L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont «les locomotives de la région» selon le directeur de Business France Middle East

«Nous avons une relation politique et historique de grande qualité, basée sur la compréhension mutuelle, le respect. Cette Histoire qui lie la France et les pays du Golfe a toujours nourri cette relation fructueuse», déclare Axel Baroux. (Fournie)
«Nous avons une relation politique et historique de grande qualité, basée sur la compréhension mutuelle, le respect. Cette Histoire qui lie la France et les pays du Golfe a toujours nourri cette relation fructueuse», déclare Axel Baroux. (Fournie)
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Publié le Jeudi 15 mai 2025

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont «les locomotives de la région» selon le directeur de Business France Middle East

  • Vision Golfe revient pour une 2e édition, les 4 et 5 juin 2024, au ministère de l’Économie à Paris
  • L’événement de référence entre la France et les pays du Golfe vise à promouvoir les relations commerciales et économiques, en se basant sur une relation de longue durée

DUBAÏ: Après le succès de sa première édition, Vision Golfe revient pour une 2e édition, les 4 et 5 juin 2024, au ministère de l’Économie, des Finances, de l'Industrie et de la Souveraineté industrielle et numérique, à Paris. 

L’événement de référence entre la France et les pays du Golfe vise à promouvoir les relations commerciales et économiques, en se basant sur une relation de longue durée entre la France et ces derniers, et plus particulièrement, entre la France et l’Arabie saoudite. 

«Nous avons une relation politique et historique de grande qualité, basée sur la compréhension mutuelle, le respect. Cette Histoire qui lie la France et les pays du Golfe a toujours nourri cette relation fructueuse», déclare Axel Baroux, directeur Proche et Moyen-Orient de Business France, dans une interview accordée à  Arab News en français. 

Vision Golfe est une plate-forme visant à promouvoir la coopération commerciale dans des marchés à fort potentiel de croissance et une occasion de rencontrer les principaux acteurs économiques: ministres, start-up et cadres supérieurs, entre autres. 

«Vision Golfe, c'est un outil, le point de départ des négociations et des discussions. Toutefois, les discussions se poursuivent tout au long de l'année», explique-t-il. 

«Aujourd'hui, on estime à 13,7 milliards d'euros les investissements des pays du Golfe vers la France, selon les chiffres officiels de la Banque de France», indique M. Baroux, en soulignant que ces chiffres sont sous-estimés, car ils ne prennent pas en compte les investissements directs financiers. 

Malgré les défis auxquels l’économie mondiale est confrontée, les pays du Golfe continuent d’offrir une infrastructure propice à l’investissement et à l’attraction de talents, grâce à des politiques axées sur la diversification économique, le développement durable et la transition énergétique. 

Cette situation génère un environnement favorable à l’implantation d’entreprises dans différents secteurs tels que l'énergie et les nouvelles technologies. Des secteurs plus «traditionnels», comme la santé, l’éducation et le tourisme, sont également concernés. 

Étant les deux plus grands marchés d’une région marquée par une croissance considérable des échanges commerciaux, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) constituent aujourd’hui «les locomotives de la région», précise Axel Baroux. 

Une situation qui explique l'attrait des entreprises françaises qui viennent s'implanter, participer aux grands projets et aux échanges. 

Le directeur souligne sa participation à une délégation d'entreprises françaises en Arabie saoudite, avec plus de cent vingt entreprises sélectionnées par Business France et par le Medef. Étaient également présents des conseillers du commerce extérieur de la France, et Bruno Bonnell, le secrétaire général pour l'Investissement. 

«Nous avons été admirablement reçus. Des accords ont été signés avec STC et Business France. Nous nous sommes aussi rendus au Fonds public d’investissement (PIF) et nous avons eu des échanges avec le ministère de l’Investissement.» 

Par ailleurs, les EAU offrent de grandes opportunités aux entreprises françaises, avec «plus de six cents entreprises françaises présentes. C'est de l'emploi direct, ce sont des projets et une relation économique très solides», confirme Axel Baroux. 

VISION GOLFE - LE PROGRAMME

Vision Golfe est une plate-forme d’échanges, de réseautage et de signatures d’accords.

L’événement vise à présenter des réussites de grands partenariats qui contribuent aux stratégies des pays du Golfe.

Au programme, une allocution d’ouverture par le directeur général de Business France, Laurent Saint-Martin, en présence de ministres de France et de la région, et une séquence intitulée «The Gulf at the crossroads of Asia and Europe» pour commencer deux journées de panels et de B2B meetings.

Des discussions thématiques et des tables rondes sont prévues. Sur la liste des sujets qui seront abordés figurent:

  • La convergence des stratégies nationales
  • L’établissement de partenariats durables
  • Les démarches pour investir et s'implanter dans le Golfe
  • L’énergie du futur: énergie durable et gestion des ressources après la COP28
  • Les opportunités de coopération et d'investissement dans divers secteurs
  • La France comme destination la plus attractive d'Europe pour les investissements directs étrangers (IDE)

La diversification économique, l’innovation, l’intelligence artificielle, le développement des infrastructures et du transport, entre autres, figurent parmi les thèmes abordés durant la deuxième édition.

Un large panel d’invités et de conférenciers seront invités: Jean-Yves Le Drian, président de l'Agence française pour le développement d'AlUla; le PDG de Nidlip; le secrétaire général de l'UAE Investment Council et la participation d’Abu Dhabi Investment Office (Adio), de la Mohamed bin Zayed University, ainsi que des groupes koweïtiens et qataris parmi d’autres.

«Vision Golfe 2023 a été un grand succès. On souhaite faire encore mieux avec Vision Golfe 2024. Nous voulons surtout inscrire définitivement ce rendez-vous annuel dans la durée», déclare Axel Baroux.

Cet événement s’inscrit dans une dynamique d’accélération des partenariats commerciaux entre la France et les acteurs phares de la région pour promouvoir de nouvelles opportunités et favoriser les synergies potentielles dans divers secteurs d’activités.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".