L'OMS appelle à éviter les erreurs du passé: vacciner les pays pauvres est une priorité

«Si nous gardons les vaccins pour nous, et si nous ne partageons pas, il y aura trois problèmes majeurs: un échec moral catastrophique; la pandémie continuera à faire rage et une reprise économique très lente», a mis en garde Tedros Adhanom Ghebreyesus (Photo, AFP).
«Si nous gardons les vaccins pour nous, et si nous ne partageons pas, il y aura trois problèmes majeurs: un échec moral catastrophique; la pandémie continuera à faire rage et une reprise économique très lente», a mis en garde Tedros Adhanom Ghebreyesus (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 30 janvier 2021

L'OMS appelle à éviter les erreurs du passé: vacciner les pays pauvres est une priorité

  • Le directeur général a mis en garde contre le «nationalisme vaccinal pour servir des objectifs politiques à court terme
  • Le docteur Tedros a rappelé qu'il a fallu aux pays défavorisés «10 ans» pour accéder aux médicaments contre le VIH

GENEVE: C’est sur un ton très sombre que le patron de l"OMS a appelé vendredi à ne pas répéter les erreurs du passé et abandonner les pays pauvres en attendant que les richesses vaccinent leurs populations.
«Si nous gardons les vaccins pour nous, et si nous ne partageons pas, il y aura trois problèmes majeurs», a mis en garde Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Un: un échec moral catastrophique; deux: cela permet à la pandémie de continuer à faire rage et trois: une reprise économique très lente».
«Donc c'est une faute morale, cela n'aidera pas à stopper la pandémie et cela ne ramènera pas les moyens de gagner sa vie. Est-ce que cela que nous voulons? C'est à nous de décider!», A lancé le directeur général, en fixant la caméra, lors d'un point de presse bi-hebdomadaire.
Il a puisé dans le passé pour donner plus de poids à sa mise en garde, au moment où les pays riches ont mobilisé les ressources pour pouvoir vacciner leur population tandis que les pays les plus pauvres doivent attendre pour pouvoir vacciner même leur personnel soignant, pourtant en première ligne.
Le docteur Tedros a rappelé qu'il a fallu que les pays défavorisés «attendent 10 ans» pour avoir accès aux médicaments permettant de lutter contre la pandémie du VIH. Pour l'épidémie de H1N1, les plus démunis ont bien eu accès au vaccin «mais après que l'épidémie soit finie», a-t-il rappelé.
Le directeur général a encore une fois mis en garde contre le «nationalisme vaccinal, qui peut servir des objectifs politiques à court terme. Mais c'est (une stratégie) à courte vue et vouée à l'échec».
Nous vivons «dans un village mondial» et que tant que le vaccin n'aura pas le droit d'endiguer la pandémie partout, personne ne sera en sécurité nulle part, a-t-il rappelé.

Les déclarations du patron arrivent dans un contexte de pénurie pour certains des vaccins les plus efficaces sur le marché, au grand dam des pays richesses.

S'ils ont pu acheter leur ticket d'accès à ces remèdes efficaces, ils sont souvent obligés de ralentir voire suspendre leurs campagnes de vaccination, provoquant la colère de la population.

 

Enfin, L'OMS sur le terrain à Wuhan

Les experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont enfin entamé vendredi à Wuhan leur enquête de terrain sur l'origine du coronavirus, qui doit les conduire sur des sites sensibles. Durant leur séjour, qui pourrait durer quelques semaines, les experts se rendent au marché Huanan, premier foyer de l'épidémie où étaient notamment vendus des animaux sauvages vivants. Il est fermé depuis janvier 2020.

«Il y a une liste très longue de visites prévues sur site et de réunions», a souligné le directeur des opérations d'urgence à diffuser. Cette mission, qui devrait encore durer quelques semaines, se déroule par ailleurs dans un climat de tensions sino-américaines. L'OMS souligne depuis plusieurs semaines que l'enquête menée à Wuhan n'est pas destinée à trouver un pays ou une autorité «coupable», mais à «comprendre ce qui s'est passé pour éviter que cela ne se répète à l'avenir». Le succès d'une enquête sur une transmission de l'animal à l'homme ne consiste pas «forcément à trouver une source lors de la première mission», a expliqué Michael Ryan.
 

«Tendance très alarmante»

Illustration de ces tensions, l'Union européenne a adopté vendredi un mécanisme d'exploitation les exportations hors de sa zone de vaccins contre la Covid qui y sont produits et empêcher la sortie de doses destinées aux Européens.
Une décision critique vendredi par suivre.
«C'est une tendance très alarmante», a dénoncé le docteur Mariangela Simao, la sous-directrice générale de l'asservissement chargé de l'accès aux médicaments et aux produits de santé.
«C'est toujours un sujet d'inquiétude de voir (...) restreindre l'exportation de ce qu'on peut considérer comme un bien public mondial», a-t-elle ajouté.
«C'est particulièrement préoccupant car les chaînes de production sont diversifiées et fragmentées», avec des composants «venant du monde entier». Les contrôles européens peuvent «saper les efforts planétaires pour assurer un accès équitable» aux vaccins, a-t-elle regretté.
L'OMS et l'Alliance pour les vaccins (Gavi) a créé le système Covax pour tenter de permettre une distribution équitable des vaccins anti-Covid.
Elles estiment pouvoir débuter la distribution de vaccins aux pays défavorisés, qui ont rejoint Covax, d'ici la fin février.


Grèce: séisme de magnitude 5,7 en mer Ionienne, pas de victimes

L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. (AFP).
L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter. (AFP).
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  • La secousse tellurique a été ressentie sur l'île proche de Zante et de la péninsule du Péloponnèse
  • L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter

ATHENES: Un séisme de magnitude 5,7 s'est produit vendredi en mer, au large des îlots grecs de Strophades en mer Ionienne (ouest), selon l'Observatoire euro-méditerranéen, sans faire dans un premier temps de victimes ou de dégâts importants, selon les médias.

"La secousse tellurique a été enregistrée à 09H12 locales (07H12 GMT) à une profondeur de 20km dans une région où les séismes sont fréquents", a indiqué le sismologue Gerassimos Papadopoulos à la télévision publique Ert.

Deux répliques de 2,9 et de 4,5 ont suivi ce séisme, selon Gerassimos Papadopoulos.

La secousse tellurique a été ressentie sur l'île proche de Zante et de la péninsule du Péloponnèse.

L'Observatoire d'Athènes avait initialement fait état de deux séismes successifs de 5,2 et de 5,7 mais Gerassimos Papadopoulos n'a pas exclu "une erreur du système" et fait état d'un seul séisme de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter.

Les Strophades sont composés de deux îlots, l'un inhabité et l'autre abritant un monastère qui a été légèrement endommagé, selon l'agence de presse grecque ANA, citant des sources de la métropole de Zante.

Des artisans, qui travaillaient à la restauration du monastère, ont été évacués, selon la même source, mais aucun n'a été blessé lors du tremblement de terre.

La Grèce est située sur d'importantes failles géologiques et les tremblements de terre y sont fréquents surtout en mer, le plus souvent sans faire de victimes ou de dégâts importants.

Le dernier séisme mortel en Grèce de magnitude 7 a eu lieu le 30 octobre 2020 en mer Égée, entre l'île grecque de Samos et la ville d'Izmir (ouest de la Turquie).


A Baltimore, début des opérations pour rouvrir le port, un long processus

Les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues car les autorités ont jugé trop dangereux l'envoi de plongeurs sur le lieu de l'accident. (AFP).
Les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues car les autorités ont jugé trop dangereux l'envoi de plongeurs sur le lieu de l'accident. (AFP).
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  • Des grues ont commencé à arriver jeudi à Baltimore, dans l'est des Etats-Unis, dans le cadre des efforts visant à dégager les débris du pont qui s'est effondré
  • Le Corps des ingénieurs de l'armée "déplace la plus grande grue de la côte Est à Baltimore pour nous aider", a affirmé le gouverneur du Maryland

BALTIMORE: Des grues ont commencé à arriver jeudi à Baltimore, dans l'est des Etats-Unis, dans le cadre des efforts visant à dégager les débris du pont qui s'est effondré, les autorités prévenant que la réouverture du port, important pour l'économie américaine, prendra beaucoup de temps.

Ces engins vont devoir retirer les restes d'acier tordus du pont Francis Scott Key, emprunté chaque jour par des dizaines de milliers de véhicules, et qui s'est écroulé mardi tel un château de cartes, après avoir été percuté par un porte-conteneurs, bloquant l'entrée du port de Baltimore.

Le Corps des ingénieurs de l'armée "déplace la plus grande grue de la côte Est à Baltimore pour nous aider", a affirmé le gouverneur du Maryland, Wes Moore jeudi soir à la presse.

"Avant de pouvoir procéder au levage, nous devons trouver la manière de découper le pont en morceaux de la bonne taille afin de pouvoir les soulever hors de l'eau à l'aide d'une grue", a expliqué le contre-amiral des garde-côtes, Shannon Gilreath.

"Il s'agit également du lieu de repos de quatre pères, de quatre frères, de quatre fils", a déclaré Tom Perez, à la Maison Blanche lors d'un entretien à la chaîne américaine MSNBC.

Les corps de deux des six ouvriers portés disparus ont été retrouvés mercredi.

Les opérations pour retrouver les quatre autres corps ont été interrompues car les autorités ont jugé trop dangereux l'envoi de plongeurs sur le lieu de l'accident.

"L'eau est si sombre et les débris si denses que, dans la plupart des cas, nos plongeurs ne voient pas au-delà de 30 à 60 cm", a expliqué M. Moore.

"Nous sommes incroyablement sensibles à l'idée qu'il s'agit également du lieu de repos de quatre pères, de quatre frères, de quatre fils", a déclaré Tom Perez, haut fonctionnaire de la Maison-Blanche, à MSNBC plus tôt dans la journée.

« Fonds d'aide d'urgence »

Les quatre hommes, tous des immigrés latino-américains, sont présumés avoir été tués après que le Dali, un porte-conteneurs long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, s'est encastré dans une pile du pont à cause de problèmes de propulsion.

Ils faisaient partie d'une équipe de huit ouvriers travaillant de nuit à la réparation de la route. Deux d'entre eux ont été secourus peu après l'effondrement du pont.

Les habitants de la région ont participé à une veillée dans un parc voisin jeudi matin, ont rapporté les médias locaux, tandis que la mairie de Baltimore a lancé une collecte de fonds pour soutenir les familles des victimes.

Quant à la reconstruction, elle "ne va pas prendre des heures, ni des jours, ni des semaines", a par ailleurs prévenu le gouverneur de l'Etat du Maryland, où se situe Baltimore, évoquant "un très long chemin à parcourir" avant un retour à la normale.

Le Maryland a demandé à l'Etat fédéral une première enveloppe de 60 millions de dollars, appel rapidement entendu par le gouvernement.

Le ministère américain des Transports a annoncé jeudi le "déblocage rapide" de ce montant en "fonds d'aide d'urgence" au Maryland.

« Perte substantielle »

Cette somme doit permettre d'"aider le Maryland à entamer des travaux urgents" et sera suivie d'autres fonds "au fur et à mesure que la reconstruction progressera", a expliqué le ministre des Transports, Pete Buttigieg.

"Personne n'oubliera jamais les images choquantes d'un porte-conteneurs percutant le pont Francis Scott Key, provoquant son effondrement et la mort tragique de six personnes", a-t-il ajouté, dans un communiqué de la Maison Blanche.

Après le drame, le président Joe Biden s'est engagé à ce que l'administration fédérale prenne en charge l'intégralité du coût de la reconstruction du pont.

En raison de cet accident, le transport maritime reste suspendu, le port de Baltimore, qui génère plus de 15.000 emplois, étant le neuvième du pays en termes d'activité.

Jeudi, le patron du marché de l'assurance Lloyd's of London a prévenu que l'indemnisation par les compagnies d'assurance de l'accident pourrait être la plus élevée jamais versée dans le transport maritime.

"Cela devrait représenter une perte substantielle, sans doute la plus importante" concernant le transport maritime "mais pas en dehors de nos paramètres", a affirmé Bruce Carnegie-Brown sur la chaîne CNBC.

Sa réouverture est "notre priorité ", a déclaré le contre-amiral des garde-côtes.

En amont de Baltimore, les autorités portuaires de New York et du New Jersey prévoient d'accueillir plus de marchandises afin d'atténuer les conséquences de cet accident, ont annoncé jeudi les gouverneurs de ces Etats dans un communiqué commun.


Un nouveau directeur pour le British Museum, secoué par une affaire de vols

Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
Des visiteurs admirent les marbres du Parthénon, également connus sous le nom de marbres d'Elgin, au British Museum de Londres le 9 janvier 2023. (AFP)
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  • Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak
  • Nicholas Cullinan a salué l'«honneur» que représente la direction de «l'un des plus grands musées du monde»

LONDRES: L'actuel directeur de la National Portrait Gallery de Londres, Nicholas Cullinan, a été nommé directeur du British Museum, a annoncé jeudi l'institution secouée par le scandale du vol de 2 000 pièces et le feuilleton au long cours des marbres du Parthénon.

Le précédent directeur Hartwig Fischer, de nationalité allemande et premier non Britannique à diriger le musée, avait démissionné fin août 2023 après la révélation des vols.

L'intérim était depuis assuré par l'ex-directeur du Victoria & Albert Museum Mark Jones.

Nicholas Cullinan, 46 ans, a été nommé après l'approbation unanime des administrateurs du musée et l'accord du Premier ministre Rishi Sunak.

A la tête de la National Portrait Gallery depuis 2015, il a mené à bien un réaménagement complet des collections et du musée, dont l'espace ouvert au public a augmenté d'un cinquième, selon le communiqué annonçant sa nomination.

L'historien de l'art a notamment été commissaire au Metropolitan Museum of Art de New York et à la Tate Modern de Londres. Il prendra ses fonctions au British Museum cet été.

Nicholas Cullinan a salué l'"honneur" que représente la direction de "l'un des plus grands musées du monde".

Il a évoqué "un nouveau chapitre" qui "englobera les transformations les plus importantes, architecturales et intellectuelles, qui se déroulent dans tout musée dans le monde, pour continuer à faire en sorte que le British Museum soit aussi engagé et collaboratif que possible".

Fondé en 1753, le British Museum abrite une collection de huit millions d'objets, parmi lesquels la pierre de Rosette ou les frises du Parthénon, acquises à l'époque coloniale et revendiquées par la Grèce.

L'institution, dont la visite est gratuite, représente l'attraction touristique la plus prisée du Royaume-Uni, avec 5,8 millions de visiteurs en 2023, en augmentation de 42% par rapport à l'année précédent, selon l'association du secteur.

La révélation du scandale de vols à grande échelle a conduit au renvoi d'un employé, qui a été arrêté par la police sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre lui à ce stade.

Depuis leur découverte, le British Museum a indiqué avoir récupéré un peu plus de 350 objets.

Le nouveau patron du musée devra également mettre en oeuvre une rénovation majeure, estimée à plus d'un milliard d'euros, rendue nécessaire par l'état vétuste de certaines galeries.