Macron au Caire: vers une consolidation du plan arabe de reconstruction à Gaza

La visite du président français Emmanuel Macron en Égypte, qui se déroulera du 6 au 8 avril, s'articulera autour de deux axes principaux: renforcer les relations bilatérales en les transformant en un partenariat stratégique et consolider le plan de reconstruction de Gaza. (AFP)
La visite du président français Emmanuel Macron en Égypte, qui se déroulera du 6 au 8 avril, s'articulera autour de deux axes principaux: renforcer les relations bilatérales en les transformant en un partenariat stratégique et consolider le plan de reconstruction de Gaza. (AFP)
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Publié le Vendredi 04 avril 2025

Macron au Caire: vers une consolidation du plan arabe de reconstruction à Gaza

  • Le président français rencontrera des acteurs humanitaires français et internationaux, ainsi que des représentants des Nations unies et des acteurs sanitaires
  • Un protocole d’accord sanitaire sera signé «pour renforcer le soutien français au système de santé égyptien et contribuer à l’aide humanitaire dans la bande de Gaza»

PARIS: La visite du président français Emmanuel Macron en Égypte, qui se déroulera du 6 au 8 avril, s'articulera autour de deux axes principaux: renforcer les relations bilatérales en les transformant en un partenariat stratégique et consolider le plan de reconstruction de Gaza.

Le lundi matin, selon le palais de l’Élysée, la visite débutera par un entretien en tête-à-tête entre le président français et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, suivi d’une réunion élargie avec plusieurs membres des gouvernements des deux pays.

La délégation française comprendra notamment le ministre des Armées, Sébastien Le Cornu, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le ministre des Transports, Philippe Soro, et la ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin.

Les discussions porteront sur l’ensemble des crises au Moyen-Orient, y compris celles en Libye, au Soudan, au Liban, en Syrie et en Iran.

Cependant les discussions se concentreront sur la situation à Gaza, avec un accent particulier sur le plan de reconstruction récemment adopté par la Ligue arabe, en partenariat avec l’Organisation de la coopération islamique (OCI). 

La deuxième journée de la visite, indique l’Élysée, se déroulera à Al-Arich (au nord du Sinaï) et sera dédiée à la gestion de la crise à Gaza, marquée récemment par une détérioration dramatique de la situation humanitaire. 

Le président français rencontrera des acteurs humanitaires français et internationaux, ainsi que des représentants des Nations unies et des acteurs sanitaires présents sur place. 

Un protocole d’accord sanitaire sera signé «pour renforcer le soutien français au système de santé égyptien et contribuer à l’aide humanitaire dans la bande de Gaza» indique l’Élysée, ajoutant que «malgré les difficultés d’accès, la France reste déterminée à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza».

Outre les préoccupations humanitaires, la question de la sécurité à Gaza sera un point central des discussions. Le président échangera avec le contingent français déployé dans le cadre de la mission européenne EUBAM, chargée de sécuriser le point de passage de Rafah et de soutenir le retour de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza, «élément clé pour un avenir stable et sécurisé» selon le palais présidentiel.

La visite constitue également une occasion pour réaffirmer le soutien français au plan de reconstruction de Gaza, porté par la Ligue arabe en partenariat avec l’Organisation de la coopération islamique (OCI). 

La France souligne l’importance de «définir un cadre de sortie de crise solide avant même de considérer une solution politique durable fondée sur le principe de deux États».

Cette approche inclut, selon l’Élysée, «la sécurité et la gouvernance de Gaza, ainsi que la nécessité d’une coordination avec les partenaires internationaux, dont les États-Unis et les acteurs arabes».

Le président français et son homologue égyptien «entretiennent des échanges réguliers sur ces questions, témoignant de la proximité et de l’intensité de leurs relations bilatérales», souligne l’Élysée.

Cependant leur volonté de conjuguer les efforts, pour une sortie de crise et un plan de reconstruction, reste pour l’instant compromise par la position des États-Unis, qui plaident pour une éviction des Gazaouis de leur territoire et celle d’Israël qui tente dans l’immédiat d’élargir sa mainmise sur une partie de l’enclave.

Interrogé au sujet d’une éventuelle reconnaissance de la Palestine, au cours de cette visite, l’Élysée a esquivé la question, indiquant que Macron «n’exclut pas, à terme, la reconnaissance de l’État palestinien, considérée comme une étape potentielle vers la résolution du conflit.»

Mais cette démarche «pourrait intervenir à un moment opportun, notamment en amont de la conférence de juin organisée sous l’égide des Nations unies, avec le soutien de l’Arabie saoudite».

Cette reconnaissance, ajoute l’Élysée en coordination avec les partenaires arabes et européens, «vise à contribuer à une sortie de crise et à répondre aux aspirations des peuples palestinien et israélien» et la conférence de juin prochain «portera sur des questions politiques clés», en s’appuyant sur les résolutions du Conseil de sécurité et les paramètres internationaux.

La visite du président français sera également l’occasion d’aborder des questions stratégiques, notamment en mer Rouge où le contexte sécuritaire reste tendu.

Le passage du porte-avions Charles de Gaulle dans le canal de Suez souligne l’engagement de la France en faveur de la sécurité maritime dans cette région stratégique.

Le renforcement de la coopération militaire franco-égyptienne se concrétise également par la livraison de nouveaux Rafales, dans le cadre d’un contrat signé précédemment. 

«Ces livraisons coïncideront avec la visite du président français, qui sera accompagnée d’un volet défense renforcé au sein de la délégation officielle», affirme l’Élysée.

Au-delà des enjeux sécuritaires et humanitaires, la visite du président français inclut également un volet culturel majeur. Le lancement de la nouvelle Université française d’Égypte et la signature de plus d’une dizaine d’accords universitaires illustrent l’ambition de renforcer les liens éducatifs et culturels entre les deux pays.

 


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

أمسية فرنسية سعودية رائعة في معهد العالم العربي في باريس ! 🇨🇵💙🇸🇦
شكرا 🙏 ل @FSYBCLUB و @imarabe و @jack_lang و @MMoha_med على الدعوة الكريمة ! pic.twitter.com/JBwdWbRNb0

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) June 20, 2025

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
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  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.