Enseignante agressée dans le Bas-Rhin: un adolescent de 14 ans interpellé

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Publié le Mercredi 24 septembre 2025

Enseignante agressée dans le Bas-Rhin: un adolescent de 14 ans interpellé

  • Au moment de son interpellation, le jeune garçon s'est porté lui-même des coups de couteau, a-t-on ajouté de même source
  • Selon le quotidien régional les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA), le pronostic vital de l'enseignante n'est pas engagé

STRASBOURG: Un adolescent de 14 ans a été interpellé mercredi matin à Benfeld (Bas-Rhin) après avoir agressé à l'arme blanche d'une enseignante de 66 ans, blessée au visage dans sa classe, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.

Au moment de son interpellation, le jeune garçon s'est porté lui-même des coups de couteau, a-t-on ajouté de même source.

Selon le quotidien régional les Dernières nouvelles d'Alsace (DNA), le pronostic vital de l'enseignante n'est pas engagé.

Les faits ont eu lieu dans la classe du collège Robert Schuman, pour des raisons encore inconnues, précise la gendarmerie.

Selon les DNA, les élèves du cours où s'est déroulé l'agression ont été confinés dans la salle de classe avant d'être déplacés au foyer du collège.

Les autres élèves ont été évacués vers la salle des fêtes dans l'attente d'être récupérés par leurs parents.

Borne «se rend sur place immédiatement»

La ministre de l'Education démissionnaire Elisabeth Borne a annoncé mercredi "se rendre sur place immédiatement" après l'agression d'une enseignante de musique blessée à l'arme blanche dans un collège de Benfeld (Bas-Rhin).

"Je condamne avec force l'agression d'une enseignante par un élève dans un collège du Bas-Rhin. J'exprime ma solidarité à l'enseignante et à la communauté scolaire. Une cellule d'urgence a été activée pour accompagner tous les élèves et personnels", a ajouté Mme Borne sur X.


L'intersyndicale à Matignon pour tenter d'arracher des mesures de rupture

Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu (C), entouré de la ministre sortante du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille Catherine Vautrin (2e à gauche), quitte les lieux après sa visite au centre départemental de santé de Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025. (AFP)
Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu (C), entouré de la ministre sortante du Travail, de la Santé, des Solidarités et de la Famille Catherine Vautrin (2e à gauche), quitte les lieux après sa visite au centre départemental de santé de Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025. (AFP)
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  • Les syndicats, unis et mobilisés contre l’austérité et pour la justice sociale, rencontrent ce mercredi Sébastien Lecornu
  • Alors que le Premier ministre n’a toujours pas formé son gouvernement ni présenté sa feuille de route, les attentes syndicales sont élevées et les tensions sociales vives

PARIS: Sébastien Lecornu peut-il éviter une nouvelle journée de manifestations? Le Premier ministre, toujours sans gouvernement et en quête de moyens pour boucler un budget, reçoit mercredi l'intersyndicale, qui lui demande des signes forts de rupture.

A 10H00, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires seront reçus ensemble à Matignon, cinq jours après avoir fixé leur "ultimatum" à Sébastien Lecornu à la suite d'une journée de mobilisation bien suivie contre l'austérité et pour la justice fiscale.

Depuis son arrivée à Matignon, où il avait d'emblée promis "des ruptures", "sur le fond" et "pas que sur la forme", le Premier ministre a déjà noué contact avec les partenaires sociaux en recevant d'abord les organisations représentatives une à une. Il a cette fois, c'est plus inhabituel, invité l'ensemble des composantes de l'intersyndicale.

"Si nous n'avons pas une réponse favorable à l'ensemble de nos revendications, nous appellerons immédiatement à une nouvelle journée de grève et de manifestations", a averti mardi, au micro d'Ici Limousin, la numéro un de la CGT Sophie Binet à Limoges, où elle célébrait les 130 ans de son syndicat.

- "Mettre la barre haut" -

Abandon du recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans, du doublement des franchises médicales, du gel des prestations, d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage, mais aussi "conditionnalité sociale et environnementale des aides publiques aux entreprises privées"... La liste des exigences syndicales est longue et la suspension - a minima - de la réforme des retraites de 2023 y occupe une place centrale.

"Nous voulons l'abrogation de cette réforme des retraites puisque c'est la source de tous les problèmes", a redit Sophie Binet, voyant dans le "passage en force" d'Emmanuel Macron sur ce dossier l'origine de la "crise démocratique" en cours.

Chez Solidaires, on assume aussi de "mettre la barre haut" pour cette rencontre avec le Premier ministre "parce qu'il y a urgence à une rupture pour les plus précaires", explique l'une des deux co-déléguées générales, Murielle Guilbert.

Sur les retraites, "des mesurettes sur la pénibilité ou le droit de femmes, même si elles sont aussi nécessaires, ne seront pas à même de calmer le jeu", prévient-elle.

Face à eux, le Premier ministre n'a que peu laissé filtrer ses intentions.

La CFDT "attend des ruptures sur le contenu, les objectifs, le cadre", souligne son numéro 2, Yvan Ricordeau. "Mais là-dessus, on n'a rien" depuis son arrivée à Matignon, constate-t-il.

- Medef reçu aussi -

Comme "les négociations avec les différents partis politiques pour une coalition ou plutôt une coalition de non-censure" continuent, Cyril Chabanier de la CFTC ne s'attend pas, pour sa part, à des réponses sur tous les sujets qui fâchent dès mercredi.

Il espère toutefois des "gestes d'ouverture forts", telle que la non-application de l'année blanche - le gel des prestations - "a minima" aux retraités et aux salariés les plus modestes ou l'annulation de la lettre de cadrage sur l'assurance chômage.

De la CGT à la CFTC, on souligne l'ampleur de la colère qui s'est exprimée dans la rue le 18 septembre.

"Il y a un million de personnes qui ont exprimé leur colère, elles ne vont pas rentrer chez elles comme ça", prévient Denis Gravouil de la CGT, qui accompagnera Sophie Binet à Matignon.

A l'issue de la rencontre, l'intersyndicale se réunira rapidement pour décider de la suite. Marylise Léon, la cheffe de file de la CFDT, sera aussi l'invitée du 20H de France 2.

Sans annonce forte, une nouvelle manifestation pour maintenir la pression sur le Premier ministre avant son discours de politique générale, semble probable.

Le Premier ministre recevra aussi les organisations patronales mercredi après-midi.

Le patron du Medef, Patrick Martin, dénonce les "théories dangereuses pour nos entreprises" qui alimentent le débat, comme la taxe Zucman. Il a annoncé mardi un "énorme meeting" de toutes les organisations patronales "dans quelques jours".


L'accord franco-britannique sur l'immigration à l'épreuve du réel

Un navire de la Border Force arrive à la marina de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, le 19 septembre 2025. Il transporte des migrants recueillis en mer qui tentent de traverser la Manche depuis la France. (AFP)
Un navire de la Border Force arrive à la marina de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, le 19 septembre 2025. Il transporte des migrants recueillis en mer qui tentent de traverser la Manche depuis la France. (AFP)
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  • L’accord franco-britannique sur l’échange de migrants, pourtant présenté comme innovant, rencontre de sérieux obstacles juridiques et logistiques
  • Plusieurs spécialistes, dont des juristes, alertent sur les risques de violations du droit d’asile et sur l’inefficacité d’un système qui vise 2.500 échanges alors que plus de 31.000 personnes ont traversé la Manche en 2025

PARIS: Vue de France, l'application du nouvel accord franco-britannique pour tenter de contrôler l'immigration s'avère plus compliquée que prévu, observent plusieurs spécialistes, plutôt sceptiques sur l'efficacité de ce dispositif présenté comme novateur.

"C'est le bazar. On est surpris de la difficulté de sa mise en oeuvre", confie à Paris, sous couvert d'anonymat, un technicien chargé de cet accord conclu en juillet lors d'une visite du président français Emmanuel Macron au Royaume-Uni.

Annoncé comme "révolutionnaire" par le Premier ministre travailliste britannique Keir Starmer, le texte prévoit le retour en France de migrants arrivés à bord de petits bateaux au Royaume-Uni, en échange de l'envoi dans le sens inverse de migrants pouvant prétendre à une régularisation sur le principe du "un pour un".

Après plusieurs annulations, "au dernier moment en raison du risque de recours juridique", relate le technicien interrogé par l'AFP, un Indien, un Erythréen ainsi qu'un Iranien ont pu finalement être expulsés en France en fin de semaine dernière. Une quatrième personne a été renvoyée en France, a indiqué mardi le Home office.

Ces migrants, accueillis en France après examen de leur profil, doivent être placés dans un centre d'hébergement "où ils seront incités à accepter l'aide au retour volontaire" proposée par l'Ofii (Office français de l'immigration et de l'intégration), avait indiqué le 13 septembre à l'AFP Didier Leschi, le directeur général de cet organisme.

Rien ne les empêche de déposer une demande d'asile et, en cas de refus, de disparaître des radars des autorités françaises, observent plusieurs sources.

- "Accord de dupe" -

Dans le sens France-Grande Bretagne, "visiblement ça coince", confie également à l'AFP un proche du dossier. L'envoi samedi du premier migrant a été annulé et devait être reporté à mardi.

Muet sur la mise en oeuvre de l'accord, le ministère de l'Intérieur français - démissionnaire dans l'attente de l'annonce d'un nouveau gouvernement - souligne que le dispositif, prévu jusqu'en juin 2026, est encore "très expérimental".

Le gouvernement britannique, sous pression de l'extrême droite et d'importantes manifestations anti-migrants, reconnait qu'il faut "intensifier le processus", mais assure de son côté qu'avec les premiers renvois ils ont "pu prouver" que le programme "fonctionne".

"C'est un  accord de dupe. Des textes internationaux protègent les droits humains fondamentaux et les recours vont être nombreux", contredit Serge Slama, professeur de droit public, pour qui séparer "les bons des mauvais migrants n'a aucun sens".

Selon la Convention de Genève ratifiée par les deux Etats, il est illégal d'empêcher le dépôt d'une demande de protection internationale d'un demandeur d'asile qui aurait fui son pays en raison de persécutions.

Une demande, une fois déposée, a de vraies chances d'aboutir: les dix principales nationalités ayant demandé l'asile au Royaume-Uni ont obtenu le statut de réfugié à 72 % en 2024 et 56% en 2025, partage son confrère Yves Pascouau, doctorant en droit public.

- Objectif: 2.500 échanges -

"Quand vous avez réussi à franchir le désert, survécu à l'enfer libyen, traversé la Méditerranée et que vous apercevez les côtes britanniques, ce n'est pas l'inscription sur une plateforme informatique", démarche demandée aux prétendants à l'envoi au Royaume uni, "avec une réponse incertaine, qui va vous retenir en France", ajoute ce conseiller du think tank European Policy Centre.

"Le tuyau ouvert est extrêmement étroit et les demandes vont être nombreuses, les passages illégaux vont donc continuer", abonde une source au fait de cet accord, confirmant le chiffre de 2.500 échanges visés quand ils sont plus de 31.000, un record, à avoir traversé La Manche depuis le début de l'année sur des embarcations de fortune.

Au moins 23 migrants sont décédés dans ces traversées en 2025.

Depuis 2018, le Royaume-Uni a versé plus de 767 millions d'euros à la France pour empêcher les traversées. "Un coût extrêmement élevé avec des résultats sans proportion", relève M. Pascouau, prédisant le même destin que celui noué entre l'Union européenne et la Turquie pour retenir les réfugiés syriens en 2016.

S'il a fait d'abord considérablement baissé les arrivées en Grèce, de nouvelles voies migratoires sont apparues, et les renvois de migrants accostant en Grèce vers le voisin turc sont restés très faibles: 2.140 entre 2016 et 2020, selon un rapport de la commission européenne de 2021.


L’ambassadrice palestinienne en France salue la reconnaissance de l’État palestinien sans occulter les obstacles

Pour l’ambassadrice de la Palestine en France, Hala Abou Hassira, cette reconnaissance constitue un tournant : elle « récompense un combat de plus d’un siècle pour la liberté » et confirme les droits inaliénables du peuple palestinien. (Photo: ANFR)
Pour l’ambassadrice de la Palestine en France, Hala Abou Hassira, cette reconnaissance constitue un tournant : elle « récompense un combat de plus d’un siècle pour la liberté » et confirme les droits inaliénables du peuple palestinien. (Photo: ANFR)
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  • L’ambassadrice palestinienne en France salue la reconnaissance de l’État palestinien comme une avancée historique, tout en soulignant les nombreux obstacles persistants sur le terrain
  • Elle appelle à une pression internationale accrue sur Israël et à un soutien renforcé à l’Autorité palestinienne pour garantir la viabilité d’un futur État souverain

La conférence internationale pour la solution à deux États, co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite, restera sans doute l’une des dates charnières de l’histoire contemporaine du Proche-Orient.

Pour la première fois, une dynamique diplomatique de cette ampleur a abouti à la reconnaissance officielle d’un État palestinien, annoncée par Emmanuel Macron au nom de la France, et suivie dans la foulée par d’autres puissances occidentales comme le Royaume-Uni, le Canada ou encore l’Australie.

Pour l’ambassadrice de la Palestine en France, Hala Abou Hassira, cette reconnaissance constitue un tournant : elle « récompense un combat de plus d’un siècle pour la liberté » et confirme les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels figure le droit à l’autodétermination.

S’adressant aux journalistes lors d’une conférence de presse à Paris, Abou Hassira s’attarde sur le caractère historique de l’instant, tout en sachant que la route qui mène à la concrétisation d’un État souverain et viable demeure extrêmement longue et périlleuse.

Périlleuse, car « elle survient dans un contexte dramatique » : à Gaza, les Palestiniens continuent de subir un génocide à travers des bombardements incessants, un blocus asphyxiant et une famine organisée.

« La vie civile y est quasiment détruite : hôpitaux, écoles, lieux de refuge sont systématiquement pris pour cible, et les médecins, enseignants ou secouristes sont eux-mêmes visés », souligne-t-elle.

En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, la situation n’est guère meilleure. Abou Hassira fustige la colonisation accrue, la confiscation des terres, les expulsions forcées, ainsi que les violences quotidiennes des colons israéliens, alors que la classe politique israélienne rejette catégoriquement toute perspective d’État palestinien viable.

Abou Hassira estime donc que la reconnaissance française et internationale intervient comme un geste de principe fort, mais « dans un paysage marqué par la douleur, l’occupation militaire et un rapport de force profondément déséquilibré ».

« L’intransigeance israélienne », ajoute-t-elle, « est couplée avec le rôle des États-Unis », membre permanent du Conseil de sécurité et allié indéfectible d’Israël, qui « a jusqu’ici bloqué toute reconnaissance pleine et entière de la Palestine à l’ONU ».

Les Palestiniens espèrent que la dynamique enclenchée par Paris et Riyad pèsera sur la diplomatie américaine et finira par infléchir cette position, mais rien de cela ne semble acquis pour le moment.

L’ambassadrice a rappelé que l’acceptation de la solution à deux États représentait une concession douloureuse pour la direction palestinienne, qui s’est résignée à « ne revendiquer que 22 % de la Palestine historique, c’est-à-dire les frontières de 1967 avec échanges de territoires négociés ».
« Cette reconnaissance des frontières de compromis reste le socle de la démarche palestinienne, avec un objectif clair : vivre en paix et en égalité de droits avec Israël », assure-t-elle.

Mais plus le temps passe, plus la colonisation grignote ces 22 %, rendant l’hypothèse d’un État palestinien continu et souverain de plus en plus fragile, ce qui fait que « la viabilité de la solution à deux États dépendra de mesures fortes de la part de la communauté internationale ».

À Gaza, il revient à la communauté internationale d’obtenir un cessez-le-feu immédiat et durable afin de permettre l’entrée massive d’aide humanitaire. Viendra ensuite la reconstruction des infrastructures civiles et sociales, puis la mise en place d’une gouvernance stable.

L’Autorité palestinienne, souligne Abou Hassira, a affirmé sa volonté d’assumer seule la responsabilité de ce territoire, « avec un gouvernement unique, une loi unique et une seule force de sécurité nationale », mais elle reconnaît que l’appui du Conseil de sécurité sera nécessaire pour stabiliser l’enclave.

En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, « l’urgence est d’arrêter la colonisation et de garantir la continuité territoriale d’un futur État palestinien ». Cela suppose « de mettre en œuvre les avis consultatifs de la Cour internationale de justice, qui exigent la fin de l’occupation militaire et de l’apartheid ».

Sur le long terme, les autorités palestiniennes s’engagent à poursuivre des réformes internes dans la gouvernance, la justice, la santé, l’éducation, la protection sociale, afin de renforcer la crédibilité et l’efficacité de leurs institutions, indique-t-elle.

Mais sans une pression internationale accrue sur Israël, ces étapes risquent de rester lettre morte, d’où l’appel de l’ambassadrice à « des sanctions concrètes, un embargo sur les armes, la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, et la rupture partielle des relations diplomatiques et économiques ».

D’autre part, elle souligne la nécessité d’un soutien financier et technique accru à l’Autorité palestinienne, « dont les recettes fiscales sont régulièrement confisquées par Israël, paralysant son économie et ses réformes ».

Malgré toutes ces difficultés, la reconnaissance française et internationale a créé une dynamique et envoie un message clair : « la solution à deux États reste la seule voie possible pour garantir la paix et la stabilité, non seulement pour les Palestiniens et les Israéliens, mais pour l’ensemble du Moyen-Orient ».