Les Etats-Unis tournent la page Trump, Biden s'installe à la Maison Blanche

 Kamala Harris aux côtés du président élu Joe Biden (Photo, AFP)
Kamala Harris aux côtés du président élu Joe Biden (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 20 janvier 2021

Les Etats-Unis tournent la page Trump, Biden s'installe à la Maison Blanche

  • La journée restera dans les livres d'histoire en particulier en raison de l'accession, pour la première fois, d'une femme à la vice-présidence de la première puissance mondiale
  • L'immunologue Anthony Fauci interviendra au nom des Etats-Unis à une réunion du conseil exécutif de l'OMS dès jeudi

WASHINGTON: Une page se tourne aux Etats-Unis.  

Le président américain sortant Donald Trump s'envole mercredi pour la Floride, quelques heures avant la prestation de serment de Joe Biden qui arrive à la Maison Blanche en se posant en rassembleur d'un pays divisé, inquiet, meurtri.  

S'il a finalement souhaité bonne chance à son successeur dans un message vidéo, le tempétueux milliardaire ne l'a jamais félicité et - fait sans précédent depuis 150 ans - boudera sa cérémonie d'investiture à Washington.  

Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton seront, eux, aux premières loges durant ce moment fort de la démocratie américaine prévu à 12H00 (17H00 GMT) avec un dispositif de très haute sécurité qui rend la capitale fédérale américaine méconnaissable.   

La journée restera dans les livres d'histoire en particulier en raison de l'accession, pour la première fois, d'une femme à la vice-présidence de la première puissance mondiale. Kamala Harris, 56 ans, deviendra aussi la première personne noire, et d'origine indienne, à occuper cette fonction.   

A l'issue d'un mandat marqué par une avalanche de scandales et deux « impeachments », Donald Trump quitte le pouvoir au plus bas dans les sondages, coupé d'une partie de son camp horrifiée par les violences du Capitole le 6 janvier dernier.   

Juste avant de partir, il a gracié 73 personnes, dont son ancien conseiller Steve Bannon, accusé d'avoir détourné des fonds prétendument destinés à la construction d'un mur à la frontière avec le Mexique.  

Après une brève cérémonie sur la base militaire d'Andrews, dans la banlieue de Washington, il s'envolera une dernière fois à bord d'Air Force One pour rejoindre son club de Mar-a-Lago, en Floride, où il entamera sa vie d'ex-président.  

Biden marque le contraste  

Joe Biden, qui accède à la présidence à 78 ans après un demi-siècle en politique, entend marquer dès le premier jour le contraste -- sur le fond comme sur la forme -- avec l'ancien homme d'affaires de New York.  

« Nous n'avons pas une seconde à perdre pour faire face aux crises auxquelles nous sommes confrontés en tant que nation », a-t-il tweeté mardi soir.  

Dès mercredi, il prendra 17 actions présidentielles pour revenir sur les mesures phares de Donald Trump, en engageant notamment le retour des Etats-Unis dans l'accord de Paris sur le climat et au sein de l'Organisation mondiale de la Santé.  

L'immunologue Anthony Fauci interviendra au nom des Etats-Unis à une réunion du conseil exécutif de l'OMS dès jeudi, a déclaré Jeff Zients, qui coordonne la réponse de la nouvelle administration à la pandémie de Covid-19.  

Pour limiter la propagation du virus,  le président signera également un décret pour rendre obligatoire le port du masque dans les bâtiments fédéraux, ou pour les agents fédéraux.   

Mardi soir, peu après son arrivée à Washington, il avait rendu un hommage solennel aux victimes du Covid-19, prenant le contre-pied de Donald Trump qui a depuis des mois tenté de minimiser l'impact d'une pandémie ayant fait plus de 400 000 morts aux Etats-Unis.  

« Pour guérir, nous devons nous souvenir. Il est difficile parfois de se souvenir mais c'est ainsi que nous guérissons », a-t-il déclaré devant l'imposant monument Abraham Lincoln.  

L'ancien bras droit de Barack Obama s'est ensuite recueilli, au son de la chanson »Hallelujah » de Leonard Cohen, face aux 400 lumières allumées autour du bassin rectangulaire dans lequel se reflétait le Washington Monument.  

Quelques heures plus tôt, au moment de quitter son fief du Delaware, il s'était montré très ému, des larmes coulant sur son visage. »Excusez mon émotion, lorsque je mourrai, Delaware sera écrit dans mon coeur », a déclaré le démocrate en écho aux paroles de l'auteur irlandais James Joyce.   

Pas de foule mais des drapeaux   

Cette journée de consécration pour Joe Biden se déroulera dans un climat très particulier, sous l'effet combiné de la pandémie et du traumatisme encore frais des violences du Capitole qui ont fait cinq morts.  

Les mesures de sécurité entourant la cérémonie sont exceptionnelles. Quelque 25 000 soldats de la Garde nationale et des milliers de policiers venus de tout le pays seront déployés. Preuve de la tension qui règne: douze d'entre eux ont été écartés du dispositif de sécurité dans le cadre d'une procédure de recherche d'éventuels liens avec des groupes extrémistes, a indiqué mardi le Pentagone.  

Loin des foules immenses qui se pressent traditionnellement sur l'immense esplanade du »National Mall » pour voir leur nouveau président, l'ancien vice-président de Barack Obama fera face à plus de 190 000 drapeaux plantés pour représenter ce public absent.   

De hautes grilles, parfois surmontées de barbelés, protègent la « zone rouge » entre la colline du Capitole et la Maison Blanche.   

En attendant, le processus de confirmation par le Sénat des ministres désignés par le président élu a commencé mardi, afin que le gouvernement soit au plus tôt en ordre de marche face aux nombreuses crises.  

Sur le front diplomatique, le futur secrétaire d'Etat, Antony Blinken, a promis de rompre avec quatre années d'unilatéralisme en « revigorant » les alliances mises à mal sous Donald Trump.   

Mais le futur chef de la diplomatie américaine a aussi déclaré que le républicain avait « eu raison » d'avoir adopté une position « plus ferme face à la Chine ».  


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.