S'initier aux musées par TikTok

Vue générale du bâtiment TikTok, à Culver City, Californie, le 17 novembre 2020. (VALERIE MACON / AFP)
Vue générale du bâtiment TikTok, à Culver City, Californie, le 17 novembre 2020. (VALERIE MACON / AFP)
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Publié le Jeudi 14 janvier 2021

S'initier aux musées par TikTok

  • La plateforme lancée en 2016, qui revendique 100 millions d'utilisateurs en Europe, va approfondir une expérience qui a connu un vif succès, dans le cadre de la "saison culturelle, #CultureTikTok"
  • Au Quai Branly, cinq pièces iconiques (Mali, Gabon, Brésil, Papouasie, Sud-USA) ont été présentées par Philippe Charlier, anthropologue, archéologue, directeur du département de la recherche du musée d'arts premiers

PARIS: "Je ne connaissais pas, ça donne envie de venir!" Après avoir découvert les lives du Quai Branly ou du Château de Versailles, ce jeune homme accro de TikTok viendra-t-il les visiter? C'est l'objectif que vise un partenariat entre différents musées et ce site apprécié des 15/25 ans.

La plateforme lancée en 2016, qui revendique 100 millions d'utilisateurs en Europe, va approfondir une expérience qui a connu un vif succès, dans le cadre de la "saison culturelle, #CultureTikTok". Du 14 au 20 décembre, des lives de musées ont été proposés: de la comparaison des armures de la Première guerre mondiale et de la période napoléonienne à l'Hôtel des Invalides, à l'exposition Louis de Funès à la Cinémathèque ou les secrets des collections du Musée Picasso. 

La reconstitution de la DS de Fantomas a récolté 376.000 vues et 8.940 likes. "Waou! On en veut d'autres! J'adore De Funès", s'exclame un abonné.

De même le costume tout en plumes, "Big Chief" du Mardi Gras de la Nouvelle-Orléans au Quai Branly a obtenu 168.000 vues et 2.784 likes: "J'ai l'impression de voyager", partage un autre jeune utilisateur.

Les performances chorégraphiques au Palais de Chaillot ont été vues par 100.000 "tiktokeurs" dans le monde, le 15 décembre, jour où la France espérait la réouverture des salles de spectacles.

"Ce qu'on a fait, c'est de permettre à des institutions culturelles qui n'avaient pas encore assez d'abonnés, de pouvoir déclencher leurs lives accompagnés de leurs meilleurs experts. On leur avait préparé aussi une bande-annonce", explique à l'AFP Eric Garandeau, directeur des relations publiques de TikTok France. "A priori, on va renouveler l'opération et l'améliorer", assure-t-il.

Maintenant qu'ils ont dépassé le nombre minimal d'abonnés (1.000) pour faire des lives, les musées pourront organiser leurs programmations.  

Mais "il ne s'agit pas de concurrencer les musées. Plutôt d'encourager les jeunes à y aller. C'est Arte notre référence", affirme M. Garandeau.

TikTok propose déjà à ses utilisateurs de partager leur passion pour l'art en vidéos de 15 à 60 secondes... Qu'il s'agisse d'une peinture, d'une musique, d'une tirade célèbre, en y associant le hashtag #CultureTikTok.

"Donner envie" 

A Versailles, les "tiktokeurs" ont suivi Mathieu da Vinha, grand spécialiste de Louis XIV dans la Galerie des Glaces. Une proposition  "particulièrement intuitive, poétique, astucieuse", a salué la plateforme.

"Au début, on pouvait croire à un fond virtuel car Mathieu da Vinha était assis avec la galerie derrière lui. Habitués à vivre dans le virtuel, les jeunes ne sont pas dupes, et certains doutaient que la galerie soit vraie. En suivant da Vinha, ils ont vu qu'on pouvait déambuler dans la galerie", raconte Eric Garandeau.

La visite du château a eu 441.000 vues et 25.000 likes. "Je rêve tellement de le visiter sans personne, avec juste un passionné d'histoire pour me raconter des anecdotes", commente un "tiktokeur".

Au Quai Branly, cinq pièces iconiques (Mali, Gabon, Brésil, Papouasie, Sud-USA) ont été présentées par Philippe Charlier, anthropologue, archéologue, directeur du département de la recherche du musée d'arts premiers.

"Notre ligne éditoriale est simple: présenter la diversité géographique, qui montre la diversité culturelle et des origines", explique le directeur de la communication, Thomas Aillagon, soulignant que la classe d'âge qui fréquente TikTok mais peu le musée du Quai Branly est une cible qui intéresse son musée.

L'opération, espère Eric Garandeau, doit donner envie à "beaucoup d'autres musées d'aller sur la plateforme". Il annonce "plus de lives régulièrement renouvelés" et "une éditorialisation plus permanente, sur une page alimentée en continu par les utilisateurs".

"Il faut donner au public américain, japonais, envie de revenir en France", dit-il, même s'il reconnaît la barrière de la langue, aucun live n'étant encore sous-titré. 

Ce jeune outil de captation de vidéos tant apprécié des jeunes est conscient de  devoir favoriser l'éducation par la culture, face à l'invasion des réalités augmentées et de la fiction.

TikTok projette de faire la même chose avec la science: favoriser la culture en donnant voix aux scientifiques.


Quand Pompidou "copie" le Louvre: 100 artistes exposent à Metz

Centre Pompidou (Photo AFP)
Centre Pompidou (Photo AFP)
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  • À partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».
  • Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

METZ, FRANCE : Faire revivre des œuvres du Louvre à travers le regard de 100 artistes : à partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».

Les commissaires de l'exposition, Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du musée du Louvre, et Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, ont voulu en faire « une radioscopie de l'art contemporain et une exposition pour les amoureux de l'histoire de l'art ».

L'exposition est le résultat d'une « invitation envoyée à 100 artistes, non copistes a priori, à réactiver des œuvres du patrimoine », résume Donatien Grau.

Ici, une sculpture romaine recouverte de ballons métalliques colorés attire l'œil du visiteur : il s'agit d'une copie réalisée par l'artiste américain Jeff Koons de L'Hermaphrodite endormi, une sculpture antique dont on ignore l'auteur.

Un peu plus loin, plusieurs artistes ont fait le choix de créer leur interprétation de La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix : c'est le cas de Bertrand Lavier avec Aux armes citoyens (2025), dans lequel il se concentre sur les armes et le drapeau peints dans la version originale.

« La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin » (XVe siècle), peint par Jan Van Eyck, a aussi été en partie copié par l'Irano-Américain Y.Z. L'artiste Kami, quant à lui, a décidé de s'emparer d'un petit détail de l'œuvre originale, les mains, qu'il a reproduit comme un symbole. 

On peut aussi découvrir « la Joconde » copiée par le collectif Claire Fontaine, qui a camouflé son visage d'une tache noire, lui ôtant son sourire énigmatique.

Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

Giulia Andreani a réalisé trois portraits de femmes, a aimé « se heurter à des œuvres du Louvre », « détourner la technique » et « exploser le format ».

Chiara Parisi note que certaines copies sont réalisées presque à l'identique : « On est un peu déstabilisés » dans un premier temps en les regardant, puis « après on reconnaît la patte de l'artiste ».

D'autres, au contraire, ont détourné les originaux pour en faire des créations où « les œuvres ne sont pas là pour être reconnues », précise-t-elle. 

L'artiste Neila Czermak Ichti a détourné le tableau Roger délivrant Angélique (1819) de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans sa version, « tout le monde a un peu changé de place. Le défi consistait à ce que le monstre n'ait pas la même place sans pour autant devenir une victime comme Angélique dans la version originale.

Donatien Grau a également mis en garde : « Le sujet de l'exposition n'est pas la copie, mais la pluralité des copistes. » « Copier, aujourd'hui, ce n'est pas se mettre face au tableau et le dupliquer. C'est mille autres choses » illustrées dans l'exposition.

Cela met aussi en valeur le patrimoine, qui « n'existe que quand on le recrée, qu'on le fait vivre, quand on l'habite », selon Donatien Grau.

Les œuvres originales n'ont pas été transportées à Metz : le visiteur peut les retrouver reproduites dans le catalogue d'exposition (25 euros) qui, selon Mme Parisi, « prolonge la visite ».

L'exposition « Copistes. En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre » est visible jusqu'au 2 février 2026.


«Fever Dream» avec Fatima Al-Banawi débarque sur Netflix

Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
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  • Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté au Festival international du film de la mer Rouge 2023
  • Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle

DUBAI : Le dernier long métrage du cinéaste saoudien Faris Godus, "Fever Dream", est désormais disponible en streaming sur Netflix, réunissant un casting local étoilé comprenant Fatima Al-Banawi, Sohayb Godus, Najm, Hakeem Jomah et Nour Al-Khadra.

Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté en première mondiale au Festival international du film de la mer Rouge 2023.

Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle. Avec sa fille, il entreprend de se venger d'un puissant portail de médias sociaux. Mais à mesure qu'ils s'enfoncent dans leur quête de célébrité et de rédemption numérique, la frontière entre l'ambition et l'obsession commence à s'estomper.


Najm joue le rôle d'Ahlam, la fille de Samado, tandis que Jomah apparaît dans le rôle de Hakeem, un agent de relations publiques engagé pour aider à restaurer l'image publique de Samado. Al-Banawi joue le rôle d'Alaa, un autre agent de relations publiques qui travaille aux côtés de Hakeem.

Godus est célèbre pour son œuvre "Shams Alma'arif" (Le livre du soleil), également diffusée sur Netflix, et "Predicament in Sight".

Il a précédemment déclaré dans une interview accordée à Arab News : "(En Arabie saoudite), nous disposons d'un sol riche pour créer du contenu et nous avons tant d'histoires à raconter. Je pense qu'aujourd'hui, le soutien apporté par notre pays est tout simplement formidable. Les gens ont tellement de chances de créer des films aujourd'hui".

Mme Al-Banawi est connue pour ses rôles dans "Barakah Meets Barakah" et dans le thriller saoudien "Route 10".

Elle a fait ses débuts de réalisatrice avec "Basma", dans lequel elle joue également le rôle-titre - une jeune femme saoudienne qui revient dans sa ville natale de Jeddah après avoir étudié aux États-Unis. De retour chez elle, elle est confrontée à la maladie mentale de son père, à des liens familiaux tendus et au défi de renouer avec une vie passée qui ne lui semble plus familière.

"Je me suis vraiment lancée dans le cinéma - en 2015 avec mon premier long métrage en tant qu'actrice - avec une intention : combler le fossé entre les arts, l'impact social et la psychologie", avait-elle déclaré à Arab News. "Et j'ai pu me rapprocher de cette union lorsque je me suis positionnée en tant qu'auteur-réalisateur, plus qu'en tant qu'acteur."


Nintendo écoule 3,5 millions de consoles Switch 2 en 4 jours, un record

Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
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  • « Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.
  • L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

TOKYO : Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

« Le coffret Mario Kart World pour Switch 2 comprend une console Switch 2 en japonais (disponible au Japon uniquement) et une version numérique de Mario Kart World sortie le même jour. Il s'agit d'une offre à prix abordable », s'est défendu Nintendo mercredi.

Le géant japonais du jeu vidéo espère égaler le succès fulgurant de la Switch : sortie en mars 2017, elle s'est écoulée à plus de 154 millions d'exemplaires depuis, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de tous les temps derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS.

Mais après huit ans, les ventes s'étaient essoufflées (elles ont plongé de 22 % en 2024-2025), laissant place à la lassitude des consommateurs qui attendaient la sortie d'une nouvelle version.

L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

Comme la Switch originale, la nouvelle version est une console hybride qui peut être utilisée en déplacement ou connectée à un téléviseur, mais elle dispose d'un écran plus grand, d'une mémoire huit fois supérieure et d'un micro intégré. 

De nouvelles fonctionnalités permettent aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie avec des amis, atout jugé crucial pour séduire des consommateurs habitués à regarder des jeux en streaming.