Macron en Asie du Sud-Est pour porter la voix française face aux crises mondiales

Le président français Emmanuel Macron (C) attend sur les marches du palais présidentiel de l'Élysée d'accueillir le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (non photographié) avant une réunion et un dîner de travail, à Paris, le 22 mai 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) attend sur les marches du palais présidentiel de l'Élysée d'accueillir le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (non photographié) avant une réunion et un dîner de travail, à Paris, le 22 mai 2025. (AFP)
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Publié le Samedi 24 mai 2025

Macron en Asie du Sud-Est pour porter la voix française face aux crises mondiales

  • Emmanuel Macron débutera dimanche une tournée en Asie du Sud-Est, nouvelle déclinaison de la "stratégie indopacifique" de la France
  • Vietnam, Indonésie, Singapour: trois pays pour trois visites d'Etat en six jours

Hanoï, Vietnam: Emmanuel Macron débutera dimanche une tournée en Asie du Sud-Est, nouvelle déclinaison de la "stratégie indopacifique" de la France pour proposer une troisième voie entre Washington et Pékin et défendre ses positions sur les conflits en Ukraine et Gaza.

Vietnam, Indonésie, Singapour: trois pays pour trois visites d'Etat en six jours, où le président français veut se poser en partenaire "fiable" et "respectueux" de la "souveraineté" et de l'"indépendance" de ces Etats dans une région "prise entre les Etats-Unis et la Chine", a affirmé son entourage.

Emmanuel Macron est attendu dimanche soir à Hanoï, capitale du Vietnam, pays au passé colonial français, souvent douloureux, où il rencontrera lundi les dirigeants et mardi des acteurs du secteurs de l'énergie, autre thème-clé de la tournée.

La France espère faire valoir son expertise dans le nucléaire civil, au Vietnam comme en Indonésie, qui veut se convertir à cette énergie, même si d'autres pays, dont la Russie, sont sur les rangs.

A Jakarta, en Indonésie, il s'entretiendra aussi mercredi avec le secrétaire général de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), Kao Kim Hourn.

L'occasion de défendre la position française de "puissance d'équilibre", qui peut être vue avec bienveillance dans la région.

La volonté de la France "de s'engager résolument dans la géopolitique indopacifique offre au Vietnam un contrepoids utile face à l'influence grandissante de la Chine", estime ainsi Nguyen Khac Giang, chercheur au ISEAS-Yusof Ishak Institute de Singapour.

- "Double standard" -

Paris et Jakarta partagent une même "préoccupation" au sujet des "tensions qui règnent actuellement en raison de la rivalité entre les grandes puissances", abonde Lina Alexandra, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) dans la capitale indonésienne.

"Nous, nous défendons l'idée de règles du commerce international, nous ne souhaitons pas une jungle où la loi du plus fort s'impose", sera en substance le message du président français à ses partenaires du Sud-Est asiatique, selon un de ses conseillers. Pour mieux cibler en creux une Amérique qui met "une pression extrêmement forte" via les taxes commerciales de Donald Trump, et des autorités chinoises de plus en plus offensive sur les contentieux à la fois commerciaux et territoriaux, notamment en mer de Chine méridionale, a ajouté la présidence française.

Emmanuel Macron s'est d'ailleurs entretenu avant son départ avec son homologue chinois Xi Jinping, qui vient lui-même de faire une tournée régionale en passant par Hanoï, et auprès duquel il a plaidé pour des "conditions de concurrence équitables".

Enfin à Singapour, vendredi, le chef de l'Etat prononcera le discours d'ouverture du Shangri-La Dialogue, plus grand forum asiatique sur la sécurité et la défense.

Il entend marteler que "la guerre menée par la Russie en Ukraine est un conflit qui a des conséquences mondiales", "y compris pour l'Asie du Sud-Est", selon l'Elysée, puisqu'il "s'agit d'une remise en cause de la souveraineté" et que Moscou "déstabilise l'Asie" en "faisant combattre les soldats nord-coréens sur le sol européen contre les Ukrainiens et en soutenant les programmes balistique et nucléaire de la Corée du Nord".

Là aussi, la France veut se poser en partenaire de défense solide, notamment auprès de l'Indonésie, qui s'est fournie par le passé notamment en Russie pour ses avions de chasse. Jakarta "entend se diversifier" en la matière, pour "ne pas dépendre d'un seul fournisseur", assure Lina Alexandra.

Enfin, au Shangri-La Dialogue comme devant les étudiants universitaires qu'il rencontrera au Vietnam et en Indonésie, le président français veut tenter de tordre le cou à la vision d'un "double standard" européen et occidental entre la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza.

"Nous comprenons parfaitement les sensibilités des communautés musulmanes dans la région", a expliqué ce conseiller du président français, assurant vouloir démontrer que celui-ci est "particulièrement impliqué" pour "parvenir à la paix au Proche-Orient".

En vue de la conférence que coprésidera la France avec l'Arabie saoudite en juin à l'ONU sur la solution dite "à deux Etats", palestinien et israélien, la reconnaissance de l'Etat d'Israël est aussi "un enjeu" de l'étape en Indonésie, pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde, selon l'Elysée.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
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  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.


Macron en Norvège lundi et mardi avant le sommet de l'Otan

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
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  • "La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité"
  • Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi et mardi en Norvège pour renforcer la coopération notamment en matière de défense avant de se rendre au sommet de l'Otan, a annoncé jeudi l'Elysée.

Pour cette première visite d'un chef de l'Etat français dans le pays nordique depuis 1984, les deux pays "rehausseront leur relation au rang de partenariat stratégique, avec la signature d'un accord qui viendra structurer et renforcer des coopérations déjà denses en matière de sécurité et de défense, de compétitivité, d'innovation et de technologies avancées, de transition énergétique et écologique", a déclaré la présidence française.

"La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité", a-t-elle ajouté, après une étape de quelques heures au Groenland, territoire autonome danois, où Emmanuel Macron a exprimé dimanche la "solidarité européenne" face aux visées des Etats-Unis de Donald Trump.

Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient".

"En cette période d'incertitude, il est d'autant plus important de pouvoir discuter de nos intérêts et priorités communs", a indiqué de son côté le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, cité dans un communiqué.

"Nous sommes unis dans la lutte pour la liberté et l'indépendance de l'Ukraine. La France, avec le Royaume-Uni, dirige notamment les efforts visant à coordonner le soutien européen à l'Ukraine, auxquels participe également la Norvège", a-t-il ajouté.

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros.

Emmanuel Macron doit ensuite participer mardi et mercredi au sommet de l'Alliance atlantique à La Haye, aux Pays-Bas.