Le gouverneur de la Banque du Liban nie avoir transféré $400 millions à l’étranger

Le gouverneur de la Banque centrale libanaise, Riad Salamé, prend la parole lors d'une conférence de presse à la Banque centrale de Beyrouth, au Liban, le 11 novembre 2019 (Photo, Reuters).
Le gouverneur de la Banque centrale libanaise, Riad Salamé, prend la parole lors d'une conférence de presse à la Banque centrale de Beyrouth, au Liban, le 11 novembre 2019 (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Le gouverneur de la Banque du Liban nie avoir transféré $400 millions à l’étranger

  • Le bureau du Procureur général suisse a demandé l’assistance juridique du Liban dans le cadre d’une enquête pour «blanchiment d’argent aggravé»
  • Le journal poursuit que «l'enquête sur les agissements criminels ne concerne pas uniquement Salamé. La Banque du Liban et ses institutions affiliées, en particulier la Finance Bank, le Middle East Airlines (MEA), l’Intra Bank et le Casino du Liban, sont a

BEYROUTH: La Banque centrale libanaise a nié mardi les allégations concernant le gouverneur, Riad Salamé, que les autorités suisses accusent d’avoir viré près de 400 millions de dollars US à l’étranger. Son frère et son assistante sont aussi ciblés par l’enquête.

Le bureau du Procureur général suisse a demandé l’assistance juridique du Liban dans le cadre d’une enquête pour «blanchiment d’argent aggravé» ainsi qu’un éventuel détournement de fonds lié à la banque centrale libanaise.

Salamé assure pour sa part ne rien avoir à se reprocher. Il rejette les accusations et dénonce des «fabrications de preuves» et des «fausses nouvelles».

La Banque du Liban a déclaré dans un communiqué que «Salamé, comme d’habitude, respecte les lois libanaises et internationales en vigueur, et coopère pleinement avec toutes les parties concernées».

Le journal libanais pro-Hezbollah Al-Akhbar a déclaré le même jour que le Liban a reçu une demande officielle des autorités européennes et suisses en vue de fournir une assistance judiciaire dans une enquête sur des transferts financiers douteux impliquant Salamé.

Selon Al-Akhbar, les enquêteurs européens recherchent des informations sur les virements bancaires d'un montant total de 400 millions de dollars effectués par Salamé, son frère Raja et son assistante Marianne Hoayek.

Plus tôt dans la journée, la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm, a dit avoir accusé réception d’une requête de coopération de la part des autorités judiciaires suisses.

Le journal poursuit que «l'enquête sur les agissements criminels ne concerne pas uniquement Salamé. La Banque du Liban et ses institutions affiliées, en particulier la Finance Bank, le Middle East Airlines (MEA), l’Intra Bank et le Casino du Liban, sont aussi dans la ligne de mire suisse».

Le président Michel Aoun et le Premier ministre par intérim, Hassan Diab, ont été briefés à ce sujet, indique le quotidien.

Une source sous le couvert de l’anonymat a confié à Al-Akhbar que «les autorités européennes se penchent sur le cas de Salamé dans le cadre d'un dossier qui comprend une longue liste de personnalités libanaises. Cette liste a été établie en coopération avec la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis, qui ont demandé la participation de l'UE, et les puissances ont toutes exigé que les sanctions ne soient pas uniquement imposées par le département du Trésor américain, et qu’elles ne soient pas exclusivement liées à la lutte contre le financement du terrorisme».

La Banque centrale, qui menace d’intenter une poursuite judiciaire, assure que les propos du journal sont «montés de toutes pièces».

Une source financière et bancaire a déclaré à Arab News que le «gouverneur ne peut légalement transférer des fonds à l'étranger à partir la Banque du Liban. Tous les transferts effectués via des banques commerciales privées, et toutes les opérations de la Banque du Liban sont contrôlées par le Conseil central ainsi que par le Commissaire du gouvernement à la Banque du Liban».

La source explique que lorsqu'une banque centrale dans le monde effectue des transferts à l'étranger, «ils deviennent automatiquement sous surveillance américaine. Le Liban reçoit généralement des requêtes de l'étranger pour fournir une assistance sur la base de l'accord d'échange d'informations fiscales».

La source maintient qu’elle ne tente pas de «défendre qui que ce soit, mais ce qui a été évoqué pourrait indiquer un conflit politique, et ce qui a été publié fait partie du conflit politique au Liban».

Aoun et son équipe demandent une vérification juricomptable qui couvre la banque centrale, et le parlement a de plus approuvé une demande d'étendre cette vérification à toutes les institutions de l'État.

La Banque du Liban est accusée d’avoir perdu des dépôts en dollars dans des banques privées lors d’emprunts pour financer les projets du gouvernement libanais.

Le système bancaire paralysé du Liban est au cœur d'une crise financière qui a éclaté à la fin de 2019. Les banques ont depuis cette date bloqué la plupart des transferts à l'étranger et elles ont coupé l'accès aux dépôts, ce qui a entraîné une colère généralisée au moment où un nombre croissant de libanais sont de plus en plus confrontés à des difficultés économiques désastreuses.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.