Marine Tondelier demande qu'Emmanuel Macron reçoive les chefs des partis de gauche avant de nommer un Premier ministre

Des manifestants célébrant le départ de François Bayrou. (AFP)
Des manifestants célébrant le départ de François Bayrou. (AFP)
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Publié le Lundi 08 septembre 2025

Marine Tondelier demande qu'Emmanuel Macron reçoive les chefs des partis de gauche avant de nommer un Premier ministre

  • La patronne des Ecologistes Marine Tondelier demande qu'Emmanuel Macron reçoive les chefs des partis de gauche, ensemble ou séparément, avant de nommer le prochain Premier ministre
  • "Je lui demande de nous recevoir avant tout allocution, avant toute décision"

PARIS: La patronne des Ecologistes Marine Tondelier demande qu'Emmanuel Macron reçoive les chefs des partis de gauche, ensemble ou séparément, avant de nommer le prochain Premier ministre, a-t-elle annoncé sur BFMTV.

"Je lui demande de nous recevoir avant tout allocution, avant toute décision", a expliqué Mme Tondelier, précisant qu'elle acceptait d'être reçue "seule ou avec (ses) collègues du Nouveau Front populaire", avec ou sans Jean-Luc Mélenchon, "comme il le souhaite". "Tout nous ira pourvu que nous ayons l'occasion de discuter avec le président", a ajouté celle qui réclame qu'un Premier ministre de gauche soit nommé.

 


Place Saint Michel, au cœur de Paris, la voix inébranlable de franco-israéliens, pour la Palestine

Chaque semaine, place Saint-Michel, ces voix refusent le silence. Elles rappellent que l’occupation et les massacres ne sont pas une fatalité, que des Israéliens eux-mêmes s’opposent à la politique criminelle menée en leur nom, et qu’il existe une autre voie que celle de la vengeance et de la haine. (AFP)
Chaque semaine, place Saint-Michel, ces voix refusent le silence. Elles rappellent que l’occupation et les massacres ne sont pas une fatalité, que des Israéliens eux-mêmes s’opposent à la politique criminelle menée en leur nom, et qu’il existe une autre voie que celle de la vengeance et de la haine. (AFP)
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  • Ce dimanche 7 septembre, comme chaque dimanche depuis le mois de juin, ils étaient plus d’une centaine à répondre à l’appel du collectif « Franco-Israéliens pour une pression internationale réelle sur Israël »
  • Ce rassemblement, au départ silencieux, commence par plus de trente minutes de marche. Les participants défilent sans drapeaux, mais brandissent des pancartes exprimant leur colère et leurs revendications : « Arrêtez le génocide »

PARIS: Chaque dimanche, la place Saint-Michel, au cœur de Paris, devient le théâtre d’une scène singulière et puissante : un collectif de Franco-Israéliens s’y rassemble pour dénoncer l’occupation et le massacre en Palestine.
Leur mobilisation, obstinée et courageuse, tranche avec le silence politique ambiant. Ils veulent rendre visible une voix étouffée : celle d’Israéliens qui refusent de cautionner le génocide en cours.

Ce dimanche 7 septembre, comme chaque dimanche depuis le mois de juin, ils étaient plus d’une centaine à répondre à l’appel du collectif « Franco-Israéliens pour une pression internationale réelle sur Israël », afin de participer à ce qu’ils appellent leur veillée hebdomadaire.

Ce rassemblement, au départ silencieux, commence par plus de trente minutes de marche. Les participants défilent sans drapeaux, mais brandissent des pancartes exprimant leur colère et leurs revendications : « Arrêtez le génocide », « Sanctionnez Israël maintenant », « Levez le blocus » ou encore « Arrêtez d’armer Israël ».

Au fil des semaines, le format de la veillée a évolué : elle débute désormais par deux ou trois courts témoignages de membres du collectif désireux d’expliquer leur engagement, avant que les participants ne se mettent à tourner silencieusement sur la place, pancartes à la main.
Récemment, en raison de la famine imposée par Israël aux habitants de Gaza, ils ont choisi de clôturer leurs rassemblements par un concert de casseroles, en solidarité avec une population affamée, errant dans l’enclave avec des gamelles et des récipients vides.

Arab News en français est allé à leur rencontre.

« Je suis franco-israélienne, sociologue, j’habite en France depuis vingt ans, et je lutte depuis plus de vingt ans contre l’occupation de la Palestine », raconte Mikhal.
Pour elle, la mobilisation hebdomadaire n’est pas un choix, mais une nécessité. Depuis deux ans, elle participe à toutes les manifestations :
« On fait tout ce qu’on peut pour mettre fin au génocide. On appelle la France, l’Union européenne et le monde entier à agir. »

Son constat est implacable : seule une pression politique et économique massive sur Israël peut faire cesser l’horreur.
« Il faut couper les aides, toute coopération économique, imposer des sanctions diplomatiques. C’est la seule manière pour que cette horreur cesse », insiste-t-elle.

Cet engagement a un prix : Mikhal est coupée d’une partie de sa famille restée en Israël. Son engagement pour la Palestine est un tabou :
« On ne peut pas vraiment en parler, c’est douloureux. »
Mais, résignée, Mikhal estime que « le prix est minime comparé à ce que subissent les Palestiniens ».

À ses côtés, Mikhaël, comédien installé en France depuis près de dix ans, revendique lui aussi une position inconfortable, mais nécessaire :
« Étant Israéliens, je pense que nous avons, et c’est triste à dire, plus de légitimité pour entamer ce genre d’action. »
« On peut difficilement nous accuser d’antisémitisme, et on a le devoir d’utiliser ce privilège pour dénoncer et sensibiliser », estime-t-il.

Lui aussi connaît la rupture familiale :
« Ma mère a fini par comprendre, mais la plupart de ma famille est en colère. Ils croient que c’est contre eux et ne comprennent pas que c’est aussi pour leur sécurité, pour mettre fin à cette folie », en cours depuis bientôt deux ans.

Son engagement l’a conduit à une décision radicale : ne plus retourner en Israël.
« La dernière fois que j’y suis allé, je ne pouvais pas ne pas voir l’occupation partout, la déshumanisation partout. Je n’ai plus envie d’y mettre les pieds. »
Pessimiste, Mikhaël ne croit pas voir la paix de son vivant, mais il garde une certitude :
« La justice est le préalable, et la reconnaissance de la souffrance palestinienne est incontournable. »

Autour d’eux, des Français soutiennent ce combat. Virginie, conseillère de Paris, refuse de rester spectatrice :
« Ne rien faire ou ne rien dire, c’est être complice du génocide. Alors je viens ici parce que je veux soutenir ces Franco-Israéliens », explique-t-elle, ajoutant qu’il faut « montrer qu’il existe une autre voix israélienne, humaniste, qui refuse la politique de Netanyahou et les logiques de vengeance ».

Pour elle, le combat est aussi politique : elle réclame la suspension de l’accord d’association Union européenne–Israël, un embargo total sur les armes et de vraies sanctions.
« La reconnaissance de l’État de Palestine est importante, mais elle reste symbolique si, dans le même temps, la population est exterminée », souligne-t-elle.

Virginie estime qu’une chape de plomb pèse sur le débat en France :
« Beaucoup de gens pensent comme moi mais n’osent pas le dire, par peur d’être traités d’antisémites », confie-t-elle.
« Oui, j’ai été accusée d’antisémitisme, même en tant qu’élue. On m’a dit que je serais morte politiquement si je continue, mais on ne peut pas céder à cette pression. »

Yaelle, autre membre du collectif, témoigne de la fragilité de cette mobilisation :
« Jusqu’ici, on a parfois été agressés par des Juifs français, mais la police nous a protégés. On est plus de cent, moitié Israéliens, moitié soutiens français. On a même dû aller au tribunal administratif quand nos rassemblements étaient interdits, et presque toujours, les interdictions ont été annulées. »

Ce qui frappe dans les témoignages, c’est la force de leur message :
« Ce n’est pas seulement la cause palestinienne, c’est une cause humaine, politique et universelle », rappelle Mikhal.
Virginie abonde : « C’est une question d’humanité. »

Chaque semaine, place Saint-Michel, ces voix refusent le silence. Elles rappellent que l’occupation et les massacres ne sont pas une fatalité, que des Israéliens eux-mêmes s’opposent à la politique criminelle menée en leur nom, et qu’il existe une autre voie que celle de la vengeance et de la haine.

La conviction du collectif, engagé dès le lendemain du 7 octobre 2023, est claire :
« Seule une mobilisation citoyenne massive pourrait briser le mur du silence. Si on était tous dehors, on ferait bouger les choses », lance Virginie.


L'Assemblée nationale renverse le gouvernement de François Bayrou lors d'un vote de confiance

Le Premier ministre français François Bayrou quitte l'Assemblée nationale après le résultat d'un vote de confiance sur le budget d'austérité du gouvernement, à l'Assemblée nationale à Paris, le 8 septembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou quitte l'Assemblée nationale après le résultat d'un vote de confiance sur le budget d'austérité du gouvernement, à l'Assemblée nationale à Paris, le 8 septembre 2025. (AFP)
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  • 364 députés, issus des rangs des oppositions allant de RN à LFI, ont voté contre la confiance au gouvernement tandis que 194, issus des rangs de la coalition gouvernementale, ont voté pour. 15 se sont abstenus
  • Mais les députés Les Républicains, membres de cette coalition et qui bénéficiaient d'une liberté de vote, se sont divisés : 27 ont voté pour la confiance, dont le chef du groupe Laurent Wauquiez, 13 contre, et 9 se sont abstenus.

PARIS: Les députés ont renversé lundi François Bayrou, en lui refusant la confiance à une nette majorité lors d'un vote qu'il avait lui-même sollicité sur l'état des finances publiques.

364 députés, issus des rangs des oppositions allant de RN à LFI, ont voté contre la confiance au gouvernement tandis que 194, issus des rangs de la coalition gouvernementale, ont voté pour. 15 se sont abstenus.

Mais les députés Les Républicains, membres de cette coalition et qui bénéficiaient d'une liberté de vote, se sont divisés : 27 ont voté pour la confiance, dont le chef du groupe Laurent Wauquiez, 13 contre, et 9 se sont abstenus.

Dans le détail, la quasi-totalité des groupes macroniste, MoDem et Horizons (parti d'Edouard Philippe), ont voté pour la confiance. Seule exception, l'élue macroniste du Nord Violette Spillebout, qui s'est abstenue, en raison des prises de position du Premier ministre sur l'affaire Bétharram, elle qui avait été co-rapporteure d'une commission d'enquête à ce sujet.

Les députés du Rassemblement national, leurs alliés ciottistes de l'UDR, les insoumis, les socialistes, les écologistes et le groupe des communistes et ultra-marins ont voté à l'unanimité contre. Les indépendants de Liot ont majoritairement voté contre (15 contre, 4 pour, 4 abstentions).

Le reste des voix provient de députés non inscrits (3 pour, 6 contre et une abstention).

François Bayrou, premier chef de gouvernement de la Ve République à être renversé lors d'un vote de confiance, présentera sa démission au président Emmanuel Macron mardi matin, selon l'un de ses proches.


10 septembre: la CGT accuse le gouvernement de tenter de «faire peur»

Le gouvernement tente de rendre "impopulaire" le mouvement pour "tout bloquer" le 10 septembre en faisant "peur", en évoquant des risques de violences, a dénoncé dimanche la CGT, alors que François Bayrou a assuré que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés" avant cette journée. (AFP)
Le gouvernement tente de rendre "impopulaire" le mouvement pour "tout bloquer" le 10 septembre en faisant "peur", en évoquant des risques de violences, a dénoncé dimanche la CGT, alors que François Bayrou a assuré que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés" avant cette journée. (AFP)
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  • "La dernière cartouche qui reste au gouvernement c'est de rendre impopulaires les mobilisations, c'est de faire peur", a commenté Sophie Binet, numéro un de la CGT, sur France 3
  • "Et c'est le discours que va tenter de faire monter monsieur Retailleau en faisant passer celles et ceux qui se mobilisent pour des personnes violentes"

PARIS: Le gouvernement tente de rendre "impopulaire" le mouvement pour "tout bloquer" le 10 septembre en faisant "peur", en évoquant des risques de violences, a dénoncé dimanche la CGT, alors que François Bayrou a assuré que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés" avant cette journée.

"La dernière cartouche qui reste au gouvernement c'est de rendre impopulaires les mobilisations, c'est de faire peur", a commenté Sophie Binet, numéro un de la CGT, sur France 3. "Et c'est le discours que va tenter de faire monter monsieur Retailleau en faisant passer celles et ceux qui se mobilisent pour des personnes violentes".

Son syndicat a annoncé son soutien aux mobilisations du mercredi 10 septembre, considérées comme une "première étape" pour dénoncer les projets budgétaires du gouvernement Bayrou.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait estimé vendredi que "la mouvance d'extrême gauche, d'ultra-gauche, aidée par la CGT" allait "être à l'oeuvre" mercredi et qu'il pouvait y avoir "des actions spectaculaires".

"Le gouvernement cherche à faire monter une forme de pression sur le mouvement, à expliquer qu'il peut déjà être violent", a estimé dimanche sur France 3 le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Il a prévenu que "toute violence qui serait aujourd'hui exercée le 10 ne servirait pas la cause que nous défendons ensemble", mais permettrait au gouvernement de "passer à autre chose et de revenir à une logique purement sécuritaire".

François Bayrou, dont la démission est probable lundi à l'issue du vote de confiance à l'Assemblée nationale, a affirmé sur Brut que "tous les moyens mobilisables sont mobilisés pour éviter le blocage du pays et les violences".

Blocages à Paris? 

Les autorités s'attendent mercredi à des actions diverses allant de blocages de gares, de raffineries, d'axes de circulation, à des opérations de sabotages de radars automatiques et des manifestations classiques.

Des appels à la grève ont été lancés par plusieurs syndicats notamment dans les transports et les hôpitaux. Des appels à ne pas utiliser sa carte bancaire ou à ne pas aller faire ses courses circulent également sur les réseaux sociaux.

Les services de renseignements soulignent la difficulté à anticiper l'ampleur de ce mouvement "horizontal" et sans chef.

Sur une place du centre de Paris, une réunion a rassemblé environ 200 à 300 personnes dimanche en début de soirée pour évoquer de possibles actions, avec beaucoup de jeunes parmi les participants, a constaté une journaliste de l'AFP.

Y ont été mentionnés différents types d'actions comme des piquets de grève à la RATP et dans des hôpitaux, de possibles blocages des Halles, de certaines portes de Paris et de lycées, mais aussi des rassemblements et un "bal populaire" en fin de journée dans l'est de la capitale.

Selon un sondage publié par la Tribune dimanche, un peu moins d'un Français sur deux (46%) soutient le mouvement appelant à "bloquer" le pays le 10 septembre, tandis que 28% y sont opposés et 26% indifférents.

La première raison pouvant expliquer ce mouvement est "la baisse du pouvoir d'achat", selon cette étude Ipsos-BVA-CESI (école d'ingénieurs) réalisée les 3 et 4 septembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 personnes.