"Lupin" ou la consécration des séries télévisées

L'acteur français Omar Sy à la 70e Berlinale, en février 2020. La série "Lupin" qui le met en vedette, produite par Netflix, aura été regardée dans 70 millions de foyers au cours de son premier mois, établissant un record pour une série télé française.( John Macdougall / AFP)
L'acteur français Omar Sy à la 70e Berlinale, en février 2020. La série "Lupin" qui le met en vedette, produite par Netflix, aura été regardée dans 70 millions de foyers au cours de son premier mois, établissant un record pour une série télé française.( John Macdougall / AFP)
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Publié le Dimanche 24 janvier 2021

"Lupin" ou la consécration des séries télévisées

  • L'explosion du nombre de chaînes et de plateformes a généré un appétit de contenu jamais vu auparavant, tout en redéfinissant la notion de succès
  • Netflix a mis en place le sous-titrage de toutes ses productions et le doublage de beaucoup d'entre elles, permettant à une série non anglophone comme "Lupin" de se hisser en tête des visionnages mondiaux

NEWS YORK : Le triomphe de "Lupin" sur Netflix, après celui de "La Casa de Papel", illustre la fin de la toute-puissance américaine sur la production télévisée, un mouvement porté par les plateformes et l'ambition nouvelle d'acteurs européens, latino-américains ou coréens.    

"Il y a dix ans, 90% de la créativité était aux Etats-Unis", se souvient Pascal Breton, fondateur et président de la société de production Federation Entertainment. "Il y avait des bonnes petites créativités locales, mais ça ne voyageait pas."

Mais une conjonction de mouvements puissants et inédits ont changé la donne.

L'augmentation du débit internet, la montée en puissance de la télévision à la demande et l'exemple donné par les chaînes payantes américaines, HBO en tête, ont poussé leurs homologues à l'étranger à miser sur les séries, après avoir surtout tablé sur le cinéma et le sport.

"Engrenages", "Carlos", ou "Braquo", tous produits pour Canal+, ont marqué un premier tournant, avant que des chaînes publiques ne leur emboîtent le pas, avec le phénomène "Borgen" au Danemark, "Sherlock" au Royaume-Uni, deux séries sorties en 2010, ou "Un village français" (2009).

"Je ne suis pas sûr que c'était l'intention au départ, mais les productions ont constaté que ce n'était pas uniquement une façon de se différencier sur leur marché national mais que cela intéressait aussi d'autres marchés", explique Luca Barra, professeur à l'université de Bologne et co-auteur d'une étude sur la fiction télévisée en Europe.

Ce "changement de mentalité" a aussi favorisé le développement de structures de productions transnationales, comme Federation, particulièrement en Europe, pour faire face à des budgets en hausse sensible, dit-il.

Parallèlement, l'explosion du nombre de chaînes et de plateformes a généré un appétit de contenu jamais vu auparavant, tout en redéfinissant la notion de succès.

"Vous avez tellement de programmes et l'audience est si fragmentée que des productions qui n'auraient pas trouvé leur public auparavant peuvent avoir des débouchés", analyse Luca Barra.

L'émergence de plateformes internationales, principalement Netflix mais aussi plus récemment Amazon et Disney+, a joué un rôle de premier plan dans cet appel d'air.

Outre les budgets, Netflix a aussi mis en place le sous-titrage de toutes ses productions et le doublage de beaucoup d'entre elles, permettant à une série non anglophone comme "Lupin" de se hisser en tête des visionnages mondiaux durant plusieurs jours.

"Rééquilibrage"

Pour s'implanter à l'étranger, les plateformes américaines ont produit du contenu local dans plusieurs pays, en passant par des maisons de production basées sur place.

En Corée du Sud, et maintenant en Europe avec la récente directive SMA, les services de vidéo à la demande sur internet ont, en outre, obligation de contribuer financièrement au secteur audiovisuel du pays d'implantation.

Dans ce nouveau paysage de la production télévisée, les Américains "restent très puissants", reconnaît Pascal Breton, mais "il y a un vrai rééquilibrage", et "ça va s'accélérer".

Cheyenne Federation, société du groupe Federation qui était derrière "Le Bureau des légendes" et "Marseille", travaille actuellement à une série autour de l'incendie de Notre-Dame, attendue en 2022, avec un budget équivalent à celui de "Lupin", explique le producteur.

Pour Jonathan Gray, professeur à l'université du Wisconsin, les sociétés de production non américaines ont aussi intégré les codes de l'écriture qui s'exportent, jusqu'aux Etats-Unis.

"Les goûts américains sont connus pour être limités en matière de télévision", dit-il, mais les productions étrangères ont maintenant compris comment leur plaire, "en les bousculant un peu parfois, mais avec une forme reconnaissable".

A l'instar du virage pris par une partie de la production anglaise, les choix se portent de plus en plus souvent sur "des sujets, des types de narration beaucoup plus internationaux", décrit Pascal Breton.

"Versailles ou Saint-Tropez, ce sont des sujets mondiaux. Ca donne envie" au public international, dit-il, comme une série italienne sur la mafia ("Gomorra") ou une autre située en Colombie sur les narcotrafiquants ("Narcos").

Dans le cas de "Lupin", le musée du Louvre fait office d'accroche, mais pour Pascal Breton, le succès peut aussi s'expliquer par la mise en scène.

Elle "ressemble un peu à des films de Luc Besson, le seul dans le cinéma français qui avait compris le marché international," dit-il. Plusieurs anciens collaborateurs du réalisateur se retrouvent d'ailleurs derrière la caméra pour Lupin.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.