De la Normandie au Moyen-Orient: Fléchard et Gillot développent leur réseau à l’international

Fléchard, une entreprise déjà présente dans plus de 85 pays, est particulièrement reconnue pour son butter ghee, un beurre clarifié à 99,7% de matière grasse, utilisé principalement dans la fabrication de pâtisseries et viennoiseries. Cette spécialisation a permis à la société de s’imposer comme un leader dans l'industrie du beurre de qualité. (Photo: Zeina Zbibo/AN)
Fléchard, une entreprise déjà présente dans plus de 85 pays, est particulièrement reconnue pour son butter ghee, un beurre clarifié à 99,7% de matière grasse, utilisé principalement dans la fabrication de pâtisseries et viennoiseries. Cette spécialisation a permis à la société de s’imposer comme un leader dans l'industrie du beurre de qualité. (Photo: Zeina Zbibo/AN)
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Publié le Samedi 01 mars 2025

De la Normandie au Moyen-Orient: Fléchard et Gillot développent leur réseau à l’international

  • Pour la dixième année consécutive, Fléchard et Gillot ont participé au salon Gulfood à Dubaï
  • Bien que la marque soit déjà bien implantée au Moyen-Orient, Fléchard ambitionne de renforcer sa présence aux Émirats arabes unis

DUBAÏ: Fléchard et Gillot, deux entreprises françaises emblématiques de la gastronomie, nous ont récemment accordé un entretien pour discuter de leurs projets et ambitions au Moyen-Orient.

Pour la dixième année consécutive, Fléchard et Gillot ont participé au salon Gulfood à Dubaï, un événement stratégique pour leur essor à l'international.

Reconnues pour la qualité de leurs produits, notamment le beurre pâtissier haut de gamme et le camembert AOP, ces sociétés familiales cherchent à élargir leur présence au Moyen-Orient, un marché clé en pleine croissance pour les produits laitiers français.

«Gulfood est l'opportunité idéale pour rencontrer tous nos clients internationaux en un seul endroit. Dubaï revêt une importance primordiale pour la région et permet d’explorer de nouveaux marchés de manière efficace», explique Charlotte Fléchard, responsable export chez Fléchard, dans un entretien avec Arab News en français.

Fléchard, une entreprise déjà présente dans plus de 85 pays, est particulièrement reconnue pour son butter ghee, un beurre clarifié à 99,7% de matière grasse, utilisé principalement dans la fabrication de pâtisseries et viennoiseries. Cette spécialisation a permis à la société de s’imposer comme un leader dans l'industrie du beurre de qualité.

Bien que la marque soit déjà bien implantée dans des pays comme le Liban, la Jordanie, le Maroc, la Turquie ou l'Irak, Fléchard ambitionne de renforcer sa présence aux Émirats arabes unis.

«Nous avons récemment trouvé un partenaire aux Émirats pour distribuer nos camemberts dans les grandes surfaces, comme Carrefour, mais notre objectif est de développer encore davantage notre présence dans les grands restaurants et hôtels de la région», précise Charlotte Fléchard.

En plus de sa spécialité dans le beurre, Fléchard poursuit son développement à l'international avec Gillot, une marque de camembert AOP achetée en 2005. Cette acquisition permet à Fléchard de diversifier son offre et de se positionner comme un acteur global de la gastronomie française. «Le camembert est un produit bien connu, mais nous cherchons à le promouvoir davantage à l’international, en profitant du nom Fléchard pour renforcer la visibilité de Gillot», ajoute Charlotte Fléchard.

Fléchard et Gillot ont également innové avec des produits comme le camembert congelé, qui permet de prolonger la durée de conservation du fromage et de faciliter son transport vers des destinations lointaines, comme l'Australie ou le Japon. Cette solution logistique a pris encore plus de sens avec les défis liés à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine, qui ont perturbé les chaînes d'approvisionnement. «Le camembert congelé offre une durée de vie prolongée et permet de mieux gérer les coûts liés au transport par avion», explique Guy Fléchard, directeur général de l’entreprise.

L’exportation reste un axe stratégique majeur pour Fléchard et Gillot. L’entreprise cherche à se développer non seulement dans la région du Moyen-Orient, mais aussi dans d’autres zones comme l’Amérique du Sud, les États-Unis et l'Asie. «Nous explorons chaque marché avec des produits adaptés, mais le développement au Moyen-Orient reste essentiel pour nous», souligne M. Fléchard.

«Nous sommes fiers de cette réussite et nous attendons les visiteurs pour leur montrer le savoir-faire Normand», ajoute Nathalie Goulet, sénatrice de l'Orne.

Grâce à leur savoir-faire ancestral et à leur modèle familial, Fléchard et Gillot parviennent à concilier tradition et innovation. Leur présence à Gulfood 2025 est un signe de leur volonté de renforcer leur influence dans la région tout en continuant de représenter les valeurs de la gastronomie française à travers le monde.

Avec des produits de haute qualité destinés aussi bien aux professionnels de la gastronomie qu'aux consommateurs exigeants, les entreprises Fléchard et Gillot montrent qu'elles sont prêtes à s'imposer davantage sur la scène internationale. L’accueil chaleureux réservé aux produits français à Dubaï témoigne d'un véritable appétit pour la cuisine et les ingrédients de qualité. La gastronomie française, portée par ces marques familiales, continue ainsi de séduire les gourmets du monde entier.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".