«Soyez fiers!»: opération regonflage pour jeunes diplômés inquiets

Vue générale du quartier des affaires parisien, "La Défense". (AFP)
Vue générale du quartier des affaires parisien, "La Défense". (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 04 février 2021

«Soyez fiers!»: opération regonflage pour jeunes diplômés inquiets

  • A La Défense, des jeunes diplômés participent jeudi matin à un atelier d'aide à la recherche d'emploi de l'Apec
  • «Une recherche d'emploi, c'est du travail, ça s'organise», prévient-elle d'emblée, avant de distribuer des post-its à chacun pour recenser les démarches engagées

PARIS : La Covid «donne du fil à retordre mais il y a des offres, à vous de jouer!»: à La Défense, des jeunes diplômés participent jeudi matin à un atelier d'aide à la recherche d'emploi de l'Apec, autant axé sur des astuces pratiques que destiné à «rebooster» leur moral en berne. 

Assis autour d'une grande table en U et tous masqués, dix jeunes écoutent attentivement la formatrice de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) devant un diaporama. «Une recherche d'emploi, c'est du travail, ça s'organise», prévient-elle d'emblée, avant de distribuer des post-its à chacun pour recenser les démarches engagées.

CV en ligne, jobdating, candidatures spontanées, «postuler à 9H00»..., elle s'enthousiasme devant chaque réponse: «Vous êtes au taquet, ça c'est bien!», c'est «top», «vous avez fait un beau parcours, à vous de jouer!». La jeune femme énergique, qui a une formation de psycho-sociologue, parle notamment réseau, salaires, «réalisations probantes» ou des «quatre axes» pour évaluer le projet des jeunes: bilan, projet, marché, action (BPMA).

Gilles Gateau, directeur général de l'Apec qui écoutait discrètement assis sur une chaise, intervient: «Parmi vous, je ne sais pas lequel ou laquelle est le 25 000ème jeune que nous accompagnons dans le cadre du programme ‘Objectif premier emploi’ depuis le mois de septembre. Bravo à vous !», lance-t-il, sous les applaudissements des jeunes. 

Dans le cadre du plan gouvernemental «un jeune, une solution», l'Apec est ainsi à «mi-chemin» de la «très grosse ambition» qu'elle s'est fixée d'accompagner 50 000 jeunes d'ici à l'été, rappelle-t-il, soit «2,5 fois plus que ce qu'on fait habituellement». 

Car «la période est vraiment particulièrement pénible et difficile» reconnaît le responsable. «Il y a quelques années, les entreprises couraient après les promotions de diplômés (...) cette situation là a complètement changé en quelques mois et il faut s'adapter».

En aparté, il souligne que l'atelier vise aussi à «remobiliser, à redonner confiance» à des jeunes qui sont «depuis des mois dans un grand isolement», et fait valoir que même si le nombre d'offres d'emploi qui les concernent a chuté de près de 30% en fin d'année, il reste des embauches. L'organisation n'a pas encore recensé la part des jeunes accompagnés ayant trouvé un emploi.

 Comprendre «ce qui bloque»

Une étude de la Direction des statistiques (Dares) du ministère du Travail publiée jeudi montre que le nombre d'embauches de jeunes de moins de 26 ans en CDI et CDD de plus de trois mois a été en 2020 inférieur de 14,2% à celui enregistré en 2019. Pour inciter les entreprises à embaucher, le gouvernement a instauré cet été une aide de 4 000 euros à l'embauche d'un jeune avec un contrat d'au moins trois mois.

Autour de la table, les participants sont inquiets. Abdou Mbaye, 25 ans, qui a un master en ingénierie des systèmes complexes, cherche depuis septembre et espère que l'atelier va l'aider à comprendre «ce qui bloque». Mais, dit ce jeune sans revenus, aidé par sa famille, «il n'y a pas d'optimisme pour moi je pense, vu le nombre de refus et la situation actuelle».

Même pessimisme pour Manon Donadille, 24 ans, qui cherche dans l'édition. Elle se dit «un peu en stagnation» depuis plusieurs mois et a «du mal à trouver la motivation», tout en saluant un atelier «assez concret», alors qu'elle ne savait pas si cela allait «servir à quelque chose». 

A l'issue de cette session de quatre heures, chacun d'entre eux sera rappelé par l'Apec, et les plus en difficulté bénéficieront d'un accompagnement personnalisé. Peu avant la fin de l'atelier, la formatrice, Nafissa Hadji, qui les a prévenus qu’il faut que le mental soit positif pour y arriver», les trouve «déjà reboostés». 

«Ca nous sort de l'isolement», note Noua Amara, 28 ans, dotée d'un master II en protection sociale. Elle confirme se sentir plus confiante qu'à l'arrivée: «On a pas fait ces années de sacrifices, de stress, d'angoisse pour au final tout abandonner pour une crise sanitaire»...

 


Lyon affiche son soutien à la reconnaissance de l'État palestinien

L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023,  (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
L'archevêque de Lyon, Mgr Olivier de Germay (au centre), se tient debout devant le cercueil de l'ancien maire de Lyon et ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, alors que celui-ci quitte la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dans le centre-est de la France, le 29 novembre 2023, (Photo : Olivier CHASSIGNOLE / AFP)
Short Url
  • Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».
  • M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

LYON : Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a appelé mardi Emmanuel Macron à « reconnaître officiellement l'État de Palestine », un message affiché en parallèle à l'entrée de l'hôtel de ville.

Une bâche violette a été déployée sur une grille de la mairie avec les messages « Cessez-le-feu immédiat à Gaza », « Libération des otages », « Respect du droit international » et « Reconnaissance de l'État de Palestine ».

Dans le même temps, Grégory Doucet a écrit au président pour lui faire part de sa « profonde inquiétude » concernant le report d'une conférence internationale à l'ONU sur une solution « à deux États », qu'Emmanuel Macron devait coprésider mercredi avec l'Arabie saoudite.

« Ce rendez-vous était attendu comme un tournant historique », écrit le maire de Lyon, pour qui reconnaître la souveraineté palestinienne serait une « étape incontournable vers une solution politique au conflit ». 

M. Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre, en juin, près de 150 pays ayant déjà reconnu l'État palestinien, dont des pays européens comme l'Espagne, l'Irlande ou la Norvège. Depuis, il a envoyé des signaux contradictoires quant à sa volonté de franchir le pas.

Vendredi, alors qu'Israël entamait des frappes sur l'Iran, il a annoncé le report de la conférence de New York « pour des raisons logistiques et sécuritaires », tout en promettant qu'elle aurait « lieu au plus vite ».

Dans sa lettre, M. Doucet lui apporte « le soutien résolu de la Ville de Lyon » pour que la démarche soit engagée sans tarder. « Il est temps pour la France d'écrire une page juste, forte et à la hauteur de ses valeurs », écrit le maire.

« La situation à Gaza atteint chaque jour de nouveaux sommets de dévastation humaine », regrette-t-il, en mentionnant les 14 500 enfants tués à Gaza depuis le début de la guerre.


En 2024, les Français continuent d'acheter toujours plus de vêtements neufs

Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à l'ouverture d'un pop-up store de la marque de mode chinoise Shein à Paris, le 4 mai 2023. (Photo, AFP)
Short Url
  • L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023
  • Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison.

PARIS : Les Français n’ont jamais autant acheté de vêtements neufs. En 2024, un nouveau record a été franchi, alors même qu’une proposition de loi visant à encadrer la mode éphémère vient d’être adoptée par le Sénat, et que les associations continuent de tirer la sonnette d’alarme sur le coût environnemental de l’industrie textile.

L’an dernier, chaque Français a en moyenne ajouté 42 articles neufs à sa garde-robe, soit un de plus qu’en 2023. Au total, 3,5 milliards de pièces ont été achetées en France, un chiffre inédit qui représente environ 10 millions d’articles écoulés chaque jour, selon Vanessa Gutierrez, responsable d'études chez Refashion, l’éco-organisme mandaté par l’État pour accompagner le secteur vers une économie plus circulaire.

Ces données, publiées mardi, proviennent des quelque 10 000 marques ayant l’obligation de déclarer leurs ventes à Refashion. Cela inclut également les plateformes asiatiques comme Shein ou Temu.

Sur ces 3,5 milliards de pièces neuves, 2,9 milliards concernent l’habillement, 259 millions les chaussures et 362 millions le linge de maison. Les rayons femme et homme enregistrent des hausses respectives de 5 % et 3,6 %. Mais c’est le linge de maison qui connaît la plus forte progression (+9,3 %), un phénomène que Vanessa Gutierrez attribue à « l’arrivée sur le marché d’acteurs aux prix accessibles ».

En revanche, les vêtements pour enfants et bébés sont en recul, avec des baisses de 0,6 % et 5,4 %, un repli qui s’explique notamment par la baisse de la natalité et l’essor du marché de la seconde main dans ce secteur.

La distribution en ligne tire largement son épingle du jeu. Les enseignes exclusivement présentes sur internet, telles que Shein, Temu ou Zalando, voient leurs ventes bondir de 29,9 %. Les soldeurs et déstockeurs enregistrent également une progression notable (+10,3 %). « Si l’on excluait ces deux catégories, le marché serait relativement stable », nuance Vanessa Gutierrez, soulignant l’influence considérable du e-commerce sur la dynamique du secteur.

À l’inverse, les grandes surfaces alimentaires accusent un recul de 5,1 % sur les ventes de textiles. En revanche, les enseignes de centre-ville et les centres commerciaux affichent une croissance de 2,8 %, illustrant un certain regain d’intérêt pour les points de vente physiques plus spécialisés.

Un autre enseignement de ce baromètre révèle que les consommateurs privilégient les prix accessibles, 71 % des articles achetés appartiennent à l’entrée de gamme. En moyenne, chaque Français a dépensé 15,6 euros par article neuf.

L’impact environnemental de cette consommation n’est pas négligeable. Selon le ministère de la Transition écologique, l’industrie textile figure parmi les plus polluantes au monde. Elle est responsable de près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre supérieur à celui généré par l’ensemble des vols internationaux et du trafic maritime, et utilise 4 % de l’eau potable disponible sur la planète.

Ces dernières années, la situation s’est aggravée avec l’essor de l’ultra fast fashion, un modèle qui propose une multitude de références à des prix dérisoires. Symbole de cette démesure, l’entreprise Shein, fondée en Chine en 2012 et aujourd’hui basée à Singapour, met à disposition pas moins de 470 000 modèles en temps réel, selon l’ONG Les Amis de la Terre, et ses produits sont expédiés à 99,8 % par avion.

Face à cette course effrénée à la consommation, les ONG multiplient les alertes sur le coût social et environnemental de la mode. Décharges de vêtements occidentaux polluant le désert d’Atacama au Chili, effondrement du Rana Plaza au Bangladesh ayant causé la mort de plus d’un millier d’ouvriers, les actions coups de poing et les campagnes de sensibilisation pointent des symptômes devenus alarmants.

Les pouvoirs publics commencent à réagir. En France, les parlementaires se sont saisis du sujet, une proposition de loi visant à freiner l’essor de la fast fashion a été adoptée en juin par le Sénat.


Une vaste opération de contrôle aux frontières sera menée dans les gares et les bus mercredi et jeudi

Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi. (Photo AFP)
Short Url
  • Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur.
  • le ministre se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines.

PARIS : Une opération nationale de contrôles dans les gares, les trains et les bus visant à lutter contre « l'immigration irrégulière » sera menée mercredi et jeudi, selon une note d'instruction du ministère de l'Intérieur adressée notamment aux préfets et consultée par l'AFP.

« En complément du réseau routier, le réseau ferroviaire international et national semble constituer un vecteur essentiel de transit pour les clandestins depuis l'étranger et en interne entre les régions, en particulier vers la zone Nord », peut-on lire dans ce document daté du 12 juin, adressé notamment au général d'armée, aux préfets, aux directions de la gendarmerie, de la police ainsi que des douanes.

« Vous veillerez à prioriser les contrôles des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ, dans toutes les gares ferroviaires. Les trains régionaux, en particulier dans les zones frontalières, pourront utilement faire l'objet de contrôles après sensibilisation des instances régionales concernées », donne pour instruction le ministre de l'Intérieur qui a fait de la lutte contre l'immigration son thème de prédilection. 

Dans cette note, le ministre, chef de file du parti Les Républicains, se félicite d'une « augmentation conséquente du nombre d'interceptions d'étrangers en situation irrégulière ces dernières semaines (+28 %) » et d'une « opération nationale de contrôle des flux » menée les 20 et 21 mai dernier au cours de laquelle plus de 750 personnes ont été interpellées.

« Les forces de sécurité intérieure organiseront des contrôles à bord des trains », et, en complément, « ils pourront également les opérer sur les départs et arrivées de bus en gare ».

Ces opérations seront menées en continu du mercredi 18 juin à 8 heures au jeudi 19 juin 20 heures, en lien avec les services de la SNCF qui ont été préalablement sensibilisés à cette opération nationale.

Il est demandé d'apporter une attention toute particulière à la « fraude documentaire ».