Israël lance un «dernier avertissement» et bombarde Gaza

"Nous avons tous été pris en otage par un gouvernement sanguinaire", ont scandé certains manifestants, d'autres appelant à la démission du Premier ministre. (AFP)
"Nous avons tous été pris en otage par un gouvernement sanguinaire", ont scandé certains manifestants, d'autres appelant à la démission du Premier ministre. (AFP)
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Publié le Jeudi 20 mars 2025

Israël lance un «dernier avertissement» et bombarde Gaza

  • "Nous avons tous été pris en otage par un gouvernement sanguinaire", ont scandé certains manifestants, d'autres appelant à la démission du Premier ministre
  • Par ailleurs, l'armée israélienne a indiqué jeudi avoir intercepté un missile en provenance du Yémen, les rebelles Houthis déclarant de leur côté avoir visé l'aéroport Ben Gourion, proche de Tel Aviv

GAZA: Israël a bombardé tôt jeudi matin la bande de Gaza au lendemain de l'annonce par Israël d'une intensification de ses opérations militaires, présentée comme un "dernier avertissement" aux habitants du territoire palestinien si le Hamas ne libère pas les otages.

"Au moins 10 civils ont été tués et des dizaines d'autres blessés dans des frappes aériennes israéliennes qui ont visé six maisons à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, tôt jeudi matin", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile du territoire, Mahmoud Bassal.

Mercredi, la Défense civile avait recensé au moins 470 morts depuis la reprise des bombardements massifs dans la nuit de lundi à mardi.

Fuyant les tirs israéliens dans le nord du territoire palestinien assiégé et dévasté, des familles plusieurs fois déplacées pendant la guerre ont repris le chemin de l'exode.

Le Hamas a accusé Israël de chercher à "torpiller" l'accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier après quinze mois de guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Alors que les craintes d'une reprise de la guerre s'amplifient, le mouvement palestinien a affirmé rester ouvert aux négociations indirectes avec Israël sur les modalités de la poursuite de l'accord de trêve, en réitérant des exigences déjà rejetées par le gouvernement israélien.

Fort du soutien de l'allié américain, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a affirmé que la reprise des opérations militaires à Gaza était "indispensable" pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas.

Un employé de l'ONU tué 

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a adressé aux Gazaouis un "dernier avertissement" exigeant qu'ils libèrent les otages et se "débarrassent" du Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

"Si tous les otages israéliens ne sont pas libérés et si le Hamas n'est pas complètement sorti de Gaza, Israël prendra des mesures d'une envergure jamais vue jusqu'à présent", a-t-il dit dans une vidéo.

Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 58 restent retenues à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Et Benjamin Netanyahu a prévenu que toute négociation pour leur libération se déroulerait désormais "sous le feu".

Les Affaires étrangères israéliennes ont annoncé pour leur part enquêter sur "les circonstances" de la mort d'un employé bulgare de l'ONU, tué par une explosion à Deir al-Balah dans le centre de Gaza. Le Hamas a accusé l'armée israélienne qui a démenti.

Dans le nord de Gaza, hommes, femmes et enfants ont fui plus au sud au milieu des décombres, à pied ou entassés dans des charrettes tirées par des ânes, emportant matelas de mousse, bassines en plastique ou tentes.

Manifestation anti-Netanyahu 

Mardi, Israël a lancé sur Gaza ses frappes les plus meurtrières depuis l'entrée en vigueur de l'accord de trêve le 19 janvier, et M. Netanyahu a averti qu'elles n'étaient "que le début".

Mais M. Netanyahu est sous pression aussi en Israël.

A Jérusalem, des milliers de personnes ont manifesté en l'accusant de poursuivre la guerre au mépris du sort des otages.

"Nous avons tous été pris en otage par un gouvernement sanguinaire", ont scandé certains manifestants, d'autres appelant à la démission du Premier ministre.

Par ailleurs, l'armée israélienne a indiqué jeudi avoir intercepté un missile en provenance du Yémen, les rebelles Houthis déclarant de leur côté avoir visé l'aéroport Ben Gourion, proche de Tel Aviv.

Même si le Hamas a affirmé ne pas "refermer la porte des négociations", il a réitéré ses exigences de commencer la seconde phase des négociations prévues par l'accord de trêve.

La première phase de la trêve, qui a expiré le 1er mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit morts, et la libération d'environ 1.800 détenus palestiniens.

Depuis, les négociations menées par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, n'ont pas progressé.

Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l'aide humanitaire et la libération des derniers otages.

Israël souhaite une extension de la première phase jusqu'à mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation" de Gaza et le départ du Hamas.

Comme moyens de pression, Israël a déjà bloqué l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et coupé l'électricité dans ce territoire pauvre où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens.

 


Liban: une "série" de frappes israéliennes dans le sud, selon l'agence officielle

Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
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  • L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

BEYROUTH: L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

"Une série de frappes israéliennes" a visé le secteur de Nabatiyé, à une dizaine de kilomètres de la frontière, a rapporté l'agence Ani.

Des médias locaux ont indiqué que les raids avaient touché des secteurs montagneux éloignés des zones d'habitation.

L'Ani a fait état "d'énormes explosions... ayant résonné dans la plupart des zones de Nabatiyé et du sud", provoquant "terreur et panique" parmi les habitants, qui se sont précipités pour aller chercher leurs enfants à l'école, tandis que des ambulances se dirigeaient vers les zones touchées.

Un photographe de l'AFP a vu de la fumée s'élever des collines de la région.

"On a entendu une forte explosion, environ dix frappes consécutives", a déclaré à l'AFP Jamal Sabbagh, un médecin de 29 ans qui effectuait des examens de santé auprès d'écoliers près de la ville de Nabatiyé.

"Certains enfants ont eu peur et il y avait de la panique, les enseignants étaient aussi effrayés", a-t-il confié.

Mercredi, une frappe israélienne à Saïda, également dans le sud du pays, avait tué un commandant du mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah libanais.

Israël est en guerre contre le Hamas depuis que le mouvement palestinien a mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, déclenchant une offensive israélienne dévastatrice dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah, groupe armé libanais soutenu par l'Iran, avait alors ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.

Israël a mené entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne mène régulièrement depuis cette date des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, très affaibli par la guerre.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu.

Beyrouth assure respecter ses engagements et accuse Israël de violer le cessez-le-feu.


Trump à Riyad: un forum économique au centre de toutes les attentions

Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
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  • Des magnats de l'économie américaine, des ministres saoudiens et des chefs d'entreprise participeront à un événement sur invitation à Riyad
  • Selon l’invitation, le forum vise à «approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer le partenariat économique historique

RIYAD: À l’approche de la visite du président américain Donald Trump, l’Arabie saoudite s’apprête à accueillir, le 13 mai prochain, un Forum d’investissement saoudo-américain très attendu, organisé sur invitation uniquement au Ritz-Carlton de Riyad.

Alors que la visite présidentielle attire l’attention internationale, les projecteurs se tournent vers cet événement économique majeur qui réunira quelque 15 ministres et hauts responsables saoudiens, ainsi que les dirigeants de grands projets et entreprises du Royaume. En parallèle, plusieurs figures emblématiques de l’économie américaine y sont attendues, selon des médias américains: Elon Musk, Mark Zuckerberg, Larry Fink, mais aussi Sam Altman (OpenAI), Jane Fraser (Citigroup), Kelly Ortberg (Boeing) et David Sacks, conseiller à la Maison Blanche sur l’IA et les crypto-monnaies.

Selon l’invitation, le forum vise à « approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer notre partenariat économique historique».

Si la coopération militaire et sécuritaire reste un pilier des relations bilatérales, cette rencontre devrait surtout marquer un tournant vers de nouveaux secteurs de collaboration, dans un esprit d’échanges économiques à double sens.

Des accords seront signés qui couvrent des secteurs tels que l'intelligence artificielle, la technologie et la coopération en matière de soins de santé, et leur valeur atteindra probablement au moins 600 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) – un objectif fixé par le prince héritier Mohammed ben Salmane en janvier, lorsqu'il est devenu le premier dirigeant étranger à s'entretenir avec le président Trump après le retour de ce dernier à la Maison-Blanche.

S'exprimant cette semaine depuis l'Institut Milken à Los Angeles, le ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih, a souligné l'importance stratégique des États-Unis pour le Royaume, saluant leur position unique sur la scène mondiale.
«Il n’existe aucun concurrent proche des États-Unis, que ce soit en matière de profondeur des marchés de capitaux, de leur ampleur ou de leur capacité d’innovation», a-t-il déclaré.

Arab News participera aux tables rondes et couvrira en direct les temps forts du forum d’investissement prévu la semaine prochaine à Riyad.

Le président Trump est attendu à Riyad le 13 mai, où il prendra part le lendemain à un sommet avec les dirigeants du Golfe. Il poursuivra ensuite sa tournée régionale en se rendant à Doha le 14 mai, avant de clore son premier déplacement officiel à l’étranger de ce second mandat à Abou Dhabi, le 15 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le cabinet saoudien passe en revue les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
Les ministres saoudiens participent à la réunion hebdomadaire du cabinet à Jeddah. (SPA)
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  • Le prince héritier Mohammed ben Salmane a ordonné aux autorités d'assurer des préparatifs de haut niveau pour le Hajj et des services aux pèlerins
  • Le cabinet a souligné les exportations non pétrolières record et a salué l'ascension mondiale de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique et de transparence des données ouvertes

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a assisté mardi à la réunion hebdomadaire du cabinet à Djeddah, qui a examiné les préparatifs du Hajj et la situation régionale actuelle, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Le prince héritier a salué les pèlerins musulmans qui ont commencé à affluer vers le Royaume depuis divers pays pour accomplir le Hajj cette année.

Il a également demandé aux autorités compétentes de travailler avec le plus haut niveau d'efficacité et d'excellence dans la mise en œuvre des plans de sécurité, de prévention et d'organisation pour servir les invités du pèlerinage.

Le prince héritier a également pris connaissance des rapports sur les performances record des exportations non pétrolières du royaume en 2024 et de leur trajectoire ascendante continue. Ces rapports reflètent l'accélération des mesures visant à diversifier les sources de revenus et d'investissement dans l'économie saoudienne, conformément à la Vision 2030.  

Les ministres ont également noté les avancées de l'Arabie saoudite en matière de gouvernance numérique, notamment sa première place régionale pour la troisième année dans l'indice des services d'administration en ligne des Nations unies, et son bond de 92 places dans l'inventaire mondial des données ouvertes.

En ce qui concerne les questions régionales, le cabinet a réitéré l'appel du Royaume à la désescalade dans les zones de conflit, a condamné les frappes israéliennes sur la Syrie, a exhorté à mettre fin à la guerre au Soudan par une solution politique locale. Il a également réaffirmé son soutien à la solution des deux États comme moyen de parvenir à une paix durable en Palestine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com