France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
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Publié le Samedi 26 avril 2025

France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Voile, sujets régaliens: Gabriel Attal droit sur sa ligne

Le président du groupe parlementaire Ensemble Pour la République Gabriel Attal (à droite) et le député et conseiller municipal d'Ensemble Pour la République à Saint-Cloud Pierre Cazeneuve (à gauche) sortent d'une réunion avec le Premier ministre français dans le cadre des consultations sur la représentation proportionnelle, à l'Hôtel Matignon à Paris, le 1er mai 2025. (AFP)
Le président du groupe parlementaire Ensemble Pour la République Gabriel Attal (à droite) et le député et conseiller municipal d'Ensemble Pour la République à Saint-Cloud Pierre Cazeneuve (à gauche) sortent d'une réunion avec le Premier ministre français dans le cadre des consultations sur la représentation proportionnelle, à l'Hôtel Matignon à Paris, le 1er mai 2025. (AFP)
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  • En proposant l'interdiction du voile pour les moins de quinze ans, Gabriel Attal poursuit sa trajectoire de "fermeté" sur la laïcité et les sujets régaliens, mais s'attire de nombreuses critiques jusque dans son camp
  • Des membres de Renaissance ont soutenu publiquement la proposition, comme les député Mathieu Lefevre et Charles Rodwell ou le chef de file des sénateurs macronistes François Patriat

PARIS: En proposant l'interdiction du voile pour les moins de quinze ans, Gabriel Attal poursuit sa trajectoire de "fermeté" sur la laïcité et les sujets régaliens, mais s'attire de nombreuses critiques jusque dans son camp, sur le fond comme sur sa méthode jugée solitaire.

Exposition garantie. Mardi, à la veille du Conseil de défense consacré au rapport sur les Frères musulmans et l'islamisme politique en France, Le Parisien publie une proposition choc du parti Renaissance: interdire le voile pour les moins de quinze ans et instaurer un "délit de contrainte au port du voile" pour les parents.

"Primaire sauvage de la droite" face à Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Édouard Philippe, dénonce, à gauche, le patron du PS Olivier Faure. "Ca suffit de faire des annonces qui deviennent inapplicables une fois le texte éventuellement voté", tonne, à droite, le président du Sénat Gérard Larcher, quand l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, fustige une proposition "complètement démente".

Dans son propre camp également, les critiques ont fusé. "Propositions complètement indigentes", juge un cadre du camp présidentiel. "Sur le fond, je ne suis pas d'accord. Sur le plan du droit, il me semble que c'est probablement inconstitutionnel", juge auprès de l'AFP le député Renaissance (ex-PS) Éric Bothorel.

"Je ne vois pas quel est le sens profond de cette proposition qui va diviser au lieu de rassembler", abonde le député Karl Olive, plutôt estampillé aile droite du groupe.

"Ah bon, Gabriel Attal fait de la politique... Vous croyez ?", ironise un député de l'aile gauche du groupe, pas vraiment à l'aise. "Mon avis sur la proposition, je le garde", évacue-t-il, pour ne pas "nourrir la division".

Gabriel Attal, président de Renaissance et patron des députés du groupe, s'est lui-même chargé d'assurer le service après-vente. "On dit que c'est pas bien, que ce n'est pas normal que des fillettes de 5, 6 ans soient voilées, mais qu'il n'y a pas de mesures pour y répondre ? Moi, je n'ai jamais accepté de me résigner", a-t-il expliqué mercredi.

L'ancien Premier ministre "croi(t) qu'il y a une voie de passage constitutionnelle", au nom de "la protection de l'enfance", et en invoquant le précédent de la loi prohibant le port de la burka.

-Fin de "l'ambiguïté"-

Des membres de Renaissance ont soutenu publiquement la proposition, comme les député Mathieu Lefevre et Charles Rodwell ou le chef de file des sénateurs macronistes François Patriat. La ministre déléguée à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes Aurore Bergé s'est dite satisfaite de voir reprise une proposition qu'elle défend depuis des années, y compris contre le camp macroniste.

Mais les troupes ont été "mises devant le fait accompli", regrette un député Renaissance pas vraiment hostile à Gabriel Attal.

Nouveau virage droitier de l'ancien Premier ministre, qui a fait ses classes au PS avant de rejoindre Emmanuel Macron ? Constance, fait valoir son entourage, qui rappelle l'interdiction de l'abaya à l'école quand il était ministre de l’Éducation, ou la proposition de loi durcissant la justice des mineurs récemment adoptée par le Parlement, en attendant la décision du Conseil constitutionnel.

Désormais à la tête du parti fondé par Emmanuel Macron, "on assume le tournant régalien de notre famille politique" après des années "d'une forme d'ambiguïté qui nous a beaucoup coûté", expliquait-on récemment du côté de Renaissance.

Sur "l'insécurité culturelle nourrie par l'immigration", "si on laisse le champ libre à l'extrême droite", dont ce sujet unifie les différentes chapelles, "on leur fait un cadeau monumental", fait valoir le député Charles Rodwell.

Après les sujets régaliens lundi, viendront, en juin, les conclusions de la "convention thématique" sur les sujets économiques et sociaux. En janvier, Gabriel Attal avait évoqué une proposition pour alléger "le fardeau fiscal qui pèse sur le travail". Les conclusions de la convention thématique sur l'écologie sont également attendues en juin.

"Attal veut parler de tout. Il cultive son image assez ferme mais il ne faut pas que cela. On travaille sur l'immigration de travail, plus positive, sur le social, l'international etc. Je ne crois pas qu'il souhaite se cantonner à ce sujet-là". "Mais c'est vrai qu'il y a un risque de course à l'échalote" pour 2027, juge un député.


France : Bruno Retailleau, nouvel espoir de la droite conservatrice

Des militants du parti de droite français Les Républicains (LR) fêtent devant le siège du parti après l'annonce de l'élection du ministre français de l'intérieur Bruno Retailleau en tant que président de LR, à Paris, le 18 mai 2025. (AFP)
Des militants du parti de droite français Les Républicains (LR) fêtent devant le siège du parti après l'annonce de l'élection du ministre français de l'intérieur Bruno Retailleau en tant que président de LR, à Paris, le 18 mai 2025. (AFP)
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  • L'ascension fulgurante de Bruno Retailleau, nouveau patron de la droite française et tenant d'une ligne conservatrice, a fait renaître l'espoir dans son camp
  • Ministre de l'Intérieur depuis septembre dans les gouvernements Barnier puis Bayrou, il a été élu dimanche président du parti Les Républicains (LR) avec un score écrasant (74,8%)

PARIS: L'ascension fulgurante de Bruno Retailleau, nouveau patron de la droite française et tenant d'une ligne conservatrice, a fait renaître l'espoir dans son camp, qui peine à exister entre une extrême droite puissante et le macronisme au pouvoir depuis huit ans.

Ce catholique de 64 ans, ministre de l'Intérieur depuis septembre dans les gouvernements Barnier puis Bayrou, a été élu dimanche président du parti Les Républicains (LR) avec un score écrasant (74,8%).

Ce sénateur jusqu'alors discret et peu connu du grand public dicte depuis huit mois le tempo politique avec sa rhétorique sécuritaire et provocatrice, affichée dès sa prise de fonction. "J'ai trois priorités", avait-il alors annoncé: "Rétablir l'ordre, rétablir l'ordre, rétablir l'ordre".

Depuis, il monopolise l'espace médiatique.

Quand Mayotte est frappée par le cyclone Chido, le ministre à la frêle silhouette est le premier sur place, avant le président ou le Premier ministre.

Face au narcotrafic, il appelle à la "mobilisation générale" pour éviter une "mexicanisation" de la France, en référence aux tout-puissants cartels de ce pays d'Amérique du Nord.

Il fait fi des polémiques lorsqu'il affirme que l'Etat de droit n'est ni "intangible" ni "sacré", ou que l'immigration "n'est pas une chance".

- Droite "orpheline" -

Son appel à un bras de fer pour que l'Algérie reprenne ses ressortissants visés par des arrêtés d'expulsion a alimenté une crise diplomatique d'une violence rare entre les deux pays.

Issu de la droite traditionaliste de l'Ouest de la France, Bruno Retaillleau affiche un grand conservatisme sur les sujets de société (contre le mariage homosexuel, contre l'inscription de l'avortement dans la Constitution, critique sur les dispositions permettant la fin de vie) qui le distingue des personnalités de centre-droit, mais également un certain libéralisme économique qui le démarque du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN).

"Il se situe idéologiquement sur le même axe que l'électorat (du parti LR) qui s'est fortement droitisé au cours des dernières années", souligne Mathieu Gallard, directeur de recherche à l'institut de sondage Ipsos.

"Il coche un petit peu toutes les cases pour un électorat de droite qui est à la fois radicalisé, mais en même temps assez légitimiste. C'est un électorat plutôt âgé, plutôt socialement aisé, à qui une ligne plus populiste ne correspond pas vraiment".

Son succès à la tête de LR montre que son choix d'entrer dans un gouvernement d'Emmanuel Macron a trouvé un fort soutien chez un "peuple de droite orphelin du pouvoir depuis la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012", souligne le directeur de l'Ifop, Frédéric Dabi.

Avec un électorat siphonné d'une part par le Rassemblement national et d'autre part par le mouvement macroniste (centriste) créé en 2016, LR - parti héritier du RPR de Jacques Chirac et de l'UMP de Nicolas Sarkozy - a vu son influence décliner, entre claques électorales (8,5% aux européennes 2019, 4,78% à la présidentielle 2022, nombre de députés passé de 112 à 50 entre 2017 et 2024) et procès de ses leaders Nicolas Sarkozy et François Fillon, l'un pour corruption et trafic d'influence, l'autre pour emploi fictif de son épouse.

- Concurrence -

Certains militants imaginent déjà Retailleau en présidentiable, le comparant à Nicolas Sarkozy, qui avait fait de son passage au ministère de l'Intérieur un tremplin pour devenir président en 2007, avec un discours sécuritaire empruntant à l'extrême droite.

Toutefois, si Bruno Retailleau a vu sa cote de popularité s'envoler après son entrée au gouvernement, "depuis 2-3 mois, elle stagne, voire baisse", note Mathieu Gallard : "Il a eu une période où il a bénéficié d'une montée en notoriété, il était nouveau, il avait des propos forts qui marquaient. Maintenant, les Français et l'électorat de droite vont attendre des résultats".

Dans les projections, il ne rivalise pas encore avec l'ancien Premier ministre d'Emmanuel Macron (2017-2020) Edouard Philippe, ex-LR, crédité de 21% d'intentions de vote (contre 12-13% pour lui) dans un sondage publié mardi. Et il reste toujours loin derrière le parti d'extrême droite RN, crédité de 30 à 31% d'intentions de vote, selon le même sondage.

Plus que côté RN, "sa marge de progression, c'est plutôt le bloc central", souligne Frédéric Dabi, rappelant que son discours s'apparente à la ligne de François Fillon, dont il a été un fidèle et "qui a fait 20% au premier tour (de la présidentielle) en 2017". "Ce n'est pas une ligne minoritaire".


La Grande mosquée de Paris s'inquiète d'une "stigmatisation" mais appelle à la "cohérence"

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz (à droite), et le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, arrivent à la Grande Mosquée de Paris pour assister à l'"Iftar des ambassadeurs" afin de rompre leur jeûne pendant le mois sacré du Ramadan, le 18 mars 2025. (AFP)
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz (à droite), et le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, arrivent à la Grande Mosquée de Paris pour assister à l'"Iftar des ambassadeurs" afin de rompre leur jeûne pendant le mois sacré du Ramadan, le 18 mars 2025. (AFP)
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  • Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, s'est inquiété jeudi d'une "stigmatisation" des musulmans au nom de la lutte contre l'islamisme
  • La Grande mosquée "a toujours défendu une vision de l’islam compatible avec la lettre et l’esprit des principes de la République", et "toujours refusé que l'islam soit dévoyé à des fins politiques visant à fracturer la communauté nationale"

PARIS: Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, s'est inquiété jeudi d'une "stigmatisation" des musulmans au nom de la lutte contre l'islamisme, tout en appelant les pouvoirs publics à la "cohérence", après la publication d'un rapport sur le sujet.

La Grande mosquée "a toujours défendu une vision de l’islam compatible avec la lettre et l’esprit des principes de la République", et "toujours refusé que l'islam soit dévoyé à des fins politiques visant à fracturer la communauté nationale", affirme le recteur dans un communiqué.

Mais "elle refuse aussi que la lutte légitime contre l'islamisme ne devienne un prétexte pour stigmatiser les musulmans et servir des agendas politiques particuliers", ajoute le texte, en déplorant "la construction d'un problème musulman et l'élaboration insidieuse d'un discours discriminatoire de plus en plus décomplexé".

M. Hafiz réagissait à un rapport sur l'islamisme politique présenté mercredi en Conseil de défense, qui met en garde contre un entrisme "par le bas", au niveau local et associatif, mené par les Frères musulmans.

Le rapport cible notamment Musulmans de France (MF), qui a succédé en 2017 à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), et est présenté comme "la branche nationale" des Frères musulmans en France.

Or MF "maintient historiquement une relation privilégiée avec la Grande Mosquée de Paris" et entretient "des liens très étroits" avec "une quinzaine" de ses mosquées, affirme le texte que l'AFP a pu consulter.

A propos de ce "dialogue", Chems-eddine Hafiz souligne que "ce sont les pouvoirs publics qui ont choisi de faire de l'UOIF d'abord, et de Musulmans de France ensuite, un acteur important de l'islam en France, et de l'inviter à la table de la République".

En 2003, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait fait entrer l'UOIF dans le Conseil français du culte musulman (CFCM) naissant, avant de se rendre à son grand rassemblement annuel du Bourget.

En 2020, Musulmans de France avait fait partie des instances reçues par Emmanuel Macron dans l'optique d'un futur conseil national des imams chargé de labelliser leur formation.

"Il est curieux de s'étonner que la Grande Mosquée de Paris puisse être simplement l'un des interlocuteurs de cet acteur légitimé par les institutions républicaines depuis de longues années", ajoute le recteur, qui "appelle les responsables politiques à faire preuve de cohérence" et met en garde contre toute "surenchère politicienne" dans le débat.