Israël envoie des négociateurs au Qatar pour discuter de la trêve à Gaza

Alors que l'avenir du cessez-le-feu reste incertain au-delà de la première phase de six semaines, qui a commencé le 19 janvier et doit s'achever le 1er mars, Benjamin Netanyahu a « ordonné l'envoi d'une délégation au Qatar » pour des négociations sur la suite de la trêve, selon son bureau. (AFP)
Alors que l'avenir du cessez-le-feu reste incertain au-delà de la première phase de six semaines, qui a commencé le 19 janvier et doit s'achever le 1er mars, Benjamin Netanyahu a « ordonné l'envoi d'une délégation au Qatar » pour des négociations sur la suite de la trêve, selon son bureau. (AFP)
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Publié le Lundi 10 février 2025

Israël envoie des négociateurs au Qatar pour discuter de la trêve à Gaza

  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé l'envoi de négociateurs au Qatar pour discuter de la suite du fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza,
  • Benjamin Netanyahu a une nouvelle fois promis « d'éliminer » le Hamas et de ramener en Israël les otages toujours retenus à Gaza.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé samedi l'envoi de négociateurs au Qatar pour discuter de la suite du fragile cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après la libération de trois otages très éprouvés physiquement.

Benjamin Netanyahu a une nouvelle fois promis « d'éliminer » le Hamas et de ramener en Israël les otages toujours retenus à Gaza. Cette déclaration intervient après la libération des trois hommes lors d'une mise en scène orchestrée par des combattants du mouvement islamiste palestinien armés et cagoulés.

L'un de ces ex-otages, Ohad Ben Ami, un Israélo-Allemand de 56 ans, se trouve en état de « détresse nutritionnelle », a annoncé samedi soir l'hôpital Ichilov de Tel-Aviv où il a été admis.

L'état de santé des deux autres, Or Levy, 34 ans, et Eli Sharabi, 52 ans, est « mauvais » après 491 jours de captivité, selon Yaël Frenkel Nir, la directrice de l'hôpital Sheba à Ramat Gan, près de Tel-Aviv.

Le visage émacié, les trois otages israéliens ont été libérés contre la libération de 183 Palestiniens détenus par Israël, lors du cinquième échange prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Le Hamas a dénoncé ce qu'il a qualifié de « meurtre à petit feu » des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, après l'hospitalisation de sept d'entre eux qui venaient d'être libérés.

Israël a de son côté condamné un « spectacle cruel » après la libération des otages, remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, après qu'ils ont été contraints de saluer la foule depuis une estrade.

Benjamin Netanyahu a dénoncé des « images choquantes » qui « ne resteront pas sans réponse ».

La trêve « en danger » 

Le CICR a appelé à ce que les prochains échanges se déroulent de façon « digne et privée » et a déclaré être « de plus en plus inquiet des conditions dans lesquelles se déroulent » ces opérations.

« Voilà ce à quoi ressemble un crime contre l'humanité », a affirmé Isaac Herzog, le président israélien.

« Nous éliminerons le Hamas et ramènerons nos otages. C'est l'ordre. Et c'est ce que nous ferons », a déclaré samedi soir le Premier ministre dans une vidéo diffusée par son bureau, réitérant les deux principaux objectifs de la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Alors que l'avenir du cessez-le-feu reste incertain au-delà de la première phase de six semaines, qui a commencé le 19 janvier et doit s'achever le 1er mars, Benjamin Netanyahu a « ordonné l'envoi d'une délégation au Qatar » pour des négociations sur la suite de la trêve, selon son bureau.

Le Premier ministre doit également présider une réunion du cabinet de sécurité dimanche.

Un responsable politique du Hamas a pour sa part affirmé à l'AFP qu'Israël mettait « en danger » le cessez-le-feu, qui pourrait selon lui « s'effondrer ».

Selon ce responsable, Bassem Naïm, le Hamas est « toujours prêt » à reprendre les négociations pour la deuxième phase du cessez-le-feu, qui devaient débuter le 27 janvier.

En échange des trois otages, Israël a annoncé samedi avoir relâché 183 détenus palestiniens, partis vers Jérusalem-Est, la Cisjordanie occupée et la bande de Gaza.

À Ramallah, en Cisjordanie, comme à Khan Younès, dans le sud de Gaza, les prisonniers libérés ont été accueillis par une foule en liesse.

Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, auxquels s'ajoutent cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens.

La première phase de l'accord prévoit la remise à Israël de 33 otages, dont huit au moins sont décédés, contre 1 900 Palestiniens.

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas, 73 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 sont décédées, selon l'armée israélienne.

La deuxième phase est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une dernière étape dédiée à la reconstruction de Gaza.

Mais la suite du processus reste incertaine, après l'annonce choc de mardi par le président américain, Donald Trump, d'un projet de prise de contrôle de Gaza par les États-Unis et d'un déplacement de la population gazaouie vers l'Égypte ou la Jordanie.

M. Trump a affirmé vendredi qu'il n'était « absolument pas pressé » de mettre son projet en œuvre. Son chef de la diplomatie, Marco Rubio, est attendu la semaine prochaine au Moyen-Orient.

L'attaque du 7 octobre 2023 a fait 1 210 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en représailles sur la bande de Gaza a fait au moins 48 181 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".