ADQ et Energy Capital s'associent pour un investissement de 25 milliards de dollars aux États-Unis

Dans le cadre de cette collaboration, l'entreprise basée aux Émirats arabes unis s'associera au plus grand propriétaire privé de centrales électriques et d'énergies renouvelables aux États-Unis, dans le cadre d'une entreprise à parts égales.
Dans le cadre de cette collaboration, l'entreprise basée aux Émirats arabes unis s'associera au plus grand propriétaire privé de centrales électriques et d'énergies renouvelables aux États-Unis, dans le cadre d'une entreprise à parts égales.
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Publié le Samedi 22 mars 2025

ADQ et Energy Capital s'associent pour un investissement de 25 milliards de dollars aux États-Unis

  • Le fonds souverain d'Abou Dhabi, ADQ, a conclu un partenariat énergétique avec Energy Capital Partners (ECP), pour investir 25 milliards de dollars dans des projets basés aux États-Unis
  • Dans le cadre de cette collaboration, la société basée aux Émirats arabes unis s'associera au plus grand propriétaire privé d'installations de production d'électricité et d'énergie renouvelable aux États-Unis

RIYAD : Le fonds souverain d'Abou Dhabi, ADQ, une entité d'investissement des Émirats arabes unis, a conclu un partenariat énergétique avec Energy Capital Partners (ECP), pour investir 25 milliards de dollars dans des projets énergétiques, visant à répondre aux besoins en électricité de 25 gigawatts pour des projets basés aux États-Unis.

Dans le cadre de cette collaboration, la société basée aux Émirats arabes unis s'associera au plus grand propriétaire privé d'installations de production d'électricité et d'énergie renouvelable aux États-Unis, dans une entreprise à parts égales.

Ce partenariat se concentrera sur le développement de nouvelles infrastructures de production d'électricité et d'énergie conçues pour soutenir les centres de données, les entreprises d'informatique dématérialisée à grande échelle et d'autres industries à forte consommation d'énergie.

L'apport initial combiné des deux partenaires devrait atteindre 5 milliards de dollars, selon un rapport de l'agence de presse des Émirats ou WAM.

Une partie des fonds pourrait également être affectée à des opportunités d'investissement sur certains marchés internationaux.

Ce mouvement stratégique s'inscrit dans le droit fil des récentes conclusions de l'Agence internationale de l'énergie, qui prévoit que la consommation mondiale d'électricité augmentera à son rythme le plus rapide depuis des années. Cette hausse est due en partie à l'augmentation de la demande des centres de données et à l'électrification industrielle. Aux États-Unis, la demande d'électricité devrait augmenter d'un montant équivalent à la consommation actuelle de la Californie au cours des trois prochaines années.

Le partenariat soutient également les prévisions selon lesquelles la demande mondiale d'électricité des centres de données augmentera de 50% d'ici à 2027 et pourrait atteindre 165% d'ici à 2030. Cette hausse est en grande partie due à l'expansion de l'intelligence artificielle et des centres de données à haute densité.

Le département de l'Énergie des États-Unis a également indiqué que la croissance de la charge des centres de données a triplé au cours de la dernière décennie et qu'elle devrait encore doubler ou tripler d'ici à 2028.

Dans une déclaration, le ministre de l'Investissement des Émirats arabes unis, Mohamed Hassan Al-Suwaidi, qui est également directeur général et PDG du groupe ADQ, a souligné l'importance stratégique de cette collaboration : « L'accélération rapide de l'IA et son adoption généralisée offrent des opportunités significatives pour répondre aux besoins croissants des centres de données et des hyperscalers en matière d'énergie et d'infrastructure. Répondre à ces demandes d'énergie pose des défis évolutifs aux gouvernements du monde entier pour assurer un approvisionnement en électricité sûr, stable et commercialement compétitif ». 

« En tant qu'investisseur actif qui se concentre sur les infrastructures critiques et qui a prouvé sa capacité à établir des partenariats à long terme, nous sommes bien positionnés pour répondre à ces dynamiques changeantes. Notre partenariat avec ECP nous permet d'investir de manière significative dans des actifs de production d'électricité et d'infrastructures connexes qui répondront à la demande croissante d'électricité, soutiendront les progrès de l'industrie et contribueront à préparer l'avenir des économies », a ajouté M. Al-Suwaidi.

La déclaration souligne en outre le besoin critique d'une énergie fiable et constante dans les secteurs à forte croissance, ce qui met en évidence la nécessité de disposer de centrales électriques captives à proximité pour répondre à ces demandes. Le partenariat est conçu pour répondre à ces besoins à long terme, en se concentrant sur les développements de sites vierges, les nouveaux projets et les opportunités d'expansion, ce qui le positionne comme un leader de la production d'énergie pour l'économie américaine en expansion.

« Nous sommes honorés de collaborer avec l'ADQ pour fournir les ressources électriques requises par le secteur en pleine expansion de l'IA et des centres de données. La mise en place de nouvelles ressources de production d'électricité aux États-Unis nécessitera des capitaux importants et patients avec un horizon d'investissement à long terme », a également souligné Doug Kimmelman, fondateur et président exécutif d'ECP. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".