Yémen: nouvelles frappes israéliennes sur l'aéroport de Sanaa

Les raids menés mercredi ont touché des avions servant à "transporter des terroristes qui menaient des opérations contre l'État d'Israël", a affirmé l'armée israélienne. (AFP)
Les raids menés mercredi ont touché des avions servant à "transporter des terroristes qui menaient des opérations contre l'État d'Israël", a affirmé l'armée israélienne. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 28 mai 2025

Yémen: nouvelles frappes israéliennes sur l'aéroport de Sanaa

  • Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du pays et sont soutenus par l'Iran, ont mené des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza
  • "L'ennemi israélien a mené quatre frappes sur l'aéroport de Sanaa, visant la piste d'atterrissage et un avion de la compagnie aérienne yéménite", ont rapporté les médias des rebelles, Al-Massirah TV et l'agence Saba

SANAA: Israël a mené mercredi de nouvelles frappes sur l'aéroport de Sanaa au Yémen, contrôlé par les rebelles houthis, au lendemain de tirs sur le territoire israélien revendiqués par ces insurgés soutenus par l'Iran.

"L'ennemi israélien a mené quatre frappes sur l'aéroport de Sanaa, visant la piste d'atterrissage et un avion de la compagnie aérienne yéménite", ont rapporté les médias des rebelles, Al-Massirah TV et l'agence Saba.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait annoncé plus tôt que l'armée de l'air avait frappé des "cibles terroristes" à l'aéroport de Sanaa.

"Il s'agit d'un message clair et d'une continuation directe de la politique que nous avons établie : quiconque tire sur l'État d'Israël paiera un lourd tribut", a-t-il dit dans un communiqué.

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du pays et sont soutenus par l'Iran, ont mené des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ils ont visé aussi des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, notamment en mer Rouge, par où transite environ 12% du commerce mondial.

En riposte, l'armée israélienne a bombardé leurs positions à plusieurs reprises, faisant 33 morts, d'après un décompte de l'AFP basé sur les annonces des rebelles.

Mardi, les Houthis ont revendiqué deux attaques contre Israël, où l'armée a dit avoir intercepté un missile et un autre "projectile" en provenance du Yémen.

"Encore plus de force"

Selon le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, les frappes de mercredi répondent à "un principe simple: quiconque nous nuit, nous lui nuirons".

"Ceux qui ne comprennent pas cela par la force, le comprendront par encore plus de force", a-t-il dit dans un communiqué, en accusant une nouvelle fois l'Iran d'être derrière ces attaques.

"Les Houthis ne sont que le symptôme. La principale puissance derrière eux est l'Iran, et elle est responsable de l'agression venant du Yémen", a-t-il déclaré.

Téhéran a toujours nié fournir des armes aux rebelles yéménites.

Les raids menés mercredi ont touché des avions servant à "transporter des terroristes qui menaient des opérations contre l'État d'Israël", a affirmé l'armée israélienne.

"À l'instar des ports de Hodeïda et de Salif, qui ont été attaqués la semaine dernière, l'aéroport principal de Sanaa est régulièrement exploité par le régime houthi et utilisé à des fins terroristes", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a qualifié ces frappes d'"attaque barbare" et appelé à une "action arabe et internationale urgente".

L'aéroport de Sanaa, qui  n’accueille depuis 2022 qu'une liaison de la compagnie nationale Yemenia avec Amman, ainsi que des vols humanitaires opérés par l'ONU, avait déjà été visé par des frappes israéliennes dans la nuit du 6 au 7 mai.

Les autorités houthies avaient alors affirmé qu'il avait été "complètement détruit", avant d'annoncer la reprise des vols vers la Jordanie une dizaine de jours plus tard.

L'aéroport a repris une activité très limitée en 2022 à la faveur d'une trêve conclue entre les Houthis et le gouvernement yéménite, soutenu depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.

La guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts et plongé le pays le plus pauvre de la péninsule arabique dans l'une des pires crises humanitaires au monde.


L'Egypte tente de rassurer la Grèce sur le statut du monastère de Sainte-Catherine

L'Egypte a estimé qu'une décision de justice sur le monastère chrétien de Sainte-Catherine ne menaçait pas ce site sacré classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tentant d'apaiser les craintes des autorités grecques et ecclésiastiques.  Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï, à près de 500 km à l'est du Caire, est selon la tradition biblique l'endroit où Dieu s'est manifesté à Moïse. (AFP)
L'Egypte a estimé qu'une décision de justice sur le monastère chrétien de Sainte-Catherine ne menaçait pas ce site sacré classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tentant d'apaiser les craintes des autorités grecques et ecclésiastiques. Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï, à près de 500 km à l'est du Caire, est selon la tradition biblique l'endroit où Dieu s'est manifesté à Moïse. (AFP)
Short Url
  • Un tribunal du Sinaï a statué mercredi -dans le cadre d'un litige foncier entre le monastère et le gouvernorat du Sud-Sinaï- que le monastère "a le droit d'utiliser" le terrain, qui toutefois "appartient à l'Etat en tant que propriété publique"
  • Le chef de l'Eglise orthodoxe grecque, l'archevêque d'Athènes Mgr Ieronymos, a qualifié la décision de  "scandaleuse" car en violation des libertés religieuses

LE CAIRE: L'Egypte a estimé qu'une décision de justice sur le monastère chrétien de Sainte-Catherine ne menaçait pas ce site sacré classé au patrimoine mondial de l'Unesco, tentant d'apaiser les craintes des autorités grecques et ecclésiastiques.

Le monastère orthodoxe de Sainte-Catherine au pied du mont Sinaï, à près de 500 km à l'est du Caire, est selon la tradition biblique l'endroit où Dieu s'est manifesté à Moïse.

Un tribunal du Sinaï a statué mercredi -dans le cadre d'un litige foncier entre le monastère et le gouvernorat du Sud-Sinaï- que le monastère "a le droit d'utiliser" le terrain, qui toutefois "appartient à l'Etat en tant que propriété publique".

Le chef de l'Eglise orthodoxe grecque, l'archevêque d'Athènes Mgr Ieronymos, a qualifié la décision de  "scandaleuse" car en violation des libertés religieuses.

Selon lui, "le plus ancien monument chrétien orthodoxe au monde, le monastère sacré de Sainte-Catherine sur le mont Sinaï foulé par Dieu, entre dans une grande épreuve qui renvoie à d'autres époques sombres".

Mais le bureau du président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a estimé jeudi, dans un communiqué, que la décision de justice "consolide" au contraire le statut du site.

Et il "réitère son engagement total à préserver le statut religieux unique et sacré du monastère de Sainte-Catherine et à empêcher sa violation".

Le monastère, fondé au VIe siècle sur le site biblique du buisson ardent dans les montagnes du sud de la péninsule du Sinaï, est le plus ancien monastère chrétien continuellement habité au monde.

La région de Sainte-Catherine, qui comprend la ville éponyme et une zone naturelle protégée, fait l'objet d'un développement massif dans le cadre d'un mégaprojet gouvernemental controversé visant à attirer le tourisme de masse.

Certains observateurs estiment que ce projet a porté atteinte à l'écosystème de la réserve naturelle et menace le monastère ainsi que la communauté locale.

L'archevêque Ieronymos craint que le monastère va maintenant être "saisi et confisqué", malgré "de récentes promesses contraires faites par le président égyptien au Premier ministre grec".

Le ministre grec des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, a communiqué jeudi avec son homologue égyptien Badr Abdelatty, pour dire "qu'il n'y avait aucune marge pour dévier des accords entre les deux parties, exprimés par les dirigeants des deux pays", en mai à Athènes, a précisé sa porte-parole.

Dans une déclaration à l'agence de presse nationale égyptienne, le ministère égyptien des Affaires étrangères a assuré de son côté que les rumeurs de confiscation étaient "infondées".

Le porte-parole du gouvernement grec, Pavlos Marinakis, a noté que "la Grèce exprimera sa position officielle (...) lorsque le contenu officiel et complet de la décision de justice sera connu et évalué", confirmant l'engagement des deux pays à "maintenir le caractère religieux orthodoxe grec du monastère".

 


Soudan: les paramilitaires bombardent El-Obeid, 6 morts dans un hôpital

En février, l'armée soudanaise a brisé le siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région occidentale du Darfour. (AFP)
En février, l'armée soudanaise a brisé le siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région occidentale du Darfour. (AFP)
Short Url
  • "La milice a lancé une frappe de drone sur l'hôpital de l'Assurance sociale, faisant six morts et douze blessés", a déclaré à l'AFP une source au sein de l'armée
  • Les paramilitaires ont également mené des attaques dans des "quartiers résidentiels avec de l'artillerie lourde", ciblant notamment un deuxième hôpital, a ajouté cette même source

KHARTOUM: Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont bombardé vendredi la ville d'El-Obeid, dans le sud du Soudan, tuant six personnes dans un hôpital, ont rapporté des sources médicales et militaires.

"La milice a lancé une frappe de drone sur l'hôpital de l'Assurance sociale, faisant six morts et douze blessés", a déclaré à l'AFP une source au sein de l'armée.

Les paramilitaires ont également mené des attaques dans des "quartiers résidentiels avec de l'artillerie lourde", ciblant notamment un deuxième hôpital, a ajouté cette même source.

Une source médicale à l'hôpital principal d'El-Obeid a confirmé ce bilan, précisant que l'hôpital de l'Assurance sociale avait dû fermer en raison des dégâts causés par la frappe.

En février, l'armée soudanaise a brisé le siège paramilitaire de près de deux ans sur El-Obeid, située à un carrefour stratégique reliant la capitale Khartoum (à 400 km) à la vaste région occidentale du Darfour.

Ces dernières semaines, les combattants des FSR ont intensifié leurs attaques contre El-Fasher, dernier grand centre urbain du Darfour encore sous contrôle de l'armée, et les camps de déplacés environnants, Abou Chouk et Zamzam.

Jeudi, Les paramilitaires ont revendiqué la reprise de deux villes stratégiques dans la région du Kordofan, dans l'ouest du Soudan, dont al-Khoei, à 100 km à l'ouest d'El-Obeid.

Al-Khoei avait été brièvement reprise par l'armée il y a une dizaine de jours.

Alors que le conflit est entré dans sa troisième année, le pays reste de facto divisé en deux: l'armée contrôle le centre, l'est et le nord, tandis que les paramilitaires tiennent la quasi-totalité du Darfour et certaines parties du sud.

Le troisième plus vaste pays d'Afrique est déchiré, depuis avril 2023 par une guerre pour le pouvoir que se livrent le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et dirigeant de facto du pays depuis un coup d'Etat en 2021, et son ancien bras droit, Mohamed Hamdane Daglo, commandant des FSR.

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 13 millions de personnes et provoqué ce que l'ONU a décrit comme "la pire crise humanitaire" en cours dans le monde.


Gaza: un hôpital affirme que les forces israéliennes procèdent à une «évacuation forcée» des locaux

Un enfant blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Al-Awda dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, suite à une frappe israélienne, jeudi. (AFP)
Un enfant blessé reçoit des soins médicaux à l'hôpital Al-Awda dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, suite à une frappe israélienne, jeudi. (AFP)
Short Url
  • L'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé jeudi que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux
  • L'hôpital Al-Awda de Tel al-Zaatar est le seul hôpital encore en activité dans le nord de la bande de Gaza"

GAZA: L'hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé jeudi que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux dans le territoire palestinien où l'armée poursuit son offensive.

"Les forces d'occupation israéliennes procèdent actuellement à l'évacuation forcée des patients et du personnel médical à l'intérieur de l'hôpital Al-Awda de Tel al-Zaatar, le seul hôpital encore en activité dans le nord de la bande de Gaza", a déclaré l'hôpital dans un communiqué. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.