Facebook conclut l'année de la pandémie en beauté, se montre prudent pour 2021

Facebook estime avoir bénéficié de la transition vers le commerce en ligne, et de sa moindre dépendance aux annonceurs très affectés par la crise sanitaire (Photo, AFP).
Facebook estime avoir bénéficié de la transition vers le commerce en ligne, et de sa moindre dépendance aux annonceurs très affectés par la crise sanitaire (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 28 janvier 2021

Facebook conclut l'année de la pandémie en beauté, se montre prudent pour 2021

  • Au 31 décembre, 3,3 milliards de personnes fréquentaient, au moins une fois par mois, l'une de ses quatre plateformes et messageries (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp)
  • Le groupe californien sort néanmoins parmi les grands vainqueurs d'une année marquée par la récession pour de nombreuses industries

SAN FRANCISCO: Facebook a récolté plus de 28 milliards de dollars de revenus, essentiellement publicitaires, au dernier trimestre 2020, et dégagé 11,2 milliards de bénéfice net, en hausse de 53% sur un an, grâce à l'explosion des pratiques numériques, notamment le commerce en ligne, pendant la pandémie.

Le géant des réseaux sociaux a encore vu sa base d’utilisateurs augmenter pendant la saison des fêtes. Au 31 décembre, 3,3 milliards de personnes fréquentaient, au moins une fois par mois, l'une de ses quatre plateformes et messageries (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp), d'après un communiqué publié mercredi.

Mais la plateforme prévoit des «vents contraires» cette année à cause de potentielles évolutions dans la régulation des données, notamment en Europe, et du renforcement de la transparence dans la collecte d'informations personnelles sur les appareils de la marque Apple.

«Même si le calendrier des changements induits par iOS 14 (le système d'exploitation des smartphones et tablettes d'Apple) reste incertain, nous nous attendons à voir un impact dès la fin du premier trimestre», précise l'entreprise.

Son titre faisait des va-et-vient entre le rouge et le vert lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.

Le groupe californien sort toujours parmi les grands vainqueurs d'une année indiquée par la récession pour de nombreuses industries.

Facebook estime avoir bénéficié de la transition vers le commerce en ligne, et de sa moindre dépendance aux annonceurs très affectés par la crise sanitaire, comme les voyagistes - contrairement à Google, le leader de la publicité en ligne.

 

Facebook Abandonne la politique

Le réseau social qui avait contribué aux printemps arabes il y a dix ans entend désormais s'éloigner le plus possible des combats politiques pour se concentrer sur les interactions «positives», et lucratives, même si 2021 s'annonce sous le signe des tensions avec les autorités et son voisin Apple.

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook a annoncé mercredi que la plateforme ne recommanderait plus à ses utilisateurs les groupes militants ou politiques, une mesure déjà prise aux Etats-Unis cet automne pour tenter d'apaiser les échanges à l'approche d'élections américaines sous tension.

Son objectif est de «calmer le jeu» et de «décourager les conversations clivantes», a-t-il expliqué lors de la présentation des résultats trimestriels de son groupe.

«Ces résultats solides ne sont pas surprenants», a noté Debra Aho Williamson, analyste chez eMarketer. «La société était bien placée pour bénéficier de l'adoption du e-commerce».

Avec les mesures de confinement, les consommateurs se sont massivement reportés sur les magasins en ligne pour leurs dépenses de fin d'année.

Quatre saisons

«Nous continuons aussi de croire qu'Instagram joue un rôle surdimensionné dans le succès de Facebook en général», a ajouté l'experte. «L'année dernière, Instagram a représenté environ 36% des revenus publicitaires du groupe dans le monde, et près de la moitié (49%) des recettes américaines».

Facebook vient de traverser une année mouvementée, semée d'embûches. Au printemps, au début de la pandémie, de nombreux annonceurs ont retiré leurs campagnes pour revoir leur message ou faire des économies.

A l'été, des centaines de marques ont boycotté le réseau pour exiger une meilleure modération des contenus dits «haineux», dans la foulée des manifestations contre le racisme systémique aux Etats-Unis.

A l'automne, l’élection présidentielle américaine a cristallisé les tensions entre la plateforme et les élus, qui lui reprochent sa toute puissance en matière de liberté d’expression.

Autant de remous qui ne se sont pas traduits par des pertes financières. Le groupe a réalisé près de 86 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur l'année, et dégagé plus de 29 milliards de bénéfices, en hausse de 58%.

D'après eMarketer, la famille de plateformes devrait atteindre les 96,6 milliards de revenus publicitaires nets en 2021, soit 24,4% du marché mondial.

Mais comme ses voisins de la côte Ouest, Facebook peut s'attendre à une année 2021 compliquée politiquement. Le nouveau président, Joe Biden, ne porte pas le réseau dans son cœur.

Et en décembre, plusieurs autorités américaines ont accusé la société d'abuser de sa position dominante et de ses coffres bien remplis pour évincer la concurrence. Elles ont même demandé à la justice de forcer Facebook à se séparer d'Instagram et de la messagerie WhatsApp, qui ont affiché à transformer le groupe en empire incontournable des réseaux


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.