l'électrique.

Un créneau dominé par l'américain Tesla et les constructeurs chinois, et où les constructeurs nippons, concentrés sur les hybrides, sont très en retard.

L'idée "flattait l'ego japonais, mais si on rentre dans les détails, Nissan et Honda partagent les mêmes difficultés et sont pratiquement face-à-face sur tous leurs marchés (Etats-Unis, Chine, Japon)", rendant peu évidentes les synergies et complémentarités, analyse la source proche du dossier.

Ce rapprochement était cependant perçu comme providentiel pour Nissan, massivement endetté et dont la marge opérationnelle a fondu.

Son bénéfice net s'est effondré de 94% au premier semestre de son exercice décalé, ses ventes plongeant sur ses deux marchés-clés: aux Etats-Unis, faute de commercialiser des hybrides rechargeables face à une forte demande, et en Chine, en raison de la domination des marques locales sur le tout-électrique.

Sous pression, il a annoncé en novembre supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités, pour réduire les coûts et relancer ses ventes.

Honda, dont la capitalisation boursière est cinq fois supérieure à celle de Nissan, avait posé comme préalable la concrétisation de ce plan de restructuration.

Désormais, Nissan va devoir "muscler ce plan, le détailler et le mettre en oeuvre", alors même que d'éventuelles barrières douanières imposées par Donald Trump pourraient perturber ses chaînes de production, souligne la source proche du dossier.

Nissan "devra d'abord résoudre (par lui-même) son problème d'efficacité opérationnelle" et ses difficultés structurelles, mais "il possède un vrai savoir-faire en matière de collaboration et est prêt" à rechercher d'autres alliés potentiels, insiste-t-il.

Quel serait le profil idéal? Le géant taïwanais de l'assemblage électronique Foxconn (Hon Hai) avait déjà approché Nissan à l'automne pour acquérir une participation majoritaire, selon la presse japonaise. Sollicité par l'AFP, il s'est refusé à tout commentaire.

De son côté, Bloomberg, citant des sources non identifiées, rapportait jeudi que Nissan était plutôt en quête d'un nouvel allié issu du secteur tech basé aux États-Unis, son principal marché.

La perspective d'un rebond rapide avec d'autres partenaires réconfortait les investisseurs, permettant à l'action Nissan de se reprendre avec vigueur jeudi, avec un gain de plus de 7%.

"Nissan a toujours besoin d'un partenaire solide, mais sa position de négociation est affaiblie par ses faibles perspectives de bénéfices et le repli de ses actions", ont commenté jeudi les analystes du cabinet CreditSights (Fitch Group). Ils pointaient aussi "le manque de clarté concernant l'avancement et l'issue de ses initiatives de redressement".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.