Vision Golfe 2025: Nouvel élan pour le partenariat stratégique France–CCG

Éric Lombard, ministre de l’Économie. (Photo: fournie)
Éric Lombard, ministre de l’Économie. (Photo: fournie)
Ludovic Pouille, directeur de la diplomatie économique. (Photo: fournie)
Ludovic Pouille, directeur de la diplomatie économique. (Photo: fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 20 juin 2025

Vision Golfe 2025: Nouvel élan pour le partenariat stratégique France–CCG

  • Face aux défis climatiques, les pays du Golfe ont multiplié les efforts pour décarboner leur économie, tandis que la France met en œuvre son plan France 2030 pour une croissance verte
  • Le panel a souligné le rôle structurant que peut jouer la France dans cette transition, grâce à ses entreprises industrielles, son expertise en matière de renouvelables et ses partenariats dans l’hydrogène, l’eau et la gestion des déchets

PARIS : La troisième édition de Vision Golfe s’est tenue les 17 et 18 juin au ministère français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Rassemblant plus d’un millier de participants, cette plateforme stratégique a démontré  une nouvelle fois l’alignement croissant entre les ambitions économiques des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et les priorités industrielles et technologiques françaises.

Dès l’ouverture, Didier Boulogne, directeur général adjoint de Business France, et Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur et aux Français de l’étranger, ont souligné l’importance de transformer les relations bilatérales en actions concrètes au service des économies nationales.

--
Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur. (Photo: fournie)

Selon M. Saint-Martin les visions nationales portées par les pays du Golfe, comme la Vision 2030 en Arabie saoudite ou les stratégies de diversification du Qatar et des Émirats, offrent un terrain naturel de coopération pour la France, acteur clé de l’innovation industrielle et de la transition énergétique.

Diplomatie économique pour une croissance partagée

L’événement a été marqué par l’intervention du ministre qatari du Commerce extérieur, Ahmed Al Sayed, qui a insisté sur le rôle central de l’écosystème France-Golfe dans l’architecture économique mondiale : « Nos partenariats doivent dépasser le cadre commercial pour bâtir des écosystèmes de croissance partagée. »

Un message appuyé par Pascal Cagni, ambassadeur pour les investissements internationaux, qui a salué la capacité de la France à rester la première destination des investissements étrangers en Europe. Il a également souligné les 40 milliards d’euros annoncés lors de l’édition 2025 du sommet Choose France.

À ses côtés, Jean-Yves Le Drian, président d’Afalula, et Abeer Alakel, directrice générale de la Royal Commission for AlUla, ont mis en avant la transformation sans précédent de l’Arabie saoudite, portée par une jeunesse ambitieuse, une ouverture culturelle assumée et une volonté de coopération renforcée avec la France.

2030 en ligne de mire: accélérer les synergies

Le panel « Blueprints for 2030: Accelerating Visions 5 Years Ahead » a réuni des figures majeures telles que Mohamed Ben Laden (CAFS), Marie-Cécile Tardieu (Business France), Juan Leon (Estithmar Holding) et Sherif Shawki (PwC). Ensemble, ils ont plaidé pour une accélération des projets conjoints, en particulier dans les domaines de l’infrastructure, des investissements verts et des technologies stratégiques.

« Nous avons devant nous un horizon commun : celui de la souveraineté industrielle, de l’innovation durable et de la résilience économique », a affirmé Marie-Cécile Tardieu.

Une transition verte en action

La transition écologique a occupé une place centrale dans les débats de Vision Golfe 2025. Le panel « Innover pour la durabilité : gérer l’eau, les déchets et l’énergie dans le Golfe », a réuni Julien Pouget (TotalEnergies), Charles-Emmanuel de Beauregard (QNB), Dr Fernando Diaz Lopez (HEC Paris), Maher Al Kaabi (Alserkal) et Derek Rushgrove (Crédit Agricole CIB).

Les panélistes ont souligné l’urgence d’accélérer la transformation durable dans un contexte d’engagements ambitieux de part et d’autre : Saudi Vision 2030, UAE Net Zero 2050 et France 2030.

Julien Pouget a détaillé l’intégration croissante des renouvelables dans la stratégie régionale de TotalEnergies, insistant sur le rôle de la R&D et des partenariats intersectoriels.

Derek Rushgrove et Charles-Emmanuel de Beauregard ont mis en avant la mobilisation croissante du secteur financier en faveur des projets bas carbone, portés par une liquidité régionale robuste et des modèles de financement innovants.

Sur le plan stratégique, Maher Al Kaabi a insisté sur l’importance des échanges de savoir-faire entre la France et le Golfe, évoquant notamment le rôle croissant du secteur privé émirien dans l’exportation de technologies durables au niveau régional. Il a appelé à un renforcement des partenariats transfrontaliers pour mutualiser les efforts d’innovation.

Enfin, Dr Fernando Diaz Lopez a rappelé l’importance du capital humain dans cette transition, soulignant le rôle clé de l’éducation et de la recherche pour construire des économies résilientes.

Tous ont convenu que la question n’est plus de savoir si la transition aura lieu, mais comment l’accélérer collectivement et efficacement.

Une plateforme stratégique pour un monde en mutation

Organisé autour de dix axes majeurs — allant de l’IA à la mobilité, en passant par la santé, l’éducation, le luxe et l’agroalimentaire — Vision Golfe 2025 confirme sa place comme événement incontournable de la diplomatie économique franco-golfienne.

Alors que le monde fait face à des recompositions géopolitiques et technologiques sans précédent, la France et le CCG renforcent leur dialogue au service d’un partenariat durable, innovant et mutuellement bénéfique.

--
La troisième édition de Vision Golfe s’est tenue les 17 et 18 juin au ministère français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. (Photo: fournie)

Placer l’économie et l’innovation au cœur du partenariat

La deuxième journée a débuté par l’allocution de Éric Lombard, ministre de l’Économie. Soulignant avoir effectué deux visites officielles dans le Golfe en six mois, il a rappelé que « nos pays partagent une situation géostratégique commune à la croisée des échanges mondiaux, mais aussi des défis similaires : géopolitiques, climatiques, technologiques ».

« Je suis convaincu que le développement de nos relations économiques est une voie vers la paix. Le dialogue entre la France et les pays du Golfe doit être renforcé pour bâtir un avenir plus sûr, plus vert et plus prospère », a-t-il affirmé.

M. Lombard a également salué l'engagement des Émirats arabes unis dans la création d’un campus dédié à l’IA en France, ainsi que les investissements records dans le numérique et la souveraineté industrielle.

Réussir en France et dans le Golfe : stratégies croisées

Le panel « Réussir en France et dans le marché du Golfe », a abordé les enjeux pratiques de l’expansion bilatérale.

Sossy Ingirkochain (FAB) a rappelé le rôle clé des banques dans le financement de projets innovants : « Notre équipe dédiée soutient les investissements dans les énergies renouvelables, l’IA et les infrastructures stratégiques. »

Khalifa Al Yaqout a souligné que le Golfe est devenu un hub juridique et financier mondial, citant la réforme du droit de l’arbitrage en Arabie saoudite, la montée en puissance de l’ADGM à Abou Dhabi, du DIFC à Dubaï ou encore de la Qatar International Court.

Franck Latinier (Momentum MENA) a encouragé les entreprises françaises à ne pas sous-estimer la préparation : « L’intelligence économique est une clé du succès. Elle est désormais accessible même aux PME. »

Denis Le Fers (Bpifrance) a rappelé que « les opportunités ne concernent pas que les grandes entreprises. Nous devons mieux accompagner les startups, notamment dans l’IA. Des acteurs comme Mistral AI envisagent déjà une implantation dans le Golfe. »

Enfin, Said El Saadi (Access KSA) a conclu sur l’ambition saoudienne post-2030 : « Ce qui impressionne en Arabie saoudite, ce n’est pas le changement, mais son acceptation rapide. Nous ne parlons plus seulement du marché local, mais d’un tremplin vers les marchés mondiaux. »

Une ambition partagée et durable

En clôture de ces deux journées, Claire Cheremetinski, directrice générale adjointe du Trésor, et Ludovic Pouille, directeur de la diplomatie économique, ont salué l’esprit de co-construction qui a animé l’événement.

Vision Golfe n’est pas seulement un forum : c’est un accélérateur de projets et un signal fort de volonté commune d’avancer ensemble.


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
Short Url
  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Short Url
  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Short Url
  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.