Le forum PIF à Riyad stimule la croissance du secteur privé avec de nouveaux partenariats et investissements

Le forum PIF à Riyad stimule la croissance du secteur privé avec de nouveaux partenariats et investissements
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Publié le Mercredi 12 février 2025

Le forum PIF à Riyad stimule la croissance du secteur privé avec de nouveaux partenariats et investissements

  • Le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite s’apprête à dévoiler de nouveaux partenariats avec le secteur privé ainsi que des initiatives d’investissement lors de son forum annuel du secteur privé
  • L’événement, qui réunira plus de 90 entreprises soutenues par le PIF, vise à renforcer les chaînes d’approvisionnement, à stimuler la production locale et à accélérer la diversification économique dans le cadre de la Vision 2030

RIYAD : Le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite s’apprête à dévoiler de nouveaux partenariats avec le secteur privé ainsi que des initiatives d’investissement lors de son forum annuel du secteur privé, prévu les 12 et 13 février à Riyad.

L’événement, qui réunira plus de 90 entreprises soutenues par le PIF, vise à renforcer les chaînes d’approvisionnement, à stimuler la production locale et à accélérer la diversification économique dans le cadre de la Vision 2030.

Désormais à sa troisième édition, le forum mettra en avant les opportunités d’affaires offertes par le fonds souverain et ses entreprises partenaires, identifiera les perspectives potentielles pour les investisseurs et les fournisseurs, et élargira les voies de collaboration. Il servira également de passerelle entre le PIF, ses sociétés affiliées et le secteur privé, renforçant ainsi les efforts de localisation.

L’événement s’inscrit dans la volonté de l’Arabie saoudite d’accroître la participation du secteur privé à ses efforts de diversification économique, avec le fonds souverain jouant un rôle clé dans cette transformation.

Créé en 1971, le PIF gère des actifs estimés à 930 milliards de dollars et constitue un élément central de la stratégie saoudienne visant à réduire la dépendance au pétrole, avec des investissements couvrant la technologie, le tourisme et les infrastructures, tant au niveau national qu’international.

Le forum constitue une plateforme d’échange mettant en avant les opportunités de partenariat entre le PIF, ses entreprises affiliées et le secteur privé local.

Il offre également des opportunités de réseautage et un accès direct à l’enregistrement des fournisseurs auprès des entreprises du portefeuille du PIF. De plus, les participants pourront découvrir les programmes du PIF conçus pour soutenir le secteur privé.

 

En Bref

Créé en 1971, le PIF gère des actifs estimés à 930 milliards de dollars et constitue un élément central de la stratégie saoudienne visant à réduire la dépendance au pétrole, avec des investissements couvrant la technologie, le tourisme et les infrastructures, tant au niveau national qu’international.

L’événement, qui réunira plus de 90 entreprises soutenues par le PIF, vise à renforcer les chaînes d’approvisionnement, à stimuler la production locale et à accélérer la diversification économique dans le cadre de la Vision 2030.

Le forum devrait accueillir plus de 12 000 visiteurs, dont plus de 1 000 dirigeants de haut niveau des secteurs public et privé. Il comptera plus de 120 intervenants, 15 tables rondes et 25 ateliers.

L’événement proposera des ateliers spécialisés animés par des experts du PIF et de ses entreprises affiliées, offrant des perspectives sur les opportunités d’investissement et les chaînes d’approvisionnement.

Plus de 100 protocoles d’accord devraient être signés, en présence de 80 ministres et responsables gouvernementaux. L’événement comprendra également cinq événements parallèles et des coins spéciaux.

Ateliers et perspectives

L’événement proposera des ateliers spécialisés animés par des experts du PIF et de ses entreprises affiliées, offrant des perspectives sur les opportunités d’investissement et les chaînes d’approvisionnement. Ces sessions mettront en lumière la demande attendue pour des produits et services clés, permettant aux entreprises d’acquérir les connaissances nécessaires pour prendre des décisions éclairées.

Le forum devrait accueillir plus de 12 000 visiteurs, dont plus de 1 000 dirigeants de haut niveau des secteurs public et privé. Il comptera plus de 120 intervenants, 15 tables rondes et 25 ateliers.

Parmi les principaux intervenants figurent le ministre saoudien des Municipalités, Majed Al-Hogail, le ministre des Transports et de la Logistique, Saleh Al-Jasser, le ministre de l’Investissement, Khalid Al-Falih, et le ministre de l’Économie et de la Planification, Faisal Al-Ibrahim.

Le PDG de Ceer, James DeLuca, le PDG de Riyadh Air, Tony Douglas, et le PDG de Ma’aden, Robert Wilt, prendront également la parole lors de l’événement. Parmi les autres participants notables figurent Jerry Todd, responsable de la division du développement national au PIF, Ranjith Powell, responsable des ports et des infrastructures de transport au PIF, et Abdullah Al-Hussaini, responsable de la stratégie et de l’engagement au PIF.

Les participants auront l’occasion d’interagir avec plus de 100 stands d’entreprises du portefeuille du PIF, 10 stands d’entités gouvernementales et de participer à 10 sessions de mise en relation d’affaires.

De plus, plus de 100 protocoles d’accord devraient être signés, en présence de 80 ministres et responsables gouvernementaux. L’événement comprendra également cinq événements parallèles et des coins spéciaux.

Les tables rondes réuniront des leaders d’opinion issus des entités gouvernementales, du PIF et de ses entreprises affiliées, pour discuter du rôle essentiel du secteur privé dans le développement de l’Arabie saoudite, des collaborations réussies avec le fonds souverain et des opportunités dans les secteurs émergents et les giga-projets.
Le forum sera également marqué par des annonces clés du PIF, soulignant son engagement en faveur de la collaboration avec le secteur privé pour stimuler la croissance économique.

L’événement s’articulera autour de quatre axes principaux, couvrant les opportunités d’investissement et de collaboration, ainsi que la fabrication et la localisation via des panels et des sessions de mise en relation entre les représentants du secteur privé et les entreprises du portefeuille du PIF. Il comprendra également des ateliers sur les outils de financement et les opportunités du marché des capitaux, ainsi que des sessions mettant en avant les principaux programmes et initiatives destinés aux entreprises du secteur privé.

Moments forts du premier jour

Le forum s’ouvrira par une cérémonie inaugurale, suivie de panels portant sur le soutien gouvernemental au secteur privé, la localisation des chaînes d’approvisionnement et la croissance du secteur des biotechnologies. Des présentations mettront en avant des leaders de l’industrie tels qu’ALAT, Ceer, Ma’aden, NUPCO et Cruise Saudi.

Parmi les sessions clés figurent la remise des Prix MUSAHAMA et une discussion autour de la vision de Riyadh Air pour l’aviation. Les ateliers du PSF Pavilion – Lab 1 porteront sur la localisation, la finance et les infrastructures, tandis que le Palmgrove – Lab 2 accueillera des panels consacrés aux secteurs de l’automobile, du transport et de la logistique en Arabie saoudite.

Moments forts du deuxième jour

La deuxième journée sera marquée par des panels dédiés aux leviers du marché immobilier, couvrant les stratégies, la réglementation, les licences, les structures d’accords, le financement et les partenariats. Des présentations mettront en avant des projets phares tels que Jeddah Central Development, NEOM, New Murabba, ROSHN et la King Abdullah Economic City.

Des discussions approfondies exploreront le développement du tourisme de luxe par Red Sea Global, l’importance historique de Diriyah Co., ainsi que la vision de Rua Al Madinah pour améliorer l’expérience des visiteurs.

Les ateliers du PSF Pavilion – Lab 1 aborderont les programmes pour les entrepreneurs, le rôle de l’IA en Arabie saoudite et l’écosystème de l’innovation. De son côté, le Palmgrove – Lab 2 se concentrera sur l’accélération de la production manufacturière, l’investissement dans le sport et les opportunités d’investissement en Arabie saoudite. La remise des Prix du Concours de Design MUSAHAMA aura également lieu.

Le Forum du Secteur Privé du PIF s’impose comme l’un des événements économiques majeurs en Arabie saoudite, offrant non seulement une plateforme de réseautage, mais aussi un moteur de résultats économiques concrets.

L’édition 2024 avait enregistré une forte participation du secteur privé, avec la signature d’accords couvrant divers secteurs, notamment la construction et les services financiers. Plus de 9 000 participants avaient assisté au forum, qui avait mis en lumière plus de 10 opportunités d’investissement et d’approvisionnement.

Cette année, le forum entend poursuivre sur cette lancée avec un accent particulier sur la facilitation des investissements et la résilience des chaînes d’approvisionnement.

L’événement se clôturera par une série de discours de synthèse des dirigeants du PIF, récapitulant les enseignements clés, les nouveaux accords commerciaux et les prochaines initiatives visant à renforcer davantage l’intégration du secteur privé dans les plans de croissance économique de l’Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.


Pourquoi le chocolat reste cher avant Noël malgré la baisse du prix du cacao

Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
Des producteurs récoltent du cacao dans une plantation à Agboville, dans la région d'Agneby-Tiassa, le 4 décembre 2025. (AFP)
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  • Après des récoltes déficitaires ayant fait exploser les prix du cacao en 2024, la production repart en Côte d’Ivoire et au Ghana grâce à la hausse du prix payé aux producteurs, entraînant une baisse des cours mondiaux
  • Malgré cette accalmie, les consommateurs ne verront pas les prix du chocolat baisser pour Noël, car les coûts élevés ont déjà conduit à des hausses tarifaires, des réductions de portions et une baisse de la teneur en cacao

LONDRES: Après être montés en flèche pendant deux ans, les cours du cacao sont largement retombés cette année, mais sans répercussion sur les prix du chocolat à quelques jours des fêtes de fin d'année. Explications.

- L'Afrique de l'Ouest est le coeur de la production -

La Côte d'Ivoire et le Ghana sont les principaux fournisseurs de cabosses, les fruits du cacaoyer, desquels sont extraits les fèves de cacao utilisées pour le chocolat.

Ces deux pays d'Afrique de l'Ouest concentrent plus de la moitié de la production mondiale, le reste étant principalement réparti entre le Nigeria, le Cameroun, ainsi que l'Equateur, l'Indonésie et le Brésil.

Cette concentration de la production mondiale dans quelques zones géographiques rend le marché très vulnérable aux aléas climatiques de l'Afrique de l'Ouest et aux maladies des cacaoyers.

- Les prix ont battu des records en 2024 -

Les récoltes des "saisons 2021-2022, 2022-2023, et 2023-2024 ont été déficitaires" par rapport à la demande, entraînant une hausse mécanique des prix, explique à l'AFP Oran Van Dort, de Rabobank.

Ce déficit s'explique selon lui par les mauvaises conditions météorologiques, mais aussi des problèmes systémiques dans les plantations ghanéennes et ivoiriennes, comme "le vieillissement des arbres, la propagation du "swollen shoot virus" (oedème des pousses du cacaoyer) ou la faible utilisation d'engrais et de pesticides", faute de revenus suffisants.

Résultat, en décembre 2024, le prix du cacao a atteint le niveau inédit de 12.000 dollars la tonne à la Bourse de New York, lui qui s'échangeait entre 1.000 et 4.000 dollars depuis les années 80.

- La récolte de fèves a redécollé ces derniers mois -

Au Ghana et en Côte d’Ivoire, le prix payé aux producteurs est fixé par l'État, qui l'a largement augmenté pendant l'année 2025, après l'avoir longtemps maintenu inchangé malgré la hausse des cours.

"Pour la première fois depuis des années, j'ai l'impression que nous cultivons avec le soutien du gouvernement", témoigne auprès de l'AFP, Kwame Adu, de la région d'Ahafo au Ghana.

La hausse des revenus a permis aux producteurs d'acheter des engrais et des machines pour améliorer la récolte, ainsi que de planter de nouveaux arbres, favorisant leurs perspectives.

"L'année passée (saison 2024/2025, ndlr), ça s'est bien passé parce qu'au moment où le cacao a donné les fruits, il y avait la pluie", explique aussi à l'AFP Jean Kouassi, agriculteur ivoirien de 50 ans, qui possède 4 hectares de plantation.

- Il y a moins de cacao dans les produits -

"Le coût record des matières premières a contraint les fabricants de chocolat à prendre une série de décisions impopulaires: réduction des quantités, augmentation des prix", mais aussi la "dilution discrète de la teneur en cacao" dans les produits, souligne Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

La pratique peut même coûter l'appellation "barre au chocolat" à certains produits, comme c'est arrivé aux biscuits Penguin et Club de la marque McVitie's cette année au Royaume-Uni, qui impose un minimum de teneur en cacao.

La demande des géants comme Mondelez, Mars, Ferrero ou Nestlé s'est affaiblie, ce qui, ajouté à la bonne récolte 2024-2025, a entraîné une baisse des cours. La tonne de cacao évolue désormais à New York aux alentours de 6.000 dollars.

- Le chocolat reste cher -

La baisse des prix du cacao ne profitera pas aux amateurs de chocolat durant les fêtes, celle-ci arrivant "bien trop tard pour affecter les assortiments de Noël déjà produits et dont les prix ont été fixés il y a plusieurs mois", tranche Ole Hansen

"Les récentes fluctuations des prix du cacao sont encourageantes, mais le marché reste volatil (...) il est encore trop tôt pour se prononcer sur des changements spécifiques concernant les prix", reconnaît Nestlé, interrogé par l'AFP.

L'espoir demeure pour les oeufs et les lapins de Pâques, selon M. Hansen, à condition que le marché se stabilise autour des niveaux actuels.


EDF inaugure en Guadeloupe son premier compensateur synchrone pour stabiliser le réseau

Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
Le logo du géant français de l'énergie EDF est visible au siège social de l'entreprise à Marseille, dans le sud de la France, le 10 octobre 2025. (AFP)
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  • EDF a inauguré en Guadeloupe un compensateur synchrone de 180 tonnes, une première mondiale destinée à stabiliser un réseau insulaire en forte transition vers les énergies renouvelables
  • L’équipement, sans émission de CO₂, doit réduire les coûts et renforcer la sécurité électrique

PARIS: EDF a inauguré mercredi en Guadeloupe son premier compensateur synchrone, une machine de 180 tonnes destinée à stabiliser un réseau insulaire non interconnecté, une "première mondiale" pour l'électricien.

Installé sur le site industriel de Jarry, près de Pointe-à-Pitre, l'équipement sera "mis en service très prochainement", a indiqué à la presse Hugo Gevret, qui a piloté ce projet. Il s'agit d'"un gros alternateur qui tourne à vide" et contribue à maintenir la tension et à soutenir la fréquence du réseau, deux paramètres essentiels dans un système isolé.

Dans les systèmes électriques traditionnels, cette stabilité est assurée par les turbines lourdes des centrales thermiques ou nucléaires. Leur masse en rotation fournit une inertie mécanique qui amortit naturellement les variations de fréquence.

Mais la Guadeloupe, engagée vers la décarbonation et l'autonomie énergétique d'ici 2035, doit intégrer davantage d'énergies renouvelables, dont l'intermittence ne fournit pas cette sécurité. "L'éolien et le photovoltaïque (...) n'apportent pas cette inertie qu'on recherche dans un système électrique: c'est le rôle du compensateur", souligne encore Hugo Gevret.

Son rotor en rotation permanente imite l'inertie mécanique d'une centrale classique, sans brûler de combustible. La machine peut absorber ou injecter de l'énergie réactive pour maintenir la tension, et réagir en quelques millisecondes aux fluctuations du réseau, un paramètre crucial dans un territoire non interconnecté.

L'investissement, engagé en 2019, atteint plus de 20 millions d'euros. La machine doit "faire économiser cinq millions d'euros à la collectivité et 30.000 tonnes annuelles de CO2", précise Hugo Gevret car contrairement aux turbines à combustion utilisées jusqu'ici pour stabiliser le système, elle n'émet aucun gaz à effet de serre.

Ce dispositif constitue pour l'électricien une "première mondiale", a rappelé Marie-Line Bassette, directrice régionale d'EDF. Selon elle, d'autres installations sont prévues dans les territoires ultramarins, pour lesquels des appels d'offres ont été lancés.

L'archipel a été frappé ces dernières années par des délestages et coupures à répétition, aggravés par des conflits sociaux dans le secteur de l'énergie. En 2024, une grève avait même provoqué un black-out total de plus de 36 heures.