Les autorités afghanes soulagées par la volonté américaine de revoir l'accord avec les talibans

Le président afghan Ashraf Ghani (au centre) arrive accompagné d’une délégation du gouvernement, lors d’une visite dans la province du Herat le 21 janvier (Photo, AFP).
Le président afghan Ashraf Ghani (au centre) arrive accompagné d’une délégation du gouvernement, lors d’une visite dans la province du Herat le 21 janvier (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 24 janvier 2021

Les autorités afghanes soulagées par la volonté américaine de revoir l'accord avec les talibans

  • Plusieurs hauts responsables du gouvernement afghan ont exprimé samedi leur soulagement face à la volonté de l'administration de Joe Biden de revoir l'accord américano-taliban
  • L'accord - non ratifié par Kaboul - prévoit le retrait total des forces américaines d'ici à mi-2021

KABOUL : Plusieurs hauts responsables du gouvernement afghan ont exprimé samedi leur soulagement face à la volonté de l'administration de Joe Biden de revoir l'accord américano-taliban, les insurgés n'ayant fait qu'intensifier leurs attaques ces derniers mois.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a appelé vendredi son homologue afghan Hamdullah Mohib et « signifié clairement » son intention de « réexaminer » l'accord, a dit sa porte-parole Emily Horne dans un communiqué.

L'accord - non ratifié par Kaboul - prévoit le retrait total des forces américaines d'ici à mi-2021 en échange notamment de garanties sécuritaires de la part des insurgés et de l'ouverture de pourparlers de paix avec le gouvernement afghan.

Mais, malgré l'ouverture de ces négociations en septembre à Doha, les talibans n'ont fait qu'augmenter le nombre de leurs attaques.

Dans son appel, M. Sullivan a dit prévoir d'« évaluer si les talibans respectent leurs engagements de rompre tout lien avec les groupes terroristes, de réduire la violence en Afghanistan et de mener des négociations sérieuses avec le gouvernement afghan ».

Il a également souligné l'intention américaine de soutenir les pourparlers de paix en cours « avec des efforts diplomatiques robustes au niveau régional ».

Violences quotidiennes

Samedi, le ministre afghan par intérim de la paix, Abdullah Khenjani, s'est dit satisfait de cette annonce.

Dans une vidéo envoyée à des journalistes, il a demandé que « le réexamen (de l'accord) mène à la cessation immédiate des violences demandée par le peuple afghan ainsi qu'à une paix durable en Afghanistan ».

Tandis que les négociations entre Kaboul et les talibans n'ont pour l'instant abouti à aucun résultat concret, les insurgés continuent d'attaquer quotidiennement les forces afghanes.

Dans les villes, les assassinats ciblés de journalistes, personnalités politiques et défenseurs des droits - que Kaboul et Washington ont imputés aux talibans - sont devenus de plus en plus fréquents.

S'ils revendiquent volontiers leurs attaques contre les forces afghanes, les insurgés nient cependant être responsables des assassinats ciblés de membres de la société civile.

Contactés par l'AFP, ils se sont dit toujours déterminés à respecter leurs engagements dans le cadre de l'accord signé avec Washington.

« Nous attendons de l'autre camp qu'il reste également engagé à respecter l'accord », a déclaré Mohammad Naeem, un porte-parole du groupe.

Les insurgés ont, depuis la signature de cet accord, cessé leur offensive contre les forces américaines.

Appels à une trêve permanente

Les autorités afghanes, qui attendaient anxieusement de voir comment l'administration de M. Biden se positionnerait sur le dossier, ont accueilli les commentaires de M. Sullivan avec soulagement.

« Nous avons convenu de continuer à œuvrer pour un cessez-le-feu permanent et une paix juste et durable, dans un Afghanistan démocratique, capable de préserver les acquis des deux dernières décennies », a écrit sur Twitter M. Mohib à la suite de l'appel du responsable américain.

Sediq Sediqqi, le vice-ministre de l'Intérieur, en a quant à lui profité pour critiquer l'accord américano-taliban.

« L'accord n'a pour l'instant pas mené au but recherché de mettre fin à la violence talibane et d'amener un cessez-le-feu », a-t-il écrit sur Twitter.

« Les talibans n'ont pas été à la hauteur de leurs engagements », a-t-il ajouté.

Mardi, le futur chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait également jugé indispensable de « préserver les avancées qui ont été faites pour les femmes et les filles en Afghanistan au cours des 20 dernières années ».

Washington a réduit le 15 janvier à 2 500 le nombre de ses soldats en Afghanistan, le chiffre le plus bas depuis 2001.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.