Stellantis: Peugeot et Fiat se marient pour former le 4e groupe mondial

Après s'être opposé à un mariage de Fiat avec Renault, le gouvernement français a salué avec le gouvernement italien la naissance de Stellantis (Photo, AFP)
Après s'être opposé à un mariage de Fiat avec Renault, le gouvernement français a salué avec le gouvernement italien la naissance de Stellantis (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 16 janvier 2021

Stellantis: Peugeot et Fiat se marient pour former le 4e groupe mondial

  • Les Fiat, Opel, Peugeot, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Jeep ou Maserati sortiront désormais des usines du quatrième groupe automobile mondial
  • PSA et Fiat-Chrysler ont estimé que les synergies permettraient d'économiser à terme jusqu'à 5 milliards d'euros par an, dans les coûts de fabrication comme dans la recherche

PARIS: Le mariage franco-italo-américain a finalement eu lieu: les groupes PSA et FCA s'unissent officiellement ce samedi pour former le groupe Stellantis. 

Les Fiat, Opel, Peugeot, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Jeep ou Maserati sortiront désormais des usines du quatrième groupe automobile mondial. Les 14 marques du groupe représentent environ 9% du marché automobile mondial, pour 8 millions de véhicules vendus en 2019. 

« Nous jouerons un rôle de premier plan au cours de la prochaine décennie en redéfinissant la mobilité comme nos pères fondateurs l'ont fait avec beaucoup d'énergie », a assuré début janvier le président de FCA John Elkann, évoquant une « fusion historique ».  

Lundi, les dirigeants du nouveau groupe doivent lancer l'action Stellantis (« parsemé d'étoiles », en latin) sur les marchés des Bourses de Milan et Paris, puis mardi sur le New York Stock Exchange. 

Mardi, l'ex-président du directoire de PSA et nouveau directeur général de Stellantis Carlos Tavares doit dévoiler lors d'une première conférence de presse sa vision pour le groupe de 400 000 salariés, avant de présenter son plan stratégique dans les prochains mois.  

Les défis sont nombreux, entre l'électrification des gammes, les automobilistes qui se tournent vers l'occasion ou la location et la crise sanitaire qui pèse sur la fabrication et les ventes de véhicules. Les ventes mondiales de PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) ont dégringolé de 27,8% en 2020. 

Matthias Heck de l'agence Moody's voit la fusion d'un bon œil parce que les groupes »améliorent leur couverture mondiale, peuvent collaborer au niveau technologique et dans divers segments et vont réaliser des économies grâce aux synergies et l'expérience de PSA, qui a su fixer le juste prix et gérer ses coûts ». 

PSA et Fiat-Chrysler ont estimé que les synergies permettraient d'économiser à terme jusqu'à 5 milliards d'euros par an, dans les coûts de fabrication comme dans la recherche. Ces économies inquiètent les syndicats comme les États. 

Rome au capital ? 

Après s'être opposé à un mariage de Fiat avec Renault, le gouvernement français a salué avec le gouvernement italien la naissance de Stellantis.  

On veillera cependant des deux côtés des Alpes à ce que le nouveau colosse « contribue également à l'emploi industriel en Italie et en France », ont assuré début janvier le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire et son homologue italien Stefano Patuanelli. 

Pour garder le contrôle, l'Italie envisage même d'entrer au capital de Stellantis: « une éventuelle présence de l’État dans le capital social du nouveau groupe, similaire à celle du gouvernement français, ne peut et ne doit pas être un tabou », a indiqué le vice-ministre italien de l'Economie Antonio Misiani au journal La Repubblica. L’État français est présent au capital de Stellantis à hauteur de 6,2%. 

Pour mener à bien cette fusion dans le respect des règles de la concurrence, les deux groupes ont réduit leur domination dans le secteur des petits utilitaires.  

Ils ont également amendé leur contrat pour que leur union reste un mariage entre égaux. FCA a abaissé le montant d'un dividende exceptionnel versé à ses actionnaires, de 5 à 2,9 milliards d'euros. PSA s'est retiré de l'équipementier Faurecia. 

Du côté des syndicats, la majorité a accompagné une fusion qu'ils jugeaient inévitable. Mais ils restent sur leurs gardes. « Rendez-vous dans un an! », a résumé dans un communiqué le délégué FO à PSA, Olivier Lefebvre. « Notre confiance dans l'avenir s'accompagnera évidemment tout au long de l'année d'une vigilance sur l'adéquation des politiques sociales et industrielles ». 

Les synergies prévues inquiètent également les équipementiers qui fournissent les deux groupes. « Des remises en question sont à attendre mais aussi des opportunités », a déclaré Claude Cham, président de la fédération des équipementiers (FIEV). « Dans les deux cas, les équipementiers internationaux seront les mieux placés pour répondre aux demandes. Les plus petits et les moins internationaux et diversifiés sont les plus à risques ». 


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.