SANAA: Israël a mené mercredi de nouvelles frappes sur l'aéroport de Sanaa au Yémen, contrôlé par les rebelles houthis, au lendemain de tirs sur le territoire israélien revendiqués par ces insurgés soutenus par l'Iran.
"L'ennemi israélien a mené quatre frappes sur l'aéroport de Sanaa, visant la piste d'atterrissage et un avion de la compagnie aérienne yéménite", ont rapporté les médias des rebelles, Al-Massirah TV et l'agence Saba.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait annoncé plus tôt que l'armée de l'air avait frappé des "cibles terroristes" à l'aéroport de Sanaa.
"Il s'agit d'un message clair et d'une continuation directe de la politique que nous avons établie : quiconque tire sur l'État d'Israël paiera un lourd tribut", a-t-il dit dans un communiqué.
Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du pays et sont soutenus par l'Iran, ont mené des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.
Ils ont visé aussi des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, notamment en mer Rouge, par où transite environ 12% du commerce mondial.
En riposte, l'armée israélienne a bombardé leurs positions à plusieurs reprises, faisant 33 morts, d'après un décompte de l'AFP basé sur les annonces des rebelles.
Mardi, les Houthis ont revendiqué deux attaques contre Israël, où l'armée a dit avoir intercepté un missile et un autre "projectile" en provenance du Yémen.
"Encore plus de force"
Selon le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, les frappes de mercredi répondent à "un principe simple: quiconque nous nuit, nous lui nuirons".
"Ceux qui ne comprennent pas cela par la force, le comprendront par encore plus de force", a-t-il dit dans un communiqué, en accusant une nouvelle fois l'Iran d'être derrière ces attaques.
"Les Houthis ne sont que le symptôme. La principale puissance derrière eux est l'Iran, et elle est responsable de l'agression venant du Yémen", a-t-il déclaré.
Téhéran a toujours nié fournir des armes aux rebelles yéménites.
Les raids menés mercredi ont touché des avions servant à "transporter des terroristes qui menaient des opérations contre l'État d'Israël", a affirmé l'armée israélienne.
"À l'instar des ports de Hodeïda et de Salif, qui ont été attaqués la semaine dernière, l'aéroport principal de Sanaa est régulièrement exploité par le régime houthi et utilisé à des fins terroristes", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a qualifié ces frappes d'"attaque barbare" et appelé à une "action arabe et internationale urgente".
L'aéroport de Sanaa, qui n’accueille depuis 2022 qu'une liaison de la compagnie nationale Yemenia avec Amman, ainsi que des vols humanitaires opérés par l'ONU, avait déjà été visé par des frappes israéliennes dans la nuit du 6 au 7 mai.
Les autorités houthies avaient alors affirmé qu'il avait été "complètement détruit", avant d'annoncer la reprise des vols vers la Jordanie une dizaine de jours plus tard.
L'aéroport a repris une activité très limitée en 2022 à la faveur d'une trêve conclue entre les Houthis et le gouvernement yéménite, soutenu depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.
La guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts et plongé le pays le plus pauvre de la péninsule arabique dans l'une des pires crises humanitaires au monde.