Un exercice d'alerte aérienne prépare les Taïwanais à une attaque chinoise

Taïwan a été brièvement paralysée jeudi par des sirènes d'alerte aérienne appelant des milliers d'habitants à se réfugier dans des abris souterrains lors d'un exercice simulant une attaque chinoise. (AFP)
Taïwan a été brièvement paralysée jeudi par des sirènes d'alerte aérienne appelant des milliers d'habitants à se réfugier dans des abris souterrains lors d'un exercice simulant une attaque chinoise. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 17 juillet 2025

Un exercice d'alerte aérienne prépare les Taïwanais à une attaque chinoise

  • "Chaque exercice permet à notre pays d'améliorer encore davantage sa capacité à se défendre," a déclaré jeudi le président taïwanais Lai Ching-te, affirmant que les exercices "ne soient pas destinés à provoquer"
  • Depuis son entrée en fonction l'année dernière, Lai Ching-te s'efforce de sensibiliser le public à la menace que représente, selon lui, Pékin

TAIPEI: Taïwan a été brièvement paralysée jeudi par des sirènes d'alerte aérienne appelant des milliers d'habitants à se réfugier dans des abris souterrains lors d'un exercice simulant une attaque chinoise.

Cet exercice civil annuel est organisé cette semaine dans plusieurs villes de Taïwan, parallèlement à des entraînements militaires, afin de préparer l'île à une éventuelle invasion de Pékin.

"Chaque exercice permet à notre pays d'améliorer encore davantage sa capacité à se défendre," a déclaré jeudi le président taïwanais Lai Ching-te, affirmant que les exercices "ne soient pas destinés à provoquer".

"Nous n'avons pas d'autre choix que de rester pleinement préparés", a-t-il ajouté.

Depuis son entrée en fonction l'année dernière, Lai Ching-te s'efforce de sensibiliser le public à la menace que représente, selon lui, Pékin.

La Chine considère Taïwan comme l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à unifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

A 13H30 (05H30 GMT), des sirènes ont commencé à retentir dans Taipei paralysant la capitale de 2,5 millions d'habitants pendant environ une demi-heure.

La circulation a été interrompue et les habitants ont été dirigés vers des abris en sous-sol et des stations de métro.

Tracy Herr, 50 ans, se rendait dans un temple quand elle a entendu la sirène de raid aérien. Elle s'est réfugiée dans une station de métro où d'autres personnes s'abritaient.

Montrant un groupe de jeunes femmes assises par terre et en train de discuter, Tracy Herr remarque que les Taïwanais ont "vécu trop confortablement trop longtemps" et que certains ne prennent pas l'exercice de raid aérien au sérieux.

Les exercices impliquent également une simulation de distribution d'aide en temps de guerre et un incident causant un grand nombre de victimes.

On pouvait voir dans la capitale taïwanaise jeudi des dizaines de personnes faisant la queue à trois points de distribution pour recevoir des sacs de riz, de l'huile de cuisson et du sel.

Taïwan a donné la semaine dernière le coup d'envoi de ses exercices militaires annuels, qui se terminent vendredi.

En plus des troupes taïwanaises, 22.000 réservistes sont mobilisés - le plus grand nombre jamais convoqués lors de ces manœuvres qui se déroulent depuis 1984, lorsque Taïwan vivait encore sous le joug de la loi martiale.

Quelques incidents 

"Il s'agit autant d'un entraînement que d'une sensibilisation de la population taïwanaise à la réalité de la guerre moderne", observe Kitsch Liao, membre de l'Atlantic Council, un groupe de réflexion américain.

Des troupes lourdement armées, équipées de missiles antiaériens Stinger fournis par les Etats-Unis, ont pris d'assaut le métro de Taipei lors d'un exercice nocturne.

Des lance-missiles mobiles de haute technologie provenant des Etats-Unis ont également été déployés autour de la capitale et ailleurs, à la vue de tous.

Et les clients d'un supermarché de Taipei ont récemment participé à un exercice simulant une frappe de missile chinois sur la ville.

"Je ne savais pas qu'il y aurait un exercice", a déclaré à l'AFP Yang Shu-ting, 70 ans, après y avoir pris part.

"Mon coeur battait très fort et j'étais inévitablement nerveux. Je pense que le but est de vous faire savoir où vous devez vous cacher si quelque chose arrive."

Les troupes ont également simulé divers scénarios, notamment du harcèlement dit "de zone grise" - un concept de relations internationales désignant des tactiques hostiles mais ne relevant pas de la guerre ouverte.

Plusieurs collisions mineures impliquant des véhicules militaires pendant les exercices ont mis en évidence la difficulté de manoeuvrer dans les rues étroites de Taïwan.

L'expert en défense Chieh Chung, chercheur au Strategic Foresight, un groupe de réflexion basé à Taipei, estime que de tels incidents sont "difficiles à éviter" dans les zones urbaines.

"A Taïwan, de nombreuses routes et ponts constituent des obstacles importants pour les véhicules blindés", explique-t-il.

"Cela devient donc un problème et un obstacle tant pour les forces attaquantes que pour les forces défensives."

 


La flottille pour Gaza a dû revenir à Barcelone à cause de vents violents

Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission. (AFP)
Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission. (AFP)
Short Url
  • Une vingtaine de bateaux avaient quitté Barcelone dimanche avec l'objectif “d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien” dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas
  • Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, les acteurs irlandais Liam Cunningham et espagnol Eduard Fernandez, ainsi que des élus européens et des personnalités publiques

BARCELONE: Des vents violents en Méditerranée ont contraint les bateaux partis dimanche de Barcelone vers Gaza, transportant de l'aide humanitaire et des centaines de militants pro-palestiniens dont la Suédoise Greta Thunberg, à retourner à leur port de départ, ont déclaré les organisateurs lundi.

"En raison de conditions météorologiques dangereuses, nous avons effectué un essai en mer puis sommes revenus au port pour laisser passer la tempête. Cela a entraîné un retard de notre départ afin d'éviter les complications avec les bateaux plus petits", a déclaré la Global Sumud Flotilla, sans préciser à quel moment les navires étaient revenus au port de Barcelone.

“Nous avons pris cette décision afin de privilégier la sécurité et le bien-être de tous les participants et d'assurer le succès de notre mission”, précise le communiqué.

Selon plusieurs médias espagnols, les organisateurs devraient se réunir lundi dans la journée pour décider de la reprise de la mission.

Une vingtaine de bateaux avaient quitté Barcelone dimanche avec l'objectif “d'ouvrir un corridor humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien” dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas.

Parmi les militants venus de dizaines de pays figurent la militante écologiste suédoise Greta Thunberg, les acteurs irlandais Liam Cunningham et espagnol Eduard Fernandez, ainsi que des élus européens et des personnalités publiques, dont l'ancienne maire de Barcelone Ada Colau.

Les navires de la Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe) ont prévu d'atteindre Gaza à la mi-septembre afin d'y acheminer de l'aide humanitaire, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation "catastrophique"

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Les représailles militaires israéliennes ont depuis fait au moins 63.459 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé de Gaza, jugés fiables par l'ONU.


Une rencontre entre Zelensky et des «dirigeants européens» prévue à Paris jeudi

Short Url
  • "Une telle rencontre est prévue" pour discuter des garanties de sécurité pour l'Ukraine "et pour faire avancer la diplomatie parce que les Russes sont en train de s'échapper à nouveau", a indiqué à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat
  • La participation du président américain Donald Trump à ce sommet à Paris "n'est pour l'instant pas prévue", a-t-elle ajouté

KIEV: Une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et plusieurs "dirigeants européens" est prévue jeudi à Paris, a annoncé lundi à l'AFP une source politique européenne alors que les efforts de Washington pour mettre fin à l'invasion russe de l'Ukraine semblent bloqués.

"Une telle rencontre est prévue" pour discuter des garanties de sécurité pour l'Ukraine "et pour faire avancer la diplomatie parce que les Russes sont en train de s'échapper à nouveau", a indiqué à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat.

La participation du président américain Donald Trump à ce sommet à Paris "n'est pour l'instant pas prévue", a-t-elle ajouté.

Les efforts diplomatiques pour trouver une issue à la guerre en Ukraine se sont accélérés ces dernières semaines sous la houlette de Donald Trump qui a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska en août, mais n'ont produit pour l'heure aucun effet concret.

L'Ukraine accuse la Russie de jouer la montre et de feindre de vouloir négocier pour mieux préparer de nouvelles attaques.

L'armée russe contrôle actuellement environ 20% du territoire ukrainien et a l'avantage sur le front.

La Russie a lancé son invasion de l'Ukraine en février 2022, pire conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale qui a fait des dizaines, voire des centaines de milliers de morts dans les deux pays.


Journalistes tués à Gaza: opération de RSF dans la presse internationale

Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.  Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire. (AFP)
Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire. (AFP)
Short Url
  • La campagne de lundi, à laquelle participent aussi L'Orient le jour (Liban), The Intercept (média d'investigation américain) ou die Tageszeitung (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes ayant tué cinq journalistes
  • "Ces organisations et rédactions dénoncent les crimes perpétrés par l’armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d’urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale

PARIS: Bandeau noir en Une du journal, message en page d'accueil du site internet ou éditoriaux: plus de 150 médias d'une cinquantaine de pays participent lundi à une opération pour dénoncer le nombre de journalistes tués à Gaza, à l’appel de Reporter Sans Frontières (RSF) et de l'ONG Avaaz.

"Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza par l’armée israélienne, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer": tel est le message affiché sur fond noir en Une notamment des quotidiens L'Humanité en France, Publico au Portugal ou La Libre en Belgique.

Le média en ligne Mediapart et le site du journal La Croix proposent un article présentant cette opération.

RSF a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste Hamas.

La campagne de lundi, à laquelle participent aussi L'Orient le jour (Liban), The Intercept (média d'investigation américain) ou die Tageszeitung (Allemagne), intervient une semaine après les frappes israéliennes ayant tué cinq journalistes à l'hôpital Nasser de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.

"Ces organisations et rédactions dénoncent les crimes perpétrés par l’armée israélienne contre les reporters palestiniens en toute impunité, appellent à leur protection et évacuation d’urgence, et exigent un accès indépendant de la presse internationale dans l’enclave palestinienne", explique RSF dans un communiqué.

L'organisation de défense de la presse indique avoir déposé quatre plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre les journalistes dans la bande de Gaza au cours des 22 derniers mois.

Depuis le début de la guerre, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien.

Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP reposant sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent désormais retenues dans la bande de Gaza dont une vingtaine présumés vivants.

L'offensive de représailles israéliennes a fait au moins 63.459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.