CES 2021: le secteur technologique grand vainqueur en temps de pandémie

Le dernier jour de l’édition 2020 de la convention, à Las Vegas (Photo, AFP).
Le dernier jour de l’édition 2020 de la convention, à Las Vegas (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 12 janvier 2021

CES 2021: le secteur technologique grand vainqueur en temps de pandémie

  • L'édition 2021 du Consumer Electronics Show (CES), le salon annuel le plus connu de l'électronique grand public et des start-up, a été lancée lundi
  • Les spectateurs pourront admirer, via leur ordinateur ou smartphone, des robots toujours plus agiles, des écrans toujours plus performants, des voitures de plus en plus autonomes

SAN FRANCISCO: L'édition 2021 du Consumer Electronics Show (CES), le salon annuel le plus connu de l'électronique grand public et des start-up, a été lancée lundi, après une année marquée par l'explosion des technologies dans la vie quotidienne du fait de la pandémie et des mesures de confinement.

« Si on croyait aux théories du complot, on pourrait imaginer que les entreprises du secteur ont conspiré pour inventer la Covid-19 afin de forcer la transformation numérique des consommateurs », a plaisanté David Myhrer, analyste du cabinet IDC, lors d'une conférence de presse sur les grandes tendances.

Il parlait depuis son salon, comme de nombreux autres intervenants, car le CES a pour la première fois lieu entièrement en ligne, loin des casinos de Las Vegas qui l'hébergent habituellement. 

Le format virtuel semble avoir découragé de nombreux adeptes : 1 800 exposants se sont inscrits, contre 4 000 pour l'édition 2020.

L'année écoulée a pourtant été extrêmement bénéfique à cette industrie. « La pandémie a appuyé sur le bouton avance rapide en termes d'adoption des technologies, chez soi, au travail et dans les cabinets de médecin », a déclaré Gary Shapiro, président de la Consumer Technology Association (CTA), qui organise le salon.

Elle prévoit que les dépenses en technologies aux Etats-Unis vont atteindre les 461 milliards de dollars cette année, soit 4,3% de plus qu'en 2020, sous l'impulsion notamment des besoins côté streaming, santé et réseaux 5G.

Les organisateurs espèrent attirer quelque 100 000 participants, moitié moins que l'année dernière.

Ces spectateurs pourront admirer, via leur ordinateur ou smartphone, des robots toujours plus agiles, des écrans toujours plus performants, des voitures de plus en plus autonomes, des bracelets qui prennent le pouls, des semelles connectées...

« Covid tech »

En temps de pandémie, la santé va occuper le devant de la scène. Après la « health tech » (« tech de la santé »), c'est la « Covid tech » qui est à la mode, avec des masques faciaux connectés et des robots désinfectants pour les bureaux et autres lieux publics.

« Des objets qui étaient considérés avec amusement l'année dernière, comme des purificateurs d'air personnels, seront pris beaucoup plus au sérieux cette année », relève l'analyste indépendant Richard Windsor, auteur du blog Radio Free Mobile.

Les ventes américaines d'appareils connectés de santé ont dépassé les 630 millions de dollars en 2020, le double de 2019, selon la CTA. Elle projette 1,2 milliard d'ici 2024.

Les personnes âgées, chez elles ou en maison de retraite, sont au cœur des préoccupations, avec des robots compagnons faciles à utiliser et des capteurs du sol au plafond, en passant par les lampes et les montres, pour alerter en cas de chute, par exemple.

De nombreuses start-up cherchent en outre à répondre aux besoins des entreprises qui veulent rouvrir leurs locaux et créer les conditions d'une « nouvelle normalité ». 

Le Californien mAIrobotics propose par exemple des caméras capables de scanner une pièce pour prendre la température de toutes les personnes présentes, mais aussi de détecter le non-port du masque ou les infractions à la distanciation sociale.

Wahou virtuel

Le CES devrait aussi montrer à quoi va ressembler « le futur sous le signe de la 5G », fait remarquer l'analyste Dan Ives de Wedbush Securities. Le géant sud-coréen Samsung, qui avait sorti l'un des tout premiers téléphones avec la nouvelle génération de téléphonie mobile ultra-rapide fin 2019, est très attendu sur ce terrain. 

Il doit d'ailleurs présenter jeudi son prochain smartphone Galaxy, dans un événement marketing à part.

Les voitures ne seront pas en reste, même si les spectateurs devront se contenter des vidéos promotionnelles. Audi, notamment, doit lancer sa voiture de sport électrique. Et les constructeurs vont montrer leurs progrès en autonomie des véhicules.

« Nous estimons qu'environ mille milliards de dollars vont être dépensés dans ce secteur, et au final par les consommateurs, dans la décennie à venir, avec des leaders comme Waymo/Google, Tesla, Aurora, Lyft, DiDi, Zoox (...) », assure Dan Ives.

De lundi à jeudi, la Consumer Technology Association va devoir convaincre que son salon annuel reste un lieu de rencontres, sans les stands, les restaurants et les interminables files d'attente pour les taxis.

Le site internet cherche donc à favoriser les échanges et certains événements seront diffusés en direct, y compris pour le grand public. Les spectateurs pourront cliquer sur les stands virtuels pour regarder des vidéos de présentation et participer à des conversations.

Certaines marques ont tout de même investi pour impressionner les chalands numériques. LG, deuxième fabricant sud-coréen d'électroménager derrière Samsung, avait lundi matin un « influenceur humain virtuel », en l'occurrence un avatar féminin, qui a évoqué le dévoilement prochain d'un nouveau robot et des travaux en cours sur un écran de smartphone « roulant ».


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.

 


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.