Le pape François est mort à 88 ans

Le pape François salue la foule lors d'une audience avec les groupes de prière de Padre Pio, au Vatican, le 6 février 2016. Le pape François est décédé le 21 avril 2025, a annoncé le Vatican. (Photo par Tiziana FABI / AFP)
Le pape François salue la foule lors d'une audience avec les groupes de prière de Padre Pio, au Vatican, le 6 février 2016. Le pape François est décédé le 21 avril 2025, a annoncé le Vatican. (Photo par Tiziana FABI / AFP)
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Publié le Lundi 21 avril 2025

Le pape François est mort à 88 ans

  • Le pape François est mort lundi matin au Vatican à l'âge de 88 ans, un mois après avoir été hospitalisé pour une sévère pneumonie.
  • Les réactions internationales ont afflué à l'annonce de son décès.

Cité du Vatican, Saint-Siège : Le pape François, populaire chez les fidèles mais confronté à une farouche opposition au sein même de l'Église catholique, est mort lundi matin au Vatican à l'âge de 88 ans, un mois après avoir été hospitalisé pour une sévère pneumonie.

« Ce matin à 7 h 35 (5 h 35 GMT), l'évêque de Rome, François, est revenu auprès du Père. Toute sa vie a été consacrée au service du Seigneur et de son Église », a annoncé le cardinal camerlingue Kevin Farrell dans un communiqué publié par le Vatican.

Le pape argentin était sorti de l'hôpital le 23 mars après y avoir été hospitalisé pendant 38 jours pour une pneumonie bilatérale, soit sa quatrième et plus longue hospitalisation depuis le début du pontificat en 2013. Malgré les recommandations des médecins qui lui avaient conseillé d'observer un repos strict de deux mois, il avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours, au contact des fidèles, de prisonniers ou de dirigeants.

Dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il était apparu très affaibli mais avait participé à un bain de foule en « papamobile » au milieu de milliers de fidèles sur la place Saint-Pierre. 

Visiblement très éprouvé, il avait toutefois été contraint de déléguer la lecture de son texte à un collaborateur, ne pouvant prononcer que quelques mots, la voix essoufflée.

Les réactions internationales ont afflué à l'annonce de son décès.

Le président français Emmanuel Macron a adressé « ses condoléances aux catholiques du monde entier », rendant hommage à un homme qui a toujours été « aux côtés des plus vulnérables et des plus fragiles ».

Outre l'Allemagne et l'Espagne, l'Iran a présenté ses condoléances. Le président israélien Isaac Herzog a salué « un homme de foi profonde et de compassion sans fin », tandis que la Première ministre italienne Giorgia Meloni l'a qualifié de « grand homme ». La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a évoqué « son humilité et son amour si pur pour les plus démunis ».

Lundi matin, de nombreux fidèles du Vatican ont appris la nouvelle sur leur téléphone portable tandis que les cloches des églises de Rome sonnaient le glas.

« J'étais là par hasard, j'ai entendu la nouvelle dans un magasin à la radio, c'est un grand pape qui est parti », a confié à l'AFP Fabio Malvesi, âgé de 66 ans. « Il a changé bien des choses, brisé des barrières, c'était quelqu'un de simple et de grand. » 

Problèmes de hanche, douleurs au genou, opérations, infections respiratoires : le pape, qui se déplaçait en fauteuil roulant, affichait une santé déclinante, mais avait tenu à maintenir un rythme effréné.

Selon les prévisions, les obsèques devraient durer neuf jours et un délai de 15 à 20 jours sera nécessaire pour organiser le conclave au cours duquel les cardinaux électeurs, dont près de 80 % ont été choisis par François lui-même, devront élire son successeur.

Entre-temps, c'est le cardinal camerlingue, l'Irlandais Kevin Farrell, qui assurera l'intérim.

Fin 2023, François avait révélé qu'il souhaitait être inhumé dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, plutôt que dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, une première depuis plus de trois siècles. 

En outre, en novembre, le Vatican a publié un rituel simplifié pour les funérailles papales, notamment l'inhumation dans un simple cercueil de bois et de zinc, marquant ainsi la fin des trois cercueils imbriqués en cyprès, en plomb et en chêne.

En 12 ans de pontificat, le premier pape jésuite et sud-américain de l'histoire s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, de l'environnement et de la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Église sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

- Réformes multiples -

Ces derniers temps, les alertes sur sa santé se sont multipliées, alimentant les spéculations sur une éventuelle renonciation dans la lignée de son prédécesseur Benoît XVI.

Le chef spirituel de près de 1,4 milliard de catholiques avait déjà connu deux hospitalisations en 2023, dont une pour une lourde opération de l'abdomen, et avait été contraint d'annuler plusieurs engagements ces derniers mois. 

Amateur de musique et de football, François, allergique aux vacances, enchaînait souvent une dizaine de rendez-vous par jour. En septembre, il avait même effectué le plus long voyage de son pontificat, un périple de 12 jours aux confins de l'Asie du Sud-Est et de l'Océanie.

À Rome comme à l'étranger, le « pape du bout du monde », élu le 13 mars 2013, a dénoncé sans relâche toutes les formes de violence, de la traite des êtres humains aux catastrophes migratoires, en passant par l'exploitation économique.

En février, il avait encore condamné les expulsions massives de migrants voulues par le président américain Donald Trump, ce qui lui avait valu les foudres de la Maison Blanche. 

Opposant acharné au commerce des armes, il est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Ce politique rusé au franc-parler abrasif a également voulu réformer la Curie, le gouvernement central du Saint-Siège, rongé par l'inertie, et y développer la place des femmes et des laïcs, ainsi que assainir les sulfureuses finances du Vatican.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Église, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Une initiative qui n'a pas convaincu les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.

- « Périphéries » -

Attaché au dialogue interreligieux, notamment avec l'islam, il a défendu jusqu'au bout une Église « ouverte à tous », ce qui lui a valu les foudres des mouvements populistes pour son soutien aux migrants.

Si ce pape au style chaleureux a suscité une grande ferveur populaire, en souhaitant chaque dimanche « bon appétit » aux fidèles place Saint-Pierre, il a également été durement critiqué par une opposition conservatrice pour son supposé manque d'orthodoxie et une gouvernance jugée autoritaire. 

Les levées de boucliers suscitées par certaines décisions, comme l'ouverture des bénédictions de couples de même sexe fin 2023 ou la restriction des célébrations de la messe en latin, en témoignent.

Ces critiques ont également été alimentées par l'ombre de Benoît XVI, qui a résidé au Vatican jusqu'à sa mort fin 2022, entretenant ainsi la saga des « deux papes ».

La « guerre civile » au sein de l'Église a atteint des sommets avec les diatribes de certains cardinaux, notamment avant le Synode sur l'avenir de l'Église fin 2023.

Le style détonant du pape François, qui a préféré un sobre deux-pièces de 70 m^(2) aux ors du palais apostolique, lui a aussi valu d'être accusé de désacraliser à l'excès la fonction.

Le 266^e pape, davantage intéressé par les « périphéries » de la planète que par les grands pays occidentaux, a également réorienté les débats au sein de l'Église, à l'image de son encyclique écologiste et sociale Laudato si' en 2015, réquisitoire très remarqué contre la finance exaltant la sauvegarde de la planète.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.