Liban : La facture des explosions à Beyrouth pourrait s’élever à 15 milliards de dollars

Les efforts visant à évaluer les dommages au port de Beyrouth, principale porte d’entrée commerciale du pays, sont déjà en cours. La deuxième priorité sera de restaurer la sécurité alimentaire et de veiller à ce que le pays ne soit pas à court de blé. (Photo AFP).
Les efforts visant à évaluer les dommages au port de Beyrouth, principale porte d’entrée commerciale du pays, sont déjà en cours. La deuxième priorité sera de restaurer la sécurité alimentaire et de veiller à ce que le pays ne soit pas à court de blé. (Photo AFP).
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Publié le Jeudi 06 août 2020

Liban : La facture des explosions à Beyrouth pourrait s’élever à 15 milliards de dollars

  • Selon Charbel Cordahi, économiste et conseiller financier du président, le coût des réparations atteindrait environ 15 milliards de dollars
  • Sans un programme d'aide internationale, « le Liban ne peut pas faire face à cette catastrophe »

BEYROUTH : Le montant des réparations suite à l’explosion chimique cataclysmique dans le port de Beyrouth qui a eu lieu mardi pourrait s’élever à 15 milliards de dollars, selon les estimations d’un haut conseiller du gouvernement.

L'explosion, ressentie jusqu’à Chypre, a fait au moins 137 morts, des milliers de blessés et 300.000 habitants de Beyrouth sans-abri.

On pense qu'elle a été causée par près de 3000 tonnes de nitrate d'ammonium, un engrais agricole commun, qui a été confisqué en 2013 et mal stocké dans des entrepôts. Elle est considérée comme étant la conséquence d’années de négligence, de mauvaise gestion financière et de corruption dans tout le pays.

Charbel Cordahi, économiste et conseiller financier du président, a estimé le coût des dommages causés par l'explosion – en incluant l'indemnisation des victimes et des blessés - à environ 15 milliards de dollars.

« Jusqu'à 70% des échanges commerciaux du Liban passent par le port de Beyrouth », explique t-il à Arab News.

« Les aéroports et autres ports du pays ne peuvent prendre en charge que 30 à 40% du trafic commercial, et l’ouverture avec la Syrie environ 20%. Cela signifie que 5 milliards de $ de biens importés essentiels n’arriveront pas dans le pays, et que 2 milliards de $ d’exportations resteront cloués au sol au cours des prochains mois. Cela représente au total une perte d’environ 4 milliards de dollars, soit 15% du produit intérieur brut. »  

Il a ajoute que sans un programme d'aide internationale, « le Liban ne peut pas faire face à cette catastrophe. »

L'explosion fait suite à des mois de profonde crise économique pour les Libanais, dont la moitié vit désormais sous le seuil de pauvreté. La colère populaire à l’égard du gouvernement et de la classe politique en général ne cesse d’augmenter, alors que les Libanais manifestent déjà depuis octobre pour demander le départ de la classe politique corrompue au pouvoir. La pandémie de coronavirus est venue impacter encore plus une économie déjà au bord du gouffre.

Les efforts visant à évaluer les dommages au port de Beyrouth, principale porte d’entrée commerciale du pays, sont déjà en cours. La deuxième priorité sera de restaurer la sécurité alimentaire et de veiller à ce que le pays ne soit pas à court de blé après la destruction des silos de céréales, tout en veillant à ce que les résidents qui ont perdu leur logement puissent être relogés le plus rapidement possible. Le maintien de l’approvisionnement du pays en fournitures médicales est également une priorité, de même que l’évaluation de l’impact environnemental de la catastrophe.

De nombreux habitants de la ville ne peuvent pas rentrer chez eux, même si leurs bâtiments n’ont été que partiellement détruits, en raison des dommages structurels potentiels causés par la déflagration, d’une magnitude de 4,5 sur l’échelle de Richter.

 « Nous avons besoin d'autres pays pour nous aider à reconstruire Beyrouth», assure le général Mohammed Kheir, secrétaire général du Conseil Supérieur de la Défense, à Arab News. « Nous serons reconnaissants envers tous les pays qui aideraient à reconstruire Beyrouth, comme ils l’ont fait après l’agression israélienne de 2006. »

Un appel d’urgence a été lancé pour la mise en place de maisons préfabriquées pour abriter  des familles auxquelles le gouvernement pourrait ne pas être en mesure de fournir un logement.

Le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud, qui a estimé le coût des principaux dégâts entre 3 et 5 milliards de dollars, a appelé la communauté internationale et la diaspora libanaise à apporter leur aide.

Des responsables sanitaires ont déclaré à Arab News que le pays manquait de matériel médical, en particulier  nécessaire pour des interventions chirurgicales majeures, espérant que l’aide provenant de l’étranger allait pouvoir combler les manques rapidement.

Il est encore trop tôt pour évaluer l'impact environnemental complet de l'explosion. Cependant, l'expert environnemental Mostapha Raad explique qu'une catastrophe potentiellement plus importante a peut-être pu être évitée lorsque le vent a emporté un nuage toxique rempli d'acide nitrique loin du rivage et vers le large.

« Nous avions peur que les résidus de nitrate d'ammonium provoquent des pluies acides, mais selon des tests réalisés sur des échantillons d'air, tous les indicateurs sont au vert, il semble que le nuage toxique ait disparu au-dessus de la mer », assure t-il. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien et le Premier ministre grec discutent des tensions entre l'Iran et Israël

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
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  • Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

RIYAD : D'après l'agence de presse saoudienne, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'est entretenu dimanche par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis pour discuter de l'escalade de la situation entre Israël et l'Iran.

Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

Ils ont souligné la nécessité de faire preuve de retenue et de désescalade, et ont insisté sur l'importance de régler les différends par des moyens diplomatiques, a ajouté l'APS.

Cet appel intervient dans un contexte de tensions accrues, suite à une série d'attaques réciproques entre les deux pays.

La dernière flambée de violence a fait craindre un conflit régional plus large, et les dirigeants internationaux ont exhorté toutes les parties à éviter une nouvelle escalade. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com