Pour planter son blé, l'Irak puise dans les nappes phréatiques

Face aux pénuries, l'Irak cherche à mettre fin à ce gaspillage mais pompe les eaux souterraines. (AFP)
Face aux pénuries, l'Irak cherche à mettre fin à ce gaspillage mais pompe les eaux souterraines. (AFP)
Depuis des millénaires, pour cultiver les régions du Croissant fertile arrosées par le Tigre et l'Euphrate, on inonde les champs en conduisant l'eau des fleuves vers les parcelles grâce à des canaux. (AFP)
Depuis des millénaires, pour cultiver les régions du Croissant fertile arrosées par le Tigre et l'Euphrate, on inonde les champs en conduisant l'eau des fleuves vers les parcelles grâce à des canaux. (AFP)
Loin de l'Euphrate, ces champs verdissent grâce à des systèmes d'irrigation modernes permettant d'économiser jusqu'à 50% d'eau. (AFP)
Loin de l'Euphrate, ces champs verdissent grâce à des systèmes d'irrigation modernes permettant d'économiser jusqu'à 50% d'eau. (AFP)
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Publié le Vendredi 25 avril 2025

Pour planter son blé, l'Irak puise dans les nappes phréatiques

  • L'enjeu est capital dans ce pays de 46 millions d'habitants souffrant de précipitations en recul et d'une baisse du débit des fleuves
  • Loin de l'Euphrate, ces champs verdissent grâce à des systèmes d'irrigation modernes permettant d'économiser jusqu'à 50% d'eau

NAJAF: Hadi Sahib contemple ses épis de blé poussant en plein désert, dans le sud de l'Irak, grâce à l'eau pompée dans les nappes phréatiques, ultime recours du pays face à la sécheresse mais qui risque d'épuiser les réserves souterraines.

Vus du ciel, des cercles verdoyants se dessinent au milieu du désert de Najaf, irrigués par une imposante structure métallique tournante dotée d'arroseurs.

Loin de l'Euphrate, ces champs verdissent grâce à des systèmes d'irrigation modernes permettant d'économiser jusqu'à 50% d'eau.

"Année après année, la sécheresse empire et la désertification s'intensifie", confie à l'AFP M. Sahib, 46 ans, un agriculteur père de 12 enfants. "Les arroseurs ont permis un succès phénoménal. On n'a qu'à les mettre en marche et à s'asseoir", ajoute-t-il.

L'enjeu est capital dans ce pays de 46 millions d'habitants souffrant de précipitations en recul et d'une baisse du débit des fleuves.

Depuis des millénaires, pour cultiver les régions du Croissant fertile arrosées par le Tigre et l'Euphrate, on inonde les champs en conduisant l'eau des fleuves vers les parcelles grâce à des canaux.

Face aux pénuries, l'Irak cherche à mettre fin à ce gaspillage mais pompe les eaux souterraines.

M. Sahib se souvient qu'il exploitait dix donums de terre, soit 2,5 hectares selon une unité de mesure utilisée au Moyen-Orient.

Aujourd'hui, grâce aux facilités proposées par les autorités locales, il loue à l'Etat 50 hectares à un prix symbolique et récolte 250 tonnes.

"On ne pourrait pas continuer sans les nappes phréatiques, difficile d'avoir l'eau sans creuser des puits", confie à l'AFP l'agriculteur en jellabah, dans son champ balayé par une tempête de sable.

Cet hiver, 3,1 millions de donums ont été cultivés grâce aux eaux souterraines et aux "systèmes d'irrigation modernes", selon les autorités. Contre deux millions de donums grâce aux fleuves et barrages.

"Réserve stratégique" 

A Najaf, cette méthode se pratique depuis plus d'une décennie.

Le gouvernement loue des terres aux agriculteurs pour un dollar annuel par donum, achète les récoltes à tarif préférentiel et permet d'acquérir à prix subventionné des systèmes d'irrigation remboursables sur dix ans.

Couplés à des engrais pour sols arides et des semences importées plus résistantes, ces systèmes augmentent le rendement, souligne le responsable des autorités agricoles de Najaf, Moneim Chahid.

Cette saison, un donum près du fleuve devrait produire 1,3 tonne de blé contre au moins 1,7 tonne dans le désert, prévoit-il.

En 2024, l'Irak a ainsi dépassé l'autosuffisance avec 6,4 millions de tonnes de blé récoltées.

Les autorités se disent conscientes du risque de surexploitation des eaux souterraines.

"Les nappes phréatiques constituent une réserve stratégique importante pour les générations à venir", reconnaît M. Chahid. "Nous devons être vigilants, l'eau doit être rationnée", dit-il en soulignant que les arroseurs "aident à réguler la consommation des eaux souterraines".

Dans le désert de Kerbala, dans le centre du pays, la prestigieuse institution administrant le mausolée de l'imam Hussein, capable d'endosser des investissements colossaux, pratique depuis 2018 l'agriculture désertique.

L'institution vise 3.750 hectares de blé, contre un millier d'hectares actuellement.

 "Ressources éternelles"?

Le désert occidental d'Irak, qui chevauche la province de Najaf, abrite dans ses profondeurs une partie des réservoirs stratégiques d'Al-Dammam et Oum al-Radhuma, s'étendant sous l'Arabie saoudite et le Koweït qui ont aussi exploité ces ressources.

Dès 2013, l'ONU reconnaissait que les réserves de ces deux bassins s'épuisaient.

Avec une "extraction à grande échelle des eaux souterraines pour l'irrigation", l'Arabie saoudite s'est hissée dans les années 1990 au rang de sixième exportateur mondial de blé, selon un rapport de l'ONU en 2023.

Cette surexploitation massive a épuisé plus de 80% des ressources, contraignant le royaume à arrêter ses cultures de blé en 2016, ajoute ce rapport.

En Irak, "les gens creusent des puits et pensent ces ressources éternelles. C'est faux", assène Sameh al-Muqdadi, expert en gestion de l'eau.

"Avant on pouvait creuser des puits de 50 mètres ou 100 mètres de profondeur pour atteindre la nappe phréatique. Maintenant c'est 300 mètres", dit-il à l'AFP.

Les autorités ne disposent en outre d'aucun chiffre sur les eaux souterraines de l'Irak, les dernières statistiques publiques remontant aux années 1970, dit-il. "Sans estimations, on ne peut pas gérer nos ressources", résume l'expert.

"Une sécurité alimentaire durable ne peut jamais être assurée avec des eaux souterraines. Cette ressource, accumulée au cours de milliers d'année, est limitée", souligne-t-il.

Il plaide pour l'exploitation des nappes phréatiques uniquement "en cas d'urgence, pendant les sécheresses" et non "pour une expansion commerciale des terres agricoles".

Or, regrette-t-il, "c'est le cas aujourd'hui."

 


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.