Castex retrouve Philippe au Havre pour une carte postale maritime

Le Premier ministre français Jean Castex et son prédécesseur, le maire du Havre, Edouard Philippe, lors de l'arrivée du porte-conteneurs «Jacques Saade» appartenant à la CMA CGM au port du Havre. (AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex et son prédécesseur, le maire du Havre, Edouard Philippe, lors de l'arrivée du porte-conteneurs «Jacques Saade» appartenant à la CMA CGM au port du Havre. (AFP)
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Publié le Vendredi 22 janvier 2021

Castex retrouve Philippe au Havre pour une carte postale maritime

  • «Bienvenue au plus bel endroit du monde!» La carte postale était attendue pour ces premières retrouvailles officielles entre les deux chefs du gouvernement d'Emmanuel Macron
  • Profitant de la vue offerte depuis le pont de l'immense porte-conteneurs de la CMA-CGM «Jacques-Saadé», le plus grand du monde propulsé au gaz naturel liquéfié, Edouard Philippe a donc fait le tour du propriétaire à M. Castex

Le Havre : Jean Castex a retrouvé vendredi au Havre son prédécesseur à Matignon Edouard Philippe, dont il a loué «le courage» et «le sang-froid» lorsqu'il était à la barre du gouvernement, à l'occasion d'un Comité interministériel de la mer débouchant sur plusieurs investissements.

«Bienvenue au plus bel endroit du monde!» La carte postale était attendue pour ces premières retrouvailles officielles entre les deux chefs du gouvernement d'Emmanuel Macron.

Profitant de la vue offerte depuis le pont de l'immense porte-conteneurs de la CMA-CGM «Jacques-Saadé», le plus grand du monde propulsé au gaz naturel liquéfié, Edouard Philippe a donc fait le tour du propriétaire à M. Castex, six mois après être redevenu maire de sa ville de coeur.

«Les immeubles que tu vois là-bas, c'est le quartier Caucriauville. Puis là, le plateau, la ville basse, et l'émergence c'est l'église Saint-Joseph», pointe-t-il tour à tour, avant de désigner la centrale thermique, en voie de fermeture, et dont son père fut le premier directeur d'exploitation.

Et quand M. Castex s'installe sous les yeux des caméras dans le fauteuil du commandant du navire, M. Philippe, lui, s'efface et observe au loin les rayons de soleil percer les nuages sur l'embouchure de la Seine.

Fidèle à sa réserve - M. Philippe s'est fixé comme ligne de conduite de ne pas commenter l'actualité nationale - nul sous-titre à déchiffrer sur la campagne de vaccination en cours, ou encore l'évolution de l'épidémie. A ses anciens ministres présents au Havre, il distribue quelques plaisanteries, comme à Jean-Baptiste Djebbari, ancien pilote d'avion et en charge des Transports, invité à faire «décoller» le porte-conteneurs.

Et positionné entre les élus locaux, M. Philippe, dont la popularité reste au zénith depuis son départ de Matignon, écoutera, l'air placide, M. Castex lui tresser des lauriers pour sa gestion de la crise du coronavirus.

«Courage» et «clairvoyance»

«Vous aviez eu, avec le courage, le sang-froid et la clairvoyance que chacun vous reconnaît et dont je suis le témoin privilégié pour avoir servi à vos côtés pendant plusieurs semaines, à gérer la première vague de cette pandémie inattendue et violente qui secoue le monde depuis maintenant une année», a notamment rappelé M. Castex, qui fut à la manœuvre du premier déconfinement de mai 2020 sous l'égide de M. Philippe, avant de lui succéder début juillet.

Plus tard, et avant de s'entretenir une demi-heure en privé avec M. Philippe à l'Hôtel de Ville, M. Castex rendra aussi «hommage aux décisions économiques et sociales très ambitieuses» prises au printemps dernier et depuis «amplifiées».

Mais cette visite était aussi l'occasion d'annoncer des avancées sur plusieurs projets portés précédemment et à double titre par M. Philippe, à l'image de la fusion dans un établissement unique des ports du Havre, Rouen et Paris (HAROPA).

Cette nouvelle entité, qui sera officiellement créée au 1er juin 2021 et dont le siège est au Havre, bénéficiera d'un «plan d'investissement à hauteur de 1 milliard 450 millions d'euros sur la période 2020-2027 qui va correspondre au doublement des investissements», a déclaré M. Castex, à l'issue de la réunion annuelle du Comité interministériel.

M. Castex a également annoncé le lancement d'un projet de grand parc d'éoliennes au large d'Oléron, sur une zone de 300 km2 et destiné à produire jusqu'à 1 gigawatt d'électricité.

«C'est un projet d'une ampleur considérable et la Commission nationale du débat public en sera saisie sans délai», a souligné le Premier ministre, en rappelant que le développement de l'éolien offshore devait à terme contribuer à la réduction de la part du nucléaire en France (50% d'ici 2035).

Désireuse «d'adopter une démarche très offensive (...) de reconquête des parts de marché» face à la concurrence étrangère, la France entame aussi une réflexion sur l'attractivité fiscale de ses ports, espérant ainsi contrer «l'offensive des ports francs que nos amis britanniques entendent développer à la suite du Brexit», a relevé M. Castex. Des décisions devraient être prises en ce sens à la prochaine réunion de ce Comité.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.