Quand l’art met en lumière les réalités cachées du Liban

Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ont dévoilé les résultats d'une décennie de recherche et d'expérimentation dans une exposition intitulée Remembering the Light. (Photo AN)
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ont dévoilé les résultats d'une décennie de recherche et d'expérimentation dans une exposition intitulée Remembering the Light. (Photo AN)
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Publié le Mercredi 14 mai 2025

Quand l’art met en lumière les réalités cachées du Liban

  • Les décombres des villes, des camps de réfugiés palestiniens et des chantiers de construction ont été réarrangés en images et en capsules transparentes
  • Les artistes, guidés par des archéologues, présentent l'histoire enchevêtrée de la ville à travers des formes sculpturales qui font écho à la terre et au sable rouge utilisés pour recouvrir le sol

BEYROUTH : Les amateurs d'art peuvent se lancer dans une exploration étonnante avec Joana Hadjithomas et Khalil Joreige dans les profondeurs des eaux et du sol du Liban, à la recherche des secrets cachés de ses mondes souterrains invisibles.

Au musée Sursock, dans la rue historique Sursock de Beyrouth, Hadjithomas et Joreige ont dévoilé les résultats d'une décennie de recherches et d'expérimentations dans une exposition intitulée "Remembering the Light" (Se souvenir de la lumière).

Cette exposition est une expérience transcendante qui explore diverses formes d'expression, en se penchant sur le temps, la mémoire et les profondes transformations des villes, des corps et de l'histoire.

Le résultat de cette recherche a pris la forme d'installations artistiques, de photographies et de sculptures qui racontent les subtilités de l'archéologie, avec des éléments imaginatifs et des références à la fragilité et à la permanence.

Ces œuvres évoquent des perspectives sur la matérialité, la mémoire et les récits non découverts, plongeant dans ce qui est enterré, oublié ou obscurci, à des profondeurs atteignant 45 mètres, dans un remarquable voyage à travers le temps.

L'exposition tire son titre d'une vidéo réalisée en 2016, dans laquelle les deux artistes explorent le spectre de la lumière sous l'eau et la lueur qui émane de ses profondeurs, abordant le présent en collaborant avec des géologues, des archéologues, des poètes, des plongeurs et des scientifiques.

Les artistes ont déclaré qu'à travers les peintures de l'exposition, ils montrent comment "des phénomènes inattendus se produisent sous l'eau. La perception sensorielle change au fur et à mesure que l'on descend dans l'eau. Le spectre lumineux diminue et les couleurs s'estompent, le rouge disparaissant en premier, suivi de l'orange, du jaune, du vert et du bleu, jusqu'à ce que tout soit englouti dans l'obscurité. Cependant, lorsque le fond marin sombre est éclairé, les obstacles se souviennent de la lumière et la reflètent".

Hadjithomas et Joreige affirment que l'expérience vécue par les plongeurs qu'ils ont recrutés reflète les dangers auxquels sont confrontés les migrants qui traversent la mer Méditerranée. Ils ont accompagné cette expérience d'une scène de foulard tombant en cascade, symbolisant les souvenirs d'une guerre submergée par le temps.

L'exposition présente une pile de couches de terre portant les traces matérielles des périodes archéologiques et géologiques dans les villes de Beyrouth, Nahr Al-Bared au nord du Liban, et Tripoli, réalisées au cours de la dernière décennie.

Les décombres des villes, des camps de réfugiés palestiniens et des chantiers de construction ont été réarrangés en images et en capsules transparentes, révélant des scènes brisées de la vie des gens au fil du temps. La terre s'est donc transformée en un carnet sur lequel Hadjithomas et Joreige ont consigné les histoires effacées.

L'une d'entre elles se déroule dans le camp de Nahr Al-Bared (Cold River Bed), établi en 1948 et détruit après le conflit de 100 jours en 2007 entre Fateh Al-Islam et l'armée libanaise. Alors que les efforts de reconstruction commençaient et que les décombres étaient déblayés, des couches de ruines archéologiques sont apparues de manière inattendue : les vestiges de la mythique cité romaine d'Orthosia, qui aurait été détruite par un tsunami en 551 après Jésus-Christ.

Lors de l'exposition, les artistes, guidés par des archéologues, présentent l'histoire enchevêtrée de la ville à travers des formes sculpturales faisant écho à la fois à la terre et au sable rouge utilisés pour recouvrir le sol.

Un diaporama d'images ou de témoignages raconte une histoire qui mêle de manière vertigineuse déplacements humains, conflits militaires et découvertes archéologiques.

La matière extraite des carottes - sol, roches, argile et calcaire - est soigneusement conservée pour être analysée par les ingénieurs, avant toute construction.

Guidés par ces archéologues et géologues, les artistes ont collecté et resculpté ces restes de mondes enfouis pour rendre visibles les empreintes des occupations humaines successives, des bouleversements écologiques et des civilisations disparues.

L'histoire ne se déroule pas comme une succession cohérente de couches chronologiques, mais plutôt comme un enchevêtrement dynamique d'époques, marquées par des ruptures, où s'entremêlent traces et civilisations.

Joreige a consacré une partie de l'exposition à son oncle, enlevé en 1985 pendant la guerre civile libanaise, en reconstituant certains de ses souvenirs.

Il a rassemblé les films non développés qu'il pouvait trouver dans sa maison abandonnée, chacun durant 180 secondes, et avant qu'ils ne s'effacent, il les a imprimés sur des feuilles vierges, produisant de faibles impressions qui ne pouvaient être déchiffrées qu'en y regardant de plus près.

Joreige les décrit comme "une tentative de résister à la disparition".

« C'est une forme de deuil qui n'a pas encore trouvé de fin, des souvenirs qui se sont estompés mais qui ne disparaîtront pas », a-t-il conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.