Attaque devant la préfecture de police: le suspect mis en examen et placé en détention

Le président du groupe parlementaire de la Droite Républicaine Laurent Wauquiez, aux côtés du préfet de police de Paris Laurent Nunez (G), assiste à la manifestation du syndicat de police Alliance devant l'Assemblée nationale lors d'un rassemblement pour défendre leur « métier » et les « moyens » de la police pour le budget 2025, à Paris le 4 février 2025. (AFP)
Le président du groupe parlementaire de la Droite Républicaine Laurent Wauquiez, aux côtés du préfet de police de Paris Laurent Nunez (G), assiste à la manifestation du syndicat de police Alliance devant l'Assemblée nationale lors d'un rassemblement pour défendre leur « métier » et les « moyens » de la police pour le budget 2025, à Paris le 4 février 2025. (AFP)
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Publié le Lundi 10 février 2025

Attaque devant la préfecture de police: le suspect mis en examen et placé en détention

  • Le suspect a été placé en détention provisoire, a confirmé à l'AFP le parquet de Paris
  • Mardi, il s'en était pris à trois agents de la Brigade des réseaux franciliens, essayant de dérober l'arme de l'un d'entre eux, devant le centre névralgique de la police parisienne sur l'île de la Cité

PARIS: L'homme qui a légèrement blessé mardi à Paris trois policiers, juste devant la très sécurisée préfecture de police (PP), a été mis en examen samedi pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.

Le suspect a été placé en détention provisoire, a confirmé à l'AFP le parquet de Paris.

Mardi, il s'en était pris à trois agents de la Brigade des réseaux franciliens, essayant de dérober l'arme de l'un d'entre eux, devant le centre névralgique de la police parisienne sur l'île de la Cité.

Placé en garde à vue, il avait ensuite été conduit à l'infirmerie psychiatrique mercredi. Sa garde à vue a repris jeudi, puis il a été présenté samedi à un juge d'instruction qui l'a interrogé et mis en examen.

Devant les enquêteurs, "il a avancé une envie déterminée de mourir mais l'impossibilité religieuse de recourir au suicide", a précisé le ministère public.

Ainsi, cet homme, qui faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français selon une source proche du dossier, a justifié ses actes par un profond mal-être, d'après une autre source proche.

Pas de saisine du parquet antiterroriste 

En 2023, l'homme avait déjà été arrêté pour avoir tenté de prendre l'arme d'un agent de la Sûreté ferroviaire, puis quelques mois plus tard pour avoir tenté de s'emparer de celle d'un policier lors d'un contrôle.

Il avait été déclaré irresponsable pénalement pour ces deux affaires et hospitalisé d'office pour l'une d'elles.

Mardi, les faits se sont déroulés peu avant 13H00, rue de la Cité, devant l'entrée de la PP, côté Notre-Dame de Paris.

Les trois agents de la Brigade des réseaux ferrés franciliens étaient "en mission" devant la PP quand ils ont été attaqués "par un individu qui s'est précipité sur (l'un d'entre eux) pour essayer de lui prendre son arme", avait expliqué le préfet de police Laurent Nuñez.

Il avait affirmé que l'agresseur avait "crié plusieurs fois +Allah Akbar+" selon les policiers visés.

Mercredi matin, le parquet, qui se fondait sur les auditions réalisées, a précisé que ses cris avaient été proférés "lors de son trajet vers le commissariat, après son interpellation".

Devant les enquêteurs, le suspect a lui "réfuté avoir tenu les propos rapportés", mais a affirmé qu"il n'y avait "pas d'autre dieu que dieu", a relaté lundi le parquet.

Contactée par l'AFP, son avocate, Noémie Gorin, n'a pas souhaité s'exprimer.

Dans la foulée des faits, le parquet national antiterroriste avait indiqué être en "évaluation de la procédure".

Toutefois, la mise en examen prononcée samedi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, et non par le Pnat, indique que le parquet antiterroriste ne s'est pas saisi.

La préfecture de police a déjà été la cible d'attaques, cette fois-ci mortelles et perpétrées par un assaillant radicalisé: en octobre 2019, un agent de la PP avait semé la terreur à la pause déjeuner en tuant quatre personnels avant d'être abattu.

Le 24 janvier 2025, l'information judiciaire ouverte s'était soldée par un non-lieu, l'assaillant étant mort et ayant agi seul, selon les juges d'instruction antiterroristes.

 


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.