Soucieux de son image, le golf renvoie Trump dans ses clubs

Ce n'est pas la première fois que les instances du golf américain prennent leurs distances avec Donald Trump (Photo, AFP)
Ce n'est pas la première fois que les instances du golf américain prennent leurs distances avec Donald Trump (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 janvier 2021

Soucieux de son image, le golf renvoie Trump dans ses clubs

  • Le futur ex-président, qui dénonce depuis deux mois un scrutin frauduleux à l'origine de l'élection de Joe Biden, est «un tricheur notoire au golf»
  • «C'est le président des Etats-Unis. On peut aimer, ne pas aimer sa personnalité ou sa politique, mais nous devons tous respecter la fonction», s'était défendu Woods en 2018

WASHINGTON: Donald Trump a la passion du golf, et si le microcosme de la petite balle blanche l'a longtemps traité avec les meilleurs égards, le vent commence à tourner au-dessus des greens depuis les incidents violents perpétrés mercredi par ses partisans à Washington. 
Sous le coup d'une nouvelle procédure de destitution, à neuf jours de l'investiture de Joe Biden, le président déchu semble devenir infréquentable pour les dirigeants de ce sport. Si on devait en utiliser le champ lexical, on dirait qu'il est dans le rough, ces herbes hautes dont il est si difficile de sortir sans dommage, voire dans la rivière. 
Dimanche, la PGA d'Amérique a décidé de ne pas organiser le Championnat PGA 2022 au Trump National à Bedminster, dans le New Jersey. « Notre marque était en jeu », a justifié Seth Waugh, le directeur général de l'instance organisatrice du tournoi du Grand Chelem. 
Ce parcours, où s'est déroulé l'US Open féminin 2017, malgré des commentaires sexistes tenus par le milliardaire lors de sa précédente campagne électorale, a été choisi en 2014 par la PGA d'Amérique. Qui a fait donc machine arrière, plus pour des raisons commerciales, liées à l'image, que politiques. 
Ce n'est pas la première fois que les instances du golf américain prennent leurs distances avec Trump. 
 

« Tricheur au golf » 

En 2015, la Fédération américaine avait annulé le PGA Grand Slam au Trump National de Los Angeles, après que celui-ci eut tenu des propos désobligeants sur les immigrants mexicains. Et en 2016, le circuit PGA avait décidé de déplacer une étape du Championnat WGC 2017 au Mexique, au lieu du club Doral, propriété de Trump à Miami. 
Lundi, la R&A, l'instance dirigeante du golf mondial, a annoncé que le complexe Trump Turnberry, en Ecosse, où s'est déjà tenu plusieurs fois le British Open, n'accueillerait pas de sitôt ce Majeur. 
Si elle n'a pas expressément avancé l'argument politique, la R&A l'a induit fortement: « nous n'y reviendrons pas tant que nous ne serons pas convaincus que l'accent sera mis sur le tournoi, les joueurs et le parcours. » 
Turnberry, Bedminster - où il à joué des centaines de parties durant son mandat -, font partie d'une liste de 17 parcours dont Trump est le propriétaire à travers le monde. 
Le futur ex-président, qui dénonce depuis deux mois un scrutin frauduleux à l'origine de l'élection de Joe Biden, est « un tricheur notoire au golf », selon Rick Reilly, auteur du livre « Commander in Cheat ». Il a notamment croisé les fers avec Tiger Woods et Rory McIlroy, qui ont eu après coup du mal à assumer ces « tee parties ». 
 

Woods embarrassé mais médaillé 

« C'est le président des Etats-Unis. On peut aimer, ne pas aimer sa personnalité ou sa politique, mais nous devons tous respecter la fonction », s'était défendu Woods en 2018. Tant et si bien qu'un an plus tard, il s'est vu remettre la Médaille présidentielle de la liberté des mains de Trump. 
McIlroy, qui a aussi joué avec le milliardaire en 2017, a lui assuré qu'il « ne le referait probablement pas ». « La journée passée a été très agréable. Il est très charismatique et a été gentil avec tout le monde... Mais cela ne veut pas dire que je suis d'accord avec tout ce qu'il dit. » 
Trump compte néanmoins des partisans, au premier rang desquels le légendaire Jack Nicklaus, vainqueur de 18 Majeurs, qui a voté pour le candidat républicain. « J'ai vu en lui une résolution et une détermination pour faire ce qui est juste pour notre pays », avait-il justifié. 
Jeudi dernier, au lendemain des incidents de Washington, Trump a remis d'autres Médailles de la liberté à deux anciens champions, la Suédoise Annika Sorenstam, qui a aussi soutenu sa candidature, et le Sud-Africain Gary Player. Ils ont aussitôt été critiqués pour avoir accepté d'être ainsi honorés.  
Autre partisan, l'entraîneur de football américain Bill Belichick, six fois vainqueur du Super Bowl avec les New England Patriots, a lui refusé de recevoir cette plus haute décoration civile, en raison des « tragiques évènements de la semaine passée ».  
Preuve qu'en NFL aussi, où de nombreux propriétaires de franchises sont notoirement pro-Trump mais 75% des joueurs sont noirs, le vent commence à tourner. 


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.