Face à la pandémie, les croyants s'en remettent plus que jamais à Dieu

Le directeur du cinéma LUX Gautier Labrusse (CL) prend la parole en présentant le film Michelangelo d'Andrey Konchalovsk qui a été lancé une semaine avant la fermeture des cinémas et est maintenant projeté à l'église du Vieux Saint-Sauveur, à Caen dans le nord de la France, en décembre 16, 2020. (AFP)
Le directeur du cinéma LUX Gautier Labrusse (CL) prend la parole en présentant le film Michelangelo d'Andrey Konchalovsk qui a été lancé une semaine avant la fermeture des cinémas et est maintenant projeté à l'église du Vieux Saint-Sauveur, à Caen dans le nord de la France, en décembre 16, 2020. (AFP)
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Publié le Vendredi 15 janvier 2021

Face à la pandémie, les croyants s'en remettent plus que jamais à Dieu

  • Souvent privés de leurs lieux de culte et de rassemblements en ces temps de douleur et de deuil, ils se tournent vers le Ciel, le clergé et les officiants
  • Distanciation sociale, interdiction des rassemblements, confinement, partout et tous cultes confondus, les règles sanitaires ont profondément bouleversé les fidèles

PARIS: confrontés à la brutalité de la pandémie de coronavirus, qui a fait près de deux millions de morts en un an, les croyants orthodoxes, juifs, chrétiens, sikhs ou musulmans cherchent dans la prière le réconfort et l'espoir.

Souvent privés de leurs lieux de culte et de rassemblements en ces temps de douleur et de deuil, ils se tournent vers le Ciel, le clergé et les officiants.

Sur un trottoir de Mexico, Enriqueta Romero entretient avec soin un petit sanctuaire dédié à Notre-Dame de la Sainte Mort. Dans la vitrine clinquante trône un squelette voilé d'or, entouré de statuettes de pacotille et de nombreuses bougies: ce petit autel est l'un des ultimes espaces de prière offert en ville. Pas tout à fait raccord avec le Vatican, mais célébré avec ferveur.

"Il y a beaucoup de gens en dehors des églises qui demandent à Dieu de ne pas nous oublier, de faire disparaître cette maladie... Il y a beaucoup de besoins", fait valoir Enriqueta.

"C'est grâce à elle que je suis ici, à cause de la santé qu'elle m'assure, à moi et à mes enfants. Elle ne nous laisse pas au chômage, elle est toujours là pour nous", témoigne Gabriela Rangel, une vendeuse de rue venue chercher protection auprès de la Sainte Mort.

Distanciation sociale, interdiction des rassemblements, confinement, partout et tous cultes confondus, les règles sanitaires ont profondément bouleversé les fidèles.

- Improviser -

Dans la communauté israélienne ultra-orthodoxe à Bnei Brak près de Tel Aviv, "la routine comprend trois prières quotidiennes, observées par dix fidèles au minimum" rappelle le Rabin Nechemia Bluestein. "Il nous a fallu improviser".

En cas de deuil, "on voit de nouveaux comportements, jamais vus auparavant; les gens ne se rendent plus visite, mais téléphonent, ou envoient une lettre de condoléances... Les gens en deuil doivent se débrouiller et c'est très difficile", témoigne-t-il.

Loin de là, à Belgrade, dans l'Eglise Saint-Sava, le diacre orthodoxe Mladen Kovacevic, suppose néanmoins que le deuil est "plus facile à accepter pour un croyant qui trouvera dans sa foi confort et apaisement".

"Un prêtre peut faire beaucoup pour ses ouailles", estime Mladen Kovasevic. L'Eglise orthodoxe a perdu son patriarche serbe Irinej du Covid-19 l'an dernier, puis celle du Monténegro a perdu le sien, infecté lors des funérailles grandioses du premier...

L'absence de contacts a modifié la mission du Père Patrice Sonnier, Vicaire épiscopal de la Pastorale des Funérailles pour le diocèse de Paris: "On est beaucoup plus sensible à l'accueil, à l'accompagnement des familles dans cette période de confinement" assure-t-il.

Pouvoir continuer de fréquenter un lieu de culte est essentiel selon lui: les "personnes qui sont accueillies dans un lieu déterminé d'église savent très bien qu'il y a une communauté de croyants qui prie pour eux". L'humanité passe alors avant les textes.

Le soutien, l'entraide, Gurpreet Singh Anand, président du temple sikh Central Gurdwara de Londres y insiste tout autant. "Nous prenons beaucoup de temps pour parler aux gens, pour les assurer que le gurdwara est là. Pour eux, pouvoir venir et simplement visiter le temple est très important".

- Sérénité -

La légendaire sagesse des religions asiatiques ne se dément pas en ces temps difficiles. En Thaïlande, Pakawat Jityomnant, fidèle bouddhiste, a réduit les funérailles de son père à "un jour et une nuit", faute d'assistance. Mais, "à la fin, c'est peut-être juste le destin. Quelqu'un peut vivre. Quelqu'un doit mourir" avec le virus. "Et nous ne savons toujours pas ce qui va se passer ni combien de personnes vont mourir ici".

"J'aimerais que les bouddhistes aient l'esprit tranquille, ne soient pas inquiets ou stressés (par ce virus). Tout le monde doit mourir", appuie le prêtre Thawornthammanusit, dans le temple de Bang Peng Tai.

Pour les croyants, la religion est plus que jamais facteur d'apaisement, vante à Tokyo, le moine Reikou Sasaki, du temple Zojoji: "Nous tentons de garder la sérénité d'esprit en faisant face au Bouddha et en ressentant son esprit miséricordieux".

Sur les rives du Gange, à Hardiwar, en Inde, où se célèbre ce mois-ci le festival Kumb Mela, ils sont des milliers dans l'aube bleutée à braver sur les marches du fleuve la menace d'une contamination pour s'offrir un "bain royal".

"Dieu prendra soin des peurs liées à la pandémie. Les humains font leur devoir, et dieu fait les siens.", avance avec fatalisme Sanjay, venu de New Delhi, la capitale.


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com