La Em Sherif Art Foundation réimagine les restaurants du monde entier comme des centres culturels

Em Sherif, PDG et cofondateur de la fondation artistique, Dani Chakour. (Fourni)
Em Sherif, PDG et cofondateur de la fondation artistique, Dani Chakour. (Fourni)
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Publié le Lundi 30 juin 2025

La Em Sherif Art Foundation réimagine les restaurants du monde entier comme des centres culturels

  • Avec 24 établissements à travers le monde, les responsables du restaurant libanais Em Sherif sont pleinement conscients de leur responsabilité lorsqu’il s’agit de partager la culture culinaire du pays avec un public international
  • Aujourd’hui, ils vont encore plus loin en lançant la Em Sherif Art Foundation, qui vise à accroître la visibilité des artistes dans les restaurants

DUBAÏ: Avec 24 établissements à travers le monde, les responsables du restaurant libanais Em Sherif sont pleinement conscients de leur responsabilité lorsqu’il s’agit de partager la culture culinaire du pays avec un public international.

Aujourd’hui, ils vont encore plus loin en lançant la Em Sherif Art Foundation, qui vise à accroître la visibilité des artistes dans les restaurants – à Doha, Monaco, Londres, Paris et Dubaï, entre autres – en cours de réaménagement en véritables centres culturels.

En début d’année, le café Em Sherif de Paris a ainsi présenté le travail du photographe libanais Ziad Antar. Dans le cadre de cette initiative, les convives de tous les restaurants Em Sherif se verront proposer trois menus : un menu de nourriture, un menu de boissons et un menu d’art, les invitant à s’engager dans l’histoire en constante évolution de l’art contemporain libanais.

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Kiev (2024), de Ziad Antar, au café Em Sherif à Paris. (Fourni)

Dani Chakour, PDG d’Em Sherif et cofondateur de la fondation artistique, s’est entretenu avec Arab News au sujet de cette initiative culturelle.

« Le menu artistique n’a pas de vocation commerciale ou financière. Il s’agit plutôt d’un catalogue présentant les œuvres d’art actuellement exposées », a-t-il déclaré.

La décision de se concentrer exclusivement sur les artistes libanais était intentionnelle, a-t-il ajouté.

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Potato Portraits​​​​​​ (2025), de Ziad Antar, au café Em Sherif à Paris. (Fourni)

« Au Liban, ce sont souvent les acteurs du secteur privé qui initient les démarches culturelles et artistiques d’envergure, en raison du soutien gouvernemental limité aux arts. Avec cette fondation, nous souhaitons apporter une véritable valeur ajoutée à nos artistes, en les aidant à obtenir la visibilité et la reconnaissance qu’ils méritent à l’échelle mondiale. »

« Nous avons besoin d’une participation active du secteur public : davantage de foires d’art, d’infrastructures modernes, de politiques fiscales avantageuses et de musées spécialisés. Sans ce soutien essentiel, nos artistes continueront d’être négligés malgré leur talent remarquable. »

M. Chakour, qui possède une collection personnelle de plus de 600 œuvres, a cité plusieurs figures majeures de la scène artistique internationale qui, selon lui, ont trouvé leur reconnaissance à l’étranger.

« Huguette Caland, Gibran Khalil Gibran, Etel Adnan, Mona Hatoum, Walid Raad, Yvette Ashkar, Amin Maalouf... Ce sont quelques-uns des noms les plus célèbres du Liban. Mais qu’ont-ils en commun ? Ils ont tous passé la majeure partie de leur carrière à l’étranger, dans des environnements offrant des écosystèmes favorables. »

« Ce n’est pas le reflet d’un manque de talent au Liban. Bien au contraire. C’est le reflet d’un déficit structurel : absence de soutien institutionnel, d’infrastructures, de financement public, de musées, de politiques culturelles et d’exposition internationale. »

« À la Em Sherif Art Foundation, nous sommes animés par la mission de combler ce fossé – de créer des opportunités au Liban et à l’étranger, pour que nos artistes n’aient plus besoin de quitter leur pays afin de s’épanouir », a conclu M. Chakour, précisant que des expositions consacrées à Christine Safa, Willy Aractengi, Ayman Baalbaki, Hussein Madi et Bibi Zogbé seront organisées dans les mois à venir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Critique : « Holes » est un excellent exemple de narration sobre et percutante

Ce drame discret et captivant suit Rakan, un homme d'une quarantaine d'années, qui retourne dans sa ville natale pour retrouver sa femme, Reem. (Photo Fournie)
Ce drame discret et captivant suit Rakan, un homme d'une quarantaine d'années, qui retourne dans sa ville natale pour retrouver sa femme, Reem. (Photo Fournie)
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  • Ce drame discret et captivant suit Rakan, un homme d'une quarantaine d'années, qui retourne dans sa ville natale pour retrouver sa femme, Reem.
  • Il lutte pour réintégrer une société qui ne lui fait plus confiance et dans laquelle il n'a plus sa place. 

DHAHRAN : le film saoudien Holes continue de faire parler de lui grâce à ses projections dans les festivals de cinéma à travers le monde. Ce drame discret et captivant suit Rakan, un homme d'une quarantaine d'années, qui retourne dans sa ville natale pour retrouver sa femme, Reem. Il lutte pour réintégrer une société qui ne lui fait plus confiance et dans laquelle il n'a plus sa place. 

Le film commence par une horloge littérale que nous ne voyons pas, qui tic-tac sans relâche dans l'intérieur vide d'une résidence, le son fort mais constant au milieu du silence donnant le ton.

Avec un tempérament fougueux mais maîtrisé et les yeux remplis de tristesse, nous découvrons que Rakan est sujet à des accès de rage. Il est dépeint comme n'ayant de tendresse que pour sa mère vieillissante et sa femme, tout en fuyant les hommes de son passé qui le hantent.

Le film ne s'attarde pas sur les détails, de nombreuses lacunes entachent l'histoire. Il se concentre plutôt sur la façon dont le poids de la réputation, du jugement et du silence étouffant façonne une personne qui tente de prendre un nouveau départ. 

Il met en vedette Mariam Abdulrahman et Meshal Almutairi, et a été produit par Ayman Alnaqeeb et Abdulrahman Altikhais.

Abdulmohsen Aldhabaan, le réalisateur de Holes, est un écrivain et cinéaste saoudien indépendant. Il a cofondé Talashi Films en 2008 et a réalisé plusieurs courts métrages ainsi qu'une série télévisée.

Son premier long métrage, Last Visit, sorti en 2019, a acquis une reconnaissance internationale, devenant le premier film arabe sélectionné pour la compétition East of the West au Festival international du film de Karlovy Vary. Il a également remporté le prix du jury au Festival international du film de Marrakech.

Avec « Holes », Aldhabaan poursuit son style caractéristique de narration calme et percutante, marquée par la retenue et la profondeur émotionnelle. 

Dans Holes, Aldhabaan construit un récit lent et réfléchi. Plutôt que de s'appuyer sur des dialogues ou des explications détaillées, le film explore les émotions à travers l'atmosphère de promenades solitaires nocturnes, évitement des petites flaques d'eau dans les ruelles, pauses prolongées et regards distants pour décrire l'isolement et les conflits intérieurs. Le rythme peut sembler lent à certains, mais il est délibéré, offrant un espace pour la réflexion et la montée de la tension.

Une image récurrente dans le film est celle d'un trou dans le mur de la nouvelle maison de Rakan et Reem. Il n'est jamais ignoré, mais jamais réparé non plus, et ce choix est révélateur. À un moment donné, il jaillit de l'eau alors que Reem tente de le boucher avec des tissus colorés, sans succès. Il inonde alors leur chambre et le couple tente de le contenir.

Le trou devient alors une métaphore puissante qui représente les blessures non cicatrisées, les problèmes irrésolus et les aspects de la vie qui restent exposés à l'examen ou à l'incompréhension. Il définit l'espace qui l'entoure : le trou est un personnage à part entière. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solidarité palestinienne à l'honneur à Glastonbury

Des drapeaux palestiniens flottent pendant le concert du groupe de rap irlandais Kneecap au festival de Glastonbury. (AFP)
Des drapeaux palestiniens flottent pendant le concert du groupe de rap irlandais Kneecap au festival de Glastonbury. (AFP)
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  • Le festival de Glastonbury 2025 fait les gros titres non seulement pour sa musique, mais aussi pour les puissants messages pro palestiniens qui résonnent sur ses scènes et dans la foule.
  • L'un des membres portait un tee-shirt portant l'inscription "We Are All Palestine Action", en référence au réseau d'action directe qui cible les usines d'armement fournissant Israël.

DUBAI : Le festival de Glastonbury 2025 fait les gros titres non seulement pour sa musique, mais aussi pour les puissants messages pro palestiniens qui résonnent sur ses scènes et dans la foule.

Le groupe de rap irlandais Kneecap a attiré l'une des plus grandes foules du festival sur la scène West Holts. Des dizaines de drapeaux palestiniens flottaient dans la foule alors que le concert s'ouvrait sur un montage audio de clips d'actualité évoquant les critiques et les déboires judiciaires du groupe. 

Mo Chara du groupe de rap irlandais Kneecap portant un keffieh au festival de Glastonbury. (AFP)
Mo Chara du groupe de rap irlandais Kneecap portant un keffieh au festival de Glastonbury. (AFP)

Les membres du groupe, qui arborent des keffiehs, ont entraîné le public dans des chants "Free Palestine" et "Free Mo Chara", entre deux morceaux très énergiques qui ont formé un grand "mosh pit". Ils ont également adressé un chant chargé d'épithètes au Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a déclaré qu'il ne pensait pas qu'il était "approprié" que Kneecap joue à Glastonbury.

L'un des membres portait un tee-shirt portant l'inscription "We Are All Palestine Action", en référence au réseau d'action directe qui cible les usines d'armement fournissant Israël.

Plus tôt dans la journée, le duo punk Bob Vylan avait également suscité la controverse en chantant "Mort à Tsahal". Cette déclaration a donné lieu à une enquête de police et à un débat plus large sur les limites de la liberté d'expression dans le cadre d'un spectacle vivant.

Les drapeaux palestiniens étaient visibles dans toutes les directions, brandis par les artistes, agités dans la foule, imprimés sur des T-shirts et des affiches. Des installations militantes, dont une projection cartographiant la destruction de Gaza, ont attiré les foules près du musée de l'Apocalypse, tandis que plusieurs artistes ont fait circuler une lettre ouverte appelant à un cessez-le-feu immédiat. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


À Paris, la mode masculine se veut plus audacieuse et colorée

Des mannequins présentent une création pour le défilé de la collection printemps-été 2026 de KidSuper Menswear dans le cadre de la Fashion Week de Paris, le 28 juin 2025. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)
Des mannequins présentent une création pour le défilé de la collection printemps-été 2026 de KidSuper Menswear dans le cadre de la Fashion Week de Paris, le 28 juin 2025. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)
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  • La Semaine de la mode masculine de Paris s'est révélée très créative et a soufflé un vent de fraîcheur contre la morosité ambiante.
  • Globalement, la mode masculine semble renouer avec une grande souplesse : pantalons évasés, longues vestes, chemises ouvertes, le tout dans une ambiance résolument détendue, souvent marquée par une tendance pyjama.

PARIS : Des couleurs dans tous les sens et des silhouettes adoucies : la Semaine de la mode masculine de Paris, qui s'achève dimanche, s'est révélée très créative et a soufflé un vent de fraîcheur contre la morosité ambiante.

Malgré une actualité pesante et les turbulences économiques que traverse le secteur du luxe, cette Fashion Week a été qualifiée de « shot de créativité qui fait un bien fou » par Alice Feillard, directrice des achats Homme aux Galeries Lafayette.

Adrien Communier, chef de rubrique mode chez GQ France, confirme que cette saison printemps-été 2026 « est beaucoup plus créative que les précédentes, qui étaient un peu plus ternes ».

Outre des looks plus inspirés, les deux spécialistes ont noté un climat plus apaisé, Alice Feillard soulignant la « bonne humeur » et l'« optimisme », tandis qu'Adrien Communier évoquait une « ambiance plus légère ».

« Comme il y a eu beaucoup de débuts, il y a eu beaucoup de renouveau. Et, du coup, je trouve que les gens étaient plus curieux », ajoute-t-il. 

Après un défilé remarqué pour femmes en mars, Julian Klausner a notamment fait sensation jeudi avec sa première collection masculine chez Dries Van Noten, tandis que les débuts très attendus de Jonathan Anderson chez Dior ont été acclamés vendredi.

Sur le podium, ce regain d'imagination s'est notamment illustré par une explosion de couleurs. Exit les tons marron et les pastels : l'été prochain se déclinera dans une palette de couleurs beaucoup plus profonde.

Saint Laurent a donné le ton dès le premier jour avec du violet, du bleu foncé, de l'orange et du vert mousse, suivi dans la foulée par les inspirations indiennes de Pharrell Williams chez Louis Vuitton.

Le fuchsia intense et le rouge sang chez Dries Van Noten ont également marqué les esprits, tandis que Kenzo a bombardé le podium de rose bonbon, de bleu piscine et de jaune poussin. 

Chez Dior Homme, la couleur se faisait plus rare, mais toujours intense — comme ce vert forêt éclatant sur un manteau trapèze. Les teintes s’exprimaient parfois sous forme d’imprimés : motif tigre chez Kenzo, ambiance safari enfantin chez Louis Vuitton, et floraisons élégantes chez Dior.

L’imprimé se déclinait également dans un style géométrique très pop et années 1970 chez Comme des Garçons Plus. Cette esthétique s’est largement retrouvée chez Amiri, Saint Laurent ou encore Junya Watanabe, notamment avec ses pantalons flare. Les rayures, elles, faisaient une apparition discrète mais généralisée, sans jamais dominer les silhouettes.

Globalement, la mode masculine semble renouer avec une grande souplesse : pantalons évasés, longues vestes, chemises ouvertes, le tout dans une ambiance résolument détendue, souvent marquée par une tendance pyjama.

« Il y a une espèce de nonchalance un peu assumée, un peu prestigieuse, d’avoir une silhouette très souple et toujours extrêmement bien pensée », observe Adrien Communier. Le néo-dandy de la saison dernière adopte ainsi une allure plus relâchée.

« C’est toujours le tailoring, ce style fondé sur le costume, qui reste omniprésent dans les collections, mais il se fluidifie. Il y a encore ce formalisme, mais beaucoup plus décontracté, qui reste très élégant, assoupli », ajoute Alice Feillard.

Côté accessoires, les sacs dominent, qu’ils soient portés à la main ou à l’épaule, aussi bien pour une soirée que pour un week-end.

Enfin, aux pieds, c’est le grand retour des tongs ,vues chez Officine Générale, Auralee ou même Hermès, « qui se portent de façon presque formelle », note Adrien Communier. Une preuve de plus que le chic et le décontracté ne sont plus incompatibles.