L’Iran au pied du mur pour ses violations des droits de l’homme

Trente-six organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme ont signé une lettre qui condamne l’Iran pour avoir commis des violations des droits de l’homme. (Photo, AFP)
Trente-six organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme ont signé une lettre qui condamne l’Iran pour avoir commis des violations des droits de l’homme. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 04 février 2021

L’Iran au pied du mur pour ses violations des droits de l’homme

  • «Depuis des décennies, les minorités ethniques en Iran (…) confrontées à une discrimination systémique qui limite leur accès à l’éducation, à l’emploi, à un logement adéquat et à des fonctions politiques»
  • «Il est urgent que la communauté internationale, y compris l’UE et ses États membres, intervienne pour faire part de ses préoccupations concernant ces arrestations arbitraires»

LONDRES : Trente-six organisations de la société civile et de défense des droits de l’homme ont signé une lettre qui condamne l’Iran pour les arrestations arbitraires, les détentions au secret et les «disparitions forcées» de la minorité kurde.

Parmi les signataires, Human Rights Watch, Amnesty International, ARTICLE 19, le Centre pour les droits humains en Iran ainsi que le Minority Rights Group, pour n’en citer que quelques-uns.

«Nous craignons sérieusement que ces arrestations soient dues à l’exercice pacifique par ces personnes de leurs droits à la liberté d’opinion, d’expression et d’association, notamment par leur participation à des activités pacifiques de la société civile et/ou leur soutien perçu aux visions politiques épousées par les partis d’opposition kurdes, et qui cherchent à faire respecter les droits de l’homme de la minorité kurde d’Iran», ont-ils déclaré.

Les preuves retrouvées par ces groupes et leurs sources informées montrent que 96 personnes - 88 hommes et huit femmes - sont détenues par la branche des renseignements du Corps des gardiens de la révolution islamique ou par d’autres agents de sécurité de l’État depuis le 6 janvier. En date du 2 février, seuls sept détenus ont été libérés.

Selon les organisations, la plupart des arrestations ont été effectuées sans mandats.

Des sources bien informées et des dénonciateurs précisent qu’au moins 40 des 89 détenus restants sont soumis à des disparitions forcées.

«Les autorités refusent d’informer les familles des détenus des motifs de l’arrestation, et interdisent toute communication entre les détenus et leurs proches,  y compris les appels téléphoniques et les visites familiales », indique la lettre.

«Les détenus sont privés de leur droit d’avoir accès à un avocat et de contester la légalité de leur détention. Les autorités disent à leurs familles que cette situation se poursuivra jusqu’à ce que le processus d’enquête prenne fin».

Ces conditions d’arrestation enfreignent les lois relatives aux droits de l’homme en Iran et dans le monde, et exposent les détenus à la torture et autres violations.

«Depuis des décennies, les minorités ethniques en Iran, particulièrement les Kurdes, les Arabes d’Ahvaz, les Azerbaïdjanais, les Baloutches et les Turkmènes, sont confrontées à une discrimination systémique qui limite leur accès à l’éducation, à l’emploi, à un logement adéquat et à des fonctions politiques», est-il écrit dans la lettre.

«Le sous-investissement continu dans les régions peuplées de minorités exacerbe la pauvreté et la marginalisation. Malgré les appels répétés en faveur de la diversité linguistique, le persan reste la seule langue d’enseignement au primaire et au secondaire».

Cette récente vague d’arrestations n’est en aucun cas un nouveau développement dans l’approche de l’Iran envers sa minorité kurde.

En 2020, environ 500 Kurdes, dont des défenseurs des droits de l’homme, ont été arrêtés et accusés de vagues délits portant atteinte à la sécurité nationale. Leurs alliés pensent que leurs arrestations ont été effectuées pour des raisons politiques.

Au moins 159 des personnes détenues ont ensuite été condamnées à des peines de prison allant d’un mois à 17 ans. Quatre d’entre elles ont été condamnées à la peine de mort.

«Il est urgent que la communauté internationale, y compris l’UE et ses États membres, intervienne pour faire part de ses préoccupations concernant ces arrestations arbitraires», a déclaré Raha Bahreini, chercheuse sur l’Iran chez Amnesty International, à Arab News. «Elle doit appeler publiquement à des interventions diplomatiques. Les autorités en Iran refusent de fournir des informations sur leurs détenus. Elles laissent les familles dans un état d’angoisse et d’incertitude. Les détenus n’ont pas le droit de communiquer avec leurs avocats ou leurs familles. Ils risquent sérieusement d’être torturés», a-t-elle ajouté.

«Face à cette situation, la communauté internationale et le monde entier doivent élever la voix et demander la libération de ces militants et veiller à ce que leur situation soit entendue. Les gens doivent organiser des marches, soulever ces cas par l’intermédiaire des ambassades de leur pays à Téhéran et chercher à rencontrer les représentants permanents de l’Iran auprès des Nations unies. Les journalistes et le public doivent également s’adresser aux ambassades iraniennes dans leurs pays respectifs».

Selon le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, «les prisonniers politiques kurdes accusés de délits portant atteinte à la sécurité nationale ... constituent un nombre disproportionné de ceux qui ont reçu la peine de mort et sont exécutés».

Les quatre activistes kurdes condamnés à mort l’année dernière ont été, d’après la lettre, soumis à des «procès extrêmement injustes».

Dans sa conclusion, la lettre appelle l’Iran à «libérer immédiatement et inconditionnellement toutes les personnes détenues arbitrairement, et à mettre fin à la campagne d’arrestations arbitraires des Kurdes.

Elle exige également que les autorités iraniennes «informent sans tarder les familles du sort, du lieu et du statut juridique de leurs proches détenus par l’État, et cessent la pratique des disparitions forcées».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.