Les Houthis enlèvent quatre journalistes et en emprisonnent un autre pour avoir critiqué leur chef

Le journaliste yéménite Mohamed Al-Miyahi a été enlevé et a disparu pendant un mois après avoir critiqué le groupe rebelle des Houthis dans un article, des émissions et des médias sociaux. (X/File)
Le journaliste yéménite Mohamed Al-Miyahi a été enlevé et a disparu pendant un mois après avoir critiqué le groupe rebelle des Houthis dans un article, des émissions et des médias sociaux. (X/File)
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Publié le Mercredi 04 juin 2025

Les Houthis enlèvent quatre journalistes et en emprisonnent un autre pour avoir critiqué leur chef

  • Le 24 mai, la Cour pénale spécialisée de Sanaa, capitale tenue par les Houthis, a condamné le journaliste yéménite Mohamed Al-Miyahi à 18 mois de prison pour avoir critiqué en ligne le chef des Houthis, Abdul Malik al-Houthi.
  • Le Comité pour la protection des journalistes et les autorités locales condamnent cette action, estimant qu'elle "illustre l'escalade des attaques des Houthis contre la liberté de la presse"

LONDRES : Au moins quatre journalistes ont été enlevés et un autre emprisonné pour avoir critiqué le chef des Houthis, a déclaré mardi le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance des médias.

Selon des rapports locaux, le photographe indépendant Abduljabbar Zayad, le journaliste d'Al-Araby Al-Jadeed Hassan Ziyad, le directeur du Soorah Media Production Center Abdulaziz Al-Noum et le chef adjoint du Syndicat des journalistes yéménites Walid Ali Ghalib ont été enlevés entre le 21 et le 23 mai.

Le 24 mai, la Cour pénale spécialisée de Sanaa, capitale tenue par les Houthis, a condamné le journaliste yéménite Mohamed Al-Miyahi à 18 mois de prison pour avoir critiqué en ligne le chef des Houthis, Abdul Malik al-Houthi.

Al-Miyahi a également été condamné à signer un engagement à ne pas reprendre son travail de journaliste et à payer une garantie de 5 millions de SR (20 500 dollars), qu'il perdrait s'il continuait à publier des documents critiques à l'égard de l'État.

La directrice régionale du CPJ, Sara Qudah, a condamné ces actions et a déclaré : "L'enlèvement d'au moins quatre journalistes et travailleurs des médias yéménites et la condamnation de Mohamed Al-Miyahi illustrent l'escalade des attaques des Houthis contre la liberté de la presse.

"Nous appelons les autorités houthies à libérer immédiatement tous les journalistes détenus et à cesser d'utiliser la loi et les tribunaux pour légitimer leur répression des voix indépendantes.

Le Syndicat des journalistes yéménites a également condamné l'enlèvement, le qualifiant de "campagne arbitraire visant les journalistes et la liberté d'opinion et d'expression".

Un communiqué publié par l'organisation indique que "le syndicat considère ces enlèvements comme une violation des droits de l'homme : "Le syndicat considère ces enlèvements comme une continuation de l'approche de répression et de ciblage des journalistes et des leaders d'opinion, et comme un comportement hostile envers la liberté d'opinion et d'expression, tenant le groupe Houthi entièrement responsable de la vie et de la sécurité des collègues détenus.

M. Al-Miyahi a critiqué les Houthis, soutenus par l'Iran, dans une série d'articles, d'émissions et de messages sur les réseaux sociaux. Dans son dernier article, avant son enlèvement en septembre 2024 et sa disparition forcée pendant plus d'un mois, il a accusé le groupe de supprimer la liberté d'expression et de "ne pas respecter les gens et de les traiter comme des troupeaux sans cervelle et inconscients".

En janvier, il a comparu devant un tribunal, accusé d'avoir "publié des articles contre l'État". Le YJS a qualifié le procès de "simulacre (...) où le verdict a été lu à haute voix par le juge à partir d'un téléphone portable à l'intérieur de la salle d'audience, violant ainsi les normes les plus élémentaires d'un procès équitable".

Le CPJ a accusé les Houthis, qui contrôlent Sanaa et gouvernent plus de 70 % de la population du Yémen, de gérer un "système judiciaire parallèle (...) largement considéré comme manquant d'impartialité" et a fait valoir que les poursuites contre Al-Miyahi violaient l'article 13 de la loi sur la presse du Yémen, qui protège les journalistes contre les sanctions pour avoir publié leurs opinions. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé un dépôt d'armes du Hezbollah au Liban

De la fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne à la périphérie du village de Jarmaq, dans le sud du Liban, le 28 septembre 2025. (AFP)
De la fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne à la périphérie du village de Jarmaq, dans le sud du Liban, le 28 septembre 2025. (AFP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir ciblé un dépôt du Hezbollah utilisé pour planifier des attaques, dénonçant une violation des accords bilatéraux
  • Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, les frappes israéliennes se poursuivent, alors que le Hezbollah refuse de déposer les armes face aux pressions internes au Liban

Jérusalem: L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir frappé un dépôt d'armes du Hezbollah dans le sud du Liban, dans un communiqué militaire.

"Ce dépôt était utilisé par l'organisation terroriste pour planifier et mener des attaques contre l’État d’Israël", selon le communiqué, qui précise que "la présence de ces infrastructures terroristes constitue une violation des accords conclus entre Israël et le Liban".

Le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié. Les hostilités ont tourné à la guerre ouverte en septembre 2024, avant un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

Israël continue cependant de frapper régulièrement des cibles du Hezbollah au Liban.

Le Hezbollah, qui dominait la vie politique au Liban, est soumis à une intense pression pour remettre ses armes à l'Etat libanais,et l'armée libanaise a élaboré un plan pour le désarmer, en commençant par le sud du pays, frontalier d'Israël. La formation pro-iranienne refuse de désarmer.


Liban: libération sous caution de l'ex-gouverneur de la Banque centrale

Le gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salameh, accorde une interview à l'AFP dans son bureau à Beyrouth, le 20 décembre 2021. (AFP)
Le gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salameh, accorde une interview à l'AFP dans son bureau à Beyrouth, le 20 décembre 2021. (AFP)
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  • Riad Salamé, accusé de détournements massifs et visé par plusieurs enquêtes au Liban et à l’étranger, a été libéré après avoir versé la plus grande caution de l’histoire judiciaire libanaise
  • L’ancien gouverneur, tenu pour responsable de la crise économique du Liban, demeure interdit de quitter le territoire, mais continue de clamer son innocence

BEYROUTH: L’ex-gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, accusé de détournements de fonds, a été libéré vendredi par la justice libanaise après avoir versé une caution record de plus de 14 millions de dollars, a indiqué un responsable judiciaire à l’AFP.

Âgé de 75 ans M. Salamé, qui a dirigé la banque centrale pendant trois décennies, fait face à de multiples accusations au Liban et à l'étranger, notamment de détournement de fonds, blanchiment d’argent et évasion fiscale. Il a toujours nié toute malversation.

Détenteur de la double nationalité française et libanaise, il avait été arrêté en septembre dernier et inculpé en avril pour le détournement présumé de 44 millions de dollars de la Banque centrale.

En août, la justice avait conditionné sa libération au versement d'une caution de plus de 20 millions de dollars assortie d'une interdiction de voyager d'un an, avant de réduire jeudi le montant à la demande de sa défense.

"Riad Salamé a quitté à l'instant l'hôpital de Bhannes (au nord de Beyrouth), où il était détenu et soigné sous surveillance sécuritaire", a déclaré le responsable judiciaire sous couvert d'anonymat.

Selon lui, l'avocat de M. Salamé, Mark Habka, "a payé la caution de 14 millions de dollars, et cinq milliards de livres libanaises" (environ 55.000 dollars)– le montant le plus élevé de l’histoire judiciaire libanaise – et le juge a signé les documents autorisant sa libération.

L’interdiction de voyager entre en vigueur dès le paiement de la caution, a précisé le responsable libanais.

Mark Habka a affirmé à la chaîne locale al-jadeed que son client était désormais "libre" et qu'"il n’existe aucune décision ordonnant son arrestation". Il a ajouté que "le paiement de la caution ne constitue en aucun cas une reconnaissance des faits reprochés, mais un respect de la décision judiciaire et de l’État de droit".

M. Salamé était détenu ces derniers mois dans un établissement médical près de Beyrouth en raison de la dégradation de son état de santé.

Un responsable judiciaire avait indiqué le mois dernier à l’AFP qu’il devait être automatiquement libéré début septembre, son mandat de détention préventive ayant expiré sans procès.

La justice avait déjà ordonné sa remise en liberté dans deux autres affaires en juillet.

L’ex-gouverneur est considéré comme l’un des principaux responsables de l’effondrement économique du Liban, que la Banque mondiale a qualifié de l’un des pires de l’histoire récente. Mais il a toujours défendu son bilan, affirmant être un "bouc émissaire".

Il a quitté ses fonctions fin juillet 2023 et répète que sa fortune provient d’investissements privés et de sa carrière antérieure au sein de la société américaine Merrill Lynch.


Les différends israélo-palestiniens ne sont pas insurmontables, selon le ministre saoudien des Affaires étrangères

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, à l'ONU. (Reuters)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, à l'ONU. (Reuters)
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  • Le prince Faisal : « S’il y a une volonté sérieuse… un État palestinien pourrait voir le jour dans un délai relativement court »
  • Il prévient que la reconstruction de Gaza doit faire partie d'une solution à long terme, et non d'une nouvelle solution à court terme.

​​​​​​NEW YORK : Les problèmes entre Israël et la Palestine ne sont pas insurmontables et pourraient être résolus par un processus négocié s’il existe une réelle volonté politique, a déclaré jeudi le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, à Arab News.

« Il faudra évidemment un processus de négociation entre la Palestine et Israël pour régler toutes les questions en suspens. Mais nous ne considérons pas ces problèmes comme insurmontables », a-t-il affirmé.

« S’il y a une volonté politique sérieuse — et nous savons que l’Autorité palestinienne est prête à aborder ces questions de manière raisonnable et pragmatique —, un État palestinien pourrait voir le jour dans un délai relativement court, un État durable et viable, capable de vivre en harmonie avec ses voisins, y compris Israël. »

Il s'exprimait à New York, en marge de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations unies, où la guerre à Gaza a largement dominé les débats entre dirigeants mondiaux.

Cette session a été précédée par la Conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États, coprésidée par l’Arabie saoudite et la France.

Elle s’est conclue par l’adoption de la Déclaration de New York, une feuille de route complète définissant des étapes concrètes et limitées dans le temps pour résoudre pacifiquement le conflit israélo-palestinien.

Cette déclaration, largement soutenue par l’Assemblée générale de l’ONU, présente un cadre multidimensionnel abordant les questions de gouvernance politique, de sécurité, d’aide humanitaire, de relance économique et de responsabilité juridique.

Elle appelle également à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la réunification de l’enclave avec la Cisjordanie sous l’autorité de l’Autorité palestinienne, à l’exclusion du Hamas, à la mise en place d’une mission temporaire de stabilisation dirigée par l’ONU, ainsi qu’à un arrêt de l’expansion des colonies israéliennes.

Le prince Faisal a exprimé l’espoir que la solution à deux États puisse être concrétisée prochainement, la décrivant comme la seule voie viable vers une paix et une stabilité durables dans la région.

« Est-ce que cela peut se faire dans un avenir proche ? Je l’espère sincèrement, car c’est la seule voie porteuse d’espoir, pour que tous, dans la région, puissent vivre dans la sécurité et la stabilité, de manière pérenne », a-t-il déclaré.

Le prince a rappelé que les fondations d’un futur État palestinien existent déjà en droit international, et qu’une paix durable exige des négociations de statut final menées de bonne foi.

« Les éléments constitutifs sont là. Ils sont clairement établis dans les résolutions fondatrices de l’ONU qui ont établi l’État d’Israël », a-t-il affirmé.

« Il y avait également une compréhension claire de la base de l’État de Palestine. Les frontières de 1967 sont reconnues par le droit international comme formant les frontières de l’État palestinien. »

Concernant la situation à Gaza, le prince Faisal a souligné l’ampleur de la réponse humanitaire internationale, tout en mettant en garde contre une approche de reconstruction limitée à court terme.

« L’aide d’urgence massive envoyée à Gaza montre bien l’engagement en faveur de sa reconstruction », a-t-il dit.

« Mais ce que je tiens à souligner, c’est qu’il est absolument essentiel que, lorsque nous passons — espérons-le bientôt — à un cessez-le-feu, cela ne soit pas un simple état transitoire. »

« Il est inacceptable que la communauté internationale soit appelée à reconstruire Gaza, après sa destruction par Israël, alors que les conditions sur le terrain laissent présager qu’une telle destruction pourrait se reproduire. »

Il a insisté sur le fait que les efforts de reconstruction doivent être durables et directement liés à une solution politique.

« Il est crucial que, parallèlement à l’aide immédiate à Gaza, la reconstruction soit durable, qu’elle soit menée une bonne fois pour toutes. »

« Et cela suppose, encore une fois, un accord final sur le statut de la Palestine, à travers l’établissement de l’État palestinien. »

Le prince Faisal a également indiqué à la presse, à New York, que les pays arabes et musulmans avaient clairement fait comprendre au président Donald Trump les dangers liés à toute annexion israélienne en Cisjordanie.

« Certains pays ont expliqué très clairement au président les dangers que représenterait une annexion, quelle qu’elle soit, en Cisjordanie — non seulement pour la perspective de paix à Gaza, mais pour toute forme de paix durable. »

« Et je suis convaincu que le président Trump a compris la position des pays arabes et musulmans. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com