En Cisjordanie, des colons accusés de cibler les ressources hydriques palestiniennes

Subhil Olayan, opérateur de pompe à eau, surveille les écrans de la station de pompage située près de la source Ein Samiyah, près du village de Kafr Malik, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 juillet 2025. (AFP)
Subhil Olayan, opérateur de pompe à eau, surveille les écrans de la station de pompage située près de la source Ein Samiyah, près du village de Kafr Malik, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 juillet 2025. (AFP)
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Publié le Dimanche 20 juillet 2025

En Cisjordanie, des colons accusés de cibler les ressources hydriques palestiniennes

  • Soubhil Olayan a déclaré : « Il n'y a pas de vie sans eau », après une attaque qui a temporairement interrompu l'approvisionnement de plusieurs villages environnants.
  • Cette attaque s'inscrit dans une série d'incidents récents au cours desquels des colons ont été accusés d'avoir endommagé, détourné ou tenté de s'approprier des ressources en eau palestiniennes.

KAFR MALIK, TERRITOIRES PALESTINIENS :  Depuis son poste de surveillance situé sur une colline isolée de Cisjordanie occupée, Soubhil Olayan veille sur la source d'Ein Samiyah, un point d'eau vital pour des dizaines de milliers de Palestiniens.

Lorsque des colons israéliens ont récemment attaqué le réseau de puits, de pompes et de canalisations qu'il supervise, ce responsable du service local de l'eau a immédiatement saisi les enjeux.

« Il n'y a pas de vie sans eau », dit-il après une attaque qui a temporairement interrompu l'approvisionnement de plusieurs villages environnants.

La source alimente une station de pompage qui constitue, selon la société palestinienne chargée de sa gestion, la principale, voire l'unique, ressource en eau pour quelque 110 000 personnes. Elle est l'une des sources les plus cruciales de Cisjordanie, un territoire confronté à une pénurie chronique d'eau.

Cette attaque s'inscrit dans une série d'incidents récents au cours desquels des colons ont été accusés d'avoir endommagé, détourné ou tenté de s'approprier des ressources en eau palestiniennes.

« Les colons sont arrivés et ont commencé par briser la conduite principale. Et quand elle est cassée, nous devons automatiquement arrêter le pompage vers les villages », explique M. Olayan. « L'eau s'écoule alors dans la terre et s'infiltre dans le sol », ajoute-t-il.

Des techniciens sont intervenus dans la foulée pour réparer les dégâts.

Deux jours plus tard, des colons, dont certains étaient armés, se baignaient dans les bassins situés en contrebas de la source, tandis que M. Olayan surveillait la pression dans les canalisations et les images de vidéosurveillance à distance.

Le système indiquait une pression normale, y compris dans la conduite menant à son village de Kafr Malik. Cependant, les équipes de maintenance n'osaient plus s'approcher de la station par crainte pour leur sécurité.

Depuis le début de la guerre à Gaza, en octobre 2023, les attaques de colons contre des Palestiniens en Cisjordanie se sont multipliées. La semaine précédente, un Palestino-Américain de 20 ans a été battu à mort à Sinjil, un village voisin. 

Pour Issa Kassis, président du conseil d'administration de la Jerusalem Water Undertaking, qui gère la source d'Ein Samiyah, ces attaques sont un moyen de contrôler le territoire.

« Quand vous limitez l'accès à l'eau dans une région, les habitants finissent par partir vers des zones où l'eau est disponible », déclare-t-il à l'AFP. « Pour déplacer des populations, l'eau est le moyen le plus simple et le plus rapide. »

Depuis le début du conflit à Gaza, déclenché par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre 2023, plusieurs responsables israéliens ont publiquement plaidé pour l'annexion de la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, lui-même colon, a affirmé en novembre que 2025 serait l'année où Israël appliquerait sa souveraineté sur ce territoire palestinien.

M. Kassis accuse le gouvernement israélien de soutenir ces attaques, comme celle contre Ein Samiyah. L'armée israélienne a indiqué à l'AFP ne pas avoir eu connaissance de l'incident et n'avoir ainsi pas pu l'empêcher.

Ce n'est pas un cas isolé. Dans la vallée du Jourdain, des colons ont récemment détourné l'eau de la source d'Al-Auja en amont, selon Farhane Ghawanmeh, représentant de la communauté de Ras Ein Al-Auja. Deux autres sources de la région ont subi le même sort. 

À Dura al-Qaraa, un autre village qui utilise Ein Samiyah comme solution de secours, les habitants redoutent l'aggravation des sécheresses et dénoncent la gestion israélienne de l'accès à l'eau.

« Cela fait des années que plus personne ne cultive ici, les nappes ont trop baissé », explique Rafaa Kacem, membre du conseil local. Selon lui, la terre est désormais « quasiment à l'abandon ».

Bien que les pénuries existent depuis 30 ans, les villageois ne peuvent pas forer de puits, malgré la présence de sources locales.

« Nous n'avons aucune option : forer un puits est interdit », déplore-t-il.

Un projet proposé par l'ONU et la Banque mondiale a été abandonné en raison des restrictions légales.

Les terrains concernés se trouvent en zone C, qui couvre plus de 60 % de la Cisjordanie et reste sous contrôle total d'Israël.

Selon l'ONG israélienne B'Tselem, le cadre légal en vigueur entraîne de fortes disparités : 100 % des Israéliens, y compris dans les colonies, ont accès à l'eau courante chaque jour, contre seulement 36 % des Palestiniens en Cisjordanie.

À Dura al-Qaraa, Rafaa Kacem ne cache pas son inquiétude : « Chaque année, l'eau diminue et la crise s'aggrave. C'est de pire en pire. »


L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient avec Benjamin Netanyahu à Jérusalem 

L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails. (AFP)
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  • "Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner"
  • Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza

JERUSALEM: L'envoyé américain Jared Kushner s'entretient lundi à Jérusalem avec Benjamin Netanyahu, a indiqué le bureau du Premier ministre israélien sans fournir davantage de détails.

"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre actuellement dans son bureau à Jérusalem l'envoyé spécial et gendre du président américain (Donald) Trump, Jared Kushner", a déclaré le bureau de Netanyahu.

Selon des médias israéliens, la visite de Jared Kushner intervient alors que Washington intensifie ses efforts pour assurer le maintien du cessez-le-feu négocié par les États-Unis dans la bande de Gaza.

 


Frappe israélienne sur une route principale dans le sud du Liban: un mort 

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
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  • La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer
  • Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort"

BEYROUTH: Une frappe israélienne contre une voiture qui circulait sur la route reliant les principales villes du sud du Liban a tué un homme lundi matin, selon le ministère de la Santé, au moment où Israël intensifie ses attaques dans ce secteur.

La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer.

Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort".

Un journaliste de l'AFP a vu une voiture calcinée sur la route entre Saïda, principale ville du Liban sud, et Tyr, plus au sud. Des secouristes rassemblaient des restes humains, au milieu d'un embouteillage monstre sur cette route très fréquentée.

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.


Sanctions contre le Hezbollah: le Liban dit lutter contre le blanchiment d'argent

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
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  • La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah
  • Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du Hezbollah

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a affirmé dimanche à des responsables américains en visite au Liban que son pays appliquait "scrupuleusement" des mesures pour prévenir le blanchiment d'argent et le "financement du terrorisme".

Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.

La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah, tout en continuant à exercer des pressions sur les autorités libanaises pour qu'elles désarment ce mouvement.

Dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre, M. Aoun a déclaré avoir informé la délégation que "le Liban applique scrupuleusement les mesures adoptées pour prévenir le blanchiment d'argent, la contrebande ou leur utilisation dans le financement du terrorisme".

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change".

Le mouvement "utilise ces fonds pour soutenir ses forces paramilitaires, reconstruire son infrastructure terroriste et résister aux efforts du gouvernement libanais visant à affirmer son contrôle souverain sur l'ensemble du territoire libanais", indique le communiqué du ministère américain des Finances.

"Nous avons discuté des moyens avec lesquels nous pouvons collaborer pour stopper le flux d’argent en provenance d’Iran à destination du Hezbollah et créer un Liban plus sûr et plus prospère", a déclaré dimanche sur X le secrétaire adjoint au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, John Hurley, qui faisait partie de la délégation.

En septembre, l'émissaire américain Tom Barrack avait affirmé que le groupe recevait "60 millions de dollars par mois".

Affaibli par la guerre qui l'a opposé l'an dernier à Israël, le Hezbollah est sous intense pression pour désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre ses bastions au Liban.

M. Aoun a appelé dimanche à "faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques".