Quand la pierre raconte la vie et la langue anciennes de Haïl

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Publié le Samedi 10 mai 2025

Quand la pierre raconte la vie et la langue anciennes de Haïl

  • Les écritures thamudiques et les pétroglyphes gravés dans la roche à Hail offrent un aperçu des civilisations de la péninsule arabique il y a des milliers d'années

LA MECQUE : Gravées dans la roche de Hail, à travers ses montagnes et ses plateaux, les inscriptions thamudiques constituent un témoignage durable d'une civilisation qui s'est épanouie il y a des milliers d'années.

Plus que de simples marques, ces inscriptions constituent des archives visuelles qui offrent un riche aperçu de la vie, des croyances, des coutumes et de la langue des anciens Arabes, en préservant leurs noms, leurs expressions et leurs expériences quotidiennes.

Interrogé par Arab News, Mamdouh al-Fadel, chercheur sur l'histoire de Hail et les anciennes inscriptions arabes thamudiques, a déclaré que l'écriture thamudique était l'une des premières formes d'écriture arabe les plus importantes.

« Ces inscriptions offrent un aperçu détaillé de la vie religieuse et sociale. Elles conservent une trace vivante des noms et du vocabulaire arabe ancien », a-t-il affirmé. 

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Les écritures thamudiques ont été découvertes dans de nombreuses régions, en particulier dans le nord, notamment à Hail, Tayma, Tabuk et AlUla.  (Fourni)

« Elles représentent également les animaux qui habitaient la région à l'époque, tels que les chameaux, les bouquetins, les gazelles, les lions, les guépards et les autruches, ce qui permet d’imaginer l'environnement désertique et du mode de vie de l'époque », a-t-il raconté. 

M. al-Fadel a indiqué que parmi les sites les plus importants préservant ces arts rupestres et ces inscriptions figurent Jabal Umm Sinman dans la ville de Jubbah, ainsi que les sites de Yatab, de la montagne Janine, de la montagne Al-Tuwal, d'Al-Julf, d'Habran, d'Al-Musma et d'Arnan.

Il a déclaré que la richesse du vocabulaire et la diversité des noms trouvés sur ces sites reflètent la profondeur et la complexité de la vie sociale et culturelle à cette époque.

Il a souligné l'impact global significatif de ces découvertes, qui ont fait des sites d'inscription de Hail des destinations importantes pour les chercheurs et les visiteurs du monde entier.

Plusieurs de ces sites, tels que Jubbah, Jabal Al-Manjor et Jabal Raat à Shuwaymis, figurent sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, ce qui témoigne de leur profonde importance archéologique et de leur valeur culturelle à l'échelle mondiale.

M. al-Fadel a déclaré que le ministère de la culture préservait ces anciens pétroglyphes en documentant les sites archéologiques, en procédant à des inspections régulières et en encourageant la recherche continue et les études universitaires.

Interrogé sur les aspects les plus impressionnants de la vie décrits dans les inscriptions, M. al-Fadel a expliqué : « Elles révèlent une mine d'informations sur les rituels religieux, les diverses techniques de chasse et les outils utilisés, tels que les arcs et les flèches, les lances et même les boomerangs ». 

« Les inscriptions décrivent également des stratégies de chasse astucieuses, des occasions festives telles que des danses de mariage, des méthodes d'adaptation à l'environnement désertique, la domestication d'animaux et des scènes de courses de chevaux et de chameaux, le tout illustré avec un réalisme et un niveau de détail remarquables », a-t-il raconté. 

Les inscriptions thamudiques de Hail sont des trésors historiques intemporels qui nous transportent aux confins de l'antiquité, plaçant le royaume parmi les premiers berceaux de la civilisation humaine.

Saad al-Sharif, chercheur en inscriptions arabes anciennes, note que l'écriture thamudique est l'un des systèmes d'écriture les plus anciens et les plus significatifs utilisés dans la péninsule arabique.

Il a été découvert dans de nombreuses régions, en particulier dans le nord, notamment à Hail, Tayma, Tabuk et AlUla.

Il a précisé que l'écriture n'est pas directement attribuée à la tribu des Thamud, mais que les spécialistes ont adopté le terme "thamudique" comme étiquette pratique pour la classer.

L'écriture englobe des milliers d'inscriptions rédigées dans diverses langues et dialectes arabes anciens.

M. al-Sharif a déclaré que les inscriptions thamudiques sont une source vitale pour comprendre l'évolution linguistique de l'arabe, agissant comme un lien de transition entre les écritures anciennes telles que le lihyanite et le nabatéen et l'écriture arabe moderne.

Il a souligné l'importance de poursuivre la recherche et l'exploration dans ce domaine afin d'approfondir la compréhension de l'histoire de la péninsule arabique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.