Pour son ambassadrice à Paris, le Maroc ouvre les portes de l’Afrique aux entreprises françaises

Stail et Reina durant la rencontre a la maison de l'Amerique Latine. (Photo fournie)
Stail et Reina durant la rencontre a la maison de l'Amerique Latine. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 06 février 2025

Pour son ambassadrice à Paris, le Maroc ouvre les portes de l’Afrique aux entreprises françaises

  • Ensemble, les deux pays « sont à un tournant qui souligne l’aspect juste irremplaçable » dans leur relation qui leur permet, « d’entreprendre et de construire des partenariats dans d'autres régions du monde »
  • C’est le constat que fait l’ambassadrice du Maroc en France, Samira Stail, durant une rencontre organisée par le président de la chambre du commerce franco-arabe à Paris, Vincent Reina

PARIS: Dans le prolongement du réchauffement des relations diplomatiques entre la France et le Maroc enclenché l’été dernier, les relations économiques et commerciales ne sont pas en reste.

Au-delà du renforcement des coopérations et échanges bilatéraux, ce réchauffement procure à la France et ses entreprises un accès sur le continent africain. 

Ensemble, les deux pays « sont à un tournant qui souligne l’aspect juste irremplaçable » dans leur relation qui leur permet, « d’entreprendre et de construire des partenariats dans d'autres régions du monde ».

C’est le constat que fait l’ambassadrice du Maroc en France, Samira Stail, durant une rencontre organisée par le président de la chambre du commerce franco-arabe à Paris, Vincent Reina.

« On ne peut pas se contenter de parler d'amitié très forte de fraternité, et de respect » entre le Maroc et la France, mais d’une relation « irremplaçable compte tenu de l’itinéraire commun qui est le nôtre » assure Stail.

Faites de hauts de bas, de fâcherie, de réconciliation, et de retrouvailles  toutes ces périodes successives, n’ont « jamais au grand jamais empêcher la communauté des affaires de continuer à travailler conjointement ».

Cette particularité est apparue comme une évidence lors de la visite d’Etat effectuée par le président français Emmanuel Macron au Maroc au mois d’octobre dernier, et «qui a permis de mettre le curseur ailleurs, là où il n'a peut-être jamais été mis avant» indique l’ambassadrice. 

Dans un contexte géo-stratégique mouvant « qui nous plonge et qui plonge nos peuples, nos économies, nos modèles de société dans la plus grande insécurité »,il apparaît nécessaire que «nous retrouvions un modèle à deux, un partenariat à deux qui nous permettent de relever un certain nombre de défis qui nous sont posés au quotidien». 

Tout ça à été l’objet d’une profonde réflexion qui a été entreprise côté marocain et côté français depuis plus de 14 ou 15 mois aujourd'hui et qui a permis de constater qu’au au-delà des échanges et des investissements bilatéraux, le Maroc possède un atout capital avec ses 3500 kilomètres de côtes, il est un des carrefours les plus attractifs et le plus importants dans le monde, puisqu'il relie trois continents, l'Afrique, l’Europe, mais également l’Amérique.

« Je me plais à dire que si la France est aujourd'hui le premier investisseur commercial au Maroc sur le continent africain, le Maroc et le premier investisseur africain en France » et qu’à la fin du mois de septembre 2024, le flux net des investissements directs étrangers s'était élevée à plus de 6 000 000 000 d'euros, ce qui représente une augmentation de plus de 50 % comparativement à la même période l'année précédente, précise Stail.

À cela s'ajoute « la qualité de nos infrastructures qui répondent aux meilleurs standards internationaux avec un réseau extrêmement diversifié qui confère au Maroc une connectivité unique dans la région », et la stabilité institutionnelle propice aux affaires.

Tout cela, fait que le Maroc aujourd'hui se positionne comme « un hub régional en pleine expansion » assure l’ambassadrice, et « une porte d'entrée juste exceptionnelle vers l’Afrique dans une logique de coopération renforcée et une approche qui vise à établir de relations économiques et un modèle de coopération, équitable, et équilibré ».

Le Maroc place résolument l'afrique au cœur de ses choix stratégiques, soutient-elle et « vous le savez fort que sa profondeur africaine lui confère, cette espèce de puissance qu'il a acquise sur le territoire du le continent ». 

« Ce sont tout simplement tous ces voyants qui se sont mis aujourd'hui au vert pour le déploiement de cette puissance » et offrent également l'opportunité pour les entreprises étrangères « de se projeter dans une démarche nouvelle pour entreprendre sur le continent africain, grâce à la connaissance approfondie que nous avons avons de ce continent ».

 


Laurent Wauquiez dépose une proposition de loi pour interdire le voile aux mineures

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  • Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public
  • Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier

PARIS: Le chef des députés Les Républicains Laurent Wauquiez a déposé lundi une proposition de loi pour interdire aux mineures de porter le voile dans l'espace public, mais son examen rapide semble peu probable et sa constitutionnalité mise en doute par des juristes.

M. Wauquiez veut interdire "à tout parent d'imposer à sa fille mineure ou de l'autoriser à porter, dans l'espace public, une tenue destinée à dissimuler sa chevelure", selon l'article unique de sa proposition de loi.

Il s'appuie notamment sur un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement et publié en mai dernier, relatant l'augmentation "massive et visible du nombre de petites filles portant le voile".

Il estime que "le voilement de jeunes filles" heurte les principes républicains "les plus fondamentaux", tels que la "protection de l'enfant", "la liberté de conscience" et "l'égalité entre les hommes et les femmes".

Sa proposition vise à modifier la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public.

Il apparaît toutefois peu probable que ce texte soit examiné avant deux mois : la journée annuelle réservée aux propositions du groupe LR n’est prévue que le 22 janvier.

En outre, des professeurs de droit public interrogés par l'AFP émettent de sérieuses réserves quant à la conformité avec la Constitution de cette proposition déjà formulée, tout en la circonscrivant aux moins de 15 ans, par le patron des députés macronistes Gabriel Attal en mai - même si celui-ci n'avait pas déposé de texte.

Pour la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina, elle n'a "aucune chance d'être conforme", rappelant que la loi sur la dissimulation du visage que son texte vient modifier a un motif de "sécurité à l'ordre public" et ne "vise aucune religion en particulier".

Or, M. Wauquiez cible très clairement le voile islamique dans l'espace public, contrevenant "au principe de liberté de religion", ajoute l'enseignante.

Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l’Université de Lille, se dit également "très réservé".

Bien que le texte se heurte au principe de liberté religieuse, Laurent Wauquiez justifie sa démarche par la "préservation des droits de l’enfant", ce qui est "assez habile", reconnaît-il, mais insuffisant pour garantir sa conformité constitutionnelle.

Assimiler le port du voile par une mineure à "une forme d’asservissement" reste juridiquement fragile. "Incontestablement, une fillette de 9 ans pourrait le faire par mimétisme ou sous l'effet d’une instrumentalisation", observe-t-il. "Mais une adolescente de 16 ans peut davantage le porter par conviction personnelle."

Il rappelle par ailleurs que l’interdiction de dissimulation du visage est justifiée par des raisons de sécurité, avec la nécessité de pouvoir "identifier les personnes", un raisonnement difficilement transposable au fait de se couvrir la chevelure.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.