Symbole du riyal saoudien : une étape stratégique vers une position financière mondiale

La numérisation des monnaies a transformé le concept traditionnel de l'argent, les symboles monétaires représentant désormais toutes les formes de monnaie légale (Photo fournie).
La numérisation des monnaies a transformé le concept traditionnel de l'argent, les symboles monétaires représentant désormais toutes les formes de monnaie légale (Photo fournie).
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Publié le Dimanche 09 mars 2025

Symbole du riyal saoudien : une étape stratégique vers une position financière mondiale

  • Le nouveau symbole témoigne de la volonté du Royaume d'aligner ses pratiques financières sur les normes internationales.
  • le Royaume cherche à se positionner en tant que centre financier mondial, ce nouveau symbole, inspiré de la calligraphie arabe, reflète un mélange harmonieux de tradition et de progrès

DJEDDAH : Le dévoilement par l'Arabie saoudite d'un nouveau symbole pour le riyal a été qualifié de "manœuvre visionnaire" qui améliorera la reconnaissance mondiale de la monnaie, renforcera la confiance des investisseurs et signalera un engagement en faveur de la modernisation financière, selon des sources proches d'Arab News.

Alors que le Royaume cherche à se positionner en tant que centre financier mondial, ce nouveau symbole, inspiré de la calligraphie arabe, reflète un mélange harmonieux de tradition et de progrès, ce qui est essentiel pour les efforts de réforme économique en cours dans le pays, selon les experts.

Le 20 février, le roi Salmane a annoncé que le symbole avait été approuvé par la Banque centrale saoudienne, une décision qualifiée de "nouveau chapitre dans l'évolution de notre monnaie nationale".

Le symbole, qui mélange la calligraphie arabe et le nom de la monnaie nationale, sera utilisé dans les transactions financières et commerciales à l'intérieur du Royaume et à l'étranger.

Selon la Banque centrale, également connue sous le nom de SAMA, ce symbole sera adopté immédiatement. Son intégration progressive dans les transactions financières et commerciales, ainsi que dans diverses applications, se fera en coordination avec les institutions concernées.

Tamer al-Sayed, directeur financier de l'Institut Future Investment Initiative (FII), a déclaré à Arab News que le calendrier s'aligne sur la transformation économique de l'Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030 pour devenir un centre financier mondial.

« Cette annonce intervient à un moment où le monde est confronté à la volatilité économique - hausse de l'inflation, fluctuations des taux d'intérêt et évolution de la dynamique du commerce mondial. Dans un tel environnement, il est plus important que jamais d'avoir une identité monétaire distincte et reconnaissable », a-t-il déclaré.

En réponse à une question sur l'impact que le nouveau symbole pourrait avoir sur la reconnaissance et la crédibilité de la monnaie sur les marchés financiers mondiaux, Youssef Saidi, chercheur au Forum de recherche économique et ancien conseiller économique principal au Conseil monétaire du Golfe, a expliqué que l'introduction de ce symbole était une "manœuvre visionnaire".

Selon M. Saidi, un symbole moderne pourrait présenter l'Arabie saoudite comme une nation tournée vers l'avenir, influençant positivement à la fois l'image du pays et la perception de sa monnaie au niveau mondial.

Cela pourrait renforcer la confiance des investisseurs dans le marché saoudien, ce qui pourrait entraîner une augmentation des investissements directs étrangers.

Pour les investisseurs étrangers, l'introduction d'un nouveau symbole peut signaler l'engagement de l'Arabie saoudite à aligner ses pratiques financières sur les normes internationales. « Cela pourrait renforcer la confiance des investisseurs dans le marché saoudien, ce qui pourrait conduire à une augmentation des investissements directs étrangers », a-t-il souligné.

M. Saidi a également ajouté qu'un symbole unique et reconnaissable permettrait de rationaliser les transactions monétaires, de réduire les erreurs et de mieux faire connaître le riyal saoudien dans le monde entier.

"Tout comme le dollar, l'euro et le yen sont instantanément reconnaissables, un symbole unique pour le riyal saoudien, ingénieusement inspiré de la calligraphie arabe authentique, pourrait l'aider à se démarquer dans les documents financiers, les plateformes de négociation et la couverture médiatique", a précisé M. Saidi.

M. al-Sayed a également contribué à ce sujet, déclarant que ce symbole intervient à un moment où l'Arabie saoudite effectue des investissements majeurs dans son infrastructure financière, allant des systèmes de paiement numériques à l’attraction des investissements étrangers.

« Un symbole du riyal fort et bien défini renforce ces efforts, signalant la stabilité économique et la modernisation aux investisseurs mondiaux. En ce qui concerne l'incorporation des lettres arabes dans le dessin, le représentant du FII Institute a souligné qu'il s'agissait d'un point important car l'utilisation de la calligraphie est plus qu'un simple choix artistique - c'est un message », a-t-il indiqué.

« L'Arabie saoudite a toujours joué un rôle central dans le monde arabe et islamique, et ses dirigeants comprennent que son identité n'est pas séparée de sa croissance économique », a-t-il ajouté.

M. al-Sayed a fait remarquer que l'utilisation de l'écriture arabe dans le symbole du riyal montre que la modernisation ne signifie pas l'abandon de la tradition.

« En fait, les économies les plus prospères équilibrent l'héritage et le progrès. Prenons l'exemple du Japon : il est à la pointe de l'innovation mondiale tout en conservant son identité culturelle. L'Arabie saoudite suit une voie similaire, mêlant modernisation financière et traditions profondément enracinées », a-t-il détaillé.

Il a également souligné que le nouveau symbole du riyal n'est pas un simple élément visuel, mais qu'il affirme que l'identité financière de l'Arabie saoudite est « là pour durer, tant au niveau local qu'international ».

Interrogé sur la manière dont le symbole peut aider l'Arabie saoudite à renforcer sa position sur la scène économique mondiale, M. al-Sayed a expliqué que le monde évolue vers une économie plus numérique et sans frontières, et que les monnaies n'étaient plus seulement des billets physiques. « Les monnaies sont des identités financières reconnues sur les marchés mondiaux, des transactions numériques et de futures monnaies numériques potentielles », a-t-il affirmé.

 

Un symbole du riyal fort et bien défini renforce ces efforts, signalant la stabilité économique et la modernisation aux investisseurs mondiaux.

M. al-Sayed a fait remarquer qu'un symbole du riyal fort est une décision stratégique parce qu'il renforce la confiance mondiale dans l'économie de l'Arabie saoudite, en particulier parmi les investisseurs étrangers et les institutions financières qui s'appuient sur des symboles monétaires forts pour évaluer la stabilité.

« Il accroît également la visibilité du riyal sur les marchés commerciaux et financiers mondiaux, ce qui pourrait renforcer son rôle dans les contrats internationaux et les accords énergétiques - un facteur essentiel étant donné l'influence de l'Arabie saoudite sur les marchés du pétrole et de l'énergie renouvelable », a-t-il ajouté. 

M. al-Sayed a également déclaré que le symbole renforce la présence du riyal dans l'écosystème financier numérique, soulignant que les paiements numériques et l'adoption potentielle des cryptomonnaies rendent les symboles monétaires distincts de plus en plus importants.

"Il ne s'agit pas seulement d'un exercice d'image de marque, mais d'une étape vers la redéfinition de la position financière de l'Arabie saoudite dans une économie mondiale en rapide évolution", s’est-il félicité. 

M. Saidi, chercheur au Forum de recherche économique, a reconnu qu'un symbole monétaire distinct joue un rôle important dans l'économie numérique et mondialisée d'aujourd'hui.

M. Saidi a souligné que la numérisation des monnaies avait transformé le concept traditionnel de l'argent, les symboles monétaires représentant désormais les formes physiques et numériques de la monnaie légale.

"Dans l'économie numérique, les symboles monétaires ne constituent pas des simples représentations graphiques, mais jouent également un rôle essentiel en facilitant les échanges, en garantissant la souveraineté financière et en promouvant la stabilité financière", a-t-il souligné.

Il a ajouté que la conception du nouveau symbole met en valeur le riche patrimoine culturel de l'Arabie saoudite. Cela favorise non seulement la fierté nationale et l'appartenance culturelle, mais renforce également la confiance dans le riyal en tant que monnaie stable et influente sur la scène mondiale.

« Au niveau national, l'introduction d'un nouveau symbole du riyal saoudien pourrait favoriser un sentiment de fierté nationale et d'unité autour de la monnaie. Cela pourrait se traduire par un plus grand soutien du public aux réformes économiques et aux politiques visant à renforcer le riyal », a conclu M. Saidi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".