Sur l'Ukraine, les pays du G7 cherchent à afficher une certaine unité

De gauche à droite, Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère de l'Union européenne (UE), Takeshi Iwaya, ministre japonais des affaires étrangères, David Lammy, ministre britannique des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ministre français des affaires étrangères, Mélanie Joly, ministre canadienne des affaires étrangères, Marco Rubio, secrétaire d'État américain, Annalena Baerbock, ministre allemande des affaires étrangères, et Antonio Tajani, ministre italien des affaires étrangères, posent pour une photo lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à La Malbaie, au Québec, le 13 mars 2025. (AFP)
De gauche à droite, Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère de l'Union européenne (UE), Takeshi Iwaya, ministre japonais des affaires étrangères, David Lammy, ministre britannique des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ministre français des affaires étrangères, Mélanie Joly, ministre canadienne des affaires étrangères, Marco Rubio, secrétaire d'État américain, Annalena Baerbock, ministre allemande des affaires étrangères, et Antonio Tajani, ministre italien des affaires étrangères, posent pour une photo lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à La Malbaie, au Québec, le 13 mars 2025. (AFP)
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Publié le Vendredi 14 mars 2025

Sur l'Ukraine, les pays du G7 cherchent à afficher une certaine unité

  • Les chefs de diplomatie du G7 poursuivent jeudi soir leurs discussions pour parvenir à parler d'une même voix sur l'Ukraine malgré une approche américaine devenue plus conciliante à l'égard de Moscou
  • L'unité du groupe est fortement ébranlée par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui s'est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine

Charlevoix, Canada: Les chefs de diplomatie du G7 poursuivent jeudi soir leurs discussions pour parvenir à parler d'une même voix sur l'Ukraine malgré une approche américaine devenue plus conciliante à l'égard de Moscou avec Donald Trump.

Mélanie Joly, la ministre des Affaires étrangères du Canada, pays hôte du G7, doit tenir une conférence de presse vendredi à 8H30 (12H30 GMT) pour le dernier jour des discussions.

L'unité du groupe - Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Royaume-Uni et Japon - est fortement ébranlée par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui s'est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine et mène une guerre commerciale avec ses proches alliés.

Le porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, Toshihiro Kitamura, a dit espérer que le G7 parvienne à une déclaration d'unité sur l'Ukraine.

"Si nous ne le faisons pas, cela ne fera que profiter à des pays comme la Chine et la Russie", s'est inquiété M. Kitamura.

Selon une source diplomatique à l'AFP, "il reste du travail" pour s'accorder malgré les désaccords. "Tout le monde s'observe, chacun reste sur ses positions mais sans se montrer offensif", a décrit cette même source.

Le pivot de Donald Trump vers la Russie a provoqué une onde de choc en Europe et au-delà. Et a conduit les Européens à accélérer les discussions sur un avenir de défense sans les Etats-Unis.

- "Très fermes" -

L'Ukraine est le sujet numéro un de ce sommet multilatéral de trois jours des ministres des Affaires étrangères du G7 à Charlevoix, dans un hôtel qui surplombe le fleuve Saint-Laurent.

Il intervient juste après le feu vert de Kiev à la proposition américaine d'un cessez-le-feu de 30 jours, plus de trois ans après l'invasion russe.

Pendant la réunion du G7, Vladimir Poutine, dont le monde entier attendait la réponse, s'est dit depuis Moscou "pour" une trêve.

"Mais il y a des nuances" et des "questions importantes" à régler, a-t-il immédiatement temporisé, demandant à en discuter avec les Etats-Unis.

Washington presse Moscou d'accepter une trêve "sans conditions", comme gage de bonne volonté.

"Nous devons être très fermes sur le fait que tout cessez-le-feu ne peut être assorti de conditions", a renchéri la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas dans une interview à CNN jeudi en marge du sommet.

"Si la Russie veut mettre fin à cette guerre, ils n'ont qu'à arrêter de bombarder l'Ukraine", a-t-elle souligné.

En ouvrant la session formelle du G7, Mélanie Joly a appelé les puissances à "continuer à soutenir l'Ukraine face à l'agression illégale de la Russie" pour aboutir à "une paix juste et durable en Ukraine".

"A quoi servirait un cessez-le-feu qui, dans deux ou quatre ans, conduirait à plus de souffrance, plus de destructions, plus de guerre en Europe?", a averti en amont la ministre allemande Annalena Baerbock.

- Trump encore à l'attaque -

Outre l'Ukraine, les chefs de diplomatie ont également abordé le conflit au Proche-Orient et la détérioration de la situation en Syrie.

Toutes ces discussions sont compliquées par les très fortes tensions entre les Etats-Unis et le reste du G7, notamment en raison de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Le secrétaire d'Etat Marco Rubio est le premier haut responsable américain à fouler le sol canadien depuis le retour du républicain à la Maison Blanche.

Jeudi, ce dernier a menacé la France et l'Union européenne d'imposer des droits de douane de 200% sur leurs champagnes, vins et autres alcools.

La veille, des taxes douanières de 25% sont entrées en vigueur sur les importations d'acier et d'aluminium, entraînant des représailles immédiates de nombreux pays.

Cette guerre commerciale se double pour le Canada d'une menace plus lourde: Donald Trump veut le voir devenir le "51e Etat" américain.

Le milliardaire a continué jeudi sur sa lancée des dernières semaines, estimant que le Canada "ne fonctionne que s'il est un État" américain.

"Ce serait le pays le plus incroyable visuellement. Si vous regardez une carte, vous verrez qu'ils ont tracé une ligne artificielle entre le Canada et les États-Unis", a-t-il déclaré à des journalistes à Washington.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.


L'ONU fustige l'«apathie» du monde en lançant son appel humanitaire 2026

L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre. (AFP)
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  • Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026
  • Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars

NATIONS-UNIES: L'ONU a fustigé lundi l'"apathie" du monde face aux souffrances de millions de personnes à travers la planète, en lançant un appel humanitaire 2026 largement restreint pour répondre à des financements en chute libre.

"C'est une époque de brutalité, d'impunité et d'indifférence", s'est emporté lors d'une conférence de presse à New York le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, dénonçant la "férocité et l'intensité des tueries", le "mépris total du droit international "et les "niveaux terrifiants de violences sexuelles".

"Une époque où notre sens de la survie a été engourdi par les distractions et corrodé par l'apathie, où nous mettons plus d'énergie et d'argent pour trouver de nouveaux moyens de nous entretuer, tout en démantelant les moyens durement gagnés de nous protéger de nos pires instincts, où les politiciens se vantent de couper les aides", a-t-il accusé, en présentant le plan humanitaire 2026.

Alors que quelque 240 millions de personnes, victimes de guerres, d'épidémies, de séismes ou de l'impact du changement climatique, ont besoin d'aide urgente, l'ONU réclame 33 millions de dollars pour soutenir 135 millions d'entre elles en 2026 à Gaza, au Soudan, en Haïti, en Birmanie, en RDC ou en Ukraine.

Mais dans un contexte de coupe drastique de l'aide extérieure américaine décidée par Donald Trump, l'ONU a réduit d'emblée ses propres ambitions, en présentant en même temps un plan resserré demandant 23 milliards de dollars pour sauver au moins 87 millions des personnes les plus en danger.

Ce plan "hyperpriorisé", qui passe également par des réformes pour améliorer l'efficacité du système humanitaire, est "basé sur des choix insoutenables de vie ou de mort", a commenté Tom Fletcher, espérant qu'avoir pris ces "décisions difficiles qu'ils nous ont encouragés à prendre" convaincra les Américains de revenir.

"Le plus bas en une décennie" 

En 2025, l'appel humanitaire de plus de 45 milliards de dollars n'a été financé qu'à hauteur d'un peu plus de 12 milliards, "le plus bas en une décennie". Permettant d'aider seulement 98 millions de personnes, soit 25 millions de moins que l'année précédente.

Selon les chiffres de l'ONU, les Etats-Unis sont restés en 2025 le premier pays donateur des plans humanitaires dans le monde, mais avec une chute majeure: 2,7 milliards de dollars, contre 11 milliards en 2024.

En haut des crises prioritaires en 2026, Gaza et la Cisjordanie pour lesquels l'ONU réclame 4,1 milliards de dollars pour aider 3 millions de personnes, ainsi que le Soudan (2,9 milliards pour 20 millions de personnes) où le nombre de déplacés par le conflit sanglant entre généraux rivaux ne cesse d'augmenter.

Parmi ces déplacés, cette jeune mère que Tom Fletcher a récemment rencontrée au Darfour, à Tawila, où affluent les survivants des combats dans la grande ville voisine d'El-Facher.

Elle a vu son mari et son enfant tués sous ses yeux, avant de s'enfuir, avec le bébé affamé de ses voisins morts eux-aussi, puis d'être attaquée et violée "sur la route la plus dangereuse du monde" qui la conduira enfin à Tawila, a-t-il raconté.

"Est-ce que quiconque, quel que soit d'où vous venez, ce que vous pensez, pour qui vous votez, pense qu'on ne devrait pas l'aider!".

L'ONU va désormais frapper à la porte des gouvernements de la planète, pendant les 87 prochains jours, un jour pour chaque million de vie à sauver.

Et s'il y a toujours un trou, Tom Fletcher prévoit une campagne plus large vers la société civile, les entreprises et les gens normaux qu'il estime abreuvés par de fausses informations surestimant la part de leurs impôts destinés à l'aide à l'étranger.

"Nous ne demandons qu'à peine un peu plus de 1% de ce que le monde dépense en armes et en programmes de défense. Je ne demande pas aux gens de choisir entre un hôpital à Brooklyn ou un hôpital à Kandahar. Je demande au monde de dépenser moins en défense et plus en humanitaire".