BERLIN : L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne prévoient de tenir de nouvelles discussions avec l'Iran sur son programme nucléaire cette semaine, a déclaré dimanche une source diplomatique allemande à l'AFP.
« Les E3 (France, Royaume-Uni, Allemagne) sont en contact avec l'Iran pour programmer de nouvelles discussions pour la semaine à venir », a indiqué cette source, alors que les puissances européennes ont menacé de rétablir les sanctions de l'ONU contre l'Iran si Téhéran ne reprenait pas les négociations.
Selon l'agence de presse iranienne Tasnim, Téhéran aurait accepté de tenir des discussions avec les trois pays européens, citant une source anonyme. Des consultations sont en cours concernant la date et le lieu de ces pourparlers, selon Tasnim.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a eu un entretien téléphonique la semaine dernière avec ses homologues britannique, français et allemand, ainsi qu'avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas.
Lors de cet appel, les diplomates européens ont fait part à M. Araghchi de « leur détermination à utiliser le mécanisme de « snapback » en l'absence de progrès concrets » vers un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien.
« Si aucune solution n'est trouvée d'ici la fin de l'été, le mécanisme de snapback reste une option pour le groupe E3 », a ajouté la source diplomatique allemande.
Ce mécanisme est prévu dans le cadre de l'accord sur le programme nucléaire iranien de 2015 (JCPOA), dénoncé par les États-Unis, qui n'en sont donc plus partie prenante, mais toujours en vigueur pour les autres parties (l'Iran, les E3, la Chine et la Russie). Une clause permet de rétablir des sanctions onusiennes contre Téhéran en cas de manquement à ses engagements.
L'Iran et les États-Unis avaient mené plusieurs séries de négociations nucléaires par l'intermédiaire de médiateurs omanais, avant que l'Iran ne lance, le 13 juin, une guerre de 12 jours contre Israël. La décision du président américain Donald Trump de se joindre aux frappes israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes a mis fin de facto aux négociations.
« L'Iran ne doit jamais être autorisé à acquérir une arme nucléaire. C'est la raison pour laquelle l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni continuent de travailler intensivement au sein du format E3 pour trouver une solution diplomatique durable et vérifiable au programme nucléaire iranien », a commenté la source diplomatique allemande.
L'accord de 2015 imposait des restrictions importantes au programme nucléaire de Téhéran, en échange d'un allègement des sanctions.
Mais cet accord, obtenu de haute lutte, a commencé à se déliter lorsque les États-Unis, sous la première présidence de Trump, se sont retirés en 2018 et ont de nouveau imposé des sanctions à l'Iran.