Iran : le Parlement révoque le ministre de l'Économie

Le ministre iranien des finances, Abdolnaser Hemmati, prononce un discours devant les membres du parlement à Téhéran, le 2 mars 2025, au cours de la procédure de destitution dont il fait l'objet. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Le ministre iranien des finances, Abdolnaser Hemmati, prononce un discours devant les membres du parlement à Téhéran, le 2 mars 2025, au cours de la procédure de destitution dont il fait l'objet. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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Publié le Dimanche 02 mars 2025

Iran : le Parlement révoque le ministre de l'Économie

  • À l'issue d'un vote, « 182 députés sur 273 » se sont prononcés « pour la révocation » du ministre, a indiqué le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, lors d'une retransmission à la télévision d'État.
  • Il s'agit de la seconde fois depuis 2018 qu'un ministre de l'Économie est démis de ses fonctions par le Parlement.

TEHERAN : Le Parlement iranien a révoqué dimanche le ministre de l'Économie lors d'une motion de censure, dans un contexte de forte dépréciation de la monnaie nationale face au dollar et d'une inflation galopante qui étrangle les ménages.

Le ministre de l'Économie et des Finances, Abdolnasser Hemmati, en poste depuis août et tenu responsable de la rapide dégradation de la conjoncture, était visé depuis mercredi par une procédure destinée à le démettre de ses fonctions.

À l'issue d'un vote, « 182 députés sur 273 » se sont prononcés « pour la révocation » du ministre, a indiqué le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, lors d'une retransmission à la télévision d'État.

Il s'agit de la seconde fois depuis 2018 qu'un ministre de l'Économie est démis de ses fonctions par le Parlement.

Les députés opposés au limogeage de M. Hemmati ont notamment fait valoir que la décision, qui intervient à la veille du Nouvel An persan (20 mars), déstabiliserait encore plus le marché.

Les congés de Norouz, équivalent aux fêtes de Noël et du Nouvel An en Occident, mettent chaque année le pays à l'arrêt.

Dans une ambiance quelque peu houleuse, des députés ont multiplié à tour de rôle, dimanche, leurs reproches à l'encontre du ministre de l'Économie.

- « Plus les moyens » -

« La population ne peut supporter une nouvelle vague d'inflation et la hausse du prix des devises étrangères », qui renchérit le coût des importations, a fustigé l'un d'eux, Rouhollah Motefakker-Azad.

De son côté, une députée, Fatemeh Mohammadbeigi, s'est emportée : « Les gens n'ont même plus les moyens d'acheter des médicaments. »

« Le plus gros problème pour l'économie est l'inflation. Elle est chronique et touche l'économie depuis des années », s'est défendu le ministre Abdolnasser Hemmati, qui a été un temps gouverneur de la Banque centrale.

Depuis 2019, l'inflation en Iran est supérieure à 30 % par an, selon les chiffres de la Banque mondiale.

Elle a atteint 44,5 % en 2023, d'après cette institution qui a son siège à Washington. Le chiffre pour l'année dernière n'est pas connu.

La dépréciation de la monnaie iranienne, le rial, s'est quant à elle intensifiée depuis la chute en décembre du président syrien Bachar al-Assad, dont l'Iran était le principal allié.

Elle s'est encore accélérée depuis le retour, en janvier, à la Maison Blanche du président américain Donald Trump, dont le premier mandat avait été marqué en 2018 par le retrait unilatéral d'un accord international avec Téhéran sur son programme nucléaire et la réimposition de sanctions.

Dimanche à Téhéran, un dollar s'échangeait au marché noir contre plus de 920 000 rials, proche d'un record absolu, selon l'un des sites de référence pour le suivi des changes, AlanChand.

Le taux était d'environ 600 000 rials pour un dollar en juillet, lorsque Massoud Pezeshkian a pris ses fonctions, avec pour ambition de raviver l'économie et de négocier avec les pays occidentaux la levée d'une partie des sanctions.

- « En guerre » -

Massoud Pezeshkian a tenté de défendre son ministre de l'Économie devant les députés.

« Nous sommes en pleine guerre (économique) avec l'ennemi », a affirmé M. Pezeshkian, qui la veille a attribué les difficultés aux « sanctions » réimposées par les États-Unis.

« On ne peut pas rejeter la responsabilité des problèmes sur une seule personne », a-t-il argué.

Le président a par ailleurs écarté dimanche tout contact avec Washington pour relancer l'économie.

« Je crois personnellement au dialogue et je continue à y croire », a-t-il souligné, « mais nous suivrons jusqu'au bout la position du guide suprême à l'égard de l'Amérique ».

L'ayatollah Ali Khamenei, plus haut personnage de l'État, a exhorté début février le gouvernement à « ne pas négocier » avec le président américain.

Selon la Constitution iranienne, toute sanction prend effet immédiatement et une personne chargée de l'intérim doit être désignée pour remplacer le ministre déchu.

Le gouvernement aura ensuite trois mois pour présenter un remplaçant, dont la nomination devra être entérinée par un autre vote au Parlement.

En avril 2023, les députés s'étaient prononcés pour la destitution du ministre de l'Industrie de l'époque, Reza Fatemi Amin, en raison d'une flambée des prix liée aux sanctions internationales.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.