Alstom opte pour l'affrontement et retire l'offre de Bombardier

Cette combinaison d'images a été réalisée le 4 février 2021. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Vendredi 05 février 2021

Alstom opte pour l'affrontement et retire l'offre de Bombardier

  • Alstom a choisi d'aller à l'affrontement avec ses principaux clients jeudi en retirant l'offre de Bombardier Transport
  • RATP et SNCF n'ont pas tardé à condamner cette décision, se disant prêtes « à engager toutes les actions judiciaires»

PARIS : Alstom a choisi d'aller à l'affrontement avec ses principaux clients jeudi en retirant l'offre de Bombardier Transport, pourtant retenue par la RATP et la SNCF pour fournir les nouvelles rames de la ligne B du RER, expliquant que le contrat n'est pas viable.

RATP et SNCF n'ont pas tardé à condamner cette décision, se disant prêtes « à engager toutes les actions judiciaires» pour obliger le groupe français à exécuter le contrat.

Bombardier Transport et l'espagnol CAF avaient été retenus, face à l'offre (plus chère) d'Alstom, pour fournir 146 rames de RER, pour 2,56 milliards d'euros, la livraison des premières rames étant prévue fin 2025.

Mais Alstom a multiplié les recours, parvenant à retarder la signature du contrat jusqu'à sa prise de contrôle de Bombardier Transport, effective depuis le 29 janvier.

« Les conditions technico-financières de l'offre du consortium Bombardier-CAF ne correspondent pas aux prix de marché et ne permettent pas d'exécuter ce contrat sans risques importants pour le financeur, l'exploitant, les voyageurs et pour notre entreprise », a expliqué le constructeur ferroviaire.

Alstom, dont les propositions de médiation ont été rejetées, dit par conséquent « n'avoir eu d'autre choix » que d'annoncer le retrait de l'offre de Bombardier Transport.

S'il a « toujours honoré ses contrats », il indique n'avoir « jamais signé ni démarré un contrat qu'(il) sait, dès la signature, déséquilibré (techniquement, industriellement ou financièrement) ».

« Trop belle pour être vraie »

Le PDG d'Alstom Henri Poupart-Lafarge avait évoqué mercredi la perspective de perdre « beaucoup d'argent » sur ce contrat, jugé mal ficelé.

« Cette offre est trop belle pour être vraie », a-t-il expliqué jeudi soir dans un entretien au Figaro.

« Elle montre une agressivité sur les coûts qui n'est pas raisonnable. Les choix techniques ne comportent aucune marge d'erreur, ceux des équipements sont réalisés au plus juste et le gabarit des trains n'est pas aux normes ». Le calendrier est en outre trop serré et les coûts sous-estimés, a-t-il accusé.

« Si nous acceptions ces conditions, il est certain que la RATP, qui est un client très exigeant, nous demanderait de tout refaire et nous pénaliserait en cas de retard », a-t-il ajouté.

« Il reste l'offre d'Alstom qui est toujours sur la table », a relevé le dirigeant.

« Nous pouvons discuter de cette offre ou de celle de Bombardier Transport-CAF... », a-t-il ajouté. M. Poupart-Lafarge avait indiqué hier qu'il faudrait dans ce dernier cas discuter aussi des conditions financières, en clair revoir le prix à la hausse.

« Si la RATP ne veut pas discuter et que le RER B prend du retard, ce sera de sa responsabilité et de celle de la région Ile-de-France, qui devront lancer un nouvel appel d'offres », a asséné Henri Poupart-Lafarge.

« Stratégie d'entrave »

La RATP, la SNCF et Ile-de-France Mobilités – qui finance les trains – considèrent que le constructeur est tenu d'honorer le contrat, signature ou pas, dès lors qu'il a fait une offre ferme et qu'il a été retenu. Sans négociation possible.

« Le groupement RATP/SNCF Voyageurs se dit prêt à engager toutes les actions judiciaires à l'encontre d'Alstom-Bombardier, compte tenu de l'engagement pris par le groupement Bombardier/CAF lors de la remise de l'offre ferme », le 4 janvier, ont indiqué les deux entreprises publiques dans un communiqué commun jeudi soir.

« Par son rachat de la société Bombardier Transport, Alstom a repris l'ensemble des contrats et engagements de l’entreprise », ont-elle ajouté.

S'agissant de l'offre elle-même, RATP et SNCF se sont indignées des commentaires d'Alstom, notant qu'un cabinet externe « reconnu et indépendant » l'avait validée, outre leurs propres services.

La présidente d'Ile-de-France Mobilités (et de la région Ile-de-France) Valérie Pécresse a encore dénoncé jeudi matin « la stratégie d'entrave absolument scandaleuse d'Alstom », lui demandant de « tenir sa parole ».

Non sans rappeler que l'autorité régionale des transports a passé pour 19 milliards d'euros de commandes au groupe et à Bombardier.

Mme Pécresse a convoqué la RATP et la SNCF vendredi afin de trouver des solutions "pour sortir de l'impasse", selon un porte-parole.

Henri Poupart-Lafarge dit être conscient du « risque en termes d'image pour Alstom », et assume la perspective d'un recours en justice.

« Si nous sommes attaqués, nous expliquerons en détail pourquoi l'offre que nous retirons n'est ni viable ni exécutable », a-t-il indiqué au Figaro.


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.